Entre résultats décevants et mauvaise ambiance, ça commence à sentir le roussi à Pittsburgh

Et si c'était le début de la fin pour les Steelers ?

En NFL, une saison régulière passe très vite. Il n’y a que 16 rencontres au programme et un mauvais départ peut être fatal. Avec un match nul contre les Browns en première semaine et une défaite à domicile contre Kansas City dimanche dernier, les Steelers connaissent un début de campagne très compliqué. Mais en plus des résultats, c’est l’ambiance au sein de l’équipe qui inquiète. Il y a de la frustration, il y a des tensions, et le vestiaire ne semble pas vraiment soudé.

Retour sur ces dysfonctionnements qui caractérisent actuellement la franchise de Pittsburgh. Attention, ça pourrait bientôt exploser.

Antonio Brown n’est pas content du tout

Avec son talent, son sourire et son swag, Antonio Brown est devenu en juillet dernier la nouvelle tête d’affiche du célèbre jeu Madden NFL. Mais sur ce début de saison, il semble être touché par la Madden Curse. Moins productif sur le terrain (18 réceptions, 160 yards et un touchdown en deux matchs) et au centre de plusieurs polémiques, le receveur star de Pittsburgh n’est pas dans son assiette en ce moment.

Dimanche, lors du quatrième quart-temps de la rencontre face aux Chiefs, il a eu un échange houleux avec le nouveau coordinateur offensif Randy Fichtner. Visiblement frustré par la tournure des événements, Brown n’a pas hésité à exprimer le fond de sa pensée. Alors oui, ce genre d’incident arrive souvent en NFL, mais AB est un récidiviste. L’an dernier, face aux Ravens, il avait carrément jeté une glacière sur le terrain après avoir été oublié par son quarterback Ben Roethlisberger sur un troisième down. Vous l’avez compris, Brown possède un sacré tempérament et il peut péter les plombs quand les choses ne se passent pas comme prévu. Le souci, c’est qu’il ne s’est pas vraiment calmé après le match.

En effet, il a quitté les vestiaires très vite afin d’éviter les questions des journalistes. Il a ensuite mis le feu sur Twitter lundi en évoquant un potentiel transfert dans une réponse à un commentaire de Ryan Scarpino, qui a travaillé pour les Steelers entre 2010 et 2017. Le même jour, il était mystérieusement absent du centre d’entraînement de la franchise. Ça fait quand même beaucoup en peu de temps. Son agent Drew Rosenhaus a calmé le jeu en disant que son client ne voulait pas être transféré et que son absence était due à une raison personnelle, mais il faut bien avouer que tout cela contribue à la mauvaise ambiance qui règne aujourd’hui à Pittsburgh.

https://twitter.com/AB84/status/1041710739642376193

Le cas Le’Veon Bell pèse

Les Steelers possèdent peut-être le meilleur running back de la NFL avec Le’Veon Bell. Réputé pour sa patience derrière la ligne offensive et sa capacité à trouver des brèches dans les défenses adverses, le coureur de Pittsburgh est une véritable machine. Il est redoutable à la course, il représente une solution très fiable dans le jeu aérien et fait du bon boulot quand il s’agit de bloquer les défenseurs. On parle quand même d’un joueur qui a accumulé presque 4 000 yards au total et 20 touchdowns lors des deux dernières saisons. Bref, il représente un véritable pilier de l’attaque. Seul problème, il n’est pas sur le terrain actuellement, et son jeune remplaçant James Conner n’est pas capable de combler son absence malgré un talent certain.

A la recherche d’un contrat longue durée, Le’Veon Bell n’a toujours pas signé le franchise tag qui a été placé sur lui par les Steelers au mois de mars. Du coup, il n’a pas participé aux différentes activités de l’intersaison et a raté les deux premiers matchs de la saison régulière. Pour le moment, difficile de dire comment cette situation va évoluer. Bell va-t-il continuer à se préserver en vue du marché des agents libres 2019, même s’il perd de l’argent chaque semaine ? Va-t-il signer son franchise tag et rejoindre l’équipe ? Si oui, à quel moment ? L’avenir répondra à ces questions mais ce qui est sûr, c’est que cette histoire a déjà crée des tensions dans le vestiaire.

Avant le début de saison, plusieurs linemen offensifs ont exprimé leur mécontentement par rapport au comportement du running back. Quelques jours plus tard, Antonio Brown a pris la défense de Bell en disant qu’il « faisait toujours partie de la famille et que les conflits ne servaient à rien ». Bonjour la cohésion d’équipe. Tout ça pour dire que les joueurs ne semblent pas être sur la même longueur d’onde concernant le cas Le’Veon Bell, et ça pèse forcément.

Une défense à la rue et un leadership inexistant, mais où est Mike Tomlin ?

Dimanche dernier face aux Steelers, le quarterback des Chiefs Patrick Mahomes a joué seulement son troisième match en tant que quarterback titulaire en NFL. Il a terminé la rencontre avec 23 passes complétées sur 28 et six touchdowns ! Pour faire court, il s’est tout simplement baladé. Sans retirer quoi que ce soit au sophomore de Kansas City, il faut dire que la défense de Pittsburgh était en mode portes ouvertes, elle qui a pris 42 points au total. A l’heure de ces lignes, elle est classée 28è de la NFL au nombre de points encaissés et 30è au nombre de yards accordés à la course. Il semble bien loin le temps où les attaques adverses flippaient à l’idée de venir jouer au Heinz Field.

« C’était moche, et cela n’a rien à voir avec l’absence de Le’Veon Bell. Défensivement, il n’y a eu aucune discipline. Plaquage raté après plaquage raté, mauvaise couverture, des gars qui étaient complètements ouverts…Mike Tomlin doit régler ça. »

Ces mots de Tony Dungy, actuellement consultant sur NBC et ancien coordinateur défensif des Steelers, résument assez bien la prestation de l’équipe de Pittsburgh la semaine dernière. Et il a raison de pointer du doigt Mike Tomlin. Avant d’être le coach des Black & Yellow, il a entraîné les defensive backs de Cincinnati et de Tampa Bay puis est parti dans le Minnesota pour prendre le poste de coordinateur défensif. Autrement dit, Tomlin est un entraîneur qui s’est construit sur le secteur de la défense. C’est à lui de trouver des solutions pour permettre aux siens de retrouver une certaine solidité.

L’autre question qui concerne Mike Tomlin, c’est son autorité dans le vestiaire. De l’extérieur, on a l’impression que le coach des Steelers n’a plus vraiment son équipe en main. On a l’impression qu’il n’est plus respecté par certains de ses joueurs, comme Antonio Brown par exemple. Lorsque les choses partent en cacahuète comme cela semble être le cas à Pittsburgh, c’est qu’il y a un souci au niveau du leadership. Ce n’est pas la première fois que Tomlin doit faire face à des polémiques au sein de son équipe mais cela semble plus sérieux aujourd’hui.

A la manière d’un Pete Carroll à Seattle, Mike Tomlin est un entraîneur qui est proche de ses joueurs. Cette philosophie de coaching a ses avantages et ses inconvénients. Souvent, c’est à quitte ou double. Tant que les joueurs suivent le coach et que les résultats sont là, tout va bien. Mais parfois, cela peut se retourner contre l’entraîneur comme on l’a vu avec Carroll, qui a perdu une partie de sa crédibilité auprès de certains membres des Seahawks.

What’s next ?

L’avenir est assez flou du côté de Pittsburgh. D’un côté, on sait que les Steelers ont le talent pour redresser la barre et lancer leur saison. Sauf que de l’autre, on sent que tout peut exploser. Si les résultats ne s’améliorent pas rapidement, l’ambiance risque de se dégrader encore un peu plus et Mike Tomlin pourrait perdre complètement le contrôle du vestiaire.

Avec le déclin du vétéran Ben Roethlisberger (qui est toujours un bon quarterback mais qui est de plus en plus irrégulier), la grève de Le’Veon Bell qui se traduira probablement par un départ l’an prochain, et les crises d’Antonio Brown, la franchise de Pittsburgh est actuellement en train de vaciller. En d’autres termes, on pourrait bientôt assister à la fin d’un cycle.

Partagez cet article sur : Twitter Facebook
Afficher les commentaires