Super Bowl LIII – les coaches : le(s) choc(s) des générations

Ils seront deux acteurs majeurs de ce match. On vous présente leur face à face.

On approche du grand jour pour les deux équipes. Plus que quelques entraînements, et ce sera le moment de jouer le dernier match de la saison. Depuis que l’on connait l’affiche de ce Super Bowl, le duel entre ces deux coaches fait beaucoup parler. Il agite les commentateurs parce que les deux hommes sont atypiques (et aussi parce qu’il faut bien remplir les journaux et plateaux pendant les deux semaines qui séparent les finales de conférence et le grand match). L’occasion pour nous aussi de vous présenter les deux hommes.

La lente marche vers le sommet face à l’ascension fulgurante

Difficile de savoir par lequel commencer tant les deux hommes ont des caractères et des histoires particulières. Honneur du coup, à l’ancien des deux : Bill Belichick. Le technicien des Patriots est celui que l’on ne présente plus. Sa carrière NFL commence en 1975, il y a déjà 44 ans, à Baltimore en tant qu’homme à tout faire. Mais les débuts sont compliqués pour BB et en quatre ans il change trois fois de franchise. Passé par Detroit, puis Denver, il atterrit finalement chez les Giants en 1979. Là-bas, il gagne ses deux premiers Super Bowl, mais il n’est encore « que » coordinateur défensif, sous les ordres de Bill Parcells. Ces succès vont tout de même lui ouvrir les portes de son premier job de coach principal, en 1991, à Cleveland. Mais les choses ne se passent, encore une fois, pas comme prévu et il quitte l’Ohio quatre saisons plus tard avec un bilan de 36 victoires pour 44 défaites. Il rebondit l’année suivante en devenant assistant à New England. Et après un (très) court passage aux Jets, il devient même l’entraîneur principal de la franchise du Massachusetts. Enfin ! La suite on l’a connait. Il draft Tom Brady en 2000 et les deux hommes deviennent le duo le plus prolifique de l’histoire de la NFL. 14 titres de division, 13 finales de conférence, 8 Super Bowls joués, dont 5 trophées Lombardi. Et bientôt le 9e.

Pour Sean McVay, l’histoire est bien différente. Plus récente. En janvier 2017, quand la franchise de Los Angeles a annoncé le nom de son futur entraîneur, tout le monde a été pris un peu par surprise. Les Rams venaient de donner les clés du camion à un homme de 30 ans. Jamais personne ne l’avait fait dans l’histoire de la ligue. Mais avec seulement trois décennies au compteur, Sean McVay avait déjà commencé à accumuler de l’expérience. Il sortait de trois saisons en tant que coordinateur offensif des Redskins avec lesquels il avait déjà fait quelque miracle. Son début de carrière en NFL remonte même à plus tôt que cela. Il fait ses débuts en 2008, en tant qu’assistant du coach des receveurs de Tampa Bay. Il arriver ensuite à Washington en 2010 où il y monte les échelons petit à petit pour finalement finir par gérer l’attaque seulement 3 ans plus tard. En tout cas, vous pouvez être sûr d’une chose sur Sean McVay et son passé : tout est stocké dans sa mémoire. Le technicien semble retenir tous les jeux qu’il ait appelés dans sa carrière. Celui qui vient d’avoir 33 ans se souviendra certainement de ceux qu’il appellera pour le premier Super Bowl de sa carrière.

Vieille école et nouvelle génération

Il n’y a donc pas besoin d’être fort en maths pour comprendre que l’écart est énorme. D’un côté, 66 ans et plus de 45 ans passés en NFL, de l’autre 33 ans et seulement sa deuxième année en tant qu’entraîneur titulaire. Quand Bill Belichick gagnait sa première bague à New York, Sean McVay n’était même pas né. Quand il battait les Rams lors du Super Bowl XXXVI pour s’offrir son premier titre en tant qu’entraîneur principal, le technicien de Los Angeles était encore en seconde. On pourrait faire trois pages de ces anecdotes, mais plus que leur différence d’âge, c’est la différence de style qui est marquante. Bill Belichick représente l’ancienne génération de coach. Il est froid, avec un esprit défensif avant tout. Sean McVay semble être tout l’inverse. Lui semble avenant et sociable. Et sur le terrain, son truc à lui c’est l’attaque. En tout cas, les dirigeants de Los Angeles ont vu en lui l’avenir de leur franchise et ils ont l’air de ne pas s’être trompés. Ce n’est pas pour rien si beaucoup de franchises qui avaient besoin d’un nouvel entraîneur ces derniers temps étaient à la recherche du « nouveau Sean McVay ».

En résumé, on pourrait dire que Sean McVay est la tendance à suivre, pendant que Bill Belichick est lui l’exemple à suivre. Car s’il représente un coaching moins moderne que son adversaire du jour, BB a su s’adapter aux évolutions de la NFL et reste l’un des meilleurs entraîneurs de tous les temps. Sur ses 20 dernières années, il est en tout cas au-dessus de tout le monde. Et de loin. Ce qui ne l’empêche pas d’ailleurs d’apprécier le travail de ses homologues. Sean McVay a même révélé cette semaine que Belichick avait l’habitude de lui envoyer des messages pour le féliciter à la fin de ses matchs victorieux cette année.

« Cette saison, il m’a envoyé un texto quasiment après chaque rencontre », raconte-t-il a Peter King sur NBC Sports. « Quand on a battu Minnesota en septembre, il m’a envoyé : Les gars vous êtes vraiment explosifs et impressionnants, vous êtes agréables à regarder. Félicitations, continuez comme ça. C’est vraiment cool qu’il ait pu prendre le temps de nous féliciter comme cela. »

Duel de coordinateurs

Bill Belichick et Sean McVay devraient donc se livrer une guerre de cerveau de haut niveau, surtout quand l’attaque des Rams et la défense des Patriots seront sur le terrain. Mais si cette rubrique est d’habitude exclusivement réservée aux entraîneurs en chef, il est difficile de passer à côté d’un autre duel de techniciens dans ce match. Car McVay et Belichick laissent beaucoup de responsabilités à deux hommes : Wade Phillips côté Los Angeles et Josh McDaniels pour New England. L’un gère la défense californienne, l’autre organise l’attaque de Tom Brady. Vous l’aurez compris, ils seront donc virtuellement face à face.

Et si on parle de ce duel, c’est d’abord parce que les deux hommes appellent les jeux. Ils sont parmi les meilleurs coordinateurs de la ligue. Phillips et McDaniels ont même déjà été entraîneur principal (Denver, Buffalo et Dallas pour Phillips. Seulement Denver et Indianapolis pour McDaniels). Les deux hommes se sont même affrontés en tant que Head Coach, en 2009. Pour l’anecdote McDaniels s’était imposé (Denver 17 – 10 Dallas). Mais le plus excitant reste leur duel en tant que coordinateur.

Quand c’est deux là sont face à face, on assiste toujours à du haut niveau de coaching. D’ailleurs, le seul homme (bien aidé par le reste de l’équipe) a avoir empêché Tom Brady et les Patriots datteindre le Super Bowl lors de ces 5 dernières années se nomme Wade Phillips. Alors à la tête de la défense des Broncos en 2015, il avait fait vivre un calvaire au quarterback et son coordinateur. Son équipe avait enregistré quatre sacks, deux interceptions et une victoire qui avait mis Denver sur la route du titre. Les deux assistants se retrouvent donc à l’étage au-dessus cette fois-ci et celui qui prendra le dessus sur l’autre ne devrait pas être loin de donner la victoire à sa franchise. En tout cas, à l’image de Bill Belichick et Sean McVay, cet affrontement aussi est un choc de génération. À l’exception près que le jeune génie offensif est cette fois côté Patriots, pendant que le vieux briscard défensif est chez les Rams.

Chaque équipe allie donc l’expérience et la jeunesse à merveille, reste désormais à savoir quel mélange sera le plus efficace !

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