NCAA – Futures stars – Willis et Ferguson, itinéraires bis

Avant d’exprimer leurs talents avec les professionnels, les joueurs NFL se forment dans les universités du pays. La rédaction de TDA vous propose les portraits de ceux qui seront les...

Avant d’exprimer leurs talents avec les professionnels, les joueurs NFL se forment dans les universités du pays. La rédaction de TDA vous propose les portraits de ceux qui seront les stars de demain.

Aujourd’hui, gros-plan sur deux joueurs évoluant sur la ligne défensive. Deux joueurs nés en Louisiane la même année. Cependant si le point de départ est le même, leurs itinéraires pour rejoindre la NFL sont bien différents. Un en quête de reconnaissance après avoir été sous-estimé, l’autre en quête de rédemption après avoir été considéré comme un talent gâché.

Jaylon Ferguson

1m95 pour 122 kilos
Né le 14 décembre 1995 à St Francisville, Louisiane
Defensive end, Louisiana Tech, senior

Focus tout d’abord sur un joueur n’évoluant pas dans une conférence du power five. L’an passé Marcus Davenport, de la modeste université de Texas San-Antonio (UTSA) a été choisi au 1e tour de la draft. Il représente l’exemple à suivre pour un autre defensive-end de la conférence USA division ouest : Jaylon Ferguson.

En 2014 le site 247Sports classe les lycéens Myles Garrett (Browns) et Lorenzo Carter (Giants), numéro 1 et 2 de la catégorie WDE (weak side defensive end). Jaylon Ferguson est aussi dans ce classement. Numéro 81. Ce qui, toutes positions confondues, le classe à la 1623e place !

En 2016, sa deuxième année avec Louisiana Tech, il signe 14,5 sacks. Durant l’inter-saison, les entraineurs lui demande de prendre du poids pour être plus efficace contre le jeu de course. Plus lent, sa production baisse de moitié au niveau statistique en 2017. Il réussit néanmoins une solide performance contre UTSA avec 3 plaquages pour perte, devant les yeux de nombreux évaluateurs venus observer Marcus Davenport.

Il est alors mentionné comme un choix du top 100 de la draft 2018. Cependant, Jaylon préfère rester sur le campus de Ruston pour trois raisons : la première pour devenir en novembre 2018, le premier membre de sa famille à obtenir un diplôme universitaire. La seconde est sa volonté d’obtenir un titre avec sa « famille » de Louisiana Tech :

« Ce n’était pas facile de décliner la draft mais je pense que c’était le mieux pour moi et pour les Bulldogs. J’ai accompli beaucoup de choses ici mais nous sommes toujours à la poursuite d’un titre de champion de conférence et, je pense que nous avons ce qu’il faut pour l’obtenir » (thenewstar)

La 3e raison est qu’il natif de l’état de Louisiane et jeune, Jaylon Ferguson comme la plupart des joueurs du coin espère être remarqué et recruté par LSU :

« LSU est supposé recruter les meilleurs joueurs de l’état mais je ne les intéressais pas visiblement. Dur pour mon ego mais un jour ou l’autre, tu as toujours une chance de leur prouver qu’ils ont eu tord » (theadvocate)

En 2018 LSU est dans le calendrier de Louisiana Tech. Il ne peut manquer cette occasion. Ferguson s’incline face à LSU, 21 à 38, cependant il signe 6 plaquages et un sack. La revanche n’est pas totale avec la défaite mais il justifie contre eux son surnom : Sack Daddy.

Malheureusement pour lui, Ferguson ne peut atteindre un de ses objectifs : dans la division ouest, Louisiana Tech ne peut faire mieux que deuxième, derrière l’université de Alabama-Birmingham. Son second, jouer en NFL, sera lui sans aucun doute réalisé.

Avec 23,5 plaquages pour pertes dont 15 sacks en 12 matchs de 2018 (meilleur total NCAA), il est estimé comme valant un choix du top 50 de la prochaine draft. Voire mieux ? Cela dépendra de ses performances lors du Senior Bowl, de son Pro-Day et du NFL Scouting Combine. Premier, second ou troisième tour, il a d’ores et déjà obtenu sa « revanche » en étant un joueur observé et considéré.

Gerald Willis

1m93 pour 130 kilos
Né le 23 aout 1995 à la Nouvelle-Orléans, Louisiane
Defensive tackle, Miami, senior

Gerald Willis est la star du lycée Edna Karr à New Orleans. Il est le leader d’une équipe remportant consécutivement deux titres de district et les sites spécialisés comme 247Sports et ESPN le classe 2e DT du pays (derrière Andrew Brown/Bengals). Contrairement à Jaylon Ferguson, la fac de LSU le recrute, tout comme Alabama, Texas A&M et bien d’autres. Il choisit finalement de rejoindre la Floride pour se rendre sur le campus de Gainesville.

Il arrive donc à Florida comme une recrue majeure, en compagnie de Teez Tabor (Lions), Taven Bryan (Jaguars) et Duke Dawson (Patriots). Mais cela ne se passe pas comme son talent aurait du le lui permettre. Surtout pour des raisons extra-sportives : il a une altercation avec un coéquipier. Action lui valant une suspension de deux matchs par l’équipe. Puis arrive le match du 29 novembre 2014, le Sunshine Showdown, c’est à dire le match annuel contre Florida State.

Willis est le long de la touche lorsque le quarterback adverse reçoit le ballon. Jameis Winston ne voyant pas de solution de passe (étonnant ?), décide de courir pour gagner quelques yards et sortir en touche. Oui mais voilà. Gerald Willis est sur cette touche et voyant le QB arriver en sa direction, il décide de le repousser violemment, ses deux mains sur le casque, alors que ce dernier est trois ou quatre yards en dehors des limites du terrain. Pénalité et, si les arbitres ne prononcent pas d’expulsion, les coaches de Florida eux, décident de le renvoyer aux vestiaires.

Il joue le match suivant, forçant un fumble contre East Carolina mais quelques jours plus tard, il a encore une altercation avec un coéquipier. La fac réagit et Willis ne portera plus le maillot des Gators.

Courtisé par Texas A&M, il choisit l’université de Miami. Selon les règles en vigueur, il ne peut jouer en 2015 en raison du transfert. Il est donc prêt pour le début de saison 2016 contre Florida A&M. Oui mais. Il est suspendu par l’équipe pour ce match d’ouverture. Les détails ne sont pas dévoilés, seule une violation des règles de l’équipe est avancée. Il poste néanmoins cette saison-là 19 plaquages et 1,5 sacks. Il semble enfin sur le bon chemin. Et pourtant.

Saison 2017. Willis n’est plus dans l’effectif ! L’université communique en expliquant qu’il fait toujours partie de la « famille » mais que pour des raisons personnelles, il ne jouera pas le samedi mais sera dans l’équipe d’entrainement. Un an plus tard, le joueur confie au Miami Herald :

« J’avais beaucoup de problèmes familiaux et il fallait que je mette de l’ordre dans tout ça. Aujourd’hui je suis une meilleure personne et je vais être un joueur meilleur »

Et en effet, il débute la saison 2018 en fanfare lors d’un match en primetime au AT&T Stadium des Cowboys de Dallas contre LSU. 8 plaquages dont 4 pour pertes (dont 1 sack) et une passe défendue. 59 plaquages et 4 sacks en 12 matchs en 2018. Sa performance le 27 décembre lors du Pinstripe Bowl contre Wisconsin et l’excellent intérieur de sa ligne offensive sera scruté.

Malgré bien des soucis hors-terrain qui lui vaudront de ne pas être envisagé par certaines franchises, son indéniable talent devrait lui permettre de rejoindre en NFL son frère (demi-frère) : Landon Collins (Giants).

https://www.youtube.com/watch?v=npnBMZ0UuI8

Possible fit 2019 : Panthers et Vikings

Julius Peppers aura 39 ans au moment de la draft et sera agent-libre (ou retraité ?). Les Panthers seront sans nul doute à la recherche d’un defensive-end. Ferguson rejoindrait alors sur leur Dline, son ancien coéquipier de Louisiana Tech, Vernon Butler.

Sheldon Richardson n’est signé que pour cette saison 2018 et les Vikings auront une autre priorité en free-agency : le linebacker Anthony Barr. Willis, géré par un entraineur ayant l’habitude des « caractères », pourrait être une option intéressante au second ou au 3e tour.

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