Histoire : les 5 plus gros duels de quarterbacks en présaison

Le camp d’entraînement est souvent une période à double tranchant pour les fans de NFL. Source de frustration en attendant le grand début de la saison régulière, l’événement permet aussi...

Le camp d’entraînement est souvent une période à double tranchant pour les fans de NFL. Source de frustration en attendant le grand début de la saison régulière, l’événement permet aussi de tirer les premiers enseignements de l’exercice à venir. Les batailles de quarterbacks sont notamment les plus scrutés, et peuvent parfois réserver des duels à couteau tiré. Retour sur les cinq oppositions les plus controversées dans l’histoire de la ligue, à ce stade de la saison.

5. Rob Johnson vs. Doug Flutie, Buffalo Bills, 1999-2000

Les batailles de quarterback ne sont pas rares au cours d’une intersaison. Elles le sont beaucoup plus deux années de suite. En devenant le head coach des Buffalo Bills en 1998, Wade Phillips n’a pas vraiment de taulier aux commandes de son attaque. Il récupère donc Rob Johnson, dans l’ombre de Mark Brunell à Jacksonville, dans le cadre d’un échange. « RJ » est censé être le titulaire, sauf qu’A.J. Smith, directeur du personnel, recommande chaudement un feu-follet venu de la Canadian Football League, Doug Flutie. Le début des problèmes. Johnson se blesse au cours de la saison 1998, et perd sa place au profit du playmaker d’1m78. Ce dernier est d’ailleurs sélectionné au Pro Bowl, en faisant un concurrent de poids à l’orée des camps d’entraînement l’année suivante.

Flutie regagne le duel et sera titulaire au cours de la saison régulière. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Pour faire reposer son quarterback avant les playoffs, Phillips lance Johnson contre Indianapolis. Mais une grosse prestation du remplaçant fait tourner la tête du propriétaire Ralph Wilson. Flutie est donc sacrifié pour le tour de wild-card et verra son équipe perdre à la dernière seconde à Tennessee, lors du Music City Miracle.

2000 : rebelote. Mais une blessure de Doug Flutie facilite la tâche de Johnson qui devient le titulaire. L’histoire se terminera toutefois en eau de boudin, les deux hommes se blessant à tour de rôle, plombant la saison des Bills et amenant au licenciement de Wade Phillips.

4. Craig Morton vs. Roger Staubach, Dallas Cowboys, 1972

Une controverse fabriquée de toute pièce. L’interprétation est résumée, mais en 1971, peu de gens comprennent le jugement de Tom Landry, alors head coach des Dallas Cowboys. A cette époque, les Texans sont emmenés par Craig Morton et viennent de décrocher une place au Super Bowl V. Malheureusement pour eux, les Baltimore Colts sont sacrés et font vivre l’enfer au numéro 7, auteur ce soir-là de 3 interceptions. Suffisant pour bouleverser la hiérarchie en interne et mettre sur le devant de la scène l’éternel backup Roger Staubach.

Les camps d’entraînement donnent raison à Morton, mais Landry n’est toujours pas emballé. Il finira par faire jouer les deux hommes face aux Bears, le 31 octobre, avant de définitivement filer les clés à Staubach. Bien lui en prend car grâce à l’ancienne star de Navy, Dallas remporte le Super Bowl VI contre Miami. Un succès qui rend le duel encore intense pendant la présaison 1972.

Mais là encore, le destin s’en mêle avec la blessure de Staubach lors du troisième match du mois d’août. Cela ne l’empêchera pas de redevenir titulaire en cours de saison, poussant Morton vers la sortie, avec un départ chez les Giants puis à Denver. Ironie de l’histoire, les deux quarterbacks se feront face en 1977, à l’occasion du Super Bowl XII entre Cowboys et Broncos. Une confrontation dont Staubach ressortira encore vainqueur, bien aidé par sa « Doomsday Defense », avec deux défenseurs élus MVP de la rencontre.

3. Joe Montana vs. Steve Young, San Francisco 49ers, 1993

En 1990, à la veille de la finale de conference NFC, Joe Montana est l’icône des San Francisco 49ers. Trois fois vainqueur du Super Bowl et Pro Bowler pour la septième fois, « Joe Cool » espère passer l’obstacle Giants pour emmener sa franchise en finale. Mais l’obstacle a des allures de boomerang. Dans le dernier quart, le quarterback est sacké de manière musclée par Leonard Marshall et quitte la rencontre prématurément. Une douleur récurrente au coude l’éloignera même des terrains pendant presque deux ans. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, Steve Young doit assurer l’intérim. Backup aux performances quelconques à Tampa Bay, le mobile gaucher est arrivé discrètement sur la baie en 1987 mais s’est parfaitement acclimaté au système du head coach Bill Walsh. La grosse concurrence en NFC prive les 49ers de playoffs en 1991. L’année suivante, malgré le meilleur bilan de la concurrence, San Francisco est surpris en finale de conférence par le futur champion Dallas. Ces déceptions ne sont pas liées à Steve Young qui a démontré tout son potentiel, participant même à son premier Pro Bowl.

Mais les choses se gâtent au printemps 1993, quand Joe Montana est de nouveau apte. Pour ne rien arranger, le vétéran a le soutien indéfectible de son propriétaire, ce qui installe une concurrence malsaine en interne. Des tensions commencent à être palpables dans le vestiaire et pousse la légende à demander un trade. Il sera cédé à Kansas City, à la veille des premiers entraînements printaniers. De bonne augure pour le nouveau titulaire du poste, qui remportera le Super Bowl XXIX en 1995.

2. Drew Brees vs. Phillip Rivers, San Diego Chargers, 2005

On connaît le scenario du vétéran face au jeune loup. Mais quand deux quarterbacks plein d’avenir se font face, les choses se compliquent. Drew Brees n’était pourtant pas perçu ainsi au début de sa carrière. Deuxième tour de draft, celui qui est souvent critiqué par sa petite taille relative peine et doit céder sa place au plus expérimenté Doug Flutie (tiens, encore lui !)

En conséquence de ces prestations en dent de scie, les Chargers obtiennent le premier choix de draft en 2004. Moment choisi par A.J. Smith (tiens, encore lui !) pour récupérer Phillip Rivers.

Grand espoir du poste, malgré un lancer atypique et une puissance de bras qui ne fait pas l’unanimité, Rivers est aussi du genre diva. Il négociera pendant de longues semaines son contrat rookie au point de manquer les quatre premières semaines de camp d’entraînement. De plus, son arrivée a le mérite de booster Brees, qui réalise enfin une saison pleine et se retrouve sélectionné au Pro Bowl.

L’ambiance est donc chaude en 2005, quand Rivers, désormais engagé, se retrouve au coude à coude avec son aîné. Encore trop frais, il perdra son duel avec le numéro 9, mais finira par voir le terrain après une blessure à l’épaule de son coéquipier. Une mésaventure fatale pour un Brees dans sa dernière année de contrat. Direction les New Orleans Saints dans la foulée pour décrocher le Super Bowl XLIV face aux Indianapolis Colts.

1. Phil Simms vs. Jeff Hostetler, New York Giants, 1991-1992

Dans les années 80, Phil Simms est une institution du côté de la Grosse Pomme. Couvé lors de ses premières années dans la ligue, l’ancien premier tour de draft 1979 a explosé sous les ordres de son nouvel head coach Bill Parcells. Un duo qui rafle la mise au Super Bowl XXI face aux Denver Broncos.

Mais l’arrivée de la nouvelle décennie va bientôt ternir le tableau pour le double Pro Bowler. 15 décembre 1990, face aux Buffalo Bills : Phil Simms se blesse et voit Jeff Hostetler le suppléer au pied levé. Un coup dur pour un joueur auteur d’une excellente saison et qui avait déjà qualifié son équipe pour les playoffs. En phase finale, Hostetler fait mieux que tenir le coup. Bien aidé par les pépins de Joe Montana, en finale de conférence NFC, il mène les Giants au Super Bowl face … aux Bills. Sa solide prestation offrira un nouveau sacre aux G-Men, pour la dernière de Bill Parcells à la tête de la franchise.

A l’été 1991, c’est donc un nouveau coach qui se retrouve confronté à un cas de conscience. Ray Handley, ancien assistant offensif, espère compter sur la dynamique du Super Bowl et finit par miser sur Hostetler pour diriger l’escouade. Mais la blessure de ce dernier compliquera la saison des New-Yorkais. En 1992, les deux hommes sont de nouveau au coude à coude. Mais cette fois, c’est Simms qui tire son épingle du jeu. Un fait d’arme qui porte visiblement la poisse. Simms se blesse gravement au bras et ne reviendra jamais à son meilleur niveau. Une aubaine pour Hostetler ? Pas vraiment. Une cascade de pépins physiques provoque l’irrégularité chronique du joueur le poussant vers la sortie à l’issue de la saison. Cette controverse infructueuse coûtera aussi sa place à Ray Handley, remplacé par Dan Reeves.

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