Les éléments à charge contre Aaron Hernandez

Dans la foulée de la mise en détention d’Aaron Hernandez, le procureur Wiliam McCauley a détaillé tous les éléments qui ont conduit les enquêteurs à inculper le tight-end pour meurtre...

Dans la foulée de la mise en détention d’Aaron Hernandez, le procureur Wiliam McCauley a détaillé tous les éléments qui ont conduit les enquêteurs à inculper le tight-end pour meurtre au premier degré sur la personne d’Odin Lloyd. Une intervention extrêmement intéressante, sous forme de chronologie, qui confirme certains éléments déjà connus.

La défense a demandé une libération sous caution à la fin de cette intervention, estimant que les faits n’étaient pas suffisamment évidents pour retenir le joueur en cellule. La demande a été rejetée.

Chronologie des faits

Grâce aux différentes caméras de sécurité placées le long des routes et dans les quartiers d’Aaron Hernandez et Odin Lloyd, les enquêteurs ont su retracer le parcours exact d’Aaron Hernandez durant la soirée du 16 au 17 juin, nuit du meurtre. Aidés par la saisie des téléphones portables des deux protagonistes, ils ont pu reconstituer la soirée.

Les événements commencent avec trois sms envoyés par Aaron Hernandez. Le premier à un ami n’habitant pas dans le Massachusset: « Ramène le moi s’il te plait » (21h02). Le second est envoyé à Odin Lloyd pour lui dire qu’il voulait le voir et enfin le troisième à un autre ami, dans le Connecticut: « Ramène ton cul ici », puis une heure plus tard « Depêche toi de te ramener« . Il est 22h35 à ce moment là.

Les caméras de surveillances prennent le relais, elles filment deux hommes qui arrivent au domicile de Hernandez, puis celui-ci avec une arme à feu expliquant à l’un de ses amis qu’il ne pouvait « plus faire confiance à personne ».

Le domicile d'Aaron Hernandez, pris d'assaut par les médias.

Le domicile d’Aaron Hernandez, pris d’assaut par les médias.

1h12, les trois hommes quittent le domicile de Hernandez dans une Nissan de location grise, direction le nord et le domicile de Lloyd où ils arrivent à 2h32 après un arrêt dans une station service. Hernandez prévient Lloyd qu’il sont arrivés, et celui-ci sort sous le regard de sa soeur.

La suite est moins précise: le procureur tient pour certain que le ton monte dans la voiture pendant que celle-ci roule vers le domicile d’Hernandez. Le procureur explique que Hernandez n’a pas apprécié voir Lloyd discuter avec des hommes avec qui il avait eu quelques problèmes auparavant, lors d’une soirée plus tôt dans la semaine. Le procureur ne dit pas comment il a obtenu ses informations.

Toujours est-il que, à 3h07, Lloyd envoi un texto à sa soeur qui indique selon le procureur que le ton était monté dans le véhicule: « tu as vu avec qui j’étais dans la voiture? ». Celle-ci ne répond pas dans l’immédiat, il la relance à 3h11, puis elle répond à 3h19: « mon téléphone était éteint. Qui? ». La réponse est courte, en deux fois: « NFL » (3h21), puis « Juste pour que tu le sache » (3h23).

Les caméras de surveillances reprennent le relais. La Nissan prend une petite route en terre au lieu de continuer vers la maison d’Hernandez, toute proche, au moment où Lloyd envoie son dernier texto. La route mène vers une zone industrielle. Entre 3h23 et 3h27, les ouvriers aux alentours entendent des coups de feu, à 3h27 la voiture est filmée quittant la scène, à 3h29 ils sont filmés arrivant chez Hernandez. La scène de crime est effectivement à deux minutes du domicile du joueur.

Scène de crime

Cinq douilles ont été récupérées sur la scène, trois aux pieds du corps, deux plus loin. Lloyd a été tué par cinq balles, dont deux balles dans la poitrine alors qu’il était déjà au sol. Preuve qu’il s’agirait de ce que le procureur qualifie « d’exécution planifiée », Lloyd n’a pas été détroussé. Il avait son portefeuille, son téléphone, ses clefs.

Véhicule de police gardant la scène de crime.

Véhicule de police gardant la scène de crime.

Hernandez a rendu la Nissan à l’agence de location le lendemain, sans rétroviseur coté conducteur. Une autre douille a été retrouvée dans la voiture, avec un emballage de chewing gum acheté plus tôt dans la soirée, dans la station essence sur la route entre la maison d’Hernandez et celle de Lloyd. L’arme du crime, elle, n’a pas été retrouvée.

Conséquences

Les éléments contre Hernandez sont donc suffisamment forts pour justifier une mise en détention immédiate et sans caution, même si la défense rappelle que ce ne sont que des preuves indirectes. Les éléments montrent en outre que le joueur était à l’origine de la rencontre, et c’est lui qui a été filmé armé à la sortie de son domicile, ce qui explique qu’il soit inculpé pour meurtre au premier degré. Les deux autres hommes devraient donc être jugés à part.

Le fait que le procureur reste évasif sur la façon dont il a obtenu certaines informations laisse à penser que tous les éléments n’ont pas été divulgués et qu’un des hommes présents dans la voiture a probablement collaboré. L’affaire devrait donc connaitre plusieurs mises à jour dans les prochaines semaines.

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