Histoire : les Cleveland Browns

Chaque week-end, à l’occasion de la saison 2011/2012, Touchdown Actu vous propose d’en apprendre davantage sur l’histoire des franchises NFL. Au programme ce dimanche, les Browns de Cleveland. Les Cleveland...

Chaque week-end, à l’occasion de la saison 2011/2012, Touchdown Actu vous propose d’en apprendre davantage sur l’histoire des franchises NFL. Au programme ce dimanche, les Browns de Cleveland.

Les Cleveland Browns sont aujourd’hui connus pour être la seule équipe NFL à n’avoir jamais joué ou accueilli un Super Bowl. Leur tradition profonde est pourtant celle de la gagne, dominant outrageusement les années 50 et 60 avant de faire vibrer l’Amérique par l’intermédiaire de ses « Kardiac Kids » en 1980. Retour sur une franchise dont la seule faute est d’avoir appartenu à un homme dénué de sens moral…

La gestation des Browns débute en 1944 sous l’impulsion d’Arthur « Mickey » McBride et de Paul Brown, « l’inventeur du football offensif moderne ». La ville de Cleveland dispose alors de 2 équipes dont une seule est active : les Rams, sacrés champions NFL en 1945. Mécontent du soutien des supporters locaux, Dan Reeves obtient le droit de déménager les Rams à Los Angeles, ce qui ouvre la voie aux Browns qui jouent leur premier match officiel en 1946.

Paul Brown, c'est 167 victoires et 53 défaites pour 4 titres AAFC et 3 titres NFL pour une seule saison négative en 17 ans de carrière au niveau professionnel.

Les Browns au sommet de leur art
Paul Brown, qui est déjà un entraîneur accompli dans l’Ohio au niveau universitaire et lycéen, donne son nom à la franchise en 1945. Un succès qu’il confirme avec les Browns en obtenant 4 titres AAFC – All-American Football Conference -, dont un à la conclusion d’une saison au bilan parfait en 1948. En 4 années d’existence, l’AAFC ne connaît aucun autre champion, ce qui l’amène à être absorbée par la NFL en 1949 pour survivre.

Un évènement qui rééquilibre les forces en présence mais qui n’empêche pas les Browns d’être sacrés dès 1950, leur première saison NFL. En finale, forte d’un bilan de 10 victoires pour 2 défaites, l’équipe défait ironiquement les Los Angeles Rams sur un score de 30 à 28. Tout un symbole.

De 1950 à 1955, les Browns remportent systématiquement leur division et participent à la totalité des finales nationales pour un total de 3 sacres en 1950 donc, puis 1954 (56-10 Lions) et 1955 (38-14 Rams). En 10 années d’existence, les Browns ont ainsi participé à 10 finales nationales pour 7 victoires, soit le meilleur bilan jamais enregistré sur une décennie.

Jim Brown entre en scène
Après le départ du quarterback Otto Graham en 1956, les Browns chutent à 5 victoires pour 7 défaites, seule et unique fiche négative enregistrée par la franchise au cours de ses 28 premières années. La sélection d’un autre Brown au premier tour la Draft de 1957, le fullback Jim Brown, permet néanmoins à l’équipe de se qualifier au NFL Championship Game dès la saison suivante. Les Browns y sont de nouveau défaits (59 à 14) par les Detroit Lions, vainqueurs de 3 de leurs 4 dernières confrontations en finale nationale.

James Nathaniel Brown, peut-être le plus grand des Browns (et des Brown). Elu meilleur joueur de tous les temps par Sporting News en 2002, il cumule 12 312 Yards en 9 ans de carrière, 9 sélections au Pro-Bowl pour 8 All-Pro et 3 titres de MVP NFL (1957, 1958 et 1965).

Art Modell rachète l’équipe en 1961. Paul Brown, que la presse étrille depuis plusieurs mois – lui reproche d’échanger des joueurs à fort potentiel comme Doug Atkins, Len Dawson et Bobby Mitchell – est congédié en 1963. Son remplaçant, l’ex-assistant Blanton Collier, maintient le rythme avec une fiche de 10 victoires et 4 défaites la même année. Renforcés par la Draft et la sélection du receveur Paul Warfield et du kick-returner Leroy Kelly, les Browns fêtent leur retour au sommet en 1964 avec une victoire 27 à 00 contre les Baltimore Colts en finale nationale puis une défaite face aux Green Bay Packers (23-12) en 1965.

En juillet 1966, Jim Brown se retire du football professionnel après avoir enregistré 7 saisons à plus de 1,000 Yards en 9 ans de carrière à Cleveland. Le départ dans la foulée de cadres comme Paul Warfield, échangé aux Dolphins, ou Blanton Collier, pour raison médicale, entraîne un affaissement du niveau de la franchise qui parvient néanmoins à se hisser en Playoff jusqu’en 1974.

L’avènement des « Kardiac Kids »
Il faut ensuite attendre 1980 et la naissance des « Kardiac Kids », surnommés ainsi en raison de leur propension à gagner (ou perdre) dans les dernières minutes, pour que la ville de Cleveland retrouve le sourire. Un rêve éveillé qui se solde sur une défaite en finale de conférence AFC lorsque, avec 2 points de retard et moins d’une minute à jouer sur la ligne des 13 Yards adverses, Brian Sipe expédie une passe dans les mains de Mike Davis, defensive back des Oakland Raiders. Une décision controversée de Sam Rutigliano (le « Red Right 88 »), qui refuse de miser le match sur la jambe Don Cockroft qui a déjà échoué à 4 reprises. Les « Kardiac Kids » l’auront été jusqu’au bout…

Les "Kardiac Kids", c'est 11 victoires pour 5 défaites en 1980 et une défaite contre les Raiders en AFC Divisional Round. C'est avant tout un archétype d'équipe unique au monde, bâti pour gagner (et perdre) dans les dernières secondes...

Sous la direction de Marty Schottenheimer, l’équipe retrouve le chemin régulier des Playoff’s puisqu’elle s’y qualifie à 5 reprises entre 1985 et 1990. Avec la sélection du quarterback Benny Kosar à la Draft supplémentaire de 1985, le talent des running-backs Earnest Byner et Kevin Mack ainsi qu’une défense totalisant 5 Pro-Bowlers dont un certain Clay Matthews, le père du jeune linebacker de Green Bay, les Browns atteignent la finale AFC à 3 reprises (1986, 1987 et 1989) pour autant de défaites.

Les choses se compliquent avec le départ de Schottenheimer, bientôt remplacé par l’ex-coordinateur défensif des New-York Giants et alors coach débutant Bill Bellichick. Il y demeure jusqu’en 1995, avec un bilan de 36 victoires pour 44 défaites pour une unique qualification en Playoff en 1994.

La trahison d’Art Modell et le statut d’Expansion Team
La catastrophe intervient en 1995 lorsque le propriétaire de la franchise, Art Modell, se met en tête de délocaliser la franchise à Baltimore, déclenchant l’hostilité du Dawg Pound, les fans locaux. Les menaces de mort et nombreuses plaintes déposées à son encontre l’oblige bientôt à quitter Cleveland. En février 1996, la NFL désactive l’équipe dans l’attente d’un nouveau propriétaire.

Les Browns réintègrent la ligue en 1998 sous le joug d’Al Lerner – un proche d’Art Modell – et se joignent à l’AFC Nord composé des Pittsburgh Steelers, Cincinnati Bengals (dont l’un des fondateurs n’est autre que Paul Brown) et, ô surprise, les Baltimore Ravens. En tant qu’Expansion Team, les Browns peinent à retrouver les Playoff’ et, à l’exception des saisons 2002 (9-7, qualifié en Wild-Card) et 2007 (10-6), n’ont jamais enregistré de bilan positif. Pendant ce temps, avec les anciens joueurs des Browns, les Ravens enchainent les bons résultats et remportent même le Super Bowl en 2000.

Les Browns d’aujourd’hui
De nouveau, l’instabilité au poste d’entraîneur en chef et quarterback minent les efforts de reconstruction de l’équipe. Les expériences Trent Dilfer, Derek Anderson puis Brady Quinn sont des échecs retentissants et ce n’est pas l’arrivée de Jake Delhomme et Seneca Wallace qui permet aux Browns de sortir la tête de l’eau au lendemain du recrutement d’Eric Mangini comme entraîneur en chef. Peut-être la sélection de Colt McCoy au 3ème tour de la Draft 2010 va-t-elle changer la donne du côté de Cleveland ? Cela semble peu probable pour le moment.

Avec 2 choix de premier et quatrième tour en 2012 et 8 sélections en 2011 – Phil Taylor, Jabaal Sheard et Greg Little en tête – les Browns ont désormais les moyens d’essayer de se construire sur plusieurs années et de redevenir une menace sérieuse en AFC. Quoi qu’il arrive, il aura fallu du temps pour se remettre de la trahison d’Art Modell.

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