NCAA – Futures stars – Alabama Dline, le monstre à trois têtes

Avant d’exprimer leurs talents avec les professionnels, les joueurs NFL se forment dans les universités du pays. La rédaction de TDA vous propose les portraits de ceux qui seront les...

Avant d’exprimer leurs talents avec les professionnels, les joueurs NFL se forment dans les universités du pays. La rédaction de TDA vous propose les portraits de ceux qui seront les stars de demain. Aujourd’hui rendez-vous en Alabama pour rencontrer non pas un, non pas deux mais trois joueurs.

L’université basée à Tuscaloosa, à équidistance au sud des villes d’Atlanta et de Memphis est une place forte du football universitaire. Si de nombreux joueurs offensifs sont sortis de ses rangs ces dernières années comme Julio Jones (Falcons), Mark Ingram (Saints) ou Amari Cooper (Cowboys), elle a aussi fourni à la NFL moult joueurs défensifs : de CJ.Mosley (Ravens) à Landon Collins (Giants), de Donta Hightower (Patriots) à Minkah Fitzpatrick (Dolphins).

Des joueurs défensifs, notamment sur la première ligne. Ces trois dernières années ce sont Jo Allen et Daron Payne qui ont rejoint les Redskins de Washington, Dalvin Tomlinson les NY Giants, Jarran Reed les Seahawks de Seattle ou A’Shawn Robinson et Da’shawn Hand les Lions de Detroit. La draft 2019 ne fera pas exception et trois linemen devraient en intégrer le top 50.

Quinnen Williams #92

1m93 pour 134 kilos
Defensive tackle, redshirt sophomore

Il est celui qui joue au milieu de cette ligne dans leur défense 34 (3 Dlinemen et 4 linebackers). Avec une première saison sur le campus sans jouer (redshirt), il a eu le temps de travailler et de progresser à l’entrainement auprès des joueurs suscités. En 2017, il intègre peu à peu la rotation après le départ de Jonathan Allen. 9 matchs joués où il se distingue notamment contre le jeu de course avec 6,5 plaquages pour perte. En 2018 il est le titulaire qui remplace le dernier numéro 13 de la draft, Daron Payne.

Un mot pour définir Williams : puissance. Il est capable d’enfoncer une prise à deux et d’attaquer la poche comme peu le peuvent depuis l’intérieur. Les coureurs adverses se retrouvent régulièrement plaqué avant même qu’ils aient pu dépasser la ligne d’engagement. Sa puissance lui permet non seulement de transpercer la poche mais aussi de rester sur ses appuis lorsque les joueurs de ligne offensive tentent d’ouvrir une voie pour leur coureur. Il totalise pour l’instant 12 plaquages pour pertes en 9 matchs ! 12 ! Dont 4 sacks.

Vu comme un joueur sélectionnable le samedi* au début de la saison, il est désormais considéré comme un joueur valant un choix du top 10 *(3e jour de la draft avec les tours 4 à 7).

Il est pourtant « léger » pour quelqu’un jouant la position de nose tackle avec 10-12 kilos de moins que la plupart des joueurs de ce poste. Il est d’ailleurs probable qu’en NFL, il doive changer de position : toujours sur la dline bien sur, mais plutôt comme DT ou 3-Technique dans une défense 43 ou comme DE ou 5-Technique dans un système 34.

https://twitter.com/DLineVids/status/1048876407122583552

Son premier pas est explosif pour un joueur de ce gabarit et une fois lancé, il est souvent trop compliqué pour un joueur de ligne offensive de le stopper sans aide. Et c’est bien là tout le problème pour les adversaires ! Lorsqu’ils affrontent un joueur dominant, les lignes offensives s’organisent pour stopper ce joueur avec une prise à deux. Avec Alabama se pose la question insoluble : qui prendre en double team ?

Raekwon Davis #99

2m01 pour 143 kilos
Defensive end, junior

À sa sortie du lycée Meridian dans le Mississippi, il reçoit des offres de Florida, Florida State, LSU et de bien d’autres. Après avoir hésité à rester dans son état et jouer pour Mississippi State, il choisit de rejoindre le programme entrainé par Nick Saban. S’il joue peu sa première saison, en raison de la qualité présente à son poste, il s’impose dès la seconde et totalise 69 plaquages et 8,5 sacks. Un de ses sacks est produit lors de la finale nationale et la victoire contre Georgia.

S’il est bon contre le jeu de course, ce qui fait saliver les scouts NFL est sa capacité à mettre la pression sur le quarterback adverse. Il s’engage avec beaucoup de rapidité dès que le ballon est mis en jeu et, son envergure d’albatros couplée à une bonne technique de mains, lui permet de transpercer les lignes offensives tel un couteau chaud dans du beurre. Son jeu ainsi que son gabarit rappelle celui de DeForest Buckner (49ers).

Dans une draft qui sera dominée par des joueurs de ligne défensive talentueux en grand nombre, Davis est considéré comme un choix du top 20 voire mieux.

Isaiah Buggs #49

1m96 pour 130 kilos
Defensive end, senior

Buggs est senior, c’est à dire qu’il joue sa quatrième année après le lycée. Mais 2018 est seulement sa seconde avec Alabama. Les deux premières, il les a passé avec Mississippi Gulf Coast Community College. Les établissements dit « communautaire » accueillent des étudiants pour un cursus de deux ans avec des critères scolaires moins élevé.

Après 134 plaquages dont 18 pour perte en deux saisons, son profil est considéré en 2017 comme le second de ce niveau-là (derrière le quarterback Jarrett Stidham qui signe alors avec Auburn). LSU, Miami, Ole Miss etc La liste de ses courtisans est trop longue et il choisit en fin de compte de rejoindre les Crimson Tide.

En 2017 Il débute 13 matchs sur 14 joués ce qui en soit est déjà signe de son talent au vu de la concurrence. Il démarre cette saison 2018 avec 5,5 sacks sur les 6 premiers matchs. S’il n’est pas aussi explosif que son compère Davis, le maitre-mot le concernant est violence.

Le numéro 49 utilise ses bras comme deux battoirs pour repousser le joueur adverse. Son move favori est le bull rush : foncez tout droit et enfoncez celui qui se trouve devant lui. Ce mouvement, s’il peut paraitre un rien bourrin lorsque que décrit, n’en requiert pas moins une solide technique. Son « moteur » est son autre qualité majeure, il est ainsi très bon en poursuite du quarterback lorsque celui-ci tente de sortir de la poche.

Sa position à la prochaine draft ? Comme chaque année, elle dépendra aussi du pre-draft process. Pour les non-initiés, les équipes NFL considèrent les joueurs sur leur production en université via visionnage vidéos ainsi que sur place. Mais pas que. Chaque année certains joueurs voient leurs cotes monter (ou descendre) lors du NFL Combine où est mesuré avec divers ateliers, leurs capacités athlétiques. Ce jour (novembre 2018), Buggs est évalué comme valant un choix du second tour de la draft.

Le cerbère

Dans la mythologie Grecque il est un chien à trois têtes gardant la porte de l’enfer. La version de Tuscaloosa elle, peut conduire l’université vers le paradis : un second titre national consécutif, un troisième en quatre ans. Et ce trio n’est pas le seul argument des Crimson Tide. Le safety Deionte Thompson est considéré comme le meilleur à son poste, idem pour le left tackle Jonah Williams. Le linebacker intérieur Mack Wilson est vu comme un potentiel premier tour. Le coureur Damian Harris est un top 5 à sa position, tout comme le centre Ross Pierschbacher.

Le présent et l’avenir du programme football de cette université ne dépendent pas seulement de leur superbe défense. L’attaque est explosive avec ses joueurs de seconde année Tua Tagovailoa (QB), Jerry Jeudy (WR), Henry Ruggs (WR) et Najee Harris (RB).

Alors, quand bien même un Hercule viendrait à vaincre le cerbère, il lui faudrait ensuite se montrer également supérieur au reste de cette impressionnante armada. Impossible ? Réponse en décembre et janvier prochain.

Sur leurs agendas :

– 10 novembre contre Mississippi State
– 24 novembre contre Auburn pour le Iron Bowl
– 1er décembre pour le SEC Championship game contre Georgia

Et fort probablement

– 29 décembre et 7 janvier : Demi-finale et finale du championnat

 

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