La story du vendredi : Mike Zimmer, la preuve par quatre

 S’ils brillent chaque dimanche, leurs parcours pour atteindre le firmament que représente la NFL sont souvent inconnus du grand public. La rédaction de TDActu vous propose de les découvrir avec...

 S’ils brillent chaque dimanche, leurs parcours pour atteindre le firmament que représente la NFL sont souvent inconnus du grand public. La rédaction de TDActu vous propose de les découvrir avec cette série consacrée aux acteurs du football américain.

Mike Zimmer

Né le 5 juin 1956 à Peoria, Illinois
Entraineur, Minnesota Vikings

Mike Zimmer est un des entraineurs les plus respectés en NFL. Par les fans, les autres entraineurs et les joueurs. Quatre mots clés pour comprendre le fondement de cette reconnaissance.

Caractère

Coach Zimmer est connu pour son franc-parler. Terrance Newman est bien placé pour évoquer cet entraineur : il est drafté en 2003 par les Cowboys et jouera également sous ses ordres à Cincinnati et avec les Vikings.

« Il est comme ça. Lors des réunions, il parle sans détour. Ses mots et ce ton sont une façon pour lui de proposer un challenge. Il observe ensuite quels joueurs sont capables de le relever » (si.com)

Dans un sport professionnel où la langue de bois est souvent de mise face aux médias, Zimmer tranche par sa sincérité. En 2007 il accepte le poste de coordinateur défensif à Atlanta, dans le staff mis en place par le nouveau venu Bobby Petrino. Au lendemain d’un Monday Night Football perdu face aux Saints donnant un bilan de 3 victoires pour 10 défaites aux Falcons, Petrino démissionne et annonce qu’il accepte le poste d’entraineur à l’université d’Arkansas pour la saison suivante. Excédé par ce qu’il qualifie d’abandon, Zimmer déclare publiquement :

« Petrino est un lâche. Citez-moi. Il joue avec la vie des gens, avec des familles. Tout ça parce qu’il n’a pas le courage de rester ici et de finir le travail. Voilà la vérité »

Les Falcons sont alors secoué par un ras de marée médiatique avec les suites de la condamnation de Michael Vick pour organisation de combats de chiens. La saison se termine sur un bilan de 4 victoires et 12 défaites. Avec l’arrivée programmée d’un nouveau staff, Zimmer part à Cincinnati. Son caractère y est précieux pour encadrer quelques joueurs parfois qualifiés d’ingérables : Adam pacman Jones et Vontaze Burfict.

Ce laconisme dont il fait preuve peut parfois être assimilé à une forme d’humour, comme lorsqu’il doit répondre à la question d’un journaliste, le 17 septembre dernier, concernant la coupe du kicker Daniel Carlson après que celui-ci ait raté 3 coups de pieds contre les Packers :

« Avez-vous vu le match ? »

Compétence

Mike Zimmer a seulement 39 ans quand, alors coach de la ligne arrière, il remporte le Super Bowl avec les Cowboys de Dallas. Il occupera cette fonction pendant six saisons avant d’être nommé coordinateur défensif. Il est le patron de cette formidable défense de 2003 où les Cowboys terminent la saison régulière avec la meilleure défense de la ligue. À l’issue d’une saison avec un bilan de 10 victoires et une élimination en wild card (Panthers), un joueur par ligne de sa défense sont sélectionnés pour le Pro Bowl (Glover-Coaxkley-Williams).

C’est cette compétence qui lui permet de rester à son poste malgré les changements d’entraineurs principaux. Il reste 23 ans dans le Texas. Après une saison à Atlanta, il rejoint les Bengals de Cincinnati pour y être en charge de la défense pendant 6 ans. Son expertise dans le secteur défensif ainsi que dans la gestion des hommes contribueront au succès d’une équipe atteignant 4 fois les playoffs dans une difficile AFC Nord.

Depuis 2015, il est pour la première fois, entraineur principal avec les Vikings du Minnesota. Avec la franchise du nord, l’objectif est simple à déterminer et difficile à atteindre : le Super Bowl.

Épreuves

En 2016, alors que ses Vikings déjouent contre Chicago, Mike Zimmer se blesse l’œil droit. Bilan : décollement de rétine. Il faut huit interventions chirurgicales étalées sur un an et demi pour fixer le problème. De nature positive, il se félicite que les stades NFL soient si bien équipés en matériel et staff médicaux :

« Heureusement que cela m’est arrivé lors d’un match car sinon le problème n’aurait pas pu être traiter à temps » (espn)

Mike Zimmer portant une protection lors du match contre les Jaguars en 2016

Un Match. Contraint et forcé par sa direction, il est absent lors d’un seul match. Il manque aussi quelques entrainements, toujours sur ordre de sa direction. Manque ? Pas vraiment. Il n’est pas physiquement sur place mais ne rate rien, visionnant les entrainements depuis son domicile. Comme le rapporte le receveur Adam Thielen au StarTribune :

« Les premiers mots qu’il m’a dit à son retour concernaient des choses que j’avais raté à l’entrainement alors qu’il était absent ! »

Un problème passé bien près de lui couter la vision de l’œil droit. Cependant cette épreuve n’est rien comparée à celle subie en 2009.

De façon inexpliquée, son épouse depuis 27 années, décède de mort naturelle. Le laissant, lui et ses trois enfants, du jour au lendemain. Abattu, il sera néanmoins le long de la ligne de touche trois jours plus tard, pour une victoire face aux Ravens de Baltimore. Sa carapace ne cédant qu’une fois dans le vestiaire, devant l’affection donnée par Paul Brown (propriétaire), Marvin Lewis (entraineur principal) et ses joueurs :

« Vraiment, le soutien des joueurs a été quelque chose de très important pour moi. Ce fut très difficile mais on a compté les uns sur les autres. Les gens m’ont aidé et moi j’ai aidé mes enfants » (mndaily.com)

La vie de tout un chacun regorge d’épreuves et pour Mike, la dernière en date est le décès de Tony Sparano en juillet de cette année. Il était l’entraineur de la ligne offensive. Les deux avaient déjà travaillé sous les mêmes couleurs auparavant, celles des Cowboys de Dallas.

Loyauté

Dans un sport collectif où les mouvements d’inter-saison sont nombreux, Zimmer aime la stabilité. Il n’a pas peur de changer d’endroit mais lorsqu’il s’engage quelque part alors cela dépasse le cadre de son contrat. Pour lui, il est question de loyauté. Envers son employeur, les autres membres du staff et ses joueurs. Et s’il se comporte de cette façon, il n’en attend pas moins en retour.

Février 2018, les New York Giants construisent un nouveau staff et dans ce but contactent des candidats. Kevin Stefanski, coach des quarterbacks de Minnesota, est l’un de ceux qu’ils veulent rencontrer. Mike Zimmer s’y oppose et en conférence de presse il déclare :

« Je sais que je suis critiqué, on dit que je bloque des gens ! Mais la loyauté est quelque chose d’important pour moi. Je viens ici est l’attaque termine 29e, 27e puis 26e. Mais je conserve les gars. L’an passé l’attaque a été bonne et donc je dois les laisser partir ? Si je les garde quand ça ne marche pas alors je pense qu’ils ne doivent pas partir dès que ça commence à marcher. J’ai été loyal avec eux, ils doivent l’être en retour »

Son père était entraineur de football au lycée de Lockport dans l’Illinois et, Mike se souvient du fonctionnement de celui-ci avec ses joueurs. Il les retenait souvent plus longtemps que prévu à l’entrainement mais en retour, il raccompagnait lui-même en voiture ceux qui habitaient le plus loin. Prendre et rendre en retour, un credo qu’il développe également par le biais de sa fondation. Si le football lui a beaucoup donné, il tient à rendre à son tour.

Chaque année, un étudiant de Lockport est sélectionné et reçoit 10 000 dollars pour payer sa scolarité dans une université : l’étudiant choisi devient ainsi le Bill Zimmer MVP Scholarship de l’année. Prendre et donner, être loyal, comme son père le lui a enseigné.

 

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