Super Bowl 50 : l’histoire des Carolina Panthers

La NFL existe depuis plusieurs décennies lorsqu’une franchise décide de se baser en Caroline du Nord. En 1987, Jerry Richardson, un ancien joueur des Colts, fait part de son envie...

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La NFL existe depuis plusieurs décennies lorsqu’une franchise décide de se baser en Caroline du Nord. En 1987, Jerry Richardson, un ancien joueur des Colts, fait part de son envie de créer une équipe de Football à Charlotte. Hommes politiques, investisseurs et même habitants des deux Caroline s’unissent alors pour rendre réel ce rêve.

En 1992, la ligue annonce que cinq villes souhaitent héberger une nouvelle franchise : Saint-Louis, Baltimore, Memphis, Jacksonville et Charlotte. Il faudra attendre le 26 octobre 1993 pour que les propriétaires des 28 autres franchises votent à l’unanimité la création d’une 29ème équipe du côté de Charlotte. L’histoire des Panthers est en route…

Des débuts prometteurs

Dom Capers devient le premier entraîneur en chef de l’histoire de l’équipe. Rod Smith inscrit ensuite son nom dans les livres comme étant le premier Panther sélectionné à la Draft d’expansion de 1995. Suivront notamment Greg Kragen, Jack Trudeau et Mark Carrier. Lors de la Draft suivante, avec le 5e choix général, Charlotte sélectionne Kerry Collins, un quarterback arrivé quatrième du trophée Heismann en 1994 et meilleur passeur de la NCAA.

L’équipe est donc fin prête à débuter sa première campagne NFL. Le Hall of Fame Game permet aux joueurs de commencer par une victoire 20-14 contre les Jaguars. Le stade étant toujours en construction, les Panthers foulent la pelouse de l’Université de Clemson. Le rodage de présaison terminé, il faudra attendre le troisième match de la saison régulière pour voir Charlotte s’imposer.

Finalement la saison se solde par un bilan de 7 victoires pour 9 défaites, et donc pas de playoffs. Les performances en dents de scie du lanceur Kerry Collins ne sont pas étrangère à ce bilan négatif, puisqu’il compile 14 touchdowns pour 19 interceptions, avec à peine 49% de passes complétées. Mais les espoirs sont permis pour cette jeune équipe.

Dès sa deuxième saison, elle décroche un bilan de 12 victoires pour seulement 4 défaites, gagnant notamment ses sept derniers matchs. En playoffs, les Cowboys de Dallas se dressent devant eux mais sont balayés 26-17. Finalement ce beau parcours s’arrête face aux Packers en finale de conférence. Mais l’équipe a progressé, à l’image de Kerry Collins, qui rend une fiche de 14 touchdowns pour 9 interceptions et 56% de passes complétées.

Des années galères…

L’exercice de 1997 débute sous de mauvaises auspices. Avec 2 victoires pour 4 défaites, l’équipe ne parvient pas à redresser la barre et termine l’année avec un bilan de 7-9. La saison suivante n’est pas meilleure, puisque les Panthers ne gagnent que 4 matchs. Résultat l’entraîneur et le quarterback prennent la porte.

George Seifert, ancien coach des 49ers et vainqueur de deux Super Bowl, arrive aux commandes. La franchise se porte mieux et finit même l’année avec un bilan équilibré (8-8), mais sans playoffs. Les Panthers stagnent. Symbole de l’échec de Seifert à Charlotte, 2001 est une véritable catastrophe. Après avoir gagné le premier match de la saison, les Panthers perdent les 15 suivants. Le coach essaye trois lanceurs différents, sans jamais trouver une formule gagnante. Steve Bauerlein, engagé durant la free agency, est remercié en cours de saison, tout comme le jeune Jeff Lewis. C’est finalement Chris Weinke qui termine l’année en tant que titulaire. Vainqueur du Heisman Trophy la saison précédante, le joueur ne se montre pas plus à son avantage que ses deux coéquipiers (11 touchdowns, 19 interceptions, 54% de passes complétées, 62 d’évaluation).

Logiquement, Seifert est licencié. Le front office décide alors d’embaucher John Fox, un coach à vocation défensive.

Le renouveau des Panthers et le Super Bowl de 2003

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Pour améliorer l’une des pires défenses du pays, Fox sélectionne Julius Peppers avec le second choix général de la draft 2002. Bingo ! Avec 12 sacks, une interception et 4 passes défendues dès sa première saison, il s’impose comme un des piliers de l’équipe. Toujours pas de playoffs, mais Fox a réglé les problèmes en défense. Les Panthers sont deuxièmes de la ligue dans ce domaine.

En 2003, la NFL manque de peu un remake de l’histoire de Kurt Warner à Saint-Louis. Lors du premier match de la saison, les Panthers perdent 17-0 à la mi-temps face à Jacksonville. S’en est trop pour Fox, qui renvoie son quarterback titulaire, Rodney Peete, sur le banc.

Jake Delhomme fait ason apparition sur les pelouses de la ligue. Non drafté et passé par la NFL Europe, il conduit les Panthers à la victoire (24-23). Mieux encore, il mène son équipe à un bilan de 11 victoires pour 5 défaites, le tout avec des statistiques honorables (19 touchdowns, 16 interceptions, 59,2 % de passes complétées et 80.6 d’évaluation).

Logiquement qualifiés pour les playoffs, les hommes de John Fox se défont de Dallas en wild card. Ils affrontent les Rams au tour suivant. Alors qu’ils mènent de 11 points avec moins de quatre minutes à jouer dans le dernier quart, ils se font remonter au score et le match part en prolongation. Sur une magnifique passe de 69 yards de Delhomme pour Steve Smith, les Panthers marquent un touchdown synonyme de qualification pour la finale de conférence NFC. Simple formalité face à des Eagles privés notamment de Donovan McNabb (victoire 14-3). Après moins de dix ans d’existence, Carolina va jouer le Super Bowl face à Tom Brady et ses Patriots.

En début de match ce sont les défenses qui prennent le pas sur les attaques.  A la pause, New England mène 14 à 10. Les deux équipes se neutralisent jusqu’à l’entame du dernier quart temps. Sur une longue passe de 85 yards, Delhomme trouve Muhsin Muhammad pour le touchdown. Les Panthers sont devant 22-21. Mais les Patriots reviennent au score et à 1mn08 du coup de sifflet final. Les deux équipes sont au coude à courde : 29-29. La suite appartient à l’Hisoire : la botte d’Adam Vinatieri fait gagner un deuxième Super Bowl aux Patriots.

L’ultime crash de Delhomme

Charlotte ne parvient à surfer sur son année 2003 exceptionnelle. En 2004, les blessures empêchent l’équipe de se montrer aussi performante et le bilan s’en ressent : 7-9. La saison suivante est meilleure avec une qualification en playoffs grâce à un honorable bilan de 11-5. Les Panthers humilient les Giants 23-0 puis se défont de Bears 29-21, avant de tomber en finale de conférence face aux Seahawks 34-14.

L’année 2008 permet de confirmer le potentiel entrevu la saison précédente. Carolina gagne 12 de ses rencontres mais se fait sèchement éliminer en playoffs par les Cardinals. Plus que la défaite 33-13, c’est la piètre performance de Jack Delhomme qui marque les esprits. Le quarterback lance 5 interceptions et perd un fumble. Le ballon semble aimanté vers les défenseurs. Un désastre.

Lassé des performances en dent de scie des Panthers, le front office décide finalement de limoger John Fox en 2011 pour le remplacer par Ron Rivera.

Des années de reconstruction avant de retrouver le Super Bowl

Première acquisition des Panters de Rivera : Cam Newton ,avec le premier choix de la draft 2011. Dès son premier match, Super Cam montre de quel bois il est fait. Avec 422 yards lancés, il ne parvient cependant pas à faire gagner les siens. Son arrivée est bénéfique à Carolina, qui devient la 4e attaque de la ligue. Mais la défense, qui a perdu de nombreux cadres au cours des dernières années, parmi lesquels Julius Peppers, ne suit plus et est l’une des plus faible du pays. Malgré un bilan de 6-10, Newton est élu rookie offensif de l’année.

Fidèle à son plan de reconstruction, Rivera recrute Luke Kuechly à la draft 2012. Un choix pertinent sur le long terme tant le linebacker a su se montrer performant cette année. Mais en 2012, son arrivée ne change pas la donne : Charlotte termine l’année avec 7 victoires pour 9 défaites. Cam Newton se montre très irrégulier et l’avenir de Rivera est en suspens. Finalement conservé, le coach décide de s’appuyer sur ses forces : les défenseurs Luke Kuechly et Thomas Davis. Alors que la division semblait promise aux Saints ou aux Falcons, les Panthers l’emportent avec une fiche de 12-4 et se classent deuxième de la NFC. La défense ne tient pas le choc face aux 49ers en playoffs, mais la dynamique est lancée.

L’année 2014 est marquée par la faiblesse de la NFC Sud. Les Panthers parviennent à gagner la division malgré un piètre bilan de 7 victoires, 8 défaites et 1 nul. Outre la qualification en playoffs, l’apport du rookie Kelvin Benjamin est une belle surprise. Il capte 73 ballons pour 1008 yards et 9 touchdowns. L’équipe passe le premier tour des playoffs mais tombe contre les Seahawks. Une nouvelle étape.

Début 2015, la blessure de Kelvin Benjamin ne laisse rien augurer de bon pour l’attaque de Carolina. Pourtant, un Cam Newton en mode MVP et une défense de fer permettent à l’équipe de Ron Rivera d’achever sa reconstruction et de se qualifier pour le second Super Bowl de son histoire. En ligne de mire : le premier titre de l’histoire de cette jeune franchise.

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