Super Bowl XLIX : Brady – Gronkowski vs Legion Of Boom, duel en haute altitude

Nous y sommes presque. Dans quelques jours, la saison NFL 2014/2015 connaîtra son épilogue avec la rencontre entre les New England Patriots et les Seattle Seahawks. Ce sera l’occasion d’admirer...

Nous y sommes presque. Dans quelques jours, la saison NFL 2014/2015 connaîtra son épilogue avec la rencontre entre les New England Patriots et les Seattle Seahawks. Ce sera l’occasion d’admirer le face à face direct entre l’un des duos aériens les plus prolifiques de ces dernières années et l’une des meilleures escouades défensives de l’histoire. Un match dans le match. Un duel en haute altitude.

Tom Brady – Rob Gronkowski, destins liés

Toutes les dynasties ont une légende. Les Chicago Bulls avec Michael Jordan, les San Francisco 49ers avec Joe Montana ou encore les Edmonton Oilers avec Wayne Gretzky… Et les Patriots ne dérogent pas à la règle : la leur porte le numéro 12 et se nomme Tom Brady.

Brady - Gronkowski : deux générations différentes mais un seul objectif

Brady – Gronkowski : deux générations différentes mais un seul objectif

L’histoire de Brady est digne d’un scénario hollywoodien, à la Rocky, dont les américains raffolent tant. Issu de la prestigieuse faculté de Michigan, le quarterback présente sa candidature à la Draft 2000. Lors du Combine où tous les futurs professionnels sont censés faire étalage de leurs différentes aptitudes, Brady est catastrophique. Les différents observateurs le descendent dans leurs évaluations : « N’a pas le bras assez puissant, incapable d’improviser, n’a pas une bonne mobilité, ne semble pas être un vrai athlète, etc ». Sans surprise, il chute lors de la Draft et ne se retrouve sélectionné par les Patriots qu’au sixième tour, au 199e rang. Lors de sa première rencontre avec le président de la franchise, Robert Kraft, Brady se présente. Ayant reconnu le joueur, Kraft déclare :

« Tu es celui qu’on a choisi en 199e, c’est ça ? »

Ce à quoi Brady répond :

« Oui, et je suis la meilleure décision que vous ayez jamais prise. »

Le joueur avait raison. Destiné à une carrière de remplaçant, il prend la tête de l’équipe lors de sa deuxième saison après la blessure du quarterback titulaire Drew Bledsoe et ne la quittera plus. La suite, on la connait : triple vainqueur du Super Bowl, élu par deux fois meilleur joueur du championnat et meilleur joueur du Big Game. Celui qui était jadis un mauvais athlète et un quarterback remplaçant, au mieux, dort désormais avec le mannequin brésilien Gisèle Bündchen et touche 15 millions de dollars par an. Une légende.

Toutes les dynasties ont une légende et toutes les légendes ont un binôme. Michael Jordan avait Scottie Pippen, Joe Montana avait Jerry Rice et Wayne Gretzky avait Jari Kurri… Et Tom Brady ne déroge pas à la règle : le sien porte le numéro 87 et répond au doux nom de Rob Gronkowski.

Sélectionné au second tour de la Draft 2010, soit dix ans après Brady, Gronkowski est un gros bébé d’1,98m pour 120 kilos au regard candide et à la personnalité insouciante. Mais par dessus tout, il est la fontaine de jouvence du lanceur emblématique des Patriots et l’une des armes offensives les plus redoutables et redoutées de la NFL hors quarterbacks. De par sa science du jeu, Brady exploite parfaitement les qualités de son tight-end et ce dernier le lui rend bien : le quarterback n’est plus le même sans Gronkowski sur le terrain. Les deux joueurs sont étroitement liés. Des prestations de l’un dépendent les prestations de l’autre.

« Après tout ce temps et de nombreux ajustements, lui et moi sommes à la même page », a récemment déclaré Brady, « C’est juste génial de jouer avec lui. Il est une menace sur 3e tentative, il est une menace dans la zone rouge, il est une menace dans tous les moments clés du match. »

Celui qui explique le mieux la relation particulière entre les deux joueurs est Gronkowski lui-même, après la victoire des Patriots face aux Bengals en semaine 5, qui venait mettre un terme à un début de saison difficile.

« J’ai dit à mon frère avant de venir au match : ‘Je vais faire ressembler le numéro 12 à Tom Brady de nouveau’ », a déclaré Gronkowski, « Et nous sommes arrivés avec mes coéquipiers et nous avons fait de Tom Brady le vrai Tom Brady après que vous l’ayez critiqué toute la semaine. Et c’était tellement bon. C’est un tel leader. C’est un joueur incroyable et je suis tellement heureux de jouer avec lui. »

Définitivement, les deux joueurs font la paire. Un seul regret toutefois : qu’ils ne se soient pas rencontrés plus tôt.

The Legion Of Boom, un pour tous et tous pour un

Toutes les plus grosses défenses de l’histoire ont eu un surnom.

Il y a eu évidemment The Steel Curtain, référence à la première ligne des Steelers dans les années 70. Il y a eu aussi The Monsters of the Midway, faisant allusion aux linebackers des Bears à diverses périodes. Et aujourd’hui, il y a The Legion of Boom, qui englobe tous les défensive backs des Seahawks. Leur spécialité : maltraiter les corps et briser les égos.

14 octobre 2012, les Seattle Seahawks accueillent dans leur antre les New England Patriots lors de la 6e semaine de la saison régulière. Chambreur, Tom Brady demande à Richard Sherman et Earl Thomas de venir le voir lorsque son équipe aura gagné le match. 60 minutes de jeu plus tard et deux interceptions signées… Sherman et Thomas, les Seahawks remportent la rencontre 24-23 et le cornerback se dirige vers Brady pour lui susurrer quelques mots doux.

La Legion Of Boom, une histoire de famille

La Legion Of Boom, une histoire de famille

28 octobre 2012, Richard Sherman annihile complètement Calvin Johnson dans la défaite des siens face aux Lions. A l’issue du match, il se surnomme Optimus Prime par opposition à Megatron, sobriquet du receveur de Detroit.
Convoqué par la suite dans le bureau de son coach principal Pete Carroll, Sherman dévoile ses ambitions. Il veut devenir une légende, faire partie de la meilleure ligne arrière en NFL et d’une des meilleures défenses de l’histoire.

« Nous savons que nous sommes les meilleurs, coach », a lancé le cornerback, « Mais nous avons besoin d’être guidé et nous ne voulons pas attendre. »

La réponse de Carroll est claire et concise.

« Ok cool. Alors, allons-y. »

Ancien safety et spécialiste de la défense, le coach des Seahawks sait exactement comment s’y prendre pour amener sa ligne arrière vers les sommets. Sa philosophie : laisser ses hommes être ce qu’ils veulent être tant que cela ne nuit pas au collectif. A l’aide de son coach des defensive backs, Kris Richard, Carroll crée une véritable machine de guerre aimant les gros contacts et articulée autour des safeties Earl Thomas et Kam Chancellor ainsi que des cornerbacks Richard Sherman et Brandon Browner (qui sera remplacé par la suite par Byron Maxwell). En 2013, ils n’autorisent par match en moyenne que 172 yards par les airs et une évaluation de 63,4 aux quarterbacks adverses. Le niveau qu’ils affichent ainsi que leur régularité leur permettent d’accéder au Super Bowl, au cours duquel ils signent une prestation d’anthologie en limitant la meilleure attaque de la ligue et détentrice du record de nombre de yards et de touchdowns sur une saison à 8 petits points.

Mais au-delà d’être d’ores et déjà une des plus grosses défenses de l’histoire, la Legion Of Boom est avant tout un état d’esprit. Telle une famille, leurs membres font preuve d’une solidarité à toute épreuve les uns envers les autres et d’un soutien sans faille. Ainsi, il est dans leurs habitudes de s’échanger des « je vous aime les gars » avant un match. Pete Carroll est admiratif :

« Ces gars viennent de différents endroits. De Los Angeles au Texas en passant par la Virginie. Il y a un monde entre eux et je pense que c’est justement ce qui les rapproche. Ils sont ensemble pour faire de grandes choses. Chacun d’entre eux veut être un élément de ce qui aide l’autre à être à son meilleur niveau, peu importe les sacrifices à faire. »

Pour la troisième saison consécutive, les Seahawks ont la meilleure défense NFL en terme de points concédés, une première depuis les Vikings entre 1969 et 1971, et la Legion Of Boom n’a que 26 ans de moyenne d’âge. La légende est en marche…

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