[Flashback] Semaine 12 : Le Miracle du Meadowlands, le match qui a traumatisé les Giants

Un miracle pour les Eagles, un drame pour les Giants : si une action peut résumer l’ascenseur émotionnel que propose le football américain, le miracle de Meadowlands est probablement le meilleur...

Un miracle pour les Eagles, un drame pour les Giants : si une action peut résumer l’ascenseur émotionnel que propose le football américain, le miracle de Meadowlands est probablement le meilleur candidat.

19 novembre 1978, les Giants de New York accueillent les Eagles de Philadelphie pour cette première confrontation entre les deux rivaux de la NFC Est. Avec un bilan de 5 victoires et 6 défaites, les New Yorkais sont dans le dur après 3 défaites de suite et jouent déjà un tournant de leur saison. En face les Eagles sortent de 2 victoires convaincantes de rang et présentent un bilan positif avec 6 victoires et 5 défaites. Un duel qui sent la poudre à 5 semaines de la fin de la saison régulière.

La semaine qui précède la rencontre, des tensions naissent entre joueurs et entraîneurs des Giants. Si John McVay, le coach de l’époque et grand-père de Sean McVay actuel coach des Rams, n’est pas visé, c’est surtout le coordinateur offensif Bob Gibson qui est la cible des critiques. Il lui est notamment reproché des choix douteux lors des précédentes défaites et de ne pas laisser aux quarterback Joe Pisarcik la liberté d’appeler les jeux. Lors d’un accrochage quelques semaines plus tôt, Gibson menace même de libérer Pisarcik, alors dans sa seconde année, si il modifie de nouveau un de ses appel.

Le début de rencontre est pourtant à l’avantage des Giants qui marquent deux touchdown sur des passes de Pisarcik vers Bobby Hammond et Johnny Perkins. Les Eagles reviennent progressivement avec deux touchdowns à la course mais restent menés 17 à 12. Dans le quatrième quart-temps. Une interception d’Odis McKinney pour les Giants à 1 minute 30 de la fin vient, tout le monde pense, sceller le sort de la rencontre.

Il ne fallait pas écouter le coach

Sur la première tentative qui suit, Joe Pisarcik se couche au sol pour stopper l’horloge (avant 1987 le kneel down ou le fait de poser le genou au sol pour utiliser une tentative et égrainer le chronomètre n’est pas autorisé). Le geste considéré comme antisportif est mal perçu par les Eagles et s’en suit une échauffourée entre les deux escouades. Sur la tentative suivante, les Giants jouent la course pour un gain de 11 yards de Larry Csonka dans l’axe. Le match est plié, les New Yorkais doivent seulement laisser filer l’horloge et mettre en jeu une dernière fois, les Eagles n’ayant plus de temps-mort.

C’est à ce moment que l’impensable se produit : les Giants appellent le même jeu mais Csonka demande à ne pas avoir le ballon. Plusieurs joueurs appellent Pisarcik à changer le jeu. Ce dernier ayant en tête les menaces de Gibson refuse. Csonza averti son quaterback qu’il ne prendra pas le ballon si il lui est transmis. Devant la confusion et le temps qui s’égrène, Pisarcik remet en jeu et dans la précipitation, heurte Csonza mal positionné. Les Eagles recouvrent le ballon par Ermann Hedwards, futur coach des Jets qui marque le touchdown et offre la victoire aux Eagles. Une rédemption pour lui, fautif sur les deux touchdowns des Giants.

Un succès improbable qui laisse des traces chez les Giants : Joe Pisarcik déclare ne pas avoir eu le contrôle après la rencontre.

« La fin de rencontre la plus horrible que j’ai pu vivre » pour John McVay.

Mais celui qui souffre le plus de cette histoire est probablement celui à l’origine du jeu, Bobby Gibson, 51 ans à l’époque. Renvoyé le lendemain, il ne coach plus jamais en NFL ou quelconque équipe de football par la suite. Il ne s’explique d’ailleurs jamais sur le sujet, et a une déclaration significative le lendemain de la rencontre.

« Je n’ai pas envie de commenter cette action. Si je le fais, je dirais probablement des bêtises. Je vais profiter du reste de mon année »

Une douleur qui reste vive chez lui, son petit-fils déclare plus tard au New York Times qu’il n’a jamais pu évoquer le sujet avec son grand-père.

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