Les All-Stars Teams : Los Angeles Chargers

LaDainian Tomlinson, recordman du nombre de touchdowns sur une saison, en 2006.

Chaque mercredi, pendant l’intersaison, Touchdown Actu vous propose une immersion dans l’histoire de la Ligue, avec la sélection des 53 meilleurs joueurs de chaque équipe. Quelle franchise a attiré le plus de talents ? Qui seraient les titulaires de ces escouades d’envergure ? Focus cette semaine sur la franchise des Chargers, créée en 1960 à Los Angeles, avant le déménagement à San Diego l’année suivante et le retour à L.A. depuis 2016.

LE ROSTER
(* Hall of Famer)

QB : Dan Fouts * (1973-1987), John Hadl (1962-1972), Philip Rivers (depuis 2004)
RB : Ronnie Harmon (1990-1995), Keith Lincoln (1961-1968), Paul Lowe (1960-1968), Chuck Muncie (1980-1984), LaDainian Tomlinson * (2001-2009)
FB : Lorenzo Neal (2003-2007)
WR : Lance Alworth * (1962-1970), Wes Chandler (1981-1987), Gary Garrison (1966-1976), Vincent Jackson (2005-2011), Charlie Joiner * (1976-1986), Anthony Miller (1988-1993)
TE : Antonio Gates (2003-2017), Kellen Winslow Sr. * (1979-1987)
OT : Ron Mix * (1960-1969), Billy Shields (1975-1983), Russ Washington (1968-1982)
G : Kris Dielman (2003-2011), Walt Sweeney (1963-1973), Ed White (1978-1985), Doug Wilkerson (1971-1984)
C : Nick Hardwick (2004-2014), Ron Macek (1976-1989)

DE : Fred Dean * (1975-1981), Earl Faison (1961-1966), Melvin Ingram (depuis 2012), Leslie O’Neal (1986-1995), Lee Williams (1984-1990)
DT : Gary Johnson (1975-1984), Louie Kelcher (1975-1983), Ernie Ladd (1961-1965), Jamaal Williams (1998-2009)
LB : Chuck Allen (1961-1969), Woodrow Lowe (1976-1986), Shawne Merriman (2005-2010), Shaun Phillips (2004-2012), Junior Seau * (1990-2002), Billy Ray Smith (1983-1992)
CB : Gill Byrd (1983-1992), Speedy Duncan (1964-1970), Dick Harris (1960-1965), Casey Hayward (depuis 2016), Quentin Jammer (2002-2012)
S : Kenny Graham (1964-1969), Rodney Harrison (1994-2002), Charlie McNeil (1960-1964), Eric Weddle (2007-2015)

K : John Carney (1990-2000)
P : Darren Bennett (1994-2003)
LS/ST : David Binn (1994-2010)

Bobby Ross, head coach de 1992 à 1995.

LE COACH
Bobby Ross
Ce n’est clairement pas le coach le plus flashy qu’auront connu les Chargers dans leur histoire, mais sûrement l’un des plus efficaces. Transfuge de College Football au début des années 90, Bobby Ross entend relancer une franchise en totale perdition depuis la retraite de Dan Fouts. Après quatre saisons aux bilans négatifs, les Californiens vont doucement se remettre dans le bon sens grâce à deux futurs cadres du vestiaire : le quarterback Stan Humphries, champion en titre avec Washington, dans l’ombre de Mark Rypien, et surtout le linebacker Junior Seau, vedette locale (made in USC), All-Pro régulier dès 1991. Si les débuts de Ross sont poussifs en 1992 (0-4 pour démarrer la saison), San Diego devient inarrêtable dans la dernière ligne droite et remporte la division AFC Ouest, avec une fiche de 11 victoires et 5  défaites. Au premier tour, ils terrassent l’attaque des Chiefs en infligeant sept sacks à Dave Krieg et l’emportent 17-0. Les Dolphins auront cependant raison de leur frénésie en les balayant en tour de division, 31-0. Si la saison 1993 est plus mitigée (8-8), les Chargers reviennent sur le devant de la scène en 1994, sous l’impulsion de son backfield offensif infernal, Ronnie Harmon et Natrone Means. Nouvelle fiche de 11-5 pour remporter la division et s’offrir enfin Miami au premier tour des playoffs. Se dresse l’obstacle Pittsburgh en finale de conférence, sur les terres Steelers. Dans un match longtemps accroché et défensif, les Chargers arrachent le premier Super Bowl de leur histoire, sur une passe déviée par Dennis Gibson dans sa propre end-zone. Le rêve sera de courte durée pour la franchise, littéralement pliée par les 49ers de Steve Young deux semaines plus tard. En dépit d’une nouvelle saison de 9-7 en 1995, Ross plie bagage pour Detroit et un lucratif contrat à la clé. A la tête d’un solide collectif, en manque de playmakers suffisants, le head coach n’aura jamais connu de fiche négative et termine son parcours de quatre ans en Californie avec un ratio de 47 victoires pour 33 défaites, trois campagnes de playoffs, deux titres de division et un titre de conférence.

LES TITULAIRES
(entre parenthèses, le nombre de matches joués)

LE POINT FORT
Historiquement, les Chargers se sont souvent appuyés sur des head coaches offensifs pour sévir. Et cela s’en ressent quelque peu au vu du roster. Pas moins de six receveurs ont la prétention de figurer parmi les meilleurs joueurs de l’histoire de la franchise, dont les Hall of Famers Lance Alworth et Charlie Joiner. Mention spéciale pour Kellen Winslow Sr. et Antonio Gates, les deux tight ends, aux mains elles-aussi terriblement fiables.

LE POINT FAIBLE
Si les quarterbacks des Chargers savaient trouver des cibles, cela pouvait être aussi vrai pour leurs adversaires. San Diego/Los Angeles n’a jamais eu la réputation d’avoir de vrais shutdown corners et Gill Byrd a des allures d’oasis au milieu du désert, en termes de rendement de très haut niveau. A l’image de ces dernières saisons, le poste de safety a également rarement compté sur de véritables vedettes.

Le trio magique des années 80 : Kellen Winslow, Charlie Joiner et Dan Fouts.

LA PERIODE DOREE
C’est une équipe qui ne manquait pas d’air … En 1977, c’est un Don Coryell blasé qui quitte les St. Louis Cardinals, pour des différends avec sa direction. Mais l’intérêt ne manque pas autour du génie offensif de l’époque. Dès 1978, les Chargers se penchent sur son cas, après un nouveau début de saison catastrophique sous la coupe de Tommy Prothro. Quand Coryell est nommé head coach de la franchise, San Diego a un bilan de 1-4. Une situation que l’élève de Sid Gillman va transformer à son avantage, en exploitant le potentiel de son quarterback vedette, Dan Fouts, au maximum. Jusqu’en 1983, les Chargers ont des allures d’ovni en battant des records constants de yards à la passe, dans une ligue coutumière du défi physique et des tranchées. L’arrivée du vif tight end Kellen Winslow au premier tour de la draft 1979 renforce l’aspect ultra-explosif de l’escouade offensive. San Diego devient l’équipe atypique de l’époque et ses adversaires n’ont que peu de réponses défensives face à une telle force de frappe. Résultat : trois titres de division consécutifs de 1979 à 1981 et quatre campagnes de playoffs de suite jusqu’en 1982. Russ Washington et sa bande décrochent même le titre de numéro 1 de l’AFC en 1980, mais les Raiders viennent réaliser l’exploit chez le voisin en finale de conférence (27-34) pour aller chercher le Super Bowl XV dans la foulée. Le résultat est presque identique l’année suivante : à l’issue d’un des plus beaux matches de tous les temps, gagné à Miami, San Diego renoue avec la finale AFC, qui sourit cette fois aux Cincinnati Bengals de Boomer Esiason. La fenêtre de tir semble passée pour les Chargers, qui vont commettre de graves erreurs de gestion, comme le départ bradé du defensive end Fred Dean à San Francisco. Malgré une attaque monstrueuse, la franchise a des allures de gruyère en défense et cela va se payer très cher par la suite. Privés de playoffs entre 1983 et 1986, les Californiens n’ont d’autres choix que de se séparer de Coryell. Charlie Joiner prend sa retraite trois mois plus tard, avant d’être imité par Dan Fouts et Kellen Winslow Sr. en 1987. Le début d’une petite reconstruction s’opère, jusqu’à l’arrivée de Bobby Ross (voir plus haut) en 1992.

LES CANDIDATS CREDIBLES
Prometteuse, l’équipe 2018 peut compter sur des jeunes pousses à même de bouleverser la hiérarchie proposée dans cette article. Les premiers choix évidents semblent être Joey Bosa et Melvin Ingram dont le pass rush incisif a fait des Chargers une place forte défensive. Sans ses blessures récurrentes, Denzel Perryman aurait son mot à dire sur le deuxième rideau. En attaque, après des débuts poussifs, Melvin Gordon a enfin pris la mesure de l’exigence des pros et a la carrure pour devenir un des coureurs les plus prolifiques localement.

PROCHAINE ALL-STARS TEAM
6 juin : Los Angeles Rams.

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