L’instant ciné : Friday Night Lights

Contrairement à ce à quoi vous vous êtes attendu avec ce titre, cette semaine n’est pas un Instant série comme la semaine dernière, mais bien Ciné. Plus qu’un simple jeu...

Contrairement à ce à quoi vous vous êtes attendu avec ce titre, cette semaine n’est pas un Instant série comme la semaine dernière, mais bien Ciné.

Plus qu’un simple jeu

C’est en effet ce film, sortit en 2004, qui a précédé la série culte réalisée deux ans plus tard. Il raconte l’histoire de la petite ville d’Odessa au Texas, qui ne vit que pour l’équipe de football du lycée local, les Permian Panthers. Cette année doit marquer un renouveau : arrivée d’un nouveau coach reconnu et payé une petite fortune, année senior d’une génération prometteuse et la superstar James « Boobie » Miles plus en forme que jamais. Il n’y pas d’autre objectif que le titre de champion d’Etat du Texas.

L’arrivée du coach Gary Gaines (Billy Bob Thornton) en 1988 est le point de départ du film, qui suit de façon éclatée différents membres de l’équipe. Mike Winchell, le QB sur qui tout repose et qui doit s’occuper de sa mère malade. Don Billingsley, par qui son père alcoolique et violent essaie de retrouver sa gloire passée. Ivory Christian, refoulant sans cesse sa colère. Boobie Miles, qui doit faire face à une grosse blessure dès le début de saison. La pression est énorme pour les frêles épaules de ces gamins de 17 ans, car Odessa est une ville d’où l’on ne part pas. C’est le genre de ville miséreuse laissée sur le côté par l’American Way of Life et qui n’a plus que le football pour retrouver le sourire. Tous les anciens lycéens vainqueurs travaillent encore ici en arborant fièrement leur bague de champion comme des reliques, chaque joueur a un panneau devant sa maison pour indiquer qu’il est un des joueurs des Permians. N’ayant ni les notes ni l’argent, le seul moyen de s’en sortir pour eux, c’est d’espérer décrocher une petite bourse universitaire par le football. Mais même eux n’ont que peu d’illusions.

Un film durFriday_night_lights_ver2

Le film montre la froide réalité de ces villes américaines où les habitants sont comme enchainés. Il ne s’agit pas ici de montrer la classique ascension d’un petit mec du ghetto des tréfonds jusqu’au sommet, mais bien comment toute une ville n’a plus que son équipe de foot comme seul fierté. L’ambition des gamins n’est pas de devenir des stars de NFL, ils savent très bien qu’aucun n’y arrivera, mais juste d’arriver à s’en sortir avec leurs moyens.

Cet aspect est magnifiquement souligné par la photographie, qui dénature les couleurs et sature les blancs pour une apparence éthérée, presque en noir et blanc. Une mise en scène très sobre accompagne le tout. Le jeu est filmé de façon très claire. Chocs et blessures font grimacer à chaque fois. La bande son est d’ailleurs du même acabit, entre standards rock et musiques planantes. Une bonne surprise donc, compte tenu de la présence de Peter Berg à la réalisation, qui est surtout connu pour ses gros blockbusters (Bienvenue dans la jungle, Hancock, Battleship et la future adaptation de L’Homme qui valait 3 Milliards).

Une écriture assez moyenne

Le (petit) problème du film vient plutôt de l’écriture. Les dialogues sont insipides. Ce n’est pas mauvais, mais on n’entre pas une seule fois dedans. Même chose pour les personnages, bien qu’ils aient tous une histoire intéressante, ils sont au final peu développés. On sent quand même que le film est une adaptation de livre. Le problème, c’est qu’en 300 pages ou plus, on a le temps de poser ses personnages et de les faire évoluer (surtout quand on en a beaucoup comme ici). Dans une adaptation d’environ 2h, il faut raboter. Des scènes bien sûr, mais aussi des personnages ou, à défaut, du développement. Et c’est un peu ce qui est arrivé ici. Il n’est d’ailleurs pas anodin que ce soit le même Peter Berg qui ait créé la série plus tard, sans doute pour y insérer tout ce qu’il n’avait pu mettre dans son long métrage.

Aucun acteur ne sort finalement du lot, car les rôles ne s’y prêtent franchement pas.

Et petite remarque : Messieurs les scénaristes, arrêtez de vouloir nous mettre un suspense incroyable au bout de 30-45 minutes d’un film de sport, on sait tous très bien que l’équipe ne se fera pas sortir a mi-saison comme des loosers, sinon le film n’aurait aucun intérêt.

Un très bon film

Reste qu’au final le film est très prenant. De part son esthétique et sa réalisation. De par les thèmes abordés. L’ambiance générale marque vraiment, et Peter Berg aura l’heureuse idée de la reprendre pour la série de 2006. Un bon film donc, qui pourrait être mieux, mais qui reste de très bonne facture.

Le plus

Amber Heard. Parce que Amber Heard.

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