Analyse d’avant-saison : Minnesota Vikings

Suite de la présentation équipe par équipe de la saison 2016. Au programme aujourd’hui : les Minnesota Vikings. Trois matchs de préparations, trois succès. Et puis, patatra. Tout a basculé...

harrison-smith-minnesota-vikings-25-aout-2016Suite de la présentation équipe par équipe de la saison 2016. Au programme aujourd’hui : les Minnesota Vikings.

Trois matchs de préparations, trois succès. Et puis, patatra. Tout a basculé très vite pour les Vikings. En constante progression depuis l’arrivée de Teddy Bridgewater, de plus en plus solide dans tous les secteurs du jeu, la franchise devait encore passer un cap dans les mois à venir. C’était ce qui était attendu.

Mais le 30 août, la terrible blessure au genou du quarterback titulaire a peut-être fait voler toutes ces belles promesses en éclats.

La saison dernière : 11 victoires – 5 défaites.

Mouvements à l’intersaison : Après s’être aventurés à signer un nom ronflant en la personne de Mike Wallace l’an passé, avec le piètre succès que l’on sait, les Vikings sont revenus à leurs bonnes habitudes : faire profil bas, recruter futé plus que clinquant et se renforcer via la Draft. Résultat, le plus gros mouvement de l’intersaison ne concerne pas vraiment l’effectif, mais la tanière des hommes du Nord. Adieu le stade à ciel ouvert balayé par le vent glacial et sous la menace perpétuelle des intempéries hivernales, bienvenue dans un nouvel écrin ultra moderne et douillet. Un drakkar version XXL, déjà à guichets fermés pour toute la saison, grâce auquel les Violets comptent bien redonner voix à leur 12e homme et retrouver le homefield advantage qui avait fait leur force dans feu le vieux Metrodome.

Dans une intersaison minimaliste sur le marché des transferts, Mike Zimmer et Rick Spielman se sont appliqués à renforcer la ligne offensive et encadrer une escouade défensive jeune et talentueuse. Le mot d’ordre : de l’expérience et des visages connus du head coach. Le pari réussi de Terence Newman en 2015, semble leur avoir donné des idées. Sous les ordres de coach Z du côté de Cincy, le linebacker Emmanuel Lamur et le lineman offensif Andre Smith essayeront de donner un second souffle à leurs carrières. Sur le bouclier protecteur toujours, Alex Boone tentera d’en faire autant. Un nouveau pion qui devrait également faire la joie de la triplette Peterson-McKinnon-Asiata. L’ancien Niner comme l’ancien Bengal devront se défaire de leur jeune concurrence pour espérer s’emparer d’un rôle de titulaire. Une chose est sûre, ils apporteront une profondeur de banc presque indispensable sur une ligne offensive souvent dépassée et affaiblie par les blessures.

Côté départs, pas grand-chose à déplorer. Tout le monde sera soulagé de celui de Mike Wallace. Ses mains en papier mâché, son esprit d’équipe sans pareil et son égo aussi surdimensionné que son contrat. Privé de saison à cause d’une rupture du tendon d’Achille, le valeureux Phil Loadholt a décidé de raccrocher. Barré, Robert Blanton a été laissé libre et a filé à Buffalo. Aussi rapide que vulnérable en couverture, la fusée Josh Robinson retrouve la Floride et tentera de rebondir à Tampa.

Arrivées notables : Alex Boone (C), Emmanuel Lamur (LB), Michael Griffin (S) et Andre Smith (OT).
Re-signatures : Andrew Sendejo (S), Adam Thielen (WR), Audie Cole (LB), Mike Harris (G), Rhett Ellison (TE), Marcus Sherels (CB), Matt Asiata (RB), Terence Newman (CB), Justin Trattou (DE), Chad Greenway (LB) et Zach Line (FB).
Draft : Laquon Treadwell (WR), Mackensie Alexander (CB), Willie Beavers (G), Kentrell Brothers (ILB), Moritz Böhringer (WR), Stephen Weatherly (LB),  Jayron Kearse (S).
Pertes notables : Mike Wallace (WR), Casey Matthews (ILB), Josh Robinson (CB), Robert Blanton (S) et Phil Loadholt (OT).

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Les points forts : Depuis 2007, c’est le même refrain : Adrian Peterson. La pige façon jubilé de Monsieur Brett Favre en 2009 mise à part, l’attaque des Vikings se résume à un nombre depuis 9 saisons : le 28. Pierre angulaire du jeu offensif violet, il en est le moteur, le leader, l’âme. Même trentenaire, le poids des années semble n’avoir que peu d’effet sur ses performances. Le vin qui se bonifie avec le temps ? AP, c’est un peu la même chose. Derrière une ligne offensive renforcée par l’arrivée d’Alex Boone, ouvreur de brèches méthodique, le coureur devrait une nouvelle fois faire des ravages. Si à 31 ans il a fâcheuse manie d’enchaîner les courses à reculons ou de laisser malencontreusement le ballon glisser de son bras, c’est pour mieux vous piétiner sur 60 yards juste après. Une espèce à part. 327 courses, 1485 yards et 11 touchdowns pour lui l’an dernier.

Il y a 3 ans, la défense violette était une passoire géante. Un modèle d’inefficacité. Aujourd’hui, elle est l’une des plus appliquées et disciplinées de la ligue. L’avantage d’avoir l’un des plus fins stratèges défensifs en guise de head coach. Les plaquages ratés sont aussi rares que les ogives de 60 yards de Teddy B, les blitz aussi variés et imprévisibles que les cuts de Stefon Diggs. Jeune, talentueuse et déjà expérimentée, elle possède l’une des plus redoutables paires de defensive tackles contre le jeu au sol avec le duo Sharrif Floyd-Linval Joseph, un sackeur en pleine ascension en la personne d’Everson Griffen, une future star nommée Anthony Barr et Harrison Smith, peut-être bien le meilleur safety de la ligue la saison passée.

Au milieu de tout ça, des jeunes joueurs biberonnés à la potion magique made in Mike Zimmer, et quelques vétérans tels que Chad Greenway, Terence Newman et Michael Griffin en guise de nounous. Une des 5 meilleures défenses de la ligue.

Les points faibles : De point faible, la ligne offensive violette pourrait se muer en point fort. Mais tout cela relève davantage de la science-fiction à 2 semaines du coup d’envoi de la saison. Sur le papier, le bouclier protecteur est le plus cher de la ligue, dans les faits, on ne sait pas grand-chose de sa composition au moment du coup d’envoi de la saison. Le vétéran John Sullivan, fraîchement revenu de blessure, a été remercié, cédant ainsi définitivement sa place au convaincant Joe Berger. Quid de Matt Kalil ? Véritable fantôme depuis sa si prometteuse saison rookie, il devra confirmer les minces espoirs de progrès entrevus en 2015. Si les Vikings profitent d’une densité et d’une profondeur rares sur la ligne offensive, son imperméabilité demeure un immense point d’interrogation. Elle sera déterminante pour protéger un Shaun Hill nettement moins mobile que l’ancien passeur de Louisville.

Le facteur X : Il y a 48h, la question était de savoir si Teddy Bridgewater allait enfin franchir un palier après deux premiers exercices en dent de scie. Aujourd’hui, on se demande juste au bout de combien de matchs Shaun Hill va-t-il s’effondrer. Globetrotteur de la ligue, il n’a débuté que 34 matchs en 14 ans. S’il peut se révéler une doublure de qualité, il demeure un joueur moyen et les Violets pourraient bien tenter de trouver une solution de secours ailleurs. Ou rapidement y être contraints. Car derrière l’ancien Ram, ne reste plus que Joel Stave et Brad Sorensen. Vous ne les connaissez pas ? C’est bien normal. Mark Sanchez, Mike Glennon, Josh McCown, voire Geno Smith. Liste non-exhaustive. Les autres alternatives ne manquent pas, mais ne font pas rêver. Pourtant, Mike Zimmer et Rick Spielman vont devoir faire preuve d’imagination pour tenter de glaner quelques succès et maintenir un mince espoir. Car après tout, tout n’est pas perdu.

Calendrier : @Titans, Packers, @Panthers, Giants, Texans, Bye, @Eagles, @Bears, Lions, @Redskins, Cardinals, @Lions, Cowboys, @Jaguars, Colts, @Packers, Bears.

En résumé : Si Teddy Bridgewater n’a jamais vraiment effrayé les défenses adverses, il demeure un game manager de qualité, capable de prendre soin du ballon et de distiller les passes avec précision et intelligence. Avec un extraterrestre tel qu’Adrian Peterson dans son dos, on en demande pas plus. Sa blessure est un immense coup dur pour une attaque souvent unidimensionnelle qui va une fois de plus reposer en grande partie sur les épaules de son coureur. Trouver un remplaçant capable de prendre soin du cuir et d’assurer le minimum derrière, voilà l’objectif des Vikings.

Dans un style toujours old school, les hommes de Mike Zimmer profiteront d’une défense féroce, dévoreuse de quarterbacks et collectionneuse de turnovers, et d’un bulldozer en guise de coureur pour compenser la perte de leur quarterback. Si les Broncos ont décroché le titre en février, c’est bien grâce à leur défense, pas leur passeur. De quoi donner de vagues espoirs aux hommes du Nord. On a toujours le droit de rêver après tout.

Dans un nouvel écrin déjà rugissant, les joueurs du Minnesota profiteront d’un calendrier abordable pour tenter de faire bonne figure. Les playoffs, objectif minimum il y a 48h, semblent aujourd’hui déjà bien loin. 2016 devait être l’année de la confirmation, celle du bond en avant, c’est désormais une longue saison qui s’annonce.

Le pronostic : 8 victoires – 8 défaites

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