[TV] Viceland, The Boom Squad : le berceau des futures stars NFL

Liberty City, Miami, Floride. Un quartier d’à peine 16 kilomètres carrés, au Nord-Ouest des buildings du centre-ville, où ont grandi nombre de stars de la NFL : Antonio Brown, Devonta...

Liberty City, Miami, Floride. Un quartier d’à peine 16 kilomètres carrés, au Nord-Ouest des buildings du centre-ville, où ont grandi nombre de stars de la NFL : Antonio Brown, Devonta Freeman, Teddy Bridgewater, TY Hilton, Chad Ochocinco, Artie Burns… La liste est longue. Dans ce quartier où la violence est omniprésente, les jeunes enfants comptent sur le football pour se sortir de cette spirale négative. Pour la chaîne de télévision Viceland, l’animateur Selema Masekela est allé rencontrer l’une des équipes de très jeunes joueurs du quartier : les Liberty City Warriors.

The Boom Squad

Quand Luke Campbell, rappeur du 2 Live Crew, est témoin de la violence qui frappe son quartier, et particulièrement les jeunes, il décide de prendre les choses en main. Il cofonde en 1994 Liberty City Optimist, un programme sportif pour les jeunes du quartier. Très vite, beaucoup d’enfants vont venir s’inscrire et d’autres programmes similaires vont voir le jour. Aujourd’hui, les Warriors de Liberty City, autoproclamés The Boom Squad, sont l’une des meilleures équipes locales avec des jeunes âgés de 4 à 16 ans.

Plus de 20 ans après, beaucoup de joueurs NFL sont passés par ses rangs. Mais la violence continue de sévir dans Liberty City. Le 20 février 2016, c’est au coeur de leur équipe que sont touchés les Warriors. King Carter, lineman défensif de 6 ans, est pris dans une fusillade en pleine rue à 14h12. Pour toute l’équipe, et dans tous les Etats-Unis, c’est un véritable choc. Un cas loin d’être isolé.

« On va leur mettre un pain dans la bouche ! »

Pendant 45 minutes, le reportage nous emmène au coeur de l’équipe des Warriors, avec la famille du petit King Carter, avec la police locale, et même avec Devonta Freeman qui nous raconte son enfance à Liberty City. Mais rapidement, on finit par décrocher. L’histoire est belle, l’initiative est à saluer. Mais l’histoire est malheureusement vue et revue. Luke Cambell le reconnaît lui même :

« Dans ces quartiers à forte population afro-américaine (94% à Liberty City, d’après le sondage le plus récent en 2000) on voit les nouvelles à la télé, et on voit des Noirs faire des choses graves. Alors les jeunes se disent ‘Hé, je suis Noir, je suis censé être un sale type’. »

Même si le but de ces organisations est justement de proscrire la violence sur les terrains, on ne peut s’empêcher d’être gêné au moment où le journaliste interroge les jeunes joueurs sur leur prochains adversaires et que certains déclarent, du haut de leur 6 ans à peine :

« On va leur mettre un pain dans la bouche ! »

Le football est un sport de contact. Mais le football n’est pas un sport de violence. Et de voir ces enfants se rentrer dedans, se provoquer avant et pendant le match et célébrer comme des adultes à grand renfort de provocations a un côté gênant, voire triste. On regrette que le reportage n’ait pas abordé le point du respect de l’adversaire. Mais, comme le souligne l’entraîneur, les universités viennent déjà repérer les jeunes joueurs du futur dans ces équipes. Et si ce succès, tout relatif, annihilait déjà l’innocence de ces enfants pour en faire des brutes de compétitions comme on en retrouve chez les professionnels ?

Pour les curieux intéressés par le sujet et dont le niveau d’anglais est bon, voire très bon, le reportage est déjà visible sur le site de Viceland (un abonnement est requis). Il sera aussi diffusé en version sous-titrée (ou doublée) sur la chaine Viceland France le 21 décembre.

images : Vice Media LLC

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