Super Bowl LII – les coaches : le quarterback et le stratège

Les hommes qui dirigeront les deux équipes lors du Super Bowl LII ont tous deux une vie dédiée au football, mais le parcours qu’il ont suivi afin d’arriver à la...

Les hommes qui dirigeront les deux équipes lors du Super Bowl LII ont tous deux une vie dédiée au football, mais le parcours qu’il ont suivi afin d’arriver à la tête de leur équipe respective est bien différent l’un de l’autre.

Pederson, back-up et coéquipier modèle

Doug Pederson, originaire de l’État de Washington, était un quarterback talentueux. Titulaire à l’université de Northern Lousiana, il y a battu plusieurs records avant de passer 14 ans en NFL sans jamais véritablement marquer la ligue de son empreinte. Après sa carrière professionnelle, Pederson a passé quatre saisons en tant que coach principal de la high school de Cavalry Baptist en Louisiane avec un bilan final de 33 victoires pour 7 défaites. Pederson a ensuite rejoint la NFL et il ne l’a plus quitté jusqu’à aujourd’hui. Il a tout d’abord été un assistant offensif, puis coach des quarterbacks des Eagles entre 2009 et 2012. Andy Reid s’envolant pou0r Kansas City, Perderson l’a suivi afin de devenir son coordinateur et c’est en 2016 qu’il a pris le poste de coach en chef des Eagles.

Son premier choix de Draft en tant que head coach ? Carson Wentz. Au vu des deux premières saisons du quarterback, on peut déjà dire que c’est un choix réussi, mais ses bons résultats peuvent s’expliquer en partie par la bonne connaissance du poste par son coach. Durant sa carrière professionnelle, Pederson a notamment côtoyé Dan Marino et Brett Favre. Dans les autres faits d’arme de l’homme fort des Eagles, il a réussi à redynamiser l’escouade de receveurs des Eagles en recrutant Alshon Jeffery et Torrey Smith et en réussissant à développer le potentiel de Nelson Agholor.

Doug Pederson a toujours été un travailleur de l’ombre. Quarterback remplaçant de plusieurs équipes pendant presque toute sa carrière, il a notamment aidé de jeunes joueurs à développer leur potentiel. En 1999, il était quarterback titulaire des Eagles durant la moitié de la saison avant qu’un certain rookie nommé Donovan McNabb soit titularisé. Pederson connaissait son rôle dès la pré-saison, il devait assurer l’intérim jusqu’à ce que McNabb soit prêt et il a parfaitement rempli son rôle de mentor. On  a retrouvé ce trait en 2016 et 2017 avec Carson Wentz et cela pourrait être un facteur déterminant dans la performance de Nick Foles le 4 février. Si le head coach de Philly parvient à garder son quarterback dans le match, comme en finale de conférence NFC, les Eagles devraient avoir leur chance, mais sortir l’équipe adverse de son plan de jeu est justement la grande spécialité de Bill Belichick, le head coach des Patriots.

Belichick, d’homme à tout faire à homme à tout gagner

C’est en 1975, après une carrière universitaire de lineman ratée, que la carrière NFL de Bill Belichick commence. Les Baltimore Colts l’engage comme homme à tout faire et il passe ensuite par Detroit et Denver. En 1979, il rejoint les New York Giants qu’il ne quittera pas avant 1990. C’est durant cette période que Belichick devient celui qu’on connait, en observant l’un des meilleurs coaches du moment, Bill Parcells, et gagne ses 2 premiers Super Bowls en tant que coordinateur défensif. Durant cette période, Parcells se moquait d’ailleur du tempérament irritable de Belichick de ses réponses en monosyllabes. Deux choses qui le caractérisent encore en 2017. Il obtient sa première chance en tant que coach principal en 1991 avec les Cleveland Browns, mais il ne parvient pas à véritablement percer et quitte l’Ohio en 1995 avec un bilan de 36-44. Malgré tout, Belichick était déjà infatigable. Il comptait dans son staff des Browns un dénommé Nick Saban et Phil Savage. Ce dernier, actuellement commentateur pour le Crimson Tide d’Alabama, décrit assez efficacement l’éthique de travail :

*Saban est très certainement le meilleur coach NCAA de l’histoire et je ne l’ai jamais vu fatigué. À Cleveland, quand il était coordinateur défensif pour Bill Belichick, il disait parfois qu’il était trop fatigué, qu’il avait besoin du sortir du complexe d’entraînement. Belichick, lui, ne s’arrêtait jamais ».

En 1996, Belichick devient assistant head coach et coach des defensive backs des Patriots, mais il ne reste qu’une saison et devient le coordinateur défensif des Jets avant de revenir à New England en 2000 et de drafter un certain Tom Brady. Évidemment, même tout Belichick qu’il est, il n’avait pas vu Tom Brady comme le colosse qu’il est devenu. La suite, on la connait, 13 titres de division, 12 finales de conférence, 7 Super Bowls joués (le LII sera le 8e) et 5 trophées Lombardi.

À Pederson de battre Belichick

Dans cette confrontation Pederson-Belichick, le coach des Eagles s’attaque à un monument du coaching, mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’a aucune chance de ramener le trophée Lombardie dans la cité de l’amour fraternel. Pederson a montré qu’il était capable de faire un excellent plan de jeu, peu importe l’adversaire, mais une éventuelle avance des Eagles à la mi-temps n’est certainement pas une assurance de gagner pour les Eagles. La capacité de Belichick à faire des ajustements à la mi-temps et durant tout le match ne s’est pas révélée lors du Super Bowl LI face aux Falcons. Cela fait des années que le coach au capuchon excelle dans ce domaine. Cette faculté lui permet à Belichick d’avoir un coup d’avance sur ses homologues puisque ils ne peuvent pas se préparer face à ses décisions en match. De cette façon, il parvient à faire déjouer ses adversaires et c’est là la force des Patriots.

Pour réussir l’exploit que seul Tom Coughlin a réussi, Pederson devra réussir à mettre la pression sur Tom Brady en défense. La quarterback des Patriots est trop dangereux pour être laissé dans un fauteuil, mais les Eagles ont les armes pour le contrer avec des joueurs comme Fletcher Cox, Derek Barnett ou encore Timmy Jernigan. Le coach des Eagles devra également trouver un moyen de faire avancer le jeu de course car si Nick Foles doit porter son équipe sur ses épaules, il risque de subir une énorme pression de pass rushers de New England.

Au final, Pederson est bien sûr l’underdog dans la bataille des coaches, mais Bill Belichick n’est pas imbattable et ces Eagles version 2017 en ont déjà surpris plus d’un depuis le début de ces playoffs, alors pourquoi ne pas encore une fois créer la sensation ?

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