L’instant stats : le jeu de course des Vikings est historiquement mauvais

Dans les sports américains et plus particulièrement en NFL, les statistiques tiennent une place prépondérante à tel point qu’environ 99 % des joueurs possèdent aujourd’hui leur propre record dans une...

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Dans les sports américains et plus particulièrement en NFL, les statistiques tiennent une place prépondérante à tel point qu’environ 99 % des joueurs possèdent aujourd’hui leur propre record dans une catégorie qui n’est probablement connue de personne. Du coup, Touchdown Actu vous propose une nouvelle rubrique basée sur l’analyse statistique, tout en remettant les chiffres dans leur contexte.

Au programme aujourd’hui, le très mauvais jeu de course des Vikings cette saison.

Que disent les chiffres ?

Sur cinq victoires d’affilée pour commencer la saison, Minnesota marque le pas actuellement puisque les Vikings restent sur trois défaites consécutives. Lors de ces dernières, les hommes de Mike Zimmer n’ont inscrit que 36 points au total et semblent souffrir de plus en plus des absences d’Adrian Peterson et Teddy Bridgewater.

Si on jette un œil aux statistiques, on se rend compte que Minnesota fait clairement partie des plus mauvaises attaques de la NFL cette année. En effet, selon ESPN, les Vikings sont bons derniers au nombre de yards par match (298,8), 29è au nombre de touchdowns offensifs (13) et 25è à la moyenne de points inscrits par rencontre (19,4). Cependant, le chiffre le plus alarmant concerne le jeu au sol de Minnesota, qui est tout simplement l’un des pires de l’histoire de la ligue au moment de ces lignes.

Avec seulement 2,7 yards parcourus par course, les Vikings possèdent pour l’instant la plus faible moyenne dans cette catégorie statistique depuis 1970 et la fusion NFL-AFL. C’est simple, seules trois équipes ont terminé une saison sous la barre des trois yards selon Pro Football Reference, à savoir les Patriots en 1986 (2,9), les Colts en 1992 (2,9) et une nouvelle fois les Patriots en 1994 (2,8). Paradoxalement, ces trois équipes ont à chaque fois terminé avec un bilan positif, mais cela reste tout de même inquiétant pour une équipe de Minnesota qui connaît également des difficultés dans le jeu aérien.

Dans le contexte

La saison dernière, les Vikings possédaient le quatrième meilleur jeu au sol de la NFL en ayant parcouru 138,2 yards par rencontre. Cette année, ils tournent à presque deux fois moins avec seulement 72,6 yards de moyenne. Comment expliquer cette énorme différence ? Voici les principales causes de cet effondrement.

La première, c’est bien évidemment la blessure d’Adrian Peterson. Considéré comme l’un des meilleurs running backs de la NFL, « All Day » s’est blessé dans le deuxième match de la saison face aux Packers, alors qu’il a parcouru 1 485 yards au sol en 2015. Résultat, les Vikings doivent se débrouiller avec les coureurs Matt Asiata et Jerick McKinnon depuis le 18 septembre dernier, eux qui combinent à peine 452 yards en 146 courses sur les huit premières rencontres (soit 3,1 yards par course).

A leur décharge, il faut bien signaler que la ligne offensive de Minnesota ne permet pas vraiment aux running backs de briller. Ce n’est sans doute pas par hasard si Peterson ne tournait qu’à 1,6 yard par course avant sa blessure cette saison (50 yards en 31 tentatives). Décimée par les blessures de certains titulaires (les tackles offensifs Matt Kalil et Andre Smith sont notamment forfaits pour la saison, et les guards Alex Boone et Brandon Fusco ont également été blessés) et donc soumise à de nombreux changements de semaine en semaine, elle représente clairement l’une des grosses faiblesses de l’attaque des Vikings aujourd’hui. D’ailleurs, ça se ressent également dans le jeu aérien puisque Sam Bradford a déjà été sacké à 21 reprises cette année, dont 13 fois lors des trois derniers matchs. C’est là que l’absence de Teddy Bridgewater fait mal, lui qui était capable d’éviter les plaquages adverses et gagner des yards avec ses jambes grâce à une mobilité bien plus grande que celle de l’actuel quarterback de Minnesota.

Enfin, il faut noter également que Minnesota s’appuie un peu moins sur son jeu au sol que la saison dernière, ce qui explique également la chute des statistiques. En effet, le jeu aérien a pris le dessus cette année chez les Vikings (34,5 passes par match pour 26,7 courses), alors que ces derniers étaient l’une des rares équipes NFL à privilégier la course l’an passé (28,3 passes contre 29,6 courses). La blessure d’Adrian Peterson est forcément l’une des causes à cela, mais il ne faut oublier non plus que le bon début de saison de Sam Bradford et l’émergence du jeune receveur Stefon Diggs ont sans doute poussé Minnesota à tenter plus de passes pendant que le jeu au sol galérait.

Verdict

Au vu des statistiques et des éléments de contexte énoncés ci-dessus, il est évident que le jeu de course de Minnesota est tout simplement catastrophique cette année. La question qui se pose à présent est la suivante : les Vikings peuvent-ils progresser dans ce secteur et ainsi éviter de terminer la saison avec la pire moyenne de yards parcourus par course depuis 1970 ?

Difficile d’être optimiste quand on tient compte du niveau actuel de la ligne offensive et du fait qu’Adrian Peterson sera sans doute absent jusqu’à la fin de la saison régulière. De plus, le calendrier de Minnesota n’est pas forcément évident étant donné que les Vikings vont encore devoir affronter Arizona, Jacksonville, Green Bay et Chicago, à savoir quatre équipes qui sont dans le Top 12 de la NFL au nombre de yards accordés au sol par tentative.

Cependant, il existe quelques lueurs d’espoir. D’abord, il est bon de rappeler que durant la longue absence de Peterson en 2014, le duo Matt Asiata – Jerick McKinnon avait réussi à accumuler 1 108 yards au sol en 277 courses (soit 4,0 yards/course), même si la situation était évidemment différente. De plus, il est important aussi de signaler que Minnesota possède depuis le début du mois de novembre un nouveau coordinateur offensif en la personne de Pat Shurmur. Ce changement ne révolutionnera probablement pas l’attaque des Vikings, mais ça peut peut-être servir d’électrochoc.

Au final, les hommes de Mike Zimmer ont tout de même de bonnes chances de marquer l’histoire d’une bien mauvaise manière. Il leur reste désormais une moitié de saison pour redresser la barre.

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