Histoire : les Detroit Lions

Chaque week-end, à l’occasion de la saison 2011/2012, Touchdown Actu vous propose d’en apprendre davantage sur l’histoire des franchises NFL. Au programme ce dimanche, les Detroit Lions. De malédictions en...

Chaque week-end, à l’occasion de la saison 2011/2012, Touchdown Actu vous propose d’en apprendre davantage sur l’histoire des franchises NFL. Au programme ce dimanche, les Detroit Lions.

De malédictions en mauvais choix de management, les Lions ont connu beaucoup de moments difficiles. Mais Detroit a aussi vibré grâce aux exploits de Barry Sanders. Aujourd’hui, la franchise s’apprête à retrouver les sommets grâce à une génération de jeunes joueurs talentueux.

Les Detroit Lions voient le jour en 1934 sous l’influence de George A. Richards, nouveau propriétaire des Portsmouth Spartans, qu’il décide de délocaliser à Motor City. Les Lions succèdent ainsi aux Detroit Heralds (1905-1920), Panthers (1925-1926) et Wolverines (1928), de précédents échecs sportifs de la NFL.

Sélectionné à 6 reprises au Pro-Bowl entre 1931 et 1938, Dutch Clark est entré au Hall of Fame en 1963. Il fut le dernier Dropkicker de la ligue, une mécanique de tir similaire à ce que l'on peut voir au rugby.

Arrivés en NFL dès 1930, les Spartans sont à l’origine du célèbre « Iron Man Game » lors duquel ils renversent les Green Bay Packers pour un score final de 19 à 00 avec seulement 11 joueurs actifs! Une sérieuse déconvenue  pour la franchise du Wisconsin, alors championne en titre. Deux ans plus tard, ils participent à la première finale nationale, organisée « clandestinement » avec les Chicago Bears. Une défaite 9 à 0 qui influence la réorganisation du football professionnel en 2 divisions pour mieux accueillir une finale annuelle : le NFL Championship Game.

Les Spartans quittent donc Portsmouth en 1934 pour s’installer à Detroit où ils inaugurent le nom de Lions, peut-être pour faire écho à l’équipe de baseball de la ville (les Tigers) ou pour rendre hommage aux Panthers qui y ont évolué entre 1925 et 1926. Mené par le quarterback Dutch Clark, les Lions postent une fiche de 10 victoires pour 3 défaites dès leur première saison et accrochent le titre suprême dès la seconde en corrigeant les Giants par 26 à 0. Une finale atypique puisque les 2 passes de touchdown des Lions ont été dispensé par les running-back Glen Presnell et Ace Gutowsky, tandis que Dutch Clark s’est chargé d’inscrire 7 des 13 points engrangés au sol sur une course de 40 Yards.

Bien qu’il soit conscient du risque financier encouru, Richards organise en 1934 le premier match NFL dédié aux célébrations de Thanksgiving et offre aux spectateurs une rencontre d’anthologie qui se clôture sur une défaite 16 à 19 des Lions face aux Chicago Bears. Opération réussie pour la franchise de Detroit qui ferme la vente des 26,000 tickets disponibles 2 semaines avant la date du match. On estime aujourd’hui à plus de 50,000 le nombre total de spectateurs que le stade aurait eu à accueillir s’il en avait eu la capacité. La tradition du Thanksgiving Football Day vient de naître ! Et elle restera éternellement liée aux Lions qui y participent chaque année depuis 1934, à l’exception des saisons 1939 et 1940.

En 1942, les Lions s’effondrent et enregistrent une fiche de 12 défaites pour 0 victoire. Cette année-là, l’équipe offensive de Detroit n’inscrit que 5 touchdowns, sans jamais parvenir à marquer plus de 7 points au cours d’un même match. En une décennie, les Lions n’obtiendront que 35 victoires dont 6 en 1944 et 7 en 1945.

Bobby Layne permettra aux Lions de remporter le NFL Championship à 3 reprises (1952, 53 et 57). Malheureusement, le sort qu'il aura lancé sur Detroit opère aujourd'hui depuis plus de 50 ans... Chose dont les Lions se seraient bien passées.

Ce n’est qu’à compter du début des années 50 que les Lions sortent de nouveau les crocs. Sous la baguette de Bobby Layne, ils remportent le titre en 1952, 1953 et 1957, ravissant chaque fois le titre aux Cleveland Browns qui eux, les indisposeront en 1954 en leur infligeant une défaite 56 à 00. L’équipe disposait alors de joueurs aussi talentueux que le running-back Doak Walker, le guard Lou Creekmur et le safety Jack Christiansen, de futur résidents au Hall of Fame qui explique le succès de Detroit. Pourtant, une simple décision réduira à néant l’avenir des Lions…

La légende veut qu’en 1958, Bobby Layne soit congédié suite à une blessure contractée une année plus tôt. C’est un individu aigri et vindicatif qui, à son arrivée à Pittsburgh, jette un sort à la franchise du Michigan en les condamnant à ne rien remporter durant les 50 prochaines années… Une malédiction que l’on nomme aujourd’hui « the Curse of Bobby Layne ». Depuis, les Lions n’ont remporté qu’un unique match de Playoff, en 1991 contre les Dallas Cowboys sur un score de 38 à 6… Ce qui porte à croire que la malédiction est tout ce qu’il y a de plus réelle.

Malgré les mauvais résultats, la franchise de Detroit continue de faire parler d’elle. En 1970 par exemple, lorsque que le chanteur de soul Marvin Gaye s’essaie à joindre l’équipe. Un échec, qui permettra néanmoins au running-back Mel Farr et cornerback Lem Barney de chanter sur le single « What’s Going On » paru la même année. Après avoir cédé ses anciens maillots à la franchise récente des Buffalo Bills, les Lions seront témoins de l’épisode le plus triste de l’Histoire avec la mort du receveur Chuck Hughes, victime d’un arrêt cardiaque en plein match. Un évènement exceptionnel qui ne s’est – heureusement – jamais reproduit en NFL…

Après s’être essayé à la sélection du running-back Billy Sims, premier choix de la Draft 1980, l’équipe rebondit légèrement mais il faudra attendre l’arrivée de Barry Sanders en 1988 et le début des années 90 pour assister à un retour en fanfare de la franchise de Detroit. En 1991, malgré une défaite 45 à 00 en ouverture de la saison contre les Washington Redskins, les Lions s’offrent une fiche de 12 victoires pour 4 défaites et leur première victoire en Playoff depuis l’incantation de Bobby Layne. Les Redskins ne tarderont malheureusement pas à les corriger par 41 à 10 en finale NFC.

A la conclusion d'une carrière de 9 saisons, Barry Sanders a cumulé 15 269 Yards pour 99 Yards et une moyenne de 5 Yards/portés. Il est aujourd'hui considéré comme le meilleur "Elusive Back" de l'Histoire.

De 1990 au début des années 2000, les Lions iront en Playoff à 6 reprises. A cette époque, les résultats de la franchise sont intimement liés aux performances de Barry Sanders, comme en 1997, où il est élu MvP pour avoir avoir obtenu 2 053 Yards à la course en une saison. Pourtant, fin 1998, Sanders se retire du football professionnel sans raison apparente… Son départ sera marqué par une controverse judiciaire, les Lions refusant de le laisser partir avec l’argent d’un contrat encore actif.

Sous le joug de Matt Millen, arrivé à la tête de l’équipe en 2001, celle-ci retombe dans ses travers. Jusqu’en 2003, les Lions scellent un triste record de 24 matchs joués à l’extérieur sans victoire, bientôt suivi par un total de 31 victoires pour 81 défaites enregistrées en 7 saisons. Mais le pire est encore à venir…En 2008 et publie la plus mauvaise fiche de l’histoire avec un total de 16 défaites concédées en 16 matchs de saison régulière. Ironie du sort, l’année 2008 correspond à la dernière saison jouée sous le coup de la malédiction de Bobby Layne, un sort décidément très efficace.

Depuis, les Lions travaillent à remonter la pente au sein d’une NFC Nord compétitive, comprenant les Chicago Bears, Green Bay Packers et Minnesota Vikings. Jim Schwartz, un coach débutant et dynamique arrive. En 2009, la franchise obtient 2 victoires pour 14 défaites puis 6 victoires pour 10 défaites en 2010. Renforcé par de nombreux choix de Draft du Top 10, parmi lesquels Calvin Johnson, Matthew Stafford et Ndamukong Suh ainsi d’autres plus « modestes » comme Brandon Pettigrew ou Cliff Avril, les Lions entament aujourd’hui leur meilleur départ depuis 1956 avec 5 victoires pour une défaite en 6 matchs joués.

Avec un tel noyau, les Lions sont en mesure de renverser la tradition et peut-être même d’obtenir leur premier Super Bowl d’ici quelques années… Bonne chance à eux!

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