[portrait] Bruce Smith : l’art du sack

Jeudi soir, lors du match d’ouverture de la semaine 2 qui voyait les Bills accueillir les Jets, les locaux en ont profité à la mi-temps pour rendre hommage à l’une...

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Jeudi soir, lors du match d’ouverture de la semaine 2 qui voyait les Bills accueillir les Jets, les locaux en ont profité à la mi-temps pour rendre hommage à l’une des plus grandes légendes de la NFL et de Buffalo. Le numéro 78 de Bruce Smith a été retiré. Le détenteur du record de sacks en carrière était présent au New Era Field.

« C’est bon d’être à la maison » a déclaré le Hall of Famer. « Il n’y a pas de mot pour vous dire au combien je suis heureux et honoré de savoir que mon maillot a été retiré par les Bills ».

Smith, c’est un talent, une force hors du commun, qui ne le quitteront jamais pendant un carrière riche et longue de 18 années. De Buffalo à Washington, mais c’est bien avec les Bills que Smith a marqué l’histoire de son empreinte.

Ils sont beaucoup à vouloir se frayer un chemin jusqu’au quarterback adverse. Ils sont tous aussi nombreux à mettre le passeur adverse à terre. Mais pour combien de fois dans leur carrière ? Lorsqu’il s’agit de répéter le mouvement constamment, le nombre chute allègrement. Smith l’a fait 200 fois.

La mise en bouche

Natif de Norfolk en Virginie, il y voit le jour en 1963. Il commence à faire ses preuves dans le football au lycéeBooker T. Washington. Vite repéré par Virginia Tech, la fac lui offre immédiatement une bourse d’études. Pendant ses deux saisons universitaires, il va montrer toute l’étendue de son potentiel. Il accumule 71 plaquages pour une perte de yards, en faisait reculer ses adversaires de 504 longueurs !

46 sacks au total, dont 22 sur son premier exercice universitaire. Ceci lui voudra d’être nommé dans la First Team All-American en 1983 par les entraineurs. Puis en 1984, après avoir gagné le Outland Trophy, qui récompense le meilleure defensive end de l’année, il est élu à l’unanimité dans la All-American Team. Il est surnommé « Sack Man ».  Avant la Draft de 1985, il est le joueur le plus côté. Tout le monde se l’arrache, si bien qu’il est sélectionné à deux Draft en même temps. Tout d’abord en ligue national, il est le premier choix des Bills, mais il est aussi réclamé par les Baltimore Stars en USFL, une ligue parallèle. Même si les Stars avaient un effectif plus alléchant sur le papier et étaient en capacité d’aller chercher un titre dans leur propre championnat, Bruce Smith n’a pas hésité à choisir Buffalo, alors au bord du gouffre.

Une première année pour s’échauffer avant le carnage

Les attentes placées en lui sont énormes. C’est logique puisqu’il s’agit d’un beau bébé d’1m93 pour 120 kilos, qui plus est le footballeur le plus honoré de l’histoire de Virginia Tech. Même Michael Vick, passé ensuite par la même fac, n’a pas fait mieux.

Sa saison rookie est pleine de promesses avec 6,5 sacks et 48 plaquages. Mais les observateurs s’accordent tous pour dire qu’il peut faire mieux nettement. Il a la mauvaise habitude de ne pas s’entraîner assez fréquemment, ce qui limite bien trop son efficacité sur le terrain.

La malédiction du Super Bowl

Bruce Smith veut progresser. Pour cela, il s’inspire de l’éthique de travail de son coéquipier le linebacker Darryl Talley. C’est le déclic. Ses performances et ses statistiques explosent. En 1986, il fait quasiment tripler sont compteur de sacks, qui passe de 6,5 à 15. D’ailleurs, mis à part en 1991 et une blessure au genou, il faudra attendre encore 13 ans pour que le joueur descende en dessous de la dizaine en terme de sacks . Mais en cette saison 1986/1987, et de même pour celle de 1987-1988, les folles performances de Smith ne suffisent pas à porter les Bills en playoffs. Ce n’est que partie remise. Buffalo franchit un cap en 88/89, la franchise est emmenée par son joueur vedette, toujours constant avec 11 sacks. 12 victoires et 4 défaites, mais ils échoueront aux portes du Super Bowl face aux Bengals.

La franchise de l’état de New-York semble plafonner. Il n’en est rien. A partir de la saison 1990/1991 jusqu’à l’exercice 1993/1994, les Bills vont perdre 4 ans d’affilée en finale du championnat. Ils vont se heurter successivement aux Giants, Redskins et les fameux Cowboys de la triplette Aikman-Irvin-Smith. Bruce Smith était si près et pourtant si loin d’accrocher une bague à son doigt. Un grand joueur se fait toujours remarquer lors des grands évènements. Le premier choix de la Draft de 1985 n’a évidemment pas échappé à la règle. A son premier Super Bowl, contre les Giants, pendant le deuxième quart-temps, il plaque le quarterback adverse Jeff Hostetler dans sa propre end-zone. Il devient ainsi le cinquième joueur de l’histoire a provoquer un safety au Super Bowl.

Le déclin

Malheureusement après leur quatrième défaite d’affilée au Super Bowl, et même si le « Sack Man » gagnera son deuxième titre de défenseur de l’année. Buffalo n’ira jamais plus loin que la finale de conférence. À la fin de la saison 1999/2000, Smith a 37 ans. Le front-office, voyant la qualité de ses prestations baisser, et par soucis de salaire, le coupe. Il va alors poser ses valises du côté de Washington.

Smith passe ses trois dernières années en temps que joueur professionnel avec les Redskins. Lors de son ultime saison, il réussit à atteindre la barre des 200 sacks en carrière. Un compte rond qui reste le plus grand nombre de sacks de tous les temps en une seul et même carrière. Reggie White sétait arrêté trois ans plus tôt, à 198 unités.

Certes maudit, Bruce Smith aura révolutionné le poste de defensive end. 11 fois Pro Bowler, il a ajouté un nouvelle arme pour les pass-rusher. Au lieu de privilégier sa puissance, il enroulait en tournant sur lui-même les tackles et guards adverses. Ce qui est d’autant plus impressionnant, c’est qu’il évolué dans le système défensif 3-4, une stratégie pas faite pour créer des situations de sacks pour les joueurs de ligne. Mais grâce à ses qualités athlétiques et son sens du jeu. Il apportait une menace permanente sur ses adversaires.

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