Paternité, punt et décalage horaire : une après-midi avec les Chargers

Ce vendredi, nous étions présents à l’Allianz Park dans le Nord de Londres, terrain de jeu de l’équipe de rugby des Saracens, pour suivre les premiers pas des Chargers sur...

Ce vendredi, nous étions présents à l’Allianz Park dans le Nord de Londres, terrain de jeu de l’équipe de rugby des Saracens, pour suivre les premiers pas des Chargers sur le sol anglais. Los Angeles affronte Tennessee dimanche à Wembley à 15 heures 30 avec un bilan de 4-2, bilan qui n’a jamais été aussi bon en début de saison depuis 2014. De quoi donner le sourire aux différents joueurs et coach croisés. Reportage.

Sous les sunlights des tropiques

Commençons déjà par couper court aux on-dit : il ne fait pas que pleuvoir à Londres. Pour chaque séance d’entraînement où nous étions présents, il faisait grand beau. Cette après-midi n’a pas dérogé à la règle, pour le plus grand plaisir du quarterback Philip Rivers.

« Il a fait beau toute la semaine à Cleveland (où les Chargers ont passé la semaine, ndlr), on nous avait dit qu’il faisait moche à Londres mais on nous a menti, » a plaisanté le lanceur vétéran. « Quand on sort d’une nuit sans sommeil dans l’avion, c’est quand même plus agréable de s’entraîner sous le soleil. »

Un entraînement que nous avons pu suivre…. cinq petites minutes ! Et en contre-jour pour les photos. Les responsables presse des Chargers n’ont visiblement pas vu d’un bon oeil que certains collègues commencent à filmer et prendre des photos avant le créneau autorisé. Résultat, 1h30 d’attente, 5 minutes de bord terrain puis re-1h30 d’attente avant les conférences, on a connu plus efficace de la part de la NFL.

« A l’époque, je crois qu’ils ne connaissaient pas trop les règles »

Finalement, juste avant la conférence de presse du coach et du quarterback, trois joueurs font leur apparition dans le fond de la salle : Casey Hayward, Keenan Allenn et Antonio Gates. Branle-bas de combat parmi les journalistes pour les rejoindre. Dans la petite cohue, nous avons choisi de passer la majorité du temps imparti avec le tight-end, nous voulions surtout en savoir plus sur son expérience de vétéran londonien.

Pour rappel, Philip Rivers et Antonio Gates sont venus jouer en octobre 2008 à Londres face aux New Orleans Saints, déjà face à Drew Brees. A l’époque, les Saints s’étaient imposé 37-32 dans ce qui est volontiers reconnu aujourd’hui comme l’un des meilleurs matches joués dans la capitale anglaise. Antonio Gates se souvient.

« C’est incroyable de revenir 10 ans plus tard et de voir comme l’organisation a évolué, » raconte-t-il. « A l’époque, c’était le deuxième match joué ici, c’était encore très confidentiel, vous n’étiez pas aussi nombreux (les journalistes) ! Et le public ne connaissait pas trop les règles je crois… Quand on puntait, ils applaudissaient ! Mais ils étaient derrière nous et ça c’était génial. »

Le tight-end est également revenu sur la longévité de sa carrière et sa relation particulière avec Philip Rivers.

« Ce qui m’a permis de tenir, c’est mon mental, » assure Antonio Gates. « Je ne suis plus aussi rapide, je ne saute plus aussi haut qu’avant mais je compense avec mon mental. J’ai vraiment travaillé là dessus. Un peu comme Philip (Rivers). Sur un terrain, il est toujours hyper concentré, à fond, vous le voyez, il ne lâche rien ! En revanche, une fois dehors, il redevient un mec super drôle avec qui on adore traîner. »

« Je ne sais plus quelle heure il est »

Vient enfin le moment tant attendu par notre reporter de la conférence de presse de Philip Rivers. Et, en toute objectivité, il faut dire que le quarterback des Chargers est de loin l’un des joueurs les plus naturels et détendus que l’on a rencontré en autant d’années à Londres. Surtout pour un joueur aussi médiatisé. Petites blagues, discours naturels sans (trop) de langue de bois, Philip Rivers a l’habitude de parler aux médias.

Les questions tournent beaucoup autour du décalage horaire. Pour rappel, il y a 8 heures de décalage horaire entre Los Angeles et Londres. Décalage que les Chargers ont « absorbé » en partie en prolongeant leur séjour à Cleveland après leur match jusqu’à hier, jeudi, mais ça reste difficile.

« Je n’ai pas beaucoup dormi, l’entraînement de tout à l’heure, c’était vraiment dur de s’y mettre, » reconnait Rivers. « Quelle heure est-il là ? Quatre heures ? Je ne sais pas, je n’ai pas ma montre avec moi là mais j’ai prévu de ne pas la mettre à l’heure donc ça ne m’aiderait pas trop ! »

Rivers est aussi revenu sur le premier match qu’il avait joué à Londres et sur le public pas forcément au fait des règles. Interrogé sur comment convaincre les Européens de s’intéresser au football américain, il répond que les valeurs transmises dans ce sport ressemblent à beaucoup d’autres qui existent dans les sports plus répandus de ce côté de l’Atlantique et que ce genre d’émotion peut pousser les gens à suivre un nouveau sport. Avant de basculer sur l’équilibre entre être un bon père de famille et un bon quarterback !

« C’est dur d’être présent à deux endroits en même temps. Mon conseil serait de profiter au maximum de chaque moment, » répond-il à un collègue qui lui demande des conseils de paternité. « Les enfants ont besoin qu’on soit à 100% avec eux quand on est là. Donc que ce soit 15 minutes le soir pendant la saison ou plus longtemps en journée pendant l’intersaison, quand je suis avec eux, je ne pense à plus rien d’autres. »

Un peu de sportif, tout de même, dans cette conférence de presse. Interrogé sur la bonne forme de son équipe, Rivers a expliqué qu’il avait l’un des meilleurs groupe de joueurs possible avec lui aujourd’hui, en attaque comme en défense. Nous avons alors posé la question de savoir s’il trouvait son coureur Melvin Gordon, auteur d’un très bon début de saison, au top de sa carrière.

« Depuis qu’il est arrivé, son niveau n’a fait que ça (il mime une courbe ascendante avec la main), » assure-t-il sans hésiter. « Et pourtant l’an dernier, il a fait une super saison… (Il réfléchit) Mais je crois vraiment qu’en ce moment, il a un niveau qu’il n’a jamais eu. La ligne lui ouvre des bons espaces en plus, Austin (Ekeler, l’autre coureur, ndlr) fait un super boulot aussi. On est vraiment bon au sol cette année. »

« Bien sûr, je vois que les chiffres sont bons à la passe, qu’on marque pas mal de point et, je vais pas mentir, ça me fait bien plaisir et ça me rend fier, » rajoute-t-il en riant.

Une cinquième victoire ce dimanche face aux Titans permettrait à Los Angeles de recoller, le temps d’un match, aux Chiefs en tête de la division AFC Ouest. Et de la conférence AFC tout court.

Partagez cet article sur : Twitter Facebook
Afficher les commentaires