[analyse] Résultats en présaison : un gage de réussite en saison régulière ? Pas vraiment !

Préliminaire pour les fans en manque de football américain, la présaison, qui s’étend sur quatre semaines (avec le Hall of Fame Game en prime) sert principalement à la finalisation des...

Préliminaire pour les fans en manque de football américain, la présaison, qui s’étend sur quatre semaines (avec le Hall of Fame Game en prime) sert principalement à la finalisation des effectifs avant de début de la saison. Considérée comme trop longue par certains mais jamais raccourcie par la ligue, elle ne suscite que très peu d’émotion.

Au final, quel bilan peut-être fait de ces matchs amicaux estivaux ? Éléments de réponse à quelques heures des premiers matchs.

Bon en présaison = saison réussie ?

Sur les 20 dernières années,  45 équipes ont réussis une présaison parfaite sans aucune défaite. Si l’on peut penser qu’une bonne dynamique de victoire en présaison peut avoir un impact sur le reste de l’année, il n’en est rien. Ces 45 équipes ont terminé avec un bilan moyen de 8 victoires et 8 défaites en saison régulière. Plus de la moitié (56%) n’ont même participé aux playoffs cette même saison.

Ce constat est d’autant plus marquant sur les 10 dernières années, où 16 des 23 (70% !) équipes invaincus en présaison n’ont même pas atteint les phases finales pour une moyenne de seulement 7 victoires en saison régulière.

Mention spéciale pour les Detroit Lions en 2008, qui ont rendu une fiche parfaite en présaison (4-0 avec un différentiel de point de +48) mais ne remporteront pas une rencontre cette année là (0-16). Un « exploit » réédité la saison dernière par les Cleveland Browns.

On constate tout de même que sur les 20 dernières années, 3 équipes ont gagné le Super Bowl après une présaison parfaite : les Baltimore Ravens en 2000, les New England Patriots en 2003 et les Seattle Seahawks en 2013

Quel bilan en présaison pour les champions ?

Si l’on peut dire qu’une bonne pré-saison ne garantit pas une saison réussie, il faut constater toutefois que les champions ont généralement réalisé une présaison correcte sur le chemin du titre. Sur les 20 dernières années, seulement 3 champions ont un bilan négatif en préparation (les Patriots en 2004, les Colts en 2006 et les Giants en 2007). Les champions ont par ailleurs un bilan cumulé de 51 victoires pour 29 défaites en présaison.

Il faut même remonter à 2007 pour retrouver trace d’un champion avec bilan négatif . Il s’agit des Giants avec 1 victoire pour 3 défaites. Un argument de plus pour les plus taquins qui diront que les Giants ne sont pas les vrais champions en 2007 (les Patriots eux auront un bilan à 2 victoires et 2 défaites avant d’être invaincus en saison régulière).

La troisième semaine comme seul indicateur ?

Si une semaine est à regarder de plus près lors de la présaison, c’est probablement la troisième. C’est généralement lors de celle-ci que les coachs alignent un effectif quasi finalisé avec des joueurs prêts physiquement. On retrouve cela dans les résultats puisque sur les 6 dernières années, le champion a gagné sa rencontre en troisième semaine de présaison. Il faut remonter aux Giants de 2011 pour trouver un champion battu.

Par ailleurs, sur les 7 dernières années, le bilan moyen des équipes ayant gagné en troisième semaine de présaison est de 9 victoires pour 7 défaites en saison régulière.

En revanche la quatrième semaine est surement la plus inutile, les équipes ne souhaitant pas prendre de risque avec leurs joueurs une semaine avant la reprise.

Des performances individuelles à prendre avec des pincettes

Le principal intérêt des matchs de pré-saison est peut-être de regarder les performances individuelles. Batailles pour poste de titulaires, comportement des rookies, joueurs sur le retour, ces rencontres sont un premier indicateur du niveau de forme de certains joueurs. Il faut toutefois être prudent avec ces performances qui peuvent se révéler être des exceptions.

En 2012, Blaine Gabbert alors quaterback rookie des Jacksonville Jaguars, impressionne les observateurs par sa maturité en présaison, menant les Jaguars à un bilan de 3 victoires pour 1 défaite. En quatre matchs, il complète 61% de ses passes pour 355 yards, 3 touchdowns et aucune interception. Les dirigeants des Jaguars décident même de libérer le quaterback titulaire, le récent pro-bowler David Garrard, juste avant le début de la saison pour laisser la place au rookie. Le bilan sera catastrophique (1 victoire pour 9 défaites) et Gabbert restera l’un pire quaterback de l’histoire des Jaguars.

De la même façon, en 2013, le receveur des Seahawks Stephen Williams est la star des matchs amicaux avec 236 yards à la réception pour 3 touchdowns. Une performance qui lui assurera une place dans l’effectif final de Seattle : un bonheur de courte durée, puisque Williams sera libéré après quatre rencontres et zéro réception.

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