L’instant ciné : Invincible

Après le désastre film de la semaine dernière, on retourne à quelque chose de plus classique. Toujours et encore inspiré d’une histoire vraie Invincible raconte l’histoire de Vince Papale (Mark Wahlberg...

Après le désastre film de la semaine dernière, on retourne à quelque chose de plus classique.

Toujours et encore inspiré d’une histoire vraie

Invincible raconte l’histoire de Vince Papale (Mark Wahlberg ou Marky Mark pour les intimes), jeune prof de trente ans, vit à Philadelphie. Il fait régulièrement du foot avec ses potes et est évidemment fan des Eagles. Sauf qu’en 1975 tout n’est pas rose, et les Eagles connaissent une grande série de défaite. Sifflés par leur public du Veterans Stadium, ils finissent péniblement à la 5e place de la NFC est avec un bilan de 4-10. L’entraineur est viré et Dick Vermeil (Greg Kinnear), coach de UCLA, prend sa place. Comme tout nouveau coach qui se respecte, il décide « qu’il n’y aura pas de passe-droit, tout le monde à sa chance » et blablabla clichés habituels. Sauf que, foutu pour foutu, il décide d’ouvrir des sélections aux amateurs et semi-pro de la ville, histoire de voir si une pépite ne se cache pas ici…

De son côté Vince et ses potes ont une vie compliquée. L’année 1975 est particulièrement difficile aux Etats-Unis après le premier choc pétrolier de 1973, et la récession touche particulièrement les quartiers populaires comme celui de South Philly où vit Vince. Les grèves et le chômage frappent tout le monde. Lui-même est obligé d’aller bosser comme barman le soir pour survivre. Dans cette situation morose sa femme le quitte en emportant tout. L’école où il bosse ne le reconduit pas et il se fait donc virer.

Vince à tout perdu sa femme, son gosse et son job, il a plus rien à perdre alors… il s’inscrit aux sélections des Eagles.

Techniquement bon…

invincible-wallpaper-mark-wahlberg-250305_1280_1024 - CopieOn va évacuer de suite la véracité de l’histoire : le « vrai » Vince Papale était à l’époque déjà semi-pro chez les Aston Green Knights en Seaboard Football League et puis aux Philadelphia Bell en World Football League. Et les sélections des Eagles étaient sur invitations seulement (comme les équipes le font aujourd’hui en gros). Pour sa vie personnelle, cela reste un plus dur à dire, mais il réussira néanmoins à intégrer l’équipe durant trois saisons au sein des équipes spéciales et comme receveur.

Techniquement le film est excellent. C’est le premier film du réalisateur Ericson Core, mais ce dernier a officié une dizaine d’année comme directeur de la photographie, et ça se voit. L’image est extrêmement léchée, avec une belle couleur sépia qui rend bien le visuel de l’Amérique des années 1970, les plans sont toujours bien travaillés, les mouvements de caméra font sens… Bref du tout bon. Core sera d’ailleurs à la tête du futur remake de Point Break prévu en 2015, et, si le talent de Kathryn Bigelow sera difficile à égaler, il se pourrait que le film soit une bonne surprise.

Les acteurs sont bons, les dialogues crédibles. Rien à dire de ce côté-là non plus.

La façon de montrer le foot est elle aussi excellente. On reste toujours au niveau de Vince Papale, on sent la vitesse, on voit la violence des chocs, ce travail si particulier réalisé par les équipes spéciales, la difficulté des camps d’été…

… Mais tellement peu original !

En gros c’est Rocky. Mais vraiment. Le combat des gens de rien et la misère du Philadelphie dans les 70’s, la nouvelle copine, se mesurer au(x) champion(s), pas pour le battre mais pour tenir la distance, les potes qui sont toujours là, le côté héros du public symbole des miséreux… Tout, mais alors tout, y est. Alors certes, les films de genre, et surtout les films de ce genre là, sont des nids à clichés mais là, c’est vraiment du décalquage du début à la fin. Et du décalquage en moins bien parce que le film n’a ni la puissance évocatrice, ni l’impact qu’a pu avoir Rocky à son époque (ici le film est sorti en 2006). Il n’y a aucune tentative de sortir du cadre imposé par le film de commande. On se contente de suivre le cahier des charges. Même le titre du film ne prend pas de risque.

Un film steak-frites

Le film reste quand même très agréable à suivre, il est beau, rend parfaitement l’ambiance de ces années là et ce football dominé à l’époque par les Steelers. Donc en gros, si vous n’avez pas vu Rocky, et bien regardez d’abord Rocky ! Ensuite, si vous voulez revoir le film, mais avec du football à la place de la boxe, pourquoi pas Invicible. Il ne sera ni meilleur, ni moins bon que tous les autres clones de films de sports.

Ce film c’est un peu un steak-frites : il y a meilleur mais il y a aussi moins bon, ce n’est pas transcendant mais on n’a pas de mauvaises surprises, c’est du déjà-vu mille fois mais c’est suffisant pour caler… donc bon de temps en temps pourquoi pas.

Le plus

L’esthétique 70’s va tellement bien à Marky Mark depuis Boogie Nights (pub gratuite, mais ce film est un immanquable).

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