Les perfs’ du divisional round

Talent, sang froid, humilité et caractère. C’est en janvier que l’on peut juger sur pièce le niveau d’excellence de chaque équipe. Aux oubliettes les bilans de saison régulière, les records,...

Talent, sang froid, humilité et caractère. C’est en janvier que l’on peut juger sur pièce le niveau d’excellence de chaque équipe. Aux oubliettes les bilans de saison régulière, les records, les évaluations individuelles et tout le reste. Certains se sont mis à hauteur, d’autres pas. Place aux winners.

Smith s'est mis à la hauteur de son équipe.

L’EQUIPE D’ABORD
Après la brillante victoire des Niners sur les Saints, les louanges se portent en premier lieu sur Alex Smith et Vernon Davis. Du statut de gestionnaire de match, le quarterback est passé dans une autre dimension en l’espace de deux drives. 24/42, 299 yards, 4 TD au total dont une course désormais mythique : Smith a répondu présent et dépassé toutes les attentes. Tout comme son tight end, intenable, qui capté 7 ballons pour 180 yards et 2 TD. On dit souvent que ce sont les défenses qui aident avant tout à gagner des titres. Ce week-end l’a encore confirmé. Mais pour aller au bout, il faut bien à un moment que l’attaque se hisse au niveau et porte l’estocade. L’offense californienne y est parvenue, et avec un Alex Smith à la hauteur des évènements, toutes les pièces du puzzle sont en place pour San Francisco. Arrivé en playoffs, il est beaucoup plus rare de voir une défense améliorer drastiquement son niveau de jeu. Les Saints et les Packers en ont apporté la preuve.

Cependant, si Smith et Davis ont eu une chance de briller en fin de partie, c’est que leurs défenseurs avaient, en amont, abattu un boulot phénoménal pour contenir l’attaque la plus explosive de la NFC. Il convient donc de saluer comme il se doit l’immense performance défensive des Niners. Car les Saints n’ont pas déjoué. En dépit de 5 turnovers, ils étaient encore en tête à 14 secondes du terme. Drew Brees a complété 40 passes pour 462 yards, et lancé 4 TD. Ce en étant mis sous pression permanente par une défense plus féroce que jamais.

Survoltés dans la tranchée, Justin Smith et Aldon Smith (6 tackles, 2 sacks) ont ramené sur terre la meilleure ligne offensive de la ligue, réduisant considérablement le confort de Brees dans la poche. Juste derrière, NaVarro Bowman et Patrick Willis ont enregistré à eux deux 19 tackles, et sont en grande partie responsable de l’abandon total de toute velléité de course des Saints (63 passes tentées, pour 13 courses). Au fond, Dashon Goldson s’est lui aussi illustré avec 11 tackles et 1 interception. Enfin, Donte Whitner s’est chargé de donner le ton dans le premier quart en délivrant un contact d’une brutalité parfaite sur Pierre Thomas, bien obligé de lâcher le cuir à quelque yards de l’endzone. Les Niners jouent bien au foot, cognent fort, et aiment garder le ballon. La finale NFC promet d’être un vrai combat.

Nicks a survolé la défense des Packers.

GIANT KRYPTONITE
Lambeau Field est devenu une zone de lancement familière pour les Giants. Il y a quatre ans, c’est là que leur parcours jusqu’au Super Bowl avait commencé, avec en point d’orgue une victoire sur New England que peu avaient su prédire. L’équipe la plus atypique de la ligue, parfois capable du pire, a encore sorti le meilleur au bon moment pour éliminer des Packers dont le bilan en saison régulière (15-1) n’a pas suffi à masquer des failles défensives dramatiques. Dernier quarterback élite NFC encore en course, Eli Manning (21/33 pour 330 yards, 3 TD et 1 INT) a enchaîné les bonnes décisions, et profité au maximum de la faible pression qui pesait sur lui. Déjà bourreau des Falcons la semaine dernière, Hakeem Nicks (7/165 yards, 2 TD) a mis la barre plus haut encore avec deux TD exceptionnels. En force d’abord, en restant sur ses jambes suite au contact de Charlie Peprah, trop faible pour arrêter le receveur new-yorkais qui a filé sur 66 yards. En détente pure ensuite, lorsque Manning a exploité à la perfection le 3 contre 2 extérieur sur un Hail Mary de dernière seconde, qui a permis aux Giants de boucler la première période avec 10 points d’avance.

New York a dégagé un poil moins de cohérence collective que son futur adversaire, et on ne peut nier que l’avalanche d’erreurs individuelles commises par les Packers (3 fumbles perdus, et 8 réceptions ratées) a fortement concouru à leur élimination. Mais les Giants auront autant d’atouts à faire valoir lorsqu’il s’agit de mettre la pression. Avec seulement quatre joueurs, ils sont déjà capables de détruire la poche, et lorsque Pierre-Paul ou Tuck se font plus discrets, c’est Osi Umenyiora (2 sacks, 1 fumble forcé) qui rafle la mise. Mieux, Michael Boley (9 tackles, 2 sacks) vient poser un problème de plus à la ligne adverse en déguisant à merveille ses blitzs. New York est l’équipe ayant la plus grande faculté à rendre n’importe quel joueur adverse banal l’espace d’un match. Une capacité rare comme la kryptonite, dont il faudra savoir se servir dimanche prochain sur la côte ouest.

Difficile de couvrir Anquan Boldin.

SERVICE MINIMUM
Les Ravens seraient-ils déjà en vacances si Matt Schaub avait joué ? Peut-être. Auraient-ils pondu le même match face au QB titulaire des Texans ? Pas sûr. Sans briller, Baltimore a décroché son ticket pour le dernier carré. On parlait beaucoup de la menace Arian Foster, et bien que prévenue, la défense des Ravens a eu un mal fou à contenir le running, auteur de 27 portés pour 132 yards avec 1 TD. Mais la clé de la victoire a surtout consisté à pousser le rookie T.J. Yates à la faute. Mission accomplie : ses trois interceptions ont eu raison des espoirs texans.
Les vétérans ont répondu présent : Ray Lewis a mené son escouade au nombre de tackles (8 au total) et Ed Reed a pris son interception réglementaire. Avec sa moustache d’acteur porno tchécoslovaque, Joe Flacco a rendu une toute petite fiche de 14/27 pour 176 yards, plus une paire de TD. Pas plus époustouflant, Ray Rice s’est contenté de 60 yards sur 21 courses (2.8 de moyenne). Seul rayon de soleil pour l’attaque des Ravens : Anquan Boldin. Le receveur a capté 4 ballons pour 73 yards et un TD. En plus d’une belle capacité à jouer intérieur et extérieur, il a réussi quelques très jolies réceptions, et restera évidemment une grande menace pour le backfield des Patriots. Un match en demi teinte pour Baltimore, mais notons que c’est la seule équipe de ce divisional round à n’avoir perdu aucun ballon sur fumble ou interception.

4 réceptions et 5 courses pour Hernandez.

TOUCHE PAS AU GRISBI
Tim Tebow qui sort Pittsburgh et s’offre un déplacement à New England, c’est un peu l’histoire du sale gosse qui s’approche du buffet. Il est persuadé que personne ne va le voir arriver, et au moment où il tend la main pour gratter un verre de ponch, un adulte l’attrape par l’oreille et lui colle une grosse fessée. L’adulte vous l’aurez compris, c’est Tom Brady. D’entrée, le futur Hall of Famer a annoncé la couleur : 80 yards en 5 jeux et TD au bout. La petite interception qu’il a lancé n’est là que pour nous rappeler que ce gars reste quand même un être humain. Parce que le reste, c’est 26/34, 363 yards et… 6 TD ! Brady a même tenté un punt, et a fait mieux que le préposé aux dégagements (48 yards pour le QB, 39 yards en moyenne pour Zoltan Mesko).
Dans le genre « c’est pas ton boulot mais fais le quand même et fais le bien », la palme revient cependant à Aaron Hernandez. Le tight n°2 a presque volé la vedette à Rob Gronkowski (10/145 yards, 3 TD). Outre ses 4 réceptions pour 55 yards avec 1 TD, Hernandez a aussi couru 5 fois pour 61 yards en position de running back. Et il a fait mieux que Green-Ellis (13/28 yards), qui est quand même payé pour ça. Le QB qui dégage au pied, le TE qui porte le ballon, un WR qui joue aussi en défense : cette équipe de New England est beaucoup plus sympa qu’il n’y paraît.

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