Analyse d’avant-saison : Cincinnati Bengals

Suite de la présentation équipe par équipe de la saison 2015. Au programme aujourd’hui : les Cincinnati Bengals. Quatre matches, quatre défaites, 88 passes réussies sur 158 tentées pour 873...

Suite de la présentation équipe par équipe de la saison 2015. Au programme aujourd’hui : les Cincinnati Bengals.

Quatre matches, quatre défaites, 88 passes réussies sur 158 tentées pour 873 yards, un touchdown et six interceptions. Voici le bilan d’Andy Dalton en playoffs depuis son arrivée en NFL à Cincinnati en 2011. Certes, sur cette même période, le quarterback et ses coéquipiers ont remporté 40 rencontres. Mais, pour l’organisation et ses fans, ce n’est plus suffisant. La franchise doit vaincre ses démons et gagner lorsque cela compte vraiment pour la première fois depuis 1990-1991 et une victoire face aux Houston Oilers. Une éternité.

Pour ce faire, les Bengals n’ont pas exactement bouleversé leur effectif. Quelques ajouts sont à noter, mais ceux-ci touchent davantage la quantité que la qualité. L’issue de ce nouvel exercice va donc dépendre des performances des mêmes personnes que l’an dernier. Alors, l’heure de la révolte est-elle enfin arrivée pour Marvin Lewis et ses hommes ? Réponse lors des premiers mois de l’année 2016, si bien sûr les vacances ne se présentent pas plus tôt dans l’Ohio.

Marvin Lewis et Andy Dalton, enfin le déclic ?

Marvin Lewis et Andy Dalton, enfin le déclic ?

La saison dernière : 10 victoires – 5 défaites – 1 nul.

Mouvements à l’intersaison : S’il fallait nommer l’équipe la plus active de cette intersaison, ce ne serait certainement pas Cincinnati. Les vétérans qui ont signé se comptent sur les doigts d’une main et c’est peut-être la Draft 2015 qui a le plus renforcé les rangs. Aux deux premiers tours, les joueurs appelés l’ont été pour rajeunir la ligne offensive, avec les tacles Cedric Ogbuehi et Jake Fisher. Ces nouveaux éléments devraient apprendre pendant une campagne derrière Andrew Whitworth, dans une situation délicate, et Andre Smith, deux titulaires dont les contrats se terminent en 2016. Des décisions intéressantes pour l’avenir, mais il reste des manques dans l’immédiat. Du côté des cibles, le receveur Denarius Moore et un jeune tight end, Tyler Kroft, ont bien été engagés, mais le tout aurait pu subir plus de retouches, étant donné le départ de Jermaine Gresham et les blessures fréquentes des prometteurs Marvin Jones et Tyler Eifert. Et ce n’est pas Greg Little, remercié en février avant d’être réintégré fin juillet, qui va faire la différence. Il vaudrait ainsi mieux que la star A.J. Green, arbre qui cache la forêt, reste en bonne santé.

En défense, l’ensemble a paru en perte de vitesse en 2014-2015 (359,3 yards encaissés, 22e moyenne NFL). La ligne, médiocre l’an passé, voit les retours de Michael Johnson en provenance de Tampa Bay et Pat Sims depuis Oakland. Reste à savoir si ces deux hommes peuvent vraiment apporter un nouveau dynamisme, en particulier le premier cité, auteur de 26,5 sacks, 25 passes défendues et trois interceptions en 79 matches avec les Bengals. Juste derrière, l’ancien de Green Bay A.J. Hawk et le choix du 3e tour Paul Dawson viennent notamment suppléer un Vontaze Burfict qui pourrait être absent encore un moment pour récupérer de plusieurs opérations et commotions. Dans le fond du terrain, on prend presque les mêmes et on recommence, puisque seuls le vieillissant Terence Newman et le remplaçant Taylor Mays sont partis, remplacés en partie par le polyvalent Josh Shaw, repêché en 120e position. De la continuité donc dans ce secteur, après une saison très correcte à 20 interceptions.

Arrivées notables : Denarius Moore (WR), Greg Little (WR), Michael Johnson (DE), Pat Sims (DT), A.J. Hawk (LB).
Draft : Cedric Ogbuehi (OT), Jake Fisher (OT), Tyler Kroft (TE), Paul Dawson (LB), Josh Shaw (CB), Marcus Hardison (DE), C.J. Uzomah (TE), Derron Smith (S).
Pertes notables : Jason Campbell (QB), Jermaine Gresham (TE), Marshall Newhouse (OT), Mike Pollak (G), Robert Geathers (DE), Terence Newman (CB), Taylor Mays (S).

Les points forts : Cette année encore plus que les précédentes, l’attaque de Cincinnati devrait pouvoir s’appuyer sur un jeu au sol efficace. Derrière une ligne offensive qui a vu les prolongations de Kevin Zeitler et Clint Boling, le duo de running backs formé par Jeremy Hill et Giovani Bernard est parmi les plus complémentaires de toute la National Football League. L’ex-vedette de Louisiana State (22 ans) va entamer sa 2e campagne professionnelle et vient de produire 1 124 yards pour neuf touchdowns en 222 courses. Son compère passé par North Carolina (23 ans), 1 375 yards à la course et 863 yards à la réception en 29 rencontres, est lui responsable des tracés vers l’extérieur. Si, comme attendu, ils partagent les répétitions, leur entente est vraiment capable de soulager les lanceurs.

L’autre point rassurant, c’est évidemment la présence d’A.J. Green. À cause de différents pépins, la pépite de 27 ans reste sur ses pires statistiques en carrière, avec tout de même 69 réceptions, 1 041 yards et 6 touchdowns en 13 participations. C’est dire à quel point son niveau est impressionnant, malgré parfois quelques problèmes de concentration. Soutenu par le couteau suisse Mohamed Sanu, le quadruple Pro Bowler va, si tout se passe bien, être une nouvelle fois le taulier des troupes aériennes des Bengals.

Les points faibles : Alors que le moment de vérité approche, les linebackers apparaissent comme l’une des principales faiblesses des pensionnaires du Paul Brown Stadium. En cas de retour de l’excellent mais fragile Vontaze Burfict et d’éclosion de l’inexpérimenté Paul Dawson, la donne pourrait rapidement changer. Mais, en l’état actuel des choses, Emmanuel Lamur, Rey Maualuga ou Vincent Rey auront du mal à suivre le rythme s’ils ont trop de responsabilités. Et, pour l’instant, c’est effectivement le cas.

Attention également à la précision de Mike Nugent. Le kicker de 33 ans a réussi 26 de ses 33 tentatives (78,8%) du dernier exercice, et n’a surtout converti aucun de ses trois essais au-delà des 50 yards. Difficile de comprendre pourquoi les dirigeants lui ont offert une extension de son bail, même s’il est vrai que les spécialistes ne courent pas les rues. Tom Obarski a été embauché pour installer une concurrence, mais c’est bien le plus âgé des deux qui devrait être confirmé dans ses fonctions. De quoi trembler lorsqu’un field goal décisif se présentera dans le futur.

Facteur(s) X : J’ai 27 ans, j’ai lancé 99 touchdowns et 66 interceptions en 64 titularisations NFL et je suis roux. Qui suis-je ? Tagada, tagada, voilà le Dalton. Lorsqu’une personne fait figure de pièce maîtresse, elle se doit d’être forte techniquement et mentalement. Aujourd’hui, le chef d’orchestre des Bengals ne remplit pas tous ces critères. Ce serait une exagération de dire qu’il est vraiment mauvais, mais il faut réellement que celui-ci fasse des progrès. Tout d’abord, se libérer et éviter de regarder systématiquement dans la direction d’A.J. Green, son objet fétiche. Ensuite, ne pas se précipiter pour éviter des erreurs qu’il a trop souvent l’habitude de répéter. Les critiques, Andy Dalton ne les ignore pas. Maintenant, a-t-il les moyens de donner tort à ses détracteurs ? C’est un enjeu crucial qui aura forcément des répercussions sur son destin, sur celui de son suppléant AJ McCarron et sur la réussite des siens.

Autre facteur déterminant, de l’autre côté du terrain, il s’appelle Geno Atkins. En 2012-2013, le tacle défensif a explosé (53 plaquages et 12,5 sacks), démontrant qu’il est l’un des plus talentueux à son poste. Seulement, il peine à confirmer depuis. Gravement blessé au genou en novembre 2013, il est ensuite revenu et a débuté les 16 affrontements disputés par Cincinnati la saison dernière. Sans convaincre, puisque le lineman de 27 ans a cumulé 34 plaquages et trois sacks avant de s’attirer les foudres du coordinateur Paul Guenther. Lui et ses partenaires ont même réalisé la pire référence avec 20 sacks, dont huit pour le seul Carlos Dunlap. Si Atkins retrouve son efficacité, c’est l’intégralité de la défense qui pourrait être emmenée vers le haut dans son sillage.

Calendrier : @Raiders, Chargers, @Ravens, Chiefs, Seahawks, @Bills, Repos, @Steelers, Browns, Texans, @Cardinals, Rams, @Browns, Steelers, @49ers, @Broncos, Ravens.

En résumé : Les Bengals de Marvin Lewis ont un challenge devant eux : triompher lors d’une bataille de playoffs, une montagne qu’ils n’ont pas escaladé depuis un quart de siècle. Il y a de bonnes chances pour que l’équipe s’impose à neuf ou dix reprises pendant la saison régulière. Mais faut-il attendre quelque chose d’autre, alors que l’effectif n’a pas été grandement modifié ? Pour ça, il faudrait que les cadres soient épargnés par les blessures, que les rouages soient parfaitement huilés et que la chance vienne s’en mêler. Cela fait un peu trop de conditions et, à moins d’une intervention de Tom Cruise, la mission risque d’être impossible à relever.

Le pronostic : 9 victoires – 7 défaites.

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