La story du vendredi : Khalil Mack, comme dans un jeu vidéo

S’ils brillent chaque dimanche, leurs parcours pour atteindre le firmament que représente la NFL sont souvent inconnus du grand public. La rédaction de TDActu vous propose de les découvrir avec...

S’ils brillent chaque dimanche, leurs parcours pour atteindre le firmament que représente la NFL sont souvent inconnus du grand public. La rédaction de TDActu vous propose de les découvrir avec cette série consacrée aux acteurs de notre sport préféré.

Khalil Mack

Né le 22 février 1991 à Fort Pierce, Floride
1m91 pour 114 kilos
Outside Linebacker, Chicago Bears

Khalil Mack est sans conteste un des joueurs les plus intimidants de la NFL. En plus de sa musculature, c’est la nature physique de son jeu qui impressionne les fans comme les adversaires. Ce portrait vous propose de comprendre comment, un joueur aussi peu courtisé à sa sortie du lycée, est devenu ce joueur majeur que l’on connait.

NBA2K

S’il est aujourd’hui le défenseur NFL le mieux payé de l’histoire, le jeune Khalil préférait jouer au basketball. C’est à ce sport qu’il consacre ses loisirs et auquel il joue au lycée.

Comme un mal pour un bien, Mack connait une blessure au genou (tendons) qui l’empêche de jouer sa troisième année au lycée de Fort Pierce Westwood. S’il revient bien physiquement, cette longue absence compromet sérieusement son objectif d’obtenir une bourse en tant que joueur de basketball.

Waides Ashmon, alors coach de l’équipe de football, persuade les parents de Khalil (tous deux enseignants dans le lycée) que leur fils cadet obtiendrait à coup sûr une bourse d’études s’il changeait de sport.

Khalil avait déjà joué au football, dans les catégories de jeunes et parfois comme quarterback, mais clairement il n’avait aucun avenir à ce poste. Positionné en tant que linebacker, il termine sa seule saison de footballeur avec 140 plaquages et le lycée atteint la finale de district.

Uncharted

Si ses statistiques sont impressionnantes, lui permettant d’être nommé dans la troisième équipe All Star de l’état de Floride, sa faible expérience dans ce jeu fait qu’il est snobé par les spécialistes. Le site Rivals le considère comme un talent deux étoiles, sur cinq possibles. Les recruteurs des nombreuses universités de Floride ne le connaissent pas ou ne croient pas en un joueur avec une seule année de football derrière lui.

Son entraineur, soucieux de tenir la promesse faite à ses parents, sollicite les contacts de son réseau. Un seul répondra favorablement. Robert Wimberly est alors entraineur adjoint au Liberty University Christian College dans l’état de Virginie. Voyant Mack évoluer, il n’en revient pas d’être le seul à suivre ce joueur :

« Ce jeune a tout pour devenir spécial » (si.com)

Obtenant entre-temps un emploi dans le coaching staff de l’université de Buffalo, il s’empresse de parler de ce joueur auquel il croit. Mack ne figure sur aucune carte d’aucune université. Sauf sur celle de Buffalo qui, grâce à l’intervention de Robert Wimberly, lui fait une offre de bourse.

Madden

Les entraineurs des Bulls ne tarde pas à voir chez lui un grand potentiel :

« Il court vite, il est souple pour se pencher et contourner le lineman sans perte de vitesse, il a de longs bras et son premier pas est explosif » (ubbulls.com)

Ce constat est fait dès son arrivée sur le campus. Cependant, sa seule année de football au lycée fait qu’il a besoin d’apprendre les subtilités de ce jeu. C’est ce qu’il fera chaque jour à l’entrainement. Mack est un bosseur. Wimberly avait repéré ce trait de caractère chez lui et en plus de ses attributs physique, c’est ce qui l’avait convaincu de croire en lui et d’en quelque sorte engager sa crédibilité pour lui.

Prêt a exprimer son talent sur le terrain après cette année sans match (redshirt), Mack choisi en 2010 de revêtir le numéro 46. Le plus célèbre des jeux vidéos de football, Madden, évalue les joueurs et leur attribue une note indiquant leur niveau de jeu. Le maximum est de 99. Sur la version universitaire du jeu de EA Sports, Mack reçoit une note de 46. Piqué au vif, il va alors s’employer pour faire changer cet avis.

Khalil Mack choisit chez les pros (Raiders puis Bears) de revêtir un maillot floqué du numéro 52 en hommage à son idole : Ray Lewis (ex Ravens). Un linebacker introduit au Hall of Fame avec un jeu et une attitude d’un dieu de la guerre.

God of War

Dès sa première saison, sa puissance et sa vitesse s’avère dévastatrice pour les attaques adverses. L’université de Buffalo, si elle joue en première division universitaire, est bien loin d’être une fac majeure dans ce sport. C’est donc sans profiter du travail d’équipiers talentueux, que Mack termine la saison avec 68 plaquages dont 14,5 pour pertes.

Son nombre de sacks augmentent chaque saison : 4,5 – 5,5 – 8 – 10,5.

Face à la puissante formation d’Ohio State (invaincu en 2012), il entre définitivement dans la lumière. La semaine avant ce match d’ouverture de la saison 2013, le coordinateur défensif des Bulls lui lance :

« Les gens d’Ohio State ont dit que tu étais juste un gars parmi d’autres »

Le but de cette pique était de s’assurer que son redoutable combattant serait motivé comme jamais. Une tactique couronnée de succès car Mack réalise un match avec 2,5 sacks et une interception retournée pour un touchdown. Après le match (et la victoire d’Ohio State), Urban Meyer l’entraineur adverse déclare que Mack aurait sa place dans n’importe quelle équipe universitaire.

Est-ce un hasard si en cette saison 2013, l’université de Buffalo bat son record d’affluence ? Les spectateurs ne sont d’ailleurs pas les seuls à être excités par son jeu. Les recruteurs d’équipes professionnelles sont présents à chaque match et l’analyste Mike Mayock dit de lui peu avant la draft 2014 :

« Il est rapide et joue avec une incroyable intensité. Il deviendra un All-Pro en NFL »(nfl.com)

Lors d’une interview avec le Mercury News en 2015, le journaliste lui pose cette question : « Vous êtes-vous déjà senti mal après avoir plaqué un adversaire trop brutalement ? » :

« Non, (man), non. C’est non-non. Non »

Ses parents confirment que Khalil a toujours eu une personnalité calme et sans histoire mais une fois sur le terrain, une sorte de transformation s’opère chez lui. Son père se souvient encore d’un de ses plaquages dans les divisons de jeunes du comté, où son adversaire avait du être évacué en urgences vers l’hôpital le plus proche.

Voulant toujours suivre son frère ainé sur les terrains de jeu, il apprit très tôt à mettre de l’impact pour être respecté par « les grands ». Plus encore quand, alors âgé de 11 ans, un oncle entraineur chez les jeunes, l’avait affublé du sobriquet « soft » et depuis, Mack s’est évertué à toujours prouver le contraire :

« Je ne sais pas pourquoi il a dit que j’étais soft ? Mais je l’ai pris à cœur. Je n’aime pas ce mot ! » (si.com)

Guitar Hero

Et si aucune université ne l’avait recruté ? Khalil Mack serait devenu kinésithérapeute. Mack a toujours fait attention à son corps et comment en optimiser les attributs. Face au peu d’intérêt qu’il suscite au lycée, c’est vers ces études-là qu’il se destine. Depuis, il donne beaucoup de travail aux kinés des équipes adverses !

Finalement recruté par l’université de Buffalo, il choisit alors un cursus en psychologie et obtient son diplôme.

En dehors du terrain, il préfère le calme aux fiestas. Son film préféré est une comédie musicale des années 60. Son passe-temps favori : jouer de la guitare et chanter.  En signant son premier contrat, son premier achat a été une guitare électrique. Et c’est désormais à Chicago, ville de musique s’il en est, qu’il va continuer à faire ses gammes.

Khalil Mack (à droite) avec son père et ses deux frères

 

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