Les All-Stars Teams : Washington Redskins

John Riggins, héros des Redskins lors du Super Bowl XVII.

Chaque mercredi, pendant l’intersaison, Touchdown Actu vous propose une immersion dans l’histoire de la Ligue, avec la sélection des 53 meilleurs joueurs de chaque équipe. Quelle franchise a attiré le plus de talents ? Qui seraient les titulaires de ces escouades d’envergure ? Focus cette semaine sur la franchise des Redskins, créée à Boston en 1932 puis délocalisée à Washington cinq ans plus tard.

LE ROSTER
(* Hall of Famer)

QB : Sammy Baugh * (1937-1952), Sonny Jurgensen * (1964-1974), Joe Theismann (1974-1985)
RB : Cliff Battles * (1932-1937), Larry Brown (1969-1976), Stephen Davis (1996-2002), Clinton Portis (2004-2010)
FB : John Riggins * (1976-1985)
WR : Gary Clark (1985-1992), Bobby Mitchell * (1962-1968), Art Monk * (1980-1993), Santana Moss (2005-2014), Charley Taylor * (1964-1977)
TE : Chris Cooley (2004-2012), Jerry Smith (1965-1977)
OT : Turk Edwards (1932-1940), Joe Jacoby (1981-1993), Jim Lachey (1988-1995), Chris Samuels (2000-2009), Trent Williams (depuis 2010)
G : Russ Grimm * (1981-1991), Mark May (1981-1989), Vince Promuto (1960-1970)
C : Jeff Bostic (1980-1993), Len Hauss (1964-1977)

DE : Gene Brito (1951-1958), Ryan Kerrigan (depuis 2011), Dexter Manley (1981-1989), Charles Mann (1983-1993), Ron McDole (1971-1978)
DT : Bill Brundige (1970-1977), Dave Butz (1975-1988), Paul Lipscomb (1950-1954), Diron Talbert (1971-1980)
LB : LaVar Arrington (2000-2005), Monte Coleman (1979-1994), Chuck Drazenovich (1950-1959), London Fletcher (2007-2013), Chris Hanburger * (1965-1978), Ken Harvey (1994-1998), Harold McLinton (1969-1978), Neal Olkewicz (1979-1989)
CB : Champ Bailey (1999-2003), Mike Bass (1969-1975), Pat Fischer (1968-1977), Darrell Green * (1983-2002)
S : Ken Houston * (1973-1980), Paul Krause * (1964-1967), Brig Owens (1966-1977), Sean Taylor (2004-2007)

K : Mark Moseley (1974-1986)
P : Mike Bragg (1968-1979)
LS/ST : Brian Mitchell (1990-1999)

Joe Gibbs, head coach de 1981 à 1992, puis de 2004 à 2007.

LE COACH
Joe Gibbs

Il aura longtemps été l’icône du RFK Stadium de Washington. Tacticien offensif ô combien redouté par la ligue, Joe Gibbs a peu à peu créé la dynastie Redskins. L’élève de Don Corryell est nommé head coach de la franchise en 1981 et si ses expériences comme coordinateur ont été assez limités, son leadership a tout de suite plu au propriétaire Jack Kent Cooke. Lorsqu’il pose ses bagages dans la capitale fédérale, Gibbs a à sa disposition un quarterback prometteur avec Joe Theismann mais une attaque globalement rouillée sous les ordres de son prédécesseur Jack Pardee. Grand amateur d’un jeu au sol physique et puissant, le Californien se tourne naturellement vers la draft pour construire sa ligne offensive. Résultat : les Redskins draftent deux guards en 1981, avec Mark May et Russ Grimm. Un duo qui, aux côtés de Joe Jacoby et Jeff Bostic, va faire de sérieuses étincelles. La première saison de Gibbs tarde à démarrer, mais l’élan pris à la fin de l’exercice va se révéler capital. En 1982, dans une saison écourtée par la grève des joueurs, Washington ne connait qu’un seul accroc face à Dallas en saison régulière. L’équipe termine donc avec le meilleur bilan de la conférence nationale, dans le sillage de son MVP surprise, le kicker Mark Moseley. En playoffs, les Lions et les Vikings sont facilement écartés, avant la belle revanche obtenue par la franchise face aux rivaux Cowboys. Un succès 31-17 qui permet à Washington de disputer le deuxième Super Bowl de son histoire. En finale, les Redskins retrouvent là encore une vieille connaissance … les Miami Dolphins, leurs bourreaux dix ans plus tôt, lors de la 7e finale de l’ère SB. Un rendez-vous à ne pas manquer pour Joe Thiesmann, drafté par Miami au début des années 70 mais jamais considéré à sa juste valeur (financière) par les Floridiens. Si le numéro 7 termine avec 2 interceptions sur cette rencontre, il peut compter sur un casting de rêve autour de lui. Le fullback vétéran John Riggins est notamment au rendez-vous et va crucifier la défense adverse après un raffut engagé sur le defensive back Don McNeal. Après deux ans à la tête des Redskins, Joe Gibbs décroche son premier Super Bowl (27-17). Un titre qui en appellera d’autres. En 1983, les Redskins remettent leur titre en jeu au Super Bowl XVIII face au Los Angeles Raiders, mais sont dominés par les coéquipiers du jeune Marcus Allen, lequel les achève sur une course tout en contournement. La marque de fabrique de Joe Gibbs, c’est de surprendre, varier les systèmes offensifs, exploiter férocement les matchups sans devoir dépendre d’un joueur star. Preuve de cet état de fait au lendemain du mois de novembre 1985. Sur un plaquage musclé de Lawrence Taylor, Theismann se blesse gravement et doit terminer prématurément sa carrière. Jay Schroeder a beau assuré un temps l’intérim, les Redskins doivent trouver une meilleure solution. En 1986, le head coach se rappelle au bon souvenir d’un certain Doug Williams. Alors coordinateur offensif des Bucs en 1978, Gibbs avait tout fait pour le drafter, mais les différends entre le joueur et la franchise avait poussé Williams à rallier l’USFL. Une aubaine pour l’homme fort des ‘Skins qui le signe pour en faire le nouveau taulier du poste. L’alchimie ne tarde pas et Williams est le grand bonhomme du Super Bowl XXII où son équipe maltraite Denver en infligeant un 42-0 en trois quarts-temps (42-10). Premier quarterback noir à faire gagner son équipe au Super Bowl, en étant élu MVP au passage, ce bon vieux Doug n’en demeure pas moins fragile et s’expose à des blessures à répétition à la fin des années 80. Son remplaçant de l’époque, Mark Rypien va à son tour se révéler et emmener Washington sur la marche victorieuse, en 1991. Cette année-là, c’est Buffalo que les Redskins retrouvent sur leur route. Pour le couronnement d’un groupe aussi complet que besogneux. Le quarterback est élu MVP, mais comme quatre ans auparavant, la défense est tout simplement impitoyable sous les ordres du coordinateur Richie Petitbon. Victoire des Rouges et Or, 37-24, pour un troisième Super Bowl en dix ans. Un an plus tard, Joe Gibbs prendra une retraite bien méritée, avant un retour plus mitigé dans les années 2000. En seize saisons comme coach principal, il n’aura connu que trois fiches négatives, pour un bilan global de 154 victoires et 94 défaites. Son ratio de 17-7 en playoffs est encore plus ébouriffant dans une NFC disputée par les San Francisco 49ers, les Chicago Bears ou encore les New York Giants.

LES TITULAIRES
(entre parenthèses, le nombre de matches joués)

LE POINT FORT
Ils sont nombreux ! Sans compter l’incroyable réservoir sur les principaux postes offensifs, Washington peut se targuer d’avoir deux des lignes les plus agressives, tant en attaque (avec « The Hogs ») qu’en défense. Emmené par Chris Hanburger, le poste de linebacker a aussi belle allure en y regardant de plus près. N’oublions pas le kicker Mark Moseley, lequel a réussi l’incroyable performance d’être nommé MVP de la ligue en 1982, lors de la saison raccourcie pour cause de grève.

LE POINT FAIBLE
Seul l’intérieur de la ligne défensive peut éventuellement poser question, car hormis Dave Butz, les joueurs choisis ont plus été des joueurs de devoir que de réelles vedettes de la ligue.

La défense, pilier des Redskins lors du Super Bowl VII.

LA PERIODE DOREE
Une poigne de fer dans un gant de velours. George Allen est sans doute le plus pur héritier de George Halas, véritable emblème des Chicago Bears. Adoré par ses joueurs, ce spécialiste défensif a aussi été au cours de sa carrière un compétiteur hors pair, au caractère bien trempé. A Los Angeles, c’est d’ailleurs son attitude qui a joué contre lui. Head coach des Rams de 1966 à 1970, Allen n’a connu aucune fiche négative, mais s’est mis à dos son propriétaire Dan Reeves, sur fond de guerre d’égo. Quand il est licencié, les Washington Redskins s’en frottent les mains. Il faut dire qu’à l’époque, la franchise peine à décoller et n’a plus connu les playoffs NFL depuis 1945. Vince Lombardi a bien été signé en 1969, mais ses graves problèmes de santé ont rapidement achevé la collaboration, un an plus tard. George Allen arrive donc avec une petite pression sur la côte Est des Etats-Unis. Une saine pression en définitive. Dès sa première saison aux commandes, l’objectif playoffs est atteint par Washington et la saison qui suit va dépasser toutes les espérances. En 1972, la franchise s’adjuge la première place de conférence et fait tomber Green Bay et Dallas grâce à une défense de fer. En finale, l’équipe d’NFC Est a tout de même affaire à un gros morceau : les Miami Dolphins, équipe invaincue, emmenée par Don Shula. Dans une véritable guérilla défensive, Washington est un poil trop court et s’incline finalement (14-7). Les saisons qui suivent sont moins glorieuses, mais le RFK Stadium reste un territoire à dominer. Toujours aucune fiche négative pour Allen, mais des campagnes de playoffs à la fin souvent précoce. Malgré ses défenses intraitables, à l’image du linebacker Chris Hanburger, le head coach est tributaire d’une attaque trop irrégulière bien qu’emmenée par le quarterback Billy Kilmer et le fullback John Riggins. Une situation qui a fini par le fragiliser aux yeux de son propriétaire Bennett Williams. Comme à Los Angeles, sept ans plus tôt, les deux partis finissent par se tourner le dos, au terme de tractations contractuelles infructueuses. Son départ permettra aux Redskins de développer plus de jeunes, une stratégie payante sitôt l’arrivée de Joe Gibbs en 1982.

LES CANDIDATS CREDIBLES
L’homogénéité de l’effectif actuel limite le nombre de candidats crédibles, pour rejoindre Trent Williams ou Ryan Kerrigan. Sans ses soucis de blessure, Jordan Reed serait déjà une possibilité sérieuse. Défensivement, Josh Norman et Zach Brown sont les deux principaux noms à ressortir à l’heure actuelle.

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