Les All-Stars Teams : Oakland Raiders

Charles Woodson et Khalil Mack, le passage de témoin a eu lieu.

Chaque mercredi, pendant l’intersaison, Touchdown Actu vous propose une immersion dans l’histoire de la Ligue, avec la sélection des 53 meilleurs joueurs de chaque équipe. Quelle franchise a attiré le plus de talents ? Qui seraient les titulaires de ces escouades d’envergure ? Focus cette semaine sur la franchise des Raiders, créée à Oakland en 1960, bien que délocalisée à Los Angeles de 1982 à 1994.

LE ROSTER
(* Hall of Famer)

QB : Daryle Lamonica (1967-1974), Jim Plunkett (1978-1986), Ken Stabler * (1968-1979)
RB : Marcus Allen * (1982-1992), Clem Daniels (1961-1967), Marv Hubbard (1968-1976)
FB : Hewritt Dixon (1966-1970), Mark van Eeghen (1974-1981)
WR : Fred Biletnikoff * (1965-1978), Cliff Branch (1972-1985), Tim Brown * (1988-2003), Art Powell (1963-1966), Warren Wells (1967-1970)
TE : Dave Casper * (1974-1980), Raymond Chester (1970-1972, 1978-1981), Todd Christensen (1979-1988)
OT : Henry Lawrence (1974-1986), Harry Schuh (1965-1970), Art Shell * (1968-1982)
G : Wayne Hawkins (1960-1969), Lincoln Kennedy (1996-2003), Gene Upshaw * (1967-1981), Steve Wisniewski (1989-2001)
C : Dave Dalby (1972-1985), Jim Otto * (1960-1974)

DE : Ben Davidson (1964-1971), Howie Long * (1981-1993), Khalil Mack (depuis 2014), John Matuszak (1976-1982), Greg Townsend (1983-1993)
DT : Tom Keating (1966-1972, 1978-1979), Chester McGlockton (1992-1997), Otis Sistrunk (1972-1978)
LB : Greg Biekert (1993-2001), Dan Conners (1964-1974), Ted Hendricks * (1975-1983), Rod Martin (1977-1988), Matt Millen (1980-1988), Phil Villapiano (1971-1979)
CB : Nnamdi Asomugha (2003-2010), Willie Brown * (1967-1978), Lester Hayes (1977-1986), Mike Haynes * (1983-1989), Terry McDaniel (1988-1997), Skip Thomas (1972-1977), Fred Williamson (1961-1964)
S : George Atkinson (1968-1977), Dave Grayson (1965-1970), Jack Tatum (1971-1979), Charles Woodson (1998-2005, 2013-2015)

K : Sebastian Janikowski (2000-2017)
P : Ray Guy * (1973-1986)
LS/ST : George Blanda * (1967-1975)

John Madden, head coach des Raiders de 1969 à 1978.

LE COACH
John Madden

Pour la nouvelle génération, il est celui qui a prêté son nom à un jeu vidéo. Pour l’ancienne garde, il est avant tout un tacticien hors pair, architecte de la dynastie Raiders. John Madden n’a que 32 ans quand il est nommé coach principal d’Oakland en 1969, dans des circonstances peu enviables. Au lendemain du Super Bowl II, perdu face aux Packers, le déjà omnipotent Al Davis a fini par exaspérer son head coach John Rauch. Celui-ci finit d’ailleurs par démissionner pour rejoindre les Bills, et faciliter l’ascension de celui qui était alors son assistant chargé des linebackers. Selon les observateurs, le très jeune Madden ne devrait pas faire long feu sous la pression de son boss. Ce n’est pas ce que retiendra l’histoire.
Dès sa première saison comme coach principal, John emmène Oakland en finale AFL. Mais les Californiens sont piégés à domicile par l’outsider, et futur vainqueur du Super Bowl IV, les Kansas City Chiefs. L’histoire se répète un an plus tard, quand les Raiders rendent les armes contre Baltimore, après la blessure du quarterback Daryle Lamonica et le baroud d’honneur de la légende George Blanda. Mais plus les années passent, plus la réputation de Madden se ternit : certes, son équipe va (presque) toujours en finale de conférence, mais la magie n’opère plus dans la dernière ligne droite. Il faut dire qu’en AFC, Oakland compose avec les Dolphins de Don Shula et les Steelers de Chuck Noll. Ces derniers les crucifient même en demi-finale de conférence 1972, lorsque Franco Harris réalise « l’Immaculé Réception » à l’ultime seconde. Madden devra attendre l’exercice 1976, pour voir le destin lui sourire de nouveau. Comme un symbole, c’est Pittsburgh que font tomber les Pillards en finale de conférence (24-7) avant d’affronter Minnesota à Pasadena. L’affiche entre deux des coaches les plus doués mais les plus moqués de leur génération en playoffs : John Madden et Bud Grant. L’ancien tackle des Eagles se montre le plus prompt dans le sillage de Ken Stabler et inflige aux Vikings un quatrième revers en finale. Madden a conjuré le sort et raccroche d’ailleurs deux ans plus tard, à seulement 42 ans. Malgré les critiques dont il a fait l’objet en phase finale, celui qui deviendra consultant télé a été l’un des coaches les plus victorieux de l’histoire, avec 103 victoires, 32 défaites et 7 matches nuls. Pour faire simple, en dix saisons, il n’aura pas connu la moindre fiche négative, se sera qualifié huit fois en playoffs, pour sept demi-finales et une grande finale gagnée. Sa plus grande force aura été de construire les fondations d’une dynastie, reprise avec succès par son assistant Tom Flores.

LES TITULAIRES
(entre parenthèses, le nombre de matches joués)

LE POINT FORT
Non, les Raiders n’ont pas toujours eu des speedsters peu productifs, comme pouvait les aimer le regretté Al Davis à la fin des années 2000. Sur l’escouade de huit cibles au sein du roster, figurent trois Hall of Famers et des joueurs qui n’auraient fait tâche avec une veste dorée sur les épaules. C’est le cas du receveur Cliff Branch et du tight end Todd Christensen.
Le domaine aérien a souvent été la spécialité californienne, car le backfield défensif, et notamment le poste de cornerback, est tout bonnement effrayant. Derrière Brown et Hayes, les Mike Haynes, Terry McDaniel et les polyvalents Charles Woodson et Dave Grayson auraient été titulaires comme n’importe quelle autre formation.
Mention spéciale pour la ligne offensive titulaire, avec quatre légendes pour accompagner le robuste Henry Lawrence.

LE POINT FAIBLE
Redoutables par leur homogénéité, les lignes défensives n’ont pas pour autant été composés de playmakers en cascade. La doublette Long-Townsend reste la plus notable dans les années 80, avec dix Pro Bowls et le Super Bowl XVIII à la clé. Le poste reste costaud, bien que le moins profond du roster.

Jim Plunkett, MVP du Super Bowl XV face aux Eagles.

LA PERIODE DOREE
C’est indéniablement l’une des rédemptions les plus improbables de l’histoire de la ligue. Heisman Trophy 1970, made in Stanford, Jim Plunkett est la nouvelle pépite annoncée quand il rejoint les rangs professionnels. Les Patriots en font le premier choix de draft cette année-là. Mais tout ne se passe comme prévu pour cet Amérindien d’origine. Derrière une ligne poreuse, Plunkett ne donnera jamais satisfaction et quitte le Massachusetts en 1975. Pas plus de réussite du côté de San Francisco où il termine en disgrâce à la fin des années 70. Plunkett n’a plus la carrure d’une star. D’un titulaire tout simplement. Quand les Raiders le récupèrent, en 1978, il ne doit être que le backup de Ken Stabler puis de Dan Pastorini. Al Davis drafte même le quarterback Marc Wilson au premier tour de 1980, pour préparer l’avenir. Mais comme souvent, en NFL, le malheur des uns fait le bonheur des autres. En 1980, Dan Pastorini se blesse gravement en début de saison et laisse Tom Flores devant un cas de conscience, après deux saisons sans playoffs : le décevant vétéran ou l’inexpérimenté rookie. La première option sera finalement choisie. Au grand plaisir de la « Black Hole Nation ». Sous les ordres de Plunkett, Oakland décroche un bilan de 9-2 en saison régulière et se dirige vers la finale de conférence AFC. La franchise y retrouve à San Diego les grandissimes favoris de la ligue, les Chargers. Presque une finale avant l’heure. Grâce à un excellent début de match et un quarterback extrêmement propre, les Raiders s’imposent (27-34) et renouent avec le Super Bowl. Une 15e édition qu’ils remporteront face aux Eagles, grâce à un Rod Martin de gala, au poste de linebacker. Nouveau patron à bord du navire offensif californien, et MVP du Super Bowl, Plunkett n’est pas le joueur le plus spectaculaire, mais il est un gestionnaire hors norme, aux côtés du running back rookie Marcus Allen. C’est ensemble, et à Los Angeles, que les deux hommes envoient la franchise au Super Bowl XVIII, en 1983. Les Redskins ne pèsent pas bien lourd derrière la complémentarité du duo offensif (38-9), dans un match où Plunkett ne fait encore aucune erreur. Le numéro 16 restera dans le Sud-Ouest des Etats-Unis jusqu’en 1986. Étrange coïncidence : c’est au lendemain de sa retraite que les Raiders renoueront avec une fiche négative. Tom Flores n’y survivra pas et est renvoyé la saison suivante.

LES CANDIDATS CREDIBLES
C’est en attaque que le plus de candidats émergent. Derek Carr et Amari Cooper sont complémentaires, mais la santé pour le premier et les drops pour le deuxième restent encore des zones d’ombre. Sur la ligne, Donald Penn et Rodney Hudson sont les principales valeurs sûres de leur poste. Enfin, depuis son arrivée sur la baie, Bruce Irvin a gardé la même intensité qu’à Seattle.

PROCHAINE ALL-STARS TEAM
1er août : Philadelphia Eagles.

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