On fait le bilan : la Draft 2007

En attendant la saison 2015, Touchdown Actu vous propose de revenir et de prendre du recul sur les drafts qui ont eu lieu ces dix dernières années. Premier détour de...

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En attendant la saison 2015, Touchdown Actu vous propose de revenir et de prendre du recul sur les drafts qui ont eu lieu ces dix dernières années. Premier détour de notre machine à voyager dans le temps : l’année 2007.

Les faits marquants

6h08. C’est le temps qu’il aura fallu pour arriver au bout du plus long premier tour de l’histoire de la draft NFL. Fraîchement auréolé du Johnny Unitas Golden Arm Award honorant le meilleur quarterback universitaire du pays, Brady Quinn faisait partie des prétendants au premier choix général. Et si rien n’assurait que son nom soit le premier à retentir dans le Radio City Music Hall, il était inconcevable que les Browns et leur 3e choix général fassent l’impasse sur celui qui était estampillé franchise quarterback en puissance. Et pourtant… Mais l’instant de lucidité de la franchise de Cleveland n’aura pas duré bien longtemps et c’est bien dans l’Ohio que l’ancienne star des Fighting Irish de Notre Dame atterrit. Il aura juste dû attendre le 22e choix.

Entre JaMarcus Russell, Brady Quinn, John Beck, Drew Stanton, Trent Edwards et autre Troy Smith, la cuvée 2007 de quarterbacks ne restera pas dans les annales. Ou pour de mauvaises raisons. De Joe Thomas à Adrian Peterson, en passant par Calvin Johnson et Marshawn Lynch, ce sont pas moins de 16 futurs Pro Bowlers qui seront sélectionnés dans un 1er tour riche en talents. Mais également en remarquables erreurs de casting.

Le bilan du Top 10

1. Oakland Raiders – JaMarcus Russell , QB
Fait d’armes : a attendu le 2 décembre 2007 pour enfin lancer sa première passe dans la NFL
Carrière terminée en 2009
Préférant bouder pour des raisons contractuelles plutôt que de se plonger directement dans l’apprentissage du football professionnel, l’ancien joueur de LSU démarre sa carrière sur le banc. Et quand il profite enfin d’un peu de temps de jeu en fin de saison, il multiplie les interceptions et fumbles. Nommé titulaire la saison suivante, il enchaîne performance médiocre sur performance médiocre. Suffisant pour glaner quelques succès par-ci par-là. Mais pas vraiment du calibre d’un premier choix général.

Plutôt que de se muer en successeur de Rich Gannon, Russell se transforme peu à peu en Bibendum casqué. Mis sur le banc après une défaite face aux Chiefs, il voit les terreurs Bruce Gradkowski puis Charlie Frye le dépasser dans la hiérarchie. Au terme d’une saison 2009 qu’il finit au plus bas de toutes les catégories statistiques à la passe, JaMarcus Russell et ses 136 kilos sont remerciés. Sa tentative de comeback en 2013 fera davantage sourire qu’autre chose. Ça sera également l’occasion pour lui de perdre quelques kilos.

2. Detroit Lions – Calvin Johnson, WR
Faits d’armes : 5 Pro Bowls, 3 fois All-Pro, recordman de yards sur réception sur une saison
Carrière toujours en cours
Des receveurs de talent à l’université, il y en a en pagaille. Pour ce qui est de réussir la transition, c’est une autre histoire. À ce petit jeu, Calvin Johnson a peu d’égal. Dès son premier match, il marque et donne le ton. Même dans le marasme de la saison 2008 (0-16), il surnage, avalant 1331 yards et marquant 12 fois.

Après deux saisons à devoir attraper les parpaings de Dan Orlovsky, Daunte Culpepper et Jon Kitna, il affole les compteurs avec Matthew Stafford aux manettes. En 2012, il engouffre 1964 yards dans les airs et s’offre le luxe d’effacer des tablettes le record de Monsieur Jerry Rice (1848 yards). Véritable cauchemar dans la endzone, Megatron est aujourd’hui l’incontestable meilleur receveur de la ligue. Après s’être royalement plantés avec Charles Rogers en 2003, les Lions ont eu le nez creux en s’offrant un véritable franchise wide receiver. Le cadeau d’adieu de Matt Millen.

3. Cleveland Browns – Joe Thomas, OT
Faits d’armes : 8 Pro Bowls, 5 fois All-Pro
Carrière toujours en cours
Habitués a gâcher leurs choix de premier tour depuis près d’une décennie, les Browns ont (pour une fois) eu la main heureuse en misant sur une valeur sûre. Depuis son arrivée dans la ligue, Joe Thomas n’a jamais manqué la moindre rencontre et a systématiquement pris part au Pro Bowl. C’est bien simple, il incarne aujourd’hui ce qui se fait de meilleur au poste de tackle en terme de régularité. Jamais il n’a concédé plus de 6 sacks par saison. En attendant de gagner des titres avec son équipe, il risque de continuer d’empiler les récompenses individuelles pour de nombreuses années encore.

4. Tampa Bay Buccaneers – Gaines Adams, DE
Fait d’armes : All-Rookie Team 2007
Carrière terminée en 2009
Premier joueur défensif sélectionné, Gaines Adams aura davantage marqué la NFL par son destin tragique. En trois saisons passées entre Tampa Bay et Chicago, il n’amasse guère plus que 13,5 sacks. Dont 6 au cours d’une prometteuse première saison qui lui doit de figurer dans l’équipe type des rookies de l’année. En janvier 2010, alors que la saison des Bears est déjà terminée, il est envoyé de toute urgence à l’hôpital. Il décédera quelques heures plus tard d’une malformation cardiaque jamais détectée.

Le choix 2e tour pour la draft 2010 en échange duquel il est envoyé à Chicago permettra aux Patriots, après plusieurs transactions, de drafter Rob Gronkowski.

5. Arizona Cardinals – Levi Brown, OT
Fait d’armes : a marqué un touchdown en profitant d’un fumble de son quarterback
Carrière toujours en cours (agent libre)
Considéré comme le deuxième meilleur tackle offensif derrière la muraille Joe Thomas, Levi Brown n’a jamais su assumer son statut de top 10. S’il surnage tant bien que mal au sein de la piteuse ligne offensive des Cardinals en 2012, c’est davantage à cause de la médiocrité de ses coéquipiers que grâce à son talent. Malgré une légère progression au cours de son passage dans l’Arizona, il est finalement envoyé à Pittsburgh en octobre 2013. Les Steelers le libèreront quelques mois plus tard, au printemps 2014.

6. Washington Redskins – LaRon Landry, S
Faits d’armes : un Pro Bowl et ressembler à un bodybuildeur sans prendre de stéroïdes
Carrière toujours en cours (agent libre)
Il aurait pu former un duo de choc avec Sean Taylor, mais la disparition tragique de son coéquipier enverra cette perspective aux oubliettes et refroidira quelque peu la très prometteuse saison de rookie du musculeux safety. Repositionné en free safety, il brille davantage quand il est temps de distiller des tampons bien sentis que lorsqu’il faut tenir sa position en couverture. Au fil des saisons et des blessures, ses performances régressent.

Le temps de rebondir au terme d’une saison « Pro Bowlesque » du côté de New York en 2012, il pose ses valises à Indianapolis. Après une première saison honorable, il se fait rattraper par la patrouille et écope de 4 matchs de suspension pour usage de produits dopants. Viré par les Colts, il se retrouve finalement suspendu pour 10 rencontres et sans équipe. Peut-être est-il temps de se reconvertir dans le culturisme.

7. Minnesota Vikings – Adrian Peterson, RB
Faits d’armes : 6 Pro Bowls, 3 fois All-Pro, MVP 2012
Carrière toujours en cours
Après avoir piétiné les défenses universitaires sous les couleurs des Oklahoma Sooners, Adrian Peterson a tout d’une pépite. Mais ses pépins physiques inquiètent certaines équipes et il glisse jusqu’au 7e rang. Les Vikings ne laissent pas filer l’occasion, à une époque où les coureurs draftés dans le top 10 sont encore monnaie courante. À défaut d’avoir su mettre la main sur un franchise quarterback depuis des décennies, la franchise du Minnesota tient son franchise running back, un OVNI dans l’actuelle NFL.

Après avoir rayé Jamaal Lewis des tablettes en battant le record de yards à la course en un match face aux Chargers (296) dès son année de rookie, il donne des sueurs froides à Eric Dickerson en 2012 en échouant à 9 petites unités du record de yards au sol sur une saison (2105 en 1984) après être revenu d’une double déchirure ligamentaire à une vitesse record. Un extraterrestre. Entretemps, Peterson a frôlé le Super Bowl en 2009, emmené par un Brett Favre plus jeune que jamais. Depuis septembre dernier, c’est pour des raisons nettement moins reluisantes qu’il fait parler de lui.

8. Atlanta Falcons – Jamaal Anderson, DE
Fait d’armes : aura attendu plus d’un an pour enfin sacker un quarterback NFL
Carrière toujours en cours (agent libre)
Un camp d’été au cours duquel il gravit les échelons pour s’emparer d’une place de titulaire, et puis… pschitt ! 15 titularisations et pas le moindre sack. Pas le scénario idéal pour un jeune pass rusher sélectionné dans le top 10. Une poignée de sacks plus tard, il est libéré et rejoint Indianapolis. Puis Cincinnati. Puis Chicago. Meilleur pour collectionner les maillots que les sacks, il est aujourd’hui encore agent libre, mais ses chances de refouler un terrain NFL sont à peu près aussi grandes que le nombre de quarterbacks inscrits à son tableau de chasse lors de son année de rookie.

9. Miami Dolphins – Ted Ginn Jr, WR
Faits d’armes : a réussi à attraper une passe de Ryan Lindley
Carrière toujours en cours (Panthers)
Tout dans les jambes, rien dans les mains. Ted Ginn Jr. est une véritable fusée ballon en mains. Le problème, c’est qu’encore faut-il que le cuir arrive dans ses mitaines. Voilà ce qui arrive quand on drafte un joueur d’équipes spéciales dans le top 10. Une sorte de Troy Williamson en plus utile, car le receveur est aussi un retourneur hors pair. Sous les couleurs des Dolphins, 49ers et Cardinals, ce sont 7 punts ou coups de pied d’engagement que l’ancien Buckeye a retournés dans la endzone.

Cantonné à un rôle de joueur de situation, il a connu des saisons prometteuses (en 2007, 2008 et 2013) ou abyssales (2012 et 2014). De retour dans la maigre escouade de receveurs des Panthers, il demeure une simple deep threat, dans un rôle de 4e voire 5e option. À défaut de briller, il dure.

10. Houston Texans – Amobi Okoye, DT
Faits d’armes : plus jeune joueur jamais drafté au 1er tour (19 ans), il a appris le foot en jouant à Madden
Carrière toujours en cours (agent libre)

Natif du Nigeria, Amobi Okoye arpente les terrains (d’entraînement) de la NFL depuis 8 ans. Et pourtant, il n’a encore que 27 ans. Plus jeune joueur a débuter une rencontre depuis 1967, il est le plus jeune joueur a être auréolé du titre de Rookie défensif du mois après un mois de septembre 2007 qui l’aura vu moissonner 4 sacks. Mais ensuite… Plus grand-chose, malgré une place de titulaire au cœur de la ligne texane.

Remercié en 2011, il file chez les Bears, puis les Buccaneers, puis de nouveau chez les Bears avant d’atterrir chez des Cowboys où il doit se contenter d’une place dans le pratice squad. Après des pépins de santé, il se retrouve sans club. Depuis ses débuts prometteurs, il n’a eu de cesse de dégringoler. Une carrière à l’envers. Du meilleur, vers le pire.

Les réussites

En dehors de Calvin Johnson, Joe Thomas et Adrian Peterson, l’essentiel des joueurs sélectionnés dans le top 10 ont disparu des radars ou bien sont rentrés dans le rang, incapables d’opérer la transition de l’effervescence de la fac vers l’exigence du professionnalisme.

Du néo retraité Patrick Willis (49ers, LB, 11e), aux toujours stars Marshawn Lynch (Bills, RB, 12e) et  Darrelle Revis (Jets, CB, 14e), en passant par les solides Lawrence Timmons (Steelers, LB, 15e),  Jon Beason (Panthers, LB, 25e) et Joe Staley (49ers, OT, 28e), le premier tour a offert son lot de Pro Bowlers réguliers. Dans son ensemble, le cru 2007 se révèle même d’une rare qualité. Nombre de stars d’aujourd’hui ont fait leurs premiers pas dans la NFL il y a 8 ans.

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Les busts

JaMarcus Russell et son incroyable Pro Day qui lui valut d’être le premier joueur sélectionné trônent désormais aux côtés de Ryan Leaf et Tony Mandarich sur le podium des plus gros busts de l’histoire. Preuve que briller sans équipement et sans adversaires n’est pas un gage de réussite future. Son cas résume à lui seul toute la promotion 2007 au poste de quarterback. Brady Quinn (22e, Browns), ses 7 équipes et son bilan de 4-16 en tant que titulaire ne sont pas très loin derrière.

À trois exceptions près, le top 10 de cette promo n’a pas vraiment laissé un souvenir impérissable. Idem pour les défensives tackles Adam Carriker (13e, Redskins) et Justin Harrell (16e, Packers), rapidement oubliés. Drafté en 7e position, Ted Ginn Jr. ne s’est jamais imposé comme un receveur à part entière, ne se montrant vraiment menaçant que sur les phases de retours de coups de pied. Si Dwayne Bowe (23e) a offert quelques belles saisons aux Chiefs, son ancien coéquipier à LSU Craig « Bust(er) » Davis (30e, Chargers) n’a marqué que 2 petits touchdowns au court de sa brève carrière. La prometteuse carrière d’Anthony Gonzalez (32e, Colts) aura été gâchée par les blessures ; quant à celle de Robert Meachem (27e, Saints), elle n’aura jamais vraiment décollé.

Le steal

Eric Weddle, S  – Chargers – 37e position

Une carrière débutée dans l’ombre des extraterrestres Troy Polamalu et Ed Reed, et puis enfin, la reconnaissance. Longtemps sous-estimé, Eric Weddle aura vu sa constante progression enfin récompensée en 2011 lorsqu’il conclut une saison record avec un voyage de fin d’année à Honolulu. Il faut dire qu’avec ses 88 plaquages et 7 interceptions (leader de la ligue), il s’en était donné les moyens. Auparavant, dans l’un des secondary les plus fournis et talentueux de la ligue, Weddle a fait ses armes en silence, profitant d’un large temps de jeu dès son année de rookie.

Depuis cette saison de la révélation, ce sont deux nouvelles invitations au Pro Bowl qui sont venues s’ajouter à ses deux apparitions dans l’équipe type All-Pro. Courts sur les côtés, une crête sur le haut du crâne, barbe de Père Noël peroxydée, le free safety des Chargers ne se fait pas remarquer que pour son jeu, mais également pour son look… atypique.

Les bonnes affaires

Ryan Kalil, C – Panthers – 2e tour
4 Pro Bowls, 1st Team All-Pro en 2013 et 2nd Team All-Pro en 2011.

Marshal Yanda, OT – Ravens – 3e tour
4 Pro Bowls, 1st Team All-Pro en 2014, 2 fois 2nd Team All-Pro et un titre NFL en 2012.

Jermon Bushrod, OT – Saints – 4e tour
2 Pro Bowls et un titre NFL en 2009.

Dashon Goldson, FS – 49ers – 4e tour
2 Pro Bowls et une fois 1st Team All-Pro.

Le’Ron McClain, FB – Ravens – 4e tour
2 Pro Bowls et 2 fois 1st Team All-Pro.

Corey Graham, CB – Bears – 5e tour
1 Pro Bowl et un titre NFL avec les Ravens en 2012.

Ahmad Bradshaw, RB – Giants – 7e tour
2 titres NFL avec les Giants et 2 saisons à plus de 1000 yards.

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