Super Bowl 50 : l’histoire des Denver Broncos

De la Orange Crush à Peyton Manning en passant par la Tebow-mania, les Broncos ont déjà une histoire pleine d’anecdotes et de légendes. La plus grande, c’est probablement John Elway,...

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De la Orange Crush à Peyton Manning en passant par la Tebow-mania, les Broncos ont déjà une histoire pleine d’anecdotes et de légendes. La plus grande, c’est probablement John Elway, l’homme qui a mené l’équipe à deux titres consécutifs à la fin des années 90. Une franchise dont l’histoire court au grand galop.

Les Broncos voient le jour en 1959 dans la banlieue de Denver comme l’une des équipes fondatrices de l’AFL sous la direction de Bob Howsam. Jusqu’en 1970, date de l’unification des ligues majeures du football professionnel aux Etats-Unis (AFL-NFL), les natifs de Denver s’approprient le pire bilan de la ligue avec 39 victoires pour 97 défaites concédées et 4 nuls. Et ce ne sont pas ces horribles chaussettes à bandes verticales (jaune et noir à domicile, brune et blanche à l’extérieur), caractéristiques de l’uniforme des Broncos, qui les aideront à obtenir un tant soit peu de reconnaissance.

Les débuts en NFL et la Broncomania

Le vent tourne à partir de 1967 avec l’arrivée de Lou Saban à Denver. La sélection du running-back Floyd Little au premier tour de la Draft enthousiasme les fans au point de permettre à l’équipe de demeurer dans le Colorado en vue d’une intégration en NFL, intégration qui survient en 1970 et dont les fruits profiteront au nouveau head-coach des Broncos, John Ralston, qui mène les siens à leur premier bilan positif dès 1973. L’équipe explose en 1977 avec l’avènement de l’Orange Crush Defense de Joe Collier (coordinateur défensif), qui qualifie les Broncos à leur premier Super Bowl (XII) avec un bilan de 12 victoires pour 4 défaites.

La Broncomania est en marche ! En 48 heures, la franchise écoule près de 65 000 t-shirts aux couleurs du Super Bowl ! Pourtant, le 15 janvier 1978, les Broncos s’inclinent face aux Cowboys de Dallas sur un score de 27 à 10 dans l’enceinte du Louisania Superdome. Soit dit en passant, il s’agit du premier Super Bowl joué en intérieur ainsi que du seul dont le titre de MVP est partagé, par le defensive tackle Randy White et le defensive end Harvey Martin. Dans les faits, la Doomsday Defense de Roger Staubach a étouffé ce soir-là le quarterback Craig Morton et son escouade offensive, qui ont perdu 8 ballons pour sceller la victoire des texans.

Les Broncos enchaînent les bonnes prestations (10-6 en 78 et 79) mais le retour au Super Bowl ne se fait qu’en 1986. En attendant, Denver se renforce, notamment avec l’arrivée de John Elway en 1980. Initialement sélectionné par les Colts de Baltimore, le quarterback n’atterrit à Denver qu’après avoir menacé de rejoindre le circuit du baseball professionnel s’il n’est pas échangé vers une équipe figurant sur une liste rédigée par ses soins. Les Colts cèdent le 2 mai 1983 en échange du quarterbacks Mark Herrman, du lineman offensif Chris Hinton et du choix de premier tour des Broncos de 1984. Vient ensuite l’arrivée du head-coach Dan Reeves pour parachever les préparatifs de l’époque dorée de Denver.

L’ère Dan Reeves et l’incapacité à obtenir un titre national

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Sous la tenue de Dan Reeves, les Broncos se qualifient à 3 reprises au Super Bowl sans obtenir la moindre victoire. En 1986, les New York Giants s’imposent 39 à 20. En 1987, c’est au tour des Washington Redskins qui, en inscrivant 35 points durant le second quart temps, obtiennent une victoire facile par 42 à 10. Du coup, ce qu’il faut avant tout retenir du parcours des Broncos ces années-là, ce sont les victoires acquises en finale de conférence contre les Cleveland Browns. En 1986, Elway mène « The Drive » à 5 minutes et 2 secondes de la fin du match : 4 minutes et 25 secondes plus tard, le quarterback des Broncos conclut une poussée de 98 Yards par une passe de 5 yards dans la end zone en direction de Mark Jackson. Caught, touchdown ! Avec 20 Yards à la course et 59 à la passe pour 6 passes complétées sur 9 tentées, John Elway signe l’égalisation de son équipe, qui va chercher la victoire 23 à 20 en prolongation.

En 1987, c’est une victoire à l’arrachée qui leur permet de se qualifier grâce au défenseur Jeremiah Castille qui force « The Fumble » sur sa propre ligne des 2 Yards avec 1 minute et 12 secondes au compteur, empêchant le coureur Ernest Byner d’inscrire les 7 points qui auraient fait gagner Cleveland. Le ballon, recouvert par la défense, permet à Denver de conserver son avance et de s’imposer par 38 à 33. Malheureusement, s’il parvient à mener son équipe au Super Bowl, Dan Reeves est incapable de remporter le titre majeur. Il est humilié une dernière fois le 28 janvier 1990 par les San Francisco 49ers, lors du Super Bowl XXIV (55-10).

John Elway, Mike Shanahan et Terrell Davis : le ticket gagnant

Ce n’est qu’avec le soutien de Mike Shanahan, nouveau head-coach de la franchise, et du jeune coureur Terrell Davis que Elway parvient à remporter un premier titre national en 1997. Natif de San Diego, Davis (MVP de ce Super Bowl XXXII) déroule pour 157 Yards au sol et 3 touchdowns malgré de fortes migraines qui le privent d’une partie de la seconde mi-temps. Les Broncos s’imposent 31 à 24 face aux Green Bay Packers de Brett Favre et Reggie White, archi-favoris de la rencontre.

Avant de quitter Denver et malgré ses 38 ans, John Elway s’offre une tournée d’adieu exceptionnelle avec un second titre la saison suivante et la distinction de MVP du Super Bowl avec 18 passes complétées sur 29 tentatives pour 336 Yards, une interception et deux touchdowns, dont un au sol.

Les années 2000 ou la valse des passeurs

Après le départ d’Elway, les Broncos se tournent tour-à-tour vers Jake Plummer (2003-2006), Jay Cutler (2006-2008) et Kyle Orton (2008-2010), pour un total de 12 saisons au bilan positif et 4 apparitions en playoffs (2000, 2003 et 2004) pour une seule victoire (contre les New-England Patriots en 2005, 27-13 en Divisional Round). A la tête de l’équipe, Josh McDaniels (2008-2010) succède à Mike Shanahan (1995-2008). La transition est difficile pour Jay Cutler, qui ne semble pas avoir la confiance de son nouveau head-coach et que les rumeurs prêtent à un échange imminent. Lassé de la situation, le quarterback demande de lui-même à être échangé, demande à laquelle les Broncos répondent par un envoi à Chicago en échange de Kyle Orton et de multiples choix de Draft. La Draft, c’est justement par là qu’arrive Tim Tebow, au premier tour, en 2010.

Passeur médiocre à la mécanique douteuse mais vainqueur dans l’âme, Tebow gagne petit-à-petit la confiance de ses équipiers et du coaching staff, allant jusqu’à devenir le titulaire de l’équipe en 2011 sous le mandat de John Fox, McDaniels ayant été viré depuis. Une titularisation qui bouleverse le cahier de jeu de l’équipe, qui voit désormais Tebow courir presque autant qu’il ne passe, profitant d’une défense solide menée par les vétérans Elvis Dumervil et Champ Bailey ainsi que l’émergence du rookie Pro Bowler Von Miller.

Lorsque Tebow prend les commandes, les Broncos sont à 2 victoires pour 5 défaites. Il mène alors une incroyable série de six victoires pour relancer son équipe grâce à des fins de matches au couteau et Denver accroche les playoffs. Au premier tour, nouveau miracle. Tebow trouve Demaryius Thomas pour une passe de 80 yards et un touchdown dès la première action de la prolongation ! Au tour suivant, Tom Brady et les Patriots ramènent ce petit monde sur terre, mais la Tebow-mania est née.

La Tebow-mania tuée dans l’œuf pour Peyton Manning

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Sauf que John Elway n’est pas fan de Tebow. Et John Fox n’a fait qu’hériter du quarterback drafté par son prédécesseur. Malgré la belle aventure de la fin de saison, il se dit que les deux hommes n’ont pas envie de continuer. Sauf que les supporters adorent Tebow, et qu’il faut réaliser un gros coup pour justifier sa sortie.

Heureux hasard, Peyton Manning est coupé par les Colts à ce moment là après une saison blanche pour cause de blessure. Forcément convoité par plusieurs équipes, Manning vient à Denver pour sa première visite de free agent. Le courant passe avec John Elway. Après des visites chez les Cardinals, Titans et Dolphins, c’est bien avec les Broncos que le numéro 18 choisit de continuer sa carrière.

La conséquence est immédiate et Tebow est envoyé chez les Jets. Manning, lui, imprime rapidement sa patte sur l’équipe et l’attaque devient ultra-performante, jusqu’à battre tous les records en 2013. De quoi ramener l’équipe jusqu’au Super Bowl cette saison là. Le problème, c’est que les Seahawks sont beaucoup trop forts.

Dès le premier snap, Manning laisse filer le ballon et concède un safety. Son équipe ne sera jamais en position d’inquiéter les Seahawks et elle s’incline 43-8. Progressivement amoindri par les blessures, le Sheriff fini par être relayé par la défense, qui devient la force dominante de l’équipe. Cette saison, ce sont Von Miller, DeMarcus Ware et les autres qui ont mené Denver vers le Big Game. Blessé et remplacé par Brock Osweiler pendant plusieurs matches, Manning a même semblé tout proche de la sortie. Finalement présent et propre en playoffs, il lui reste désormais une marche à gravir pour écrire une nouvelle page de l’histoire de sa franchise.

article publié une première fois en 2014 puis retouché cette saison.

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