Super Bowl LII : les 5 clés du match

Cinq clés comme autant de secteurs qui peuvent faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre.

À quatre jours du Super Bowl, la tension monte pour les deux équipes et tous les fans de NFL. Pour vous faire patienter jusqu’au grand match, on continue de vous présenter ce grand rendez-vous. Aujourd’hui, on rentre doucement dans le vif du sujet avec cinq éléments qui pourraient faire basculer la partie d’un côté comme de l’autre.

La pression sur Tom Brady

On ne va pas vous mentir, on avait utilisé exactement la même clé du match pour le Super Bowl de l’an dernier. En même temps, c’est tellement important quand on rencontre les Patriots. C’est probablement le seul moyen pour la défense adverse de ne pas être dépassée par les événements. Ça tombe bien pour Philadelphia, c’est justement dans ce secteur que les Eagles ont d’énormes qualités à faire valoir. Il y a sur cette ligne quatre joueurs drafté au premier tour (Fletcher Cox, Brandon Graham, Derek Barnett et Chris Long) auxquels il faut aussi ajouter Vinny Curry et Tim Jernigan. Après les Jaguars, New England va affronter une autre escouade extrêmement talentueuse.

Face à Jacksonville, le champion en titre s’en était bien sortie après une première mi-temps compliquée et avait encaissé seulement deux sacks. Il faudra en faire de même dimanche prochain contre une équipe qui peut largement mettre de la pression sur le quarterback en envoyant simplement quatre joueurs vers le lanceur. Le maitre-mot sera en tout cas de ne pas laisser Tom Brady confortable dans sa poche. Le numéro 12 est encore sur la lancée de sa saison magnifique (qui devrait lui permettre de commencer le Super Bowl avec un nouveau trophée de MVP dans son armoire). Il reste sur deux matchs de playoffs à plus de 100 d’évaluation. Pour l’instant, personne n’a réussi à le ralentir. Les Eagles n’auront pas le choix s’ils veulent gagner.

Les troisièmes tentatives

C’est la tentative la plus importante au football et dire que c’est l’une des clés du match est un peu facile, on vous l’accorde. Pourtant cette séquence de jeu en particulier pourrait être le révélateur exact concernant quel Nick Foles les spectateurs de l’U.S. Bank Stadium auront sous les yeux. En effet, avant ces playoffs, Foles été considéré comme un quarterback qui avait de plus en plus de difficulté au fur et à mesure que l’on s’approchait de la quatrième tentative. Autant dire que les « third down » n’étaient vraiment pas son fort et ses derniers matchs de saison régulière n’échappaient pas à la règle. Puis il y a eu ces deux matchs contre Atlanta et Minnesota.

La rencontre face aux Vikings est d’ailleurs la plus parlante. Avant cette finale de conférence, les hommes de Mike Zimmer étaient les plus performants dans ce secteur précis du jeu. Sur l’ensemble de la saison, ils n’autorisaient que 25,2 % de conversion sur les troisièmes tentatives. C’était le pourcentage le plus bas de la ligue. Une statistique qui n’a pas fait peur à Nick Foles puisque les Eagles ont réussi à récupérer un « first down » lors de 10 des 14 tentatives. Et beaucoup étaient à l’initiative du quarterback, la plus marquante reste évidemment ce touchdown sur 3 rd & 10 vers Alshon Jeffery en fin de première mi-temps. Alors, quel Nick Foles rentrera sur la pelouse dimanche ?

Les runnings backs

Dans des styles totalement différents, les coureurs vont avoir une importance cruciale dimanche. D’un côté, Jay Ajayi, LeGarrette Blount et Corey Clement seront en première ligne pour soulager le quarterback. Le succès de Philadelphia passe par un jeu au sol performant. C’était déjà le cas quand Carson Wentz était là, ça l’est encore plus avec Nick Foles. Cette saison, les Eagles possèdent la troisième meilleure attaque de la ligue dans ce secteur (132 yards/match). Des statistiques possibles aussi grâce à une très bonne ligne offensive cette saison. Depuis le début des play-offs on parle beaucoup des « RPOs » (Run-Pass Options), des jeux où le quarterback peut choisir de donner le ballon à son coureur ou bien de jouer une passe. Nick Foles a été particulièrement performant dans ce genre d’action face à Minnesota et a besoin de running backs qui sont de réels menaces pour la défense.

En face, le style sera bien différent. Sans grande surprise, le comité de coureur devrait beaucoup être utilisé dans le jeu aérien. À l’image du dernier Super Bowl où James White avait capté 14 passes pour 110 yards et 1 TD. Rob Gronkowski devrait jouer et créer un déséquilibre au niveau des matchs-ups défensif et du coup libérer les running backs qui sortent du back field. Les linebackers des Eagles vont être testés dans ce secteur. À eux de répondre présent.

Les ajustements à la mi-temps

Bill Belichick a souvent dit que les ajustements à la mi-temps étaient surcotés. Si le technicien des Patriots nous le permet, on va considérer qu’il n’a pas totalement raison, ou bien qu’il joue avec nous, comme d’habitude. Car il faut se rendre à l’évidence, New England est la meilleure équipe de la ligue quand il s’agit de s’adapter à la tactique adverse. Et de loin. BB en a même fait sa marque de fabrique. Les exemples sont nombreux, même récemment. Le plus flagrant reste le Super Bowl où les joueurs du Massachusetts ont su complètement renverser la tendance en deuxième mi-temps. On peut aussi parler de la dernière rencontre en finale de conférence contre les Jaguars.

Les Eagles sont prévenus, la tactique de leur adversaire peut changer en cours de match tant en attaque qu’en défense. Ce sera à eux d’en faire de même et surtout de ne pas craqué si jamais ils venaient à prendre un bon départ. En toile de fond, c’est aussi le duel de coach qui est présenté ici. Doug Pederson aura face à lui dimanche ce qui est probablement le meilleur coach de tous les temps, un entraîneur qui a déjà dirigé sept Super Bowls.  Mais au vu de ce qu’il a montré cette année, l’homme à la tête de Philadelphia n’a pas à rougir. Dans les discussions pour être élu entraîneur de l’année, Doug Pederson est capable tactiquement de dominer ses adversaires.

Les équipes spéciales

Un secteur souvent oublié mais tant important. Ce n’est pas Belichick qui dirait le contraire. L’entraîneur entretien une relation très spécifique avec les équipes spéciales. Il y prête une attention toute particulière et veut gérer les moindre détails (jusqu’à choisir des punteurs gauchers pour perturber le retourner avec des rotations du ballon différentes). Le plus notable dans les équipes spéciales reste les kickers. Stephen Gostkowski (Patriots) et Jake Elliott (Eagles) vont avoir un rôle important dans leurs coups de pied. Eux qui n’ont pas eu à faire grande chose d’autres que des transformations depuis le début des playoffs.

Mais il faut aussi parler des punts. Dans ce genre de match que l’on espère serré, les dégagements sont un moyen de mettre la pression sur l’équipe adverse. Pour Philadelphia cela doit permettre d’éviter de donner le ballon à Tom Brady trop près de la end-zone. Pour les Patriots, qui encaissent encore beaucoup de yards en défense, cela laisse plus de temps et de chance d’arrêter l’attaque adverse. La bataille du terrain sera donc rude.

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