Analyse d’avant-saison : Cleveland Browns

Après des mois d’attente, l’intersaison touche enfin à sa fin ! Il est donc grand temps pour Touchdown Actu de vous présenter une analyse complète des forces en présence. Comme...

Corey Coleman, enfin un receveur d'envergure à Cleveland ?

Après des mois d’attente, l’intersaison touche enfin à sa fin ! Il est donc grand temps pour Touchdown Actu de vous présenter une analyse complète des forces en présence. Comme tous les ans, nous allons remonter au fil des jours le classement de la saison précédente de bas en haut. Au programme aujourd’hui, les Cleveland Browns.

L’éternel recommencement. Deux ans après l’arrivée du ticket Johnny Manziel – Mike Pettine, les espoirs se sont évaporés, avec le départ forcé du premier et le licenciement du second. Le General Manager de la franchise prend lui aussi la porte, pour une énième reconstruction interne, la troisième en trois ans sous la présidence de Jimmy Haslam.

Pour faire le ménage dans la maison Browns, la franchise a fait appel à un ancien voisin. Hue Jackson était en effet le coordinateur offensif des Cincinnati Bengals jusqu’à l’année passée, et a connu des organisations compliquées, après avoir mené les Oakland Raiders en 2011. Spécialiste du jeu au sol, Jackson a fait appel à un groupe revanchard, à l’image du quarterback Robert Griffin III, devenu persona non grata à Washington, et du coach des quarterbacks Pep Hamilton, coordinateur offensif déchu chez les Colts. Le système défensif des Browns ne devrait pas changer, avec l’arrivée du réputé Ray Horton, en remplacement de Jim O’Neil.

La saison dernière : 3 victoires – 13 défaites

Mouvements à l’intersaison : Cleveland a beaucoup misé sur la draft pour ouvrir ce nouveau chapitre de son histoire. Le deuxième choix a été envoyé à Philadelphie pour récupérer des sélections supplémentaires. Le premier objectif était de trouver une cible digne de ce nom à Griffin, la suspension de Josh Gordon risquant d’être prolongée pour 2016. Quatre receveurs ont donc posé leur valise dans l’Ohio à l’issue de la draft, dont le premier choix de la franchise, l’ancienne star de Baylor Corey Coleman. Son profil coïncide avec celui de Ricardo Louis, alors que Rashard Higgins et Jordan Payton semblent plus précieux en termes de possession. Un tight end, Seth DeValve, vient remplir les rangs de cette escouade, pour assister le surprenant Gary Barnidge, « go-to-guy » de Manziel ou de McCown l’an dernier. Tous ces renforts sont censés faire oublier le départ de Travis Benjamin et les échecs cuisants Dwayne Bowe et Brian Hartline.

Défensivement, le front seven va vivre un sérieux ravalement de façade. Carl Nassib sur la ligne défense, Emmanuel Ogbah comme edge rusher, ainsi que les free agents Demario Davis et Justin Tuggle sur l’intérieur du deuxième rideau… Les retouches sont multiples au sein d’un groupe qui a mis une pression relative sur le quarterback adverse en 2015 (29 sacks) et qui n’a guère fait mieux contre la course. Le backfield défensif voit enfin débarquer Rahim Moore, après une année moyenne chez les Texans. Ce dernier vient suppléer un Donte Whitner devenu indésirable dans l’Ohio.

Arrivées notables : QB Robert Griffin III (Redskins), G Alvin Bailey (Seahawks), LB Demario Davis (Jets), LB Justin Tuggle (Texans), S Rahim Moore (Texans)
Re-signatures : RB Raheem Mostert, WR Terrelle Pryor, WR Darius Jennings, DE Jamie Meder, LB Tank Carder, S Don Jones, K Travis Coons
Draft : WR Corey Coleman (1er tour), DE Emmanuel Ogbah (2e tour), DE Carl Nassib (3e tour), OT Shon Coleman (3e tour), QB Cody Kessler (3e tour), LB Joe Schobert (4e tour), WR Ricardo Louis (4e tour), S Derrick Kindred (4e tour), TE Seth DeValve (4e tour), WR Jordan Payton (5e tour), OL Spencer Drango (5e tour), WR Rashard Higgins (5e tour), CB Trey Caldwell (5e tour), LB Scooby Wright (7e tour).
Pertes notables : QB Johnny Manziel (libre), WR Brian Hartline (libre), WR Travis Benjamin (Chargers), WR Dwayne Bowe (libre), OT Mitchell Schwartz (Chiefs), C Alex Mack (Falcons), LB Karlos Dansby (Bengals), LB Craig Robertson (Saints), S Tashaun Gipson (Jaguars), Johnson Bademosi (Lions), S Donte Whitner (libre).

"RGIII" espère rebondir dans l'Ohio !

Les points forts : Avec l’arrivée de Hue Jackson comme head coach, l’impact le plus retentissant pourrait provenir des running backs. Pas toujours régulier, Isaiah Crowell pourrait tout de même exploser et enfin devenir un coureur numéro 1 à temps plein, pour faire mieux que ses deux saisons à plus de 600 yards. Sa complémentarité avec Duke Johnson a de quoi intriguer, l’ancien floridien ayant le profil d’un Giovani Bernard pour étirer et punir les défenses en sortie de backfield offensif.

Le poste de tight end a été une des rares satisfactions offensives de Cleveland ces dernières années. Après Jordan Cameron, Gary Barnidge est sorti de la mêlée pour devenir une des surprenantes forces locales. Reste maintenant à confirmer, mais vu la récente utilisation de Tyler Eifert à Cincinnati, l’espoir est de mise.

Les points faibles : Quand la franchise Cleveland trouvera-t-elle enfin un quarterback de grand calibre ? Depuis 1999, plus d’une vingtaine de joueurs ont pris place derrière le centre, pour un résultat globalement catastrophique. Robert Griffin III veut retrouver le statut de grand espoir qui était le sien lors de son année rookie, en 2011. Mais le numéro 10 ne devra pas s’éparpiller comme ce fut le cas dans la capitale fédérale. Son utilisation sera également cruciale, au vu de la santé fragile du joueur. Le poste de receveur est aussi un vaste chantier, avec les trois plus gros noms partis en fin d’année, et une gigantesque bataille organisée pour nommer les futurs titulaires.

Défensivement, si le pass rush doit être amélioré, le front seven manque cruellement d’expérience, surtout après les départs successifs de Jabaal Sheard, Karlos Dansby et Craig Robertson, sans oublier la fin de saison prématurée du defensive end Desmond Bryant et les frasques extra-sportives et son homonyme, Armonty. Nate Orchard a démontré du potentiel lors de son année rookie, mais on attend plus de playmakers au sein de cette escouade, à commencer par le nose tackle Danny Shelton, premier tour de draft en 2015.

Dernier bémol, et non des moindres : la ligne arrière de la défense. La présence de Joe Haden, l’un des meilleurs cornerbacks du pays, ne fait pas tout. Et le départ de Donte Whitner conjugué à l’échec probable de Justin Gilbert laisse planer un doute chronique sur la couverture des Browns. Le vieillissant Tramon Williams et les inexpérimentés Ibraheim Campbell et Derrick Kindred devraient mener les troupes, ce qui n’est pas fait pour rassurer.

Facteur X : Avec 53 sacks concédés en 2015, la ligne offensive des Browns a plus que déçu, malgré quelques Pro Bowlers en son sein, comme Alex Mack et Joe Thomas. Le premier a d’ailleurs mis les voiles vers Atlanta pendant l’intersaison, et le deuxième a tapé du poing sur la table, après un échange manqué vers Denver l’an passé. Autre joueur de bon niveau dans cette escouade, Mitchell Schwartz a rallié Kansas City. Depuis plusieurs années maintenant, Cleveland sélectionne des linemen prometteurs, mais l’alchimie n’est clairement pas au rendez-vous. Le futur replacement de Cameron Erving en centre et la sélection du rookie Shon Coleman sur l’extérieur de la ligne représentera une énième tentative. Nouveau coach de position, l’ancien coordinateur offensif Hal Hunter a besoin que la mayonnaise prenne, surtout avec un Robert Griffin III fragile et un jeu au sol prédominant dans le système de Hue Jackson.

Calendrier : @ Eagles, vs. Ravens, @ Dolphins, @ Redskins, vs. Patriots, @ Titans, @ Bengals, vs. Jets, vs. Cowboys, @ Ravens, vs. Steelers, vs. Giants, vs. Bengals, @ Bills, vs. Chargers, @ Steelers

En résumé : Cette année pourrait encore être très longue pour les fans de Cleveland. De nombreux cadres sont partis (Mack, Schwartz, Dansby, Whitner), d’autres joueurs sont suspendus (Gordon, Bryant) et certains nouveaux arrivants ont plus un profil de paris (RGIII, Bailey, Moore).

Cette équipe peut créer quelques surprises cette saison, mais le groupe paraît léger pour rester constant sur seize matches. Les plus pessimistes verront même les Browns condamnés au premier choix de draft en 2017.

Une situation qui ne serait sans doute pas perçue comme dramatique dans l’Ohio, la franchise ayant clairement sous-entendu qu’elle misait sur l’avenir, à l’image de ses douze sélections lors de la dernière draft, ou de ses deux premiers tours pour la prochaine édition.

Pronostic : 4 victoires – 12 défaites

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