Preview NFL 2018 – San Francisco 49ers : le Jimmy Garoppolo qui cache la forêt

Attention, il ne faut pas s'emballer avec les 49ers.

La présentation équipe par équipe de la saison 2018 continue ! Au programme aujourd’hui : les San Francisco 49ers.Vous pouvez trouver toutes les fiches déjà publiées en cliquant sur ce lien.

Les 49ers de San Francisco ont longtemps été en souffrance en 2017, alignant neuf revers d’affilée avec le valeureux mais limité quarterback C.J. Beathard aux commandes. Et puis le miracle, de ceux qui changent le plomb en or, est arrivé : l’échange avec les Patriots pour le jeune et prometteur Jimmy Garoppolo contre un choix de deuxième tour de la draft.

Poussé sur le terrain par une blessure de Beathard, le jeune quarterback a offert cinq victoires de rang aux Niners pour conclure la saison. Il est déjà devenu un franchise player et a signé un mega contrat pour cinq ans. Mais les chercheurs d’or sont-ils vraiment déjà des prétendants ?

La saison dernière : 6 victoires – 10 défaites. Quatrièmes de la NFC Ouest, pas de playoffs.

Mouvements à l’intersaison

Les Niners sont loin d’être une équipe aboutie. Avec des besoins à peu prêt partout dans l’effectif, la direction a décidé de construire sur la base (maigre) de ce qu’elle avait à disposition. En attaque, la mission était d’entourer et de protéger Jimmy Garoppolo. Dans ce but, le coureur Jerick McKinnon s’est vu offrir un contrat généreux (30 millions sur 4 ans) pour porter autant le ballon que le recevoir. La prolongation de Marquise Goodwin (56 rec, 962 yards, 2 TDs), le retour de blessure de Pierre Garçon, la draft de Dante Pettis pour concurrencer Aldrick Robinson (19 rec/260y/2 TD) au poste de troisième receveur offrent aussi des options intéressantes sur les extérieurs.

Afin de renforcer l’intérieur de la ligne offensive, Weston Richburg (C) et Johnathan Cooper (G) ont été signés, et Mike McGlinchey (OT) a été drafté pour reprendre le poste de tackle droit suite au trade de Trent Brown.

Défensivement, le gros coup de l’intersaison reste la signature de l’ancien Seahawk Richard Sherman (CB), qui vient renforcer un backfield qui a laissé filer Eric Reid (67 plaquages, 5 passes défendues,2 ints en 13 matchs). La couverture aérienne en souffrance a vu également la draft de Tarvarius Moore (S) et D.J. Reed (CB).

Le front seven des Niners a vu l’arrivée de Jeremiah Attaochu (DE/OLB) pour aider un pass rush anémique et la draft de Fred Warner (LB) pour compléter le corps de linebackers.

Arrivées notables : Jerick McKinnon (RB), Jonathan Cooper (G), Weston Richburg (C), Jeremiah Attaochu (DE/OLB), Richard Sherman (CB)
Draft : Mike McGlinchey (OT), Dante Pettis (WR), Fred Warner (LB), Tarvarius Moore (S), Kentavius Street (DE), D.J. Reed (CB), Marcell Harris (S), Jullian Taylor (DT), Richie James (WR)
Pertes notables : Carlos Hyde (RB), Trent Brown (OT), Zane Beadles (G), Aaron Lynch (DE), Tank Carradine (DE), Elvis Dumervil (DE), Dontae Johnson (CB), Eric Reid (S), Daniel Kilgore (c)

Le(s) point(s) fort(s)

Jimmy Garoppolo n’a que cinq matchs en tant que titulaire dans les jambes avec San Francisco, pourtant, il semble déjà être le point fort de cette équipe. Cela en dit long sur la pauvreté de l’effectif. Mais cela veut aussi dire que l’ancien Patriot a été convaincant dans ses cinq sorties victorieuses de la fin de saison 2017. Si les adversaires étaient souvent faibles et qu’il n’a pas été monstrueux sur le plan statistique (7 TDs, 5 int), Garoppolo a tout de même montré sa capacité à mener une équipe et à rendre les autres meilleurs, tout en dégageant une impression visuelle convaincante. Il n’a pas encore un des meilleurs quarterbacks de la ligue, il sera sûrement plus irrégulier dans sa première saison en tant que titulaire, mais les Niners semblent bien s’être trouvé un lanceur titulaire.

« Je n’aurais pas signé avec cette équipe si je ne croyais pas en Jimmy Garoppolo », a expliqué Richard Sherman à NFL Network. « J’ai regardé comment il jouait en fin de saison, sa gnac. J’ai parlé avec ses coéquipiers, j’ai parlé avec le coach de sa manière d’approcher le match. Et rien qu’en regardant son attitude et la manière dont il se comporte avec ses coéquipiers, je pense que j’ai pris une décision fantastique. »

Le(s) point(s) faible(s)

Le nouveau quarterback est-il suffisamment bien entouré ? Non. Si Joe Staley est un excellent left tackle, la ligne a concédé beaucoup de sacks l’an dernier (43, 22e en NFL). Du côté des cibles, Pierre Garçon revient de blessure et commence à cumuler les kilomètres au compteur. Marquise Goodwin (16 matchs, 56 rec, 962 yards, 2 TDs) est un bon complément, mais c’est le flou derrière, avec un groupe pauvre en talent.

C’est à peine mieux au sol, ou le pari Jerick McKinnon (150 courses, 570 yards, 3 TDs – 51 rec, 421 yards, 2 TDs). Un homme à tout faire, c’est bien. Mais un vrai coureur capable de fatiguer les défenses, c’est encore plus essentiel, et les rouge et or ne semblent pas avoir ça en stock.

Facteur(s) X

Vingt-cinquièmes sur les points concédés (24 pts/m) et 24e sur les yards concédés (351 yards/match), l’escouade défensive a beaucoup subi en 2017. Pas exceptionnelle contre la course (22e), peu efficace en pass rush, la défense a aussi exposé les limites de son backfield (22e). Et les Niners ont souvent couru derrière le score.

La signature de Richard Sherman à San Francisco, pour autant qu’elle a eu un écho, laisse tout de même planer la question de l’état physique du cornerback et de sa capacité à revenir au plus haut niveau pour aider ses collègues. A plus de trente ans, après une blessure au tendon d’Achille, dans quel état seront son corps et son jeu ? Il devrait être prêt pour l’ouverture de la saison, ce qui est bon signe, mais la défense des Niners aura besoin que le cornerback soit au meilleur niveau possible. Sa présence devrait au moins avoir le mérite d’aider les jeunes Ahkello Whitherspoon et K’Waun Williams. Et si ce trio est bon, alors la couverture aérienne dans son ensemble, avec le bon safety Jaquiski Tartt, pourrait être intéressante. De par sa réputation et de par les besoins de l’équipe à ce poste, l’arrivée de Sherman n’est pas qu’une signature de prestige ou de complément. C’est un pari.

Avec seulement 30 sacks la saison dernière, les Niners ont eu du mal à atteindre le lanceur adverse. DeForest Buckner (45 plaquages, 3 sacks, 1 fumble forcé), le trop souvent blessé Arik Armstead et le deuxième année Solomon Thomas doivent répondre aux attentes placées en eux lors de la Draft.

En clair : c’est toute la défense californienne qui est un point d’interrogation. Tout ça sans parler des soucis extra-sportifs de Reuben Foster… La défense ne sera pas exceptionnelle, mais c’est de sa capacité à tenir un minimum le coup dont dépendront les chances de San Francisco.

Calendrier : @Vikings, Lions, @Chiefs, @Chargers, Cardinals, @Packers, Rams, @Cardinals, Raiders, Giants, Repos, @Buccaneers, @Seahawks, Broncos, Seahawks, Bears, @Rams

En résumé

Si Jimmy Garoppolo a ramené de l’espoir, l’effectif est toujours loin d’être un rêve. La défense a des faiblesses, en pass rush, en couverture, les skill players offensifs sont jeunes, et Jimmy G n’a encore que quelques matchs à son actif.

Il ne faut peut être pas trop espérer de cette équipe cette année. Les Niners sont une mauvaise équipe qui s’est sensiblement améliorée et dont les dirigeants progressent dans leur plan. L’avenir semble radieux, mais la série de victoires de 2017 est probablement un trompe-l’oeil. Le calendrier et la division ne sont pas faciles, il y a beaucoup de déplacements en début de saison, et la conférence NFC est très compétitive.

2018 devrait être une saison « de consolidation », et les espoirs des Niners pourraient finalement de nouveau reposer sur un de leurs meilleurs joueurs : le kicker Robbie Gould, qui sera sûrement mis à contribution dans beaucoup de match serrés.

Le pronostic : 8 victoires – 8 défaites. Deuxièmes de la NFC Ouest, pas de playoffs.

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