Super Bowl LIII – Flashback NFC : Sean McVay, l’an II

Pour sa deuxième année à la tête de la franchise, le technicien a encore fait passer un cap à son équipe. Retour sur cette saison quasi parfaite.

Depuis que les Rams ont gagné leur place pour le Super Bowl, les habitants de Saint-Louis ont un goût amer dans la bouche. Il faut dire qu’en 3 ans à Los Angeles, la franchise a eu plus de réussite que lors de ses 10 dernières années dans le Missouri. Un succès qui n’a rien à voir avec le soleil et les plages californiennes, mais plutôt à l’arrivée d’un homme : Sean McVay. Depuis que le technicien est à la tête de ce groupe, les Rams sont revenus sur le devant de la scène.

Il les a d’abord qualifiés en playoffs en 2017, après 11 ans d’absence en post-saison. Pour faire encore mieux cette saison, avec un titre de champion de la NFC. Forcément, le résultat de dimanche influencera beaucoup le jugement que l’on portera sur la saison de la franchise dans quelques années. Les Rams, tout comme les Patriots d’ailleurs, savent mieux que quiconque qu’une formidable saison peut être gâchée par une défaite lors de l’ultime match de l’année. Alors avant que le résultat du match d’Atlanta biaise notre avis, il est temps de se pencher sur le parcours de Los Angeles.

Ça bouge en défense, ça marque en attaque

Une participation aux playoffs et une défaite lors du Wild Cards Round en 2017, ne suffit pas à cette équipe de compétiteurs, alors quand est venu le temps de faire son marché à l’intersaison, Los Angeles a été l’une des équipes les plus actives de la saison. Dans un premier temps, les Rams font quelques retouches en attaque. Sammy Watkins n’a pas été resigné et Los Angeles a envoyé son premier tour de draft à New England, en échange de Brandin Cooks. Mais c’est surtout en défense que les dirigeants ont fait les grandes manœuvres. En une seule intersaison, ils ont réussi à récupérer ou garder Marcus Peters (CB, trade), Aqib Talib (CB, trade), Ndamukong Suh (DT, free-agency), Sam Shields (CB, free-agency), Dominique Easley (DE, resigné) ou encore Lamarcus Joyner (S, resigné). De ce côté du terrain, seuls Alec Ogletree et Trumaine Johnson ont quitté le navire. Un remaniement de la défense qui permet à Sean McVay d’aligner pas moins de 6 joueurs draftés au premier tour dès le début de la saison.

Pourtant, d’entrée, l’escouade la plus en vue se trouve du côté offensif. Dès les premiers drives, l’attaque semble inarrêtable. 33, 34, 35, 38 et 33. Voici le nombre de points inscrits lors des 5 premières rencontres de la saison, avec à la clé des victoires face à de grosses écuries de cette NFL comme les Chargers, les Vikings ou encore les Seahawks. Au sein de l’armée destructrice, un soldat est particulièrement solide : Todd Gurley (256 courses, 1 251 yards, 17 TDs + 59 réceptions, 580 yards et 4 TDs). Le joueur offensif de l’année de la saison passée est reparti sur les mêmes bases. Il ne cesse d’avancer au sol, et dans les airs il est une menace qui fait beaucoup de dégâts quand il sort du backfield. Il marque d’ailleurs pas moins de 15 touchdowns au total durant la première partie de saison (il finira à 21). Toute l’attaque profite de son sillage et les statistiques de Jared Goff (4 688 yards, 32 TDs et 12 INTs), Brandin Cooks (80 réceptions, 1 204 yards et 5 TDs) ou encore Robert Woods (86 réceptions, 1 219 yards et 6 TDs) gonflent. Les Rams gagnent d’ailleurs leurs 8 premiers matchs et font une première moitié de saison parfaite.

Deux matchs dans l’histoire

Mais le premier accro arrive en semaine 9. Si l’on devait sortir les moments les plus forts de cette saison régulière pour les Rams, il y en aurait probablement deux. Le premier prend la forme d’un déplacement à la Nouvelle-Orléans, un dimanche de novembre. Face à une équipe qui n’a perdu qu’une fois dans la saison, les hommes de Sean McVay passent un véritable test. Malheureusement ce jour-là, les Saints sont trop forts. Le score (45-35) ne reflète pas vraiment la physionomie d’un match largement dominé par les locaux. La défense n’a pas tenu le choc face au duo Drew Brees (346 yards et 4 TDs) Michael Thomas (211 yards et 1 TD). De l’autre côté du terrain, l’attaque est sur courant alternatif et le moteur, Todd Gurley, a du mal (13 courses pour 68 yards). Avec du recul, on peut dire que les Rams ont payé pour apprendre. Ils ont été dépassés au Mercedes Superdome, mais savent désormais le niveau d’effort à fournir pour vaincre l’un des favoris. (Attention spoiler : ils vont même se venger).

Ce qui nous amène au deuxième temps fort de cette saison régulière. Cette fois-ci, c’est un match qui rentrera dans la légende : la réception de Kansas City. Toutes les personnes devant leur télé ce lundi 20 novembre, s’en souviennent encore et s’en souviendront probablement pendant un bon moment. Les deux équipes ont marqué pas moins de 104 points en cumulé et les touchdowns n’ont cessé de pleuvoir durant tout le match. Serré de bout en bout, cette partie donne finalement son verdict dans les ultimes secondes et cette fois-ci, Los Angeles s’impose. Les Rams viennent de battre un futur finaliste de conférence. Ils termineront finalement la saison avec 13 victoires pour seulement 3 défaites. Le meilleur bilan de la NFL, à égalité avec les Saints.

S’élever dans l’adversité

Pourtant, tout n’a pas été totalement parfait cette année et les Rams n’ont pas eu un chemin linéaire vers le Super Bowl. D’abord, ils ont perdu Cooper Kupp en semaine 10. Un coup dur terrible pour celui qui était l’une des cibles préférées de Jared Goff et donc un élément important de l’attaque de Sean McVay. La défense, ensuite, n’a pas toujours été au niveau escompté. Quand, on aligne de tels noms et qu’on y ajoute même le troisième choix de la draft 2015 en milieu de saison (Dante Fowler), on s’attend à mieux. Los Angeles n’affiche que la 19e escouade de la ligue en termes de yards autorisés par match (358,6) et la 20e au nombre de points encaissés par match (24). Le résultat de performances individuelles souvent en deçà des standards de ces joueurs (Peters, Suh…). Seul Aaron Donald a semblé rester constant toute la saison.

On le disait, l’attaque a été moins en difficulté, mais elle a tout de même vécu un coup de mou. Presque au pire des moments, lors du dernier mois. Les deux défaites consécutives (@Chicago et vs Philadelphia) au cœur du mois de décembre ont exposé quelques lacunes offensives. Elles coïncident aussi avec un coup de mou de Todd Gurley. Le running back a vécu une fin de saison compliquée, ponctuée de pépins physiques. La franchise a d’ailleurs été obligée de signer C.J. Anderson pour palier à cette baisse de régime. Le champion 2015 prend son rôle très au sérieux puisqu’il est le meilleur coureur de cette équipe depuis quatre matchs.

Venger les aînées

Tout cela laissait tout de même quelques interrogations en suspens au moment de démarrer les playoffs pour Los Angeles. L’avantage est que les Rams peuvent profiter d’une semaine de repos durant le Wild Card Round. L’étape sur laquelle il avait buté l’an dernier. Cette saison c’est différent, ils ont même la possibilité d’accueillir le Divisional Round. Face aux Cowboys, les joueurs de Sean McVay dominent sans totalement maitriser. Ils prennent les commandes du match dans le deuxième quart-temps et ne les lâcheront plus malgré une petite frayeur en fin de match. L’entraîneur en chef enregistre là son premier succès en post-saison. Direction maintenant, la Louisiane. Un endroit familier qui ne rappelle pas que de bons souvenirs à cette équipe.

Mais cette fois, ils ne vont pas manquer leur rendez-vous avec les Saints. Leur niveau de jeu va encore s’élever pour offrir un match référence. La victoire, en prolongations, sera accompagnée de longs débats, voire de polémique, mais ce sont bien les Rams qui accèdent au Super Bowl. Ils y retrouvent donc les Patriots, pour une revanche de la saison 2001. Sean McVay n’avait que 15 ans à cette époque-là, Jared Goff, 7, mais ils peuvent tout de même venger leurs aînés. En tout cas, Los Angeles a une défense, un coach de grande qualité et de la réussite… Tous les ingrédients d’un champion.

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