Le journal de la NCAA – Bowls : Alabama (encore) sur le « Tua » du monde !

Tua Tagovailoa a été le facteur X d'Alabama.

Le match de la semaine

Georgia (3) – Alabama (4) : 23-26 a.p.

C’est l’invité surprise de cette finale nationale universitaire. Le coup de poker de Nick Saban. Suppléant de Jalen Hurts à la pause, et mené par Georgia 13 à 0, le quarterback Tua Tagovailoa (14/24, 166 yards, 3 TD, INT) a joué un grand rôle dans l’obtention du 17e titre national du Crimson Tide d’Alabama.

Lorsque le Samoan entre le jeu, le programme de Tuscaloosa fait grise mine après un premier acte manqué. Le cornerback Tony Brown a beau provoquer une interception de Jake Fromm (16/32, 232 yards, TD, 2 INT) dès la toute première série, Jalen Hurts (3/8, 21 yards à la passe, 47 au sol) et ses hommes patinent avec un quarterback en manque d’inspiration et contraint au gros jeu à la course.

En face, à défaut de dérouler, les Bulldogs se montrent méthodiques à la course. Sony Michel (98 yards), excellent, permet aux siens de marquer les premiers points au tableau d’affichage, sur field goal. Puis c’est le receveur Mecole Hardman (90 yards, TD) qui crucifie ‘Bama peu avant la pause sur une formation Wildcat. A 13-0, la messe n’est pas dite, mais le Crimson Tide est clairement sur le point de vaciller.

Moment choisi par Saban pour faire entrer son prometteur freshman. Dès son premier drive, le bras gauche de Tua Tagovailoa fait mouche, avec de nombreuses connexions avec Henry Ruggs (29 yards, TD) dont le touchdown qui réduit l’écart (13-7). Alabama pense être de nouveau dans la partie, mais prend un nouveau coup de massue quand Mecole Hardman est lancé en profondeur par Jake Fromm pour son deuxième touchdown personnel.

20 à 7 pour les « locaux » qui voient ensuite Deandre Baker intercepter Tagovailoa dans la moitié de terrain adverse. C’est sans doute le tournant du match, mais pas pour celui qu’on croit. Car malgré ce momentum, l’attaque de Georgia commence à se gripper toute seule. Dès l’action qui suit l’interception, Jake Fromm est pické à son tour par Raekwon Davis. Suffisant pour donner trois points salvateurs à Alabama.

Changement de physionomie

+ 10 pour Georgia à la fin du troisième quart, et si l’attaque des Bulldogs cafouille, la défense est musclée, à l’image d’un Roquan Smith XXL. Arrivé en zone rouge, Alabama est même tout près de concéder un nouveau turnover, mais Dominick Sanders ne peut contrôler son interception dans l’en-but. Le Crimson Tide doit encore se contenter de trois points, mais le score n’est plus que de 20 à 13.

Les vice-champions en titre recommencent à y croire, à neuf minutes du terme, au moment où le coordinateur offensif de Georgia se noie dans son playbook. Course, course, passe … Les appels deviennent prévisibles et sont maitrisés sans difficulté par la défense de Jeremy Pruitt pour remettre la main sur le cuir.

Après une interférence défensive de Malkom Parrish, ‘Bama frappe de nouveau à la porte, mais Roquan Smith bâche gaiement Damien Harris pour provoquer une 4e & Goal à quatre minutes de la fin. Craintif du ball control adverse, Nick Saban tente le tout pour le tout et voit son quarterback, au prix d’une belle improvisation, trouver Calvin Ridley (32 yards, TD) plein centre. 20 partout, tout est à refaire dans cette partie.

Georgia n’y est plus, et le jeu au sol est constamment molesté par le lineman défensif Da’Ron Payne, MVP défensif du match. C’est donc ‘Bama qui aura la balle de match après un nouveau « 3-and-out ». Bien aidé par un facemask de Malkom Parrish (encore lui), le Crimson Tide tente le field goal de la gagne à six secondes de la fin, mais Pappanastos voit sa tentative passer à gauche des poteaux. Comme lors du Rose Bowl, Georgia jouera son destin en prolongation.

C’est d’ailleurs la bande de Kirby Smart qui démarre en attaque, après un coin toss pourtant remporté par son adversaire. Là encore, la série des Bulldogs est on ne peut plus poussive avec trois petits snaps, neuf yards de perdus et un sack de Terrell Lewis. Bien qu’acculé, le kicker Rodrigo Blankenship trouve quand même la mire pour donner trois points d’avance à son équipe (23-20).

Alabama doit marquer un touchdown pour l’emporter, mais le scénario vire au drame quand Tua Tagoviloa subit un sack dès son premier jeu de la prolongation. 2e & 26 à 41 yards de l’en-but, la mission se complique pour les hommes en blanc, mais sur l’action suivante, le quarterback du Tide sort le grand jeu. Profitant d’une bonne protection et d’un trou d’air de Malkom Parrish (encore lui !), Tagovailoa lance parfaitement DeVonta Smith en profondeur pour la connexion du sacre ! 26-23 pour Alabama, dans un Mercedes-Benz Stadium partagé entre furie et désillusion !

https://www.youtube.com/watch?v=4XKWVTsUC0g

Mené de 13 points à la pause, Nick Saban a gagné son duel à distance avec son ancien assistant Kirby Smart et décroche son sixième titre personnel en tant que head coach universitaire. Considéré comme illégitime dans la course aux playoffs, le Crimson Tide remet une nouvelle fois les pendules à l’heure, démontrant qu’il reste à coup sûr LE programme majeur de première division universitaire, avec cinq titres sur la dernière décennie.

Autres principaux résultats

Sur sa route vers le titre, Alabama (4) avait dû remporter la belle qui l’opposait à Clemson (1) lors du Sugar Bowl. La troisième opposition en trois ans entre les deux programmes a tourné court, avec un succès du Tide, 24 à 6, derrière les touchdowns des défenseurs Da’Ron Payne (sur réception) et Mack Wilson (sur Pick-6).

De son côté, Georgia (3) avait fait preuve de répondant lors du Rose Bowl pour venir à bout d’Oklahoma (2) après prolongation (54-48). Malgré les 287 yards et 2 touchdowns de Baker Mayfield, les Bulldogs avaient rattrapé un déficit de 14 points pour l’emporter sur une course victorieuse de Sony Michel.

Dans les bowls majeurs, UCF (14) a dignement représenté le Group of Five en s’adjugeant le Peach Bowl. Auburn (7) et Jarrett Stidham (trois turnovers) ont été les victimes expiatoires des Knights qui terminent 4e du top 25 final.

Le choc entre Ohio State (5) et USC (8) a clairement déçu, dans un Cotton Bowl insipide. Malmené par la défense des Buckeyes, avec 8 sacks concédés, Sam Darnold a été méconnaissable, avec 356 yards et un Pick-6. Victoire finale des joueurs d’Urban Meyer, 24 à 7.

Dans un Orange Bowl, pourtant joué à domicile, Miami (10) n’a pas pesé bien lourd contre Wisconsin (6). Après une bonne entame, les Hurricanes ont sombré contre un surprenant Alex Hornibrook (258 yards, 4 TD à la passe) pour une défaite 34-24.

Grâce à un gros début de rencontre, Penn State (9) a décroché le Fiesta Bowl, aux dépens de Washington (11). Le quarterback Trace McSorley a notamment été parfait dans les moments chauds et terminent avec un bilan de 342 yards et 2 touchdowns.

Dans un match gâché par la pluie et les mauvais kickers, Notre Dame (14) a pris le dessus sur LSU (17) dans le Music City Bowl (21-17). Le receveur Myles Boykin a offert la victoire aux Fighting Irish sur une fantastique réception à une main.

Soirée cauchemar pour Lamar Jackson et Louisville qui cèdent le TaxSlayer Bowl sur le fil à Mississippi State (23), 31 à 27. Malgré quelques belles courses, le Heisman Trophy 2016 a sombré à la passe, avec 4 interceptions au compteur.

Fortunes diverses pour la Big Ten et la Pac-12 dans cette campagne de bowls. La première conférence termine avec un bilan de 8 victoires pour une défaite. A noter le carton de Michigan State (16) contre Washington State (18) dans l’Holliday Bowl (42-17), ou la défaite surprise de Michigan contre South Carolina (19-26) dans la bataille de l’Outback Bowl. Pour la deuxième conférence, seul Utah a sauvé l’honneur contre West Virginia (30-14) lors du Heart of Dallas. Tous les autres sont tombés, à l’image de Stanford (13) contre TCU (15) dans l’Alamo Bowl (39-37) après un comeback incroyable des Horned Frogs.

Anthony Mahoungou quitte le College Football la tête haute. Face à Arizona, lors du Foster Farms Bowl, le receveur français a offert le touchdown de la victoire à Purdue (38-35) dans un match qu’il termine à 118 yards et 2 touchdowns.

Quelques quarterbacks inscrits à la draft cette année ont fait tourné des têtes lors de ces bowls. C’est le cas de Mason Rudolph, auteur d’un 21/32, 351 yards et 2 touchdowns lors du succès d’Oklahoma State (19) contre Virginia Tech (22) dans le Camping World Bowl (30-21). Le Potato Bowl a lui souri à Josh Allen, dont le bon rendement (11/19, 154 yards, 3 TD) a couronné Wyoming contre Central Michigan (37-14).

Les actions des bowls

L’action décisive de Myles Boykin pour offrir le Music City Bowl à Notre Dame contre LSU. Le cornerback Donte Jackson, très scruté en vue de la draft, en a encore le tournis.

Kenny Hill a souvent été décisif pour permettre à TCU de revenir sur Stanford pour arracher l’Alamo Bowl. Parmi les actions clés, cette reverse qui l’envoie tout droit au touchdown le long de la ligne de touche.

L’action « WTF! » est signé Arkansas State, qui a concédé le Camelia Bowl à Middle Tennessee (35-30) mais a inscrit le touchdown le plus loufoque de la saison. Le cornerback Michael Clifton intercepte Brent Stockstill sur ses 1 yards avant de remonter tranquillement le terrain, commettre un fumble cafouillé et finalement recouvert par son linebacker Kyle Wilson.

Pour le plaisir, le deuxième touchdown d’Anthony Mahoungou contre Arizona, lors du Foster Farms Bowl (38-35). L’action de la victoire pour les Boilermakers !

Zoom sur : Michael Dickson

« Punters are people too ! » Il sera à coup sûr le punter le plus suivi à l’occasion de la prochaine draft. L’Australien Michael Dickson a en tout cas marqué les esprits lors du Texas Bowl, remporté par ses Texas Longhorns contre Missouri (33-16). Avec 10 punts sur 11 envoyés dans les 15 yards adverses, pour une moyenne de 41 yards par coup de pompe, le junior a clairement mis en difficulté l’attaque des Tigers. Il devient le deuxième botteur de l’histoire à devenir MVP d’un bowl, après le kicker Graham Gano (Florida State) lors du Champ Sports Bowl 2008.

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