La story du vendredi : Calais Campbell croit en sa bonne étoile

S’ils brillent chaque dimanche, leurs parcours pour atteindre le firmament que représente la NFL sont souvent inconnus du grand public. La rédaction de TDActu vous propose de les découvrir avec...

S’ils brillent chaque dimanche, leurs parcours pour atteindre le firmament que représente la NFL sont souvent inconnus du grand public. La rédaction de TDActu vous propose de les découvrir avec cette série consacrée aux acteurs du football américain. 

Calais Campbell

Né le 1e septembre 1986 à Denver, Colorado
2m03 pour 133 kilos
Defensive end, Jacksonville Jaguars

L’athlète

Avec le lycée South High de Denver, Calais Campbell est la star de l’équipe de football. Il est le recordman de l’état du Colorado avec 57 sacks amassés en 4 ans. Il brille également sur les parquets en affichant des moyennes impressionnantes : 22,7 points / 16 rebonds / 3,3 contres. Il est déjà grand pour son âge mais élancé et maigre.

Et comme si cela ne suffisait pas pour définir quel genre d’athlète exceptionnel il est, en 2003 il est aussi qualifié pour le championnat d’état au lancer du disque et du poids (en plus de concourir au saut en longueur et au triple-saut).

C’est donc logiquement qu’en 2004, il est considéré parmi les meilleurs lycéens du pays au poste, avec Chris Long (Eagles) ou Charles Johnson (ex Panthers). Et alors qu’il sort à peine d’une période de vie difficile (voir plus bas), il est courtisé par les universités de Michigan, de Colorado State et de LSU. Il choisit finalement de s’engager pour celle situé à Coral Gables, les Hurricanes de Miami. 3 saisons : 129 plaquages, 39 pour pertes dont 19,5 sacks.

Campbell contre LSU en 2005 et le quarterback Matt Flynn

Le millionnaire

Il est drafté en 2008 par les Cardinals d’Arizona. Ces derniers n’ont pas vraiment besoin d’un joueur à ce poste avec les titulaires Darnell Dockett et Antonio Smith mais Campbell représente l’avenir d’une franchise, alors entrainé par Ken Whisenhunt, qui a l’issue de cette saison atteint le Super Bowl (défaite face aux Steelers). L’année suivante, Antonio Smith rejoint les Texans de Houston et Calais devient alors titulaire : 7 sacks et 14 QB hits en 2009.

En 2012, ceux-ci lui offrent un contrat de 55 millions de dollars (31 garantis) sur 5 ans. Signe qu’il est devenu un joueur majeur de l’équipe. Il y est élu par deux fois au Pro Bowl (saisons 2014 et 2015). Un total de 56,5 sacks avec la franchise de Phoenix. Son contrat expire pour la saison 2017 et il est alors un agent-libre très courtisé : les Cardinals lui proposent un contrat à 9M par an. L’équipe de sa ville d’origine, les Broncos de Denver lui proposent 13M par an.

Calais Campbell signe finalement avec les Jaguars de Jacksonville et dès sa première saison il devient un leader de l’équipe. 14,5 sacks pour lui dans une escouade défensive alors surnommé Sacksonville : 55 sacks pour une défense aidant l’équipe à atteindre la finale de conférence AFC.

Même si la saison 2018 est plus difficile pour la franchise floridienne, la vie est belle. Il décrit sa fiancée comme étant son âme-sœur, il s’amuse à jouer la comédie avec un de ses frères (qui est acteur) et vit de sa passion, le football. Pourtant tout ne fut pas aussi simple.

Le sans domicile fixe

Lorsque le berceau lève le voile, multiples sont les routes qu’il dévoile. Pourquoi fortune et infortune ? Les poches vides pourquoi les siennes sont-elles pleines de thunes ? Certains naissent dans les choux, d’autres dans la m**** (IAM – nés sous la même étoile – 1997).

Famille nombreuse pour de modestes revenus, voilà le quotidien de Calais Campbell depuis son tout jeune âge. Et la situation s’est encore plus dégradée au début de son adolescence. Il a onze ans lorsque sort cette chanson du groupe IAM et, c’est cette année-là que ses deux parents se retrouvent sans emploi du jour au lendemain.

Ils sont 10 dans la famille (il a 2 sœurs et 5 frères) et privés de rentrées d’argent, les temps sont durs. Pendant plus de six mois, le jeune Calais vit alors dans un foyer pour personnes sans-abris.

Calais (gauche) et 3 de ses frères au foyer d’accueil

Chaque matin il devait alors traverser la ville pour se rendre à l’école avec plusieurs changements de bus. Les meilleurs jours, ses frères et lui, rassemblaient les quelques pièces de monnaie en leur possession pour acheter un petit-déjeuner à partager. Il ne peut compter le nombre de jours où il assiste aux cours avec un ventre vide ou avec des vêtements pas adaptés au climat du Colorado en hiver.

« C’était vraiment difficile mais cela forge le caractère. Je me souviens de la frustration sur le visage de mes parents mais je me souviens aussi de leurs persévérances. Ils ont fait tout ce qu’ils ont pu pour améliorer cette situation » (nfl.com)

Raj, un de ses frères, se souvient du froid qu’il faisait dans ce foyer et des personnes bizarres, et parfois effrayantes pour des enfants, qui y logeaient. Il rapporte à Julia Battista du site officiel de la NFL, qu’alors enrôlé par l’université de Miami, son frère semblait prendre un kilo par semaine. Il pouvait y manger à sa faim.

« Notre père achetait souvent une dinde et cette dinde nous faisait le mois : Sandwich ou plat, il cuisinait absolument chaque morceau jusqu’au dernier de l’animal »

C’est donc logiquement que Calais Campbell a depuis créé une fondation en faveur des familles en grande difficulté. Régulièrement, il organise des évènements où avec quelques coéquipiers, il va passer du temps autour d’un barbecue ou d’une partie de bowling, avec fans et sponsors afin de lever des fonds (sans parler de ses dons personnels).

« Mon père m’a appris que cela ne sert à rien d’avoir de l’argent si tu ne l’utilises pas pour de bonnes raisons »

Un père décédé en 2003 qui n’a donc pu voir le succès de son fils, ni sa famille être enfin à l’abri du besoin. Il a néanmoins réussi à mettre fin à cette situation en retrouvant un emploi et donc un logement décent pour les siens en moins d’un an.

« Tout arrive pour une raison. Je suis une personne spirituelle et je crois en Dieu. Je pense que mon père a eu une belle vie. Tout ce qu’il a fait pour nous, ne l’a pas été en vain » (denverpost)

Calais et une famille en difficulté prise en charge par sa fondation

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