De Joe Perry à Kurt Warner : le Top 10 des meilleurs joueurs non draftés de l’histoire de la NFL

Pas besoin d'être drafté pour vivre une belle histoire et gagner des titres en NFL.

Ne pas être drafté ne veut pas dire qu’une carrière NFL est impossible.

Des sélections au Pro Bowl, des bagues de champions et des sélections au Hall of Fame, tout est possible même pour ceux qui arrivent par la petite porte. La preuve avec ces dix histoires.

10. Joe Perry (full back)

Université : Compton (Calif.) Community College 

Palmarès : 2x All Pro,  3x Pro Bowl

Nous commençons ce top 10 avec un joueur évoluant à un poste presque disparu aujourd’hui : Joe Perry, fullback légendaires des 49ers. Après avoir participé à la Seconde Guerre mondiale comme soldat, il se tourne vers le football américain. En carrière, les chiffres de Perry donnent le ton : 1 929 courses pour 9 723 yards, soit 5 yards de moyenne. À cela s’ajoutent 2 021 yards à la réception et un total de 83 touchdowns.

Le physique de Perry lui permet de jouer dans trois décennies distinctes, des années 1940 aux années 1960, pendant seize saisons. Il a été le coureur le plus prolifique de la NFL entre 1958 à 1963, son record a été battu par Jim Brown le 20 octobre 1963. Introduit au Hall of Fame en 1969, il est resté jusqu’à sa mort en 2011 une légende acclamée des 49ers, faisant parti des pionniers de la franchise.

9. John Randle (defensive tackle)

Université : Texas A&M Kingsville 

Palmarès : 6x All Pro, 7x Pro Bowl

Un Hall of Famer. John Randle n’a pas été sélectionné à la draft notamment car il était « trop petit ». Finalement ce sont les Minnesota Vikings qui lui font confiance en le signant en 1990 à la condition qu’il prenne du poids.

Après une première année d’apprentissage et peu de temps de jeu, l’explosion est brutale. Dès 1991, alors qu’il ne commence que 8 rencontres en tant que titulaire, il réalise 9,5 sacks. Encore plus fort, il dépasse la barre symbolique des 10 sacks durant 8 années consécutives!

Après 11 saisons avec les Vikings, il finit sa carrière à Seattle où, bien qu’ayant 33 ans à son arrivée, il réalise encore une saison à 11 sacks. Largement récompensé par 6 sélections dans les équipes All Pro, Randle reste un des joueurs de ligne défensive les plus influents de la fin du XXe siècle.

8. Cliff Harris (safety)

Université : Ouachita Baptist 

Palmarès : 2x vainqueur du Super Bowl, 5x All Pro, 6x Pro Bowl

Pas de Hall of Fame, mais des bagues pour un immense champion. Après une scolarité dans la petite université de Ouachita Baptist, Cliff Harris est recruté par les Cowboys en 1970. Il joue une demi saison le titulaire au poste de safety (les obligations militaires lui font rater une partie de la saison). L’année suivante c’est la confirmation, avec une saison pleine en tant que free safety et retourneur de coup de pied.

Cette deuxième saison marque aussi un tournant pour Harris, qui gagne son premier Super Bowl avec les Cowboys, en écrasant les Dolphins 24 à 3. Il est titulaire durant les trois matches de playoffs et réussi deux interceptions, participant grandement au titre de la franchise de Dallas.

Durant les 8 saisons suivantes Harris est un titulaire indéboulonnable de la défense des Cowboys. Auteur de 29 interceptions en carrière, il reste une des figures emblématiques des Cowboys des années 70. Il gagne un second Super Bowl en 1978, et est sélectionné 5 fois dans les équipes All Pro.

7. Lou « The Toe » Groza, (offensive tackle / kicker)

Université : Ohio State 

Palmarès :4x champion NFL (avant l’ère Super Bowl), 6x All Pro,  9x Pro Bowl, NFL MVP

Homme de ligne offensive, kicker et… MVP. Oui, vous avez bien lu. Encore un ancien soldat qui a rejoint la NFL après la guerre, sans passer par la Draft. Contacté par les Browns, il rejoint le mythique quarterback Otto Graham et participe activement à la conquête de quatre titres NFL (pré Super Bowl) dans la mythique équipe des années 50.

Groza était un joueur tellement dominant qu’il réussit l’exploit d’être élu meilleur joueur de la ligue alors qu’il est homme de ligne offensive. Il est tout simplement le seul joueur à avoir réussi cette performance à son poste. Également kicker, il marque 1 608 points durant sa carrière avec une réussite de 55%. Si ce taux est aujourd’hui ridicule, c’était une très belle réussite à l’époque.

Lorsque Groza a pris sa retraite définitive en 1968 après 21 saisons dans le football professionnel, il a établi des records de carrière dans la NFL pour les points marqués, les field goal marqués et les extra points. Récompensé par 6 sélection All Pro et 9 Super Bowl, il voit son numéro 76 retiré par la franchise, preuve de l’incroyable importance du joueur pour son équipe.

6. Willie Wood (defensive back)

Université : USC

Palmarès : 3x champion NFL (avant l’ère Super Bowl), 2x vainqueur du Super Bowl, 9x All Pro,  8x Pro Bowl

Willie Wood a connu une carrière universitaire marquée par les blessures, ce qui explique sa non-sélection à la draft 1960. Cependant, les Packers décident, après la réception d’une lettre de Wood à Vince Lombardi, de donner une chance à ce jeune defensive back de USC.

Après une première saison en tant que retourneur, Wood gagne ses galons de titulaire rapidement. Dès les deux premières saisons, il réalise 14 interceptions et devient rapidement une référence à son poste. En 12 saisons avec la franchise de Green Bay il réalise 48 interceptions, une référence à l’époque.

Si durant sa première saison il a perdu la finale du championnat, il se rattrape très rapidement avec cinq titres en sept ans. La particularité de ces titres est que 3 sont pré-Super Bowl, et que les deux derniers sont les Super Bowl I et II. Il aura donc marqué le début de la période moderne de la NFL que nous connaissons. Son interception lors du Super Bowl I, remporté contre les Chiefs, alors que le score n’est que de 14-10, est l’action clé de la deuxième mi-temps de ce match. Logiquement, il est introduit au Hall of Fame en 1989.

5. Warren Moon (quarterback)

Université : Washington

Palmarès : 1x All Pro,  9x Pro Bowl, 1x OPOY 

Parmi les parcours atypiques de ce top 10, celui de Warren Moon a la particularité de faire un détour chez le voisin canadien. Avec l’équipe des Edmonton Eskimos, il devient tout simplement un des plus grands joueurs de l’histoire de la ligue : cinq titres, deux titres de MVP de la finale et un titre de MVP de la saison régulière.

Les performances de Moon en CFL attirent l’œil des franchises NFL, notamment les Houston Oilers. Propulsé titulaire en 1984, il déçoit dans les trois premières saisons, au sein d’une équipe très faible qui ne l’aide pas à maximiser son potentiel. À partir de 1987, la situation s’inverse, et Moon devient le joueur légendaire des Oilers qu’il est aujourd’hui. De 1988 à 1995 il est élu au Pro Bowl, symbole de la popularité du joueur.

Avant la saison 1989, Moon signe une prolongation de contrat de 10 millions de dollars d’une durée de cinq ans, ce qui fait de lui le joueur le mieux payé de la NFL à cette époque. En 1990, Moon mène la ligue avec 4 689 yards et 33 touchdowns, et égale le record de Dan Marino avec neuf matchs de 300 yards ou plus en une saison.

Il réussit notamment 527 yards contre Kansas City le 16 décembre 1990, deuxième meilleure performance de l’histoire à ce moment-là. Il est logiquement sélectionné comme All Pro et joueur offensif de l’année. Malheureusement, Moon ne goûtera jamais au Super Bowl, malgré 7 qualifications en playoffs.

Si à partir de 1992 Moon ne retrouvera jamais son niveau All Star, il reste en NFL jusqu’à ses 44 ans, en passant par les Vikings, les Seahawks et les Chiefs. Moon est introduit au Hall of Fame en 2006, devenant le premier quarterback afro-américain à obtenir cet honneur.

4. Willie Brown (defensive back)

Université : Grambling

Palmarès : vainqueur du Super Bowl, 5x All Pro, 9x Pro Bowl

Comme beaucoup de joueurs de cette liste, Willie Brown connaît un début de carrière chaotique. Non sélectionné après la draft, il est testé par les Oilers avant d’être rapidement libéré par l’équipe de Houston. Ce sont finalement les Broncos qui donnent sa chance au jeune defensive back. Durant quatre saisons, Brown s’impose comme un des tout meilleur joueur à son poste, réussissant 9 interceptions durant sa seconde saison en 1964. Cette année-là, il obtient sa première sélection en tant que All Star.

En 1967, Brown prend la décision de quitter les Broncos pour les Raiders, et consolide immédiatement sa réputation de légende du poste. Pendant 12 saisons, et jusqu’à 38 ans, il reste le titulaire indiscutable de la franchise d’Oakland. Durant sa carrière il réalise 54 interceptions, total impressionnant en NFL.

En 1977, après plus de 15 saisons en NFL, il remporte enfin le Super Bowl après une victoire contre les Vikings nette et sans bavure. Durant ce match, Brown intercepte Frank Tarkenton et remonte le terrain pour un touchdown de 75 yards. Après sa retraite en 1978, Brown continue à travailler pour les Raiders en tant que coach des lignes arrières et remporte deux nouveaux titres pour sa franchise de cœur. Dès sa première année d’éligibilité il est élu au Hall of Fame, Il est encore aujourd’hui dans le management des Raiders et continue d’accompagner la franchise dans une période délicate, entre mauvaises performances et déménagement à venir.

3. Dick « Night Train » Lane (defensive back)

Université : Scottsbluff JC

Palmarès : 7x All Pro,  7x Pro Bowl

En parlant de joueur emblématique de la NFL, Dick « Night train » Lane est lui aussi un des joueurs les plus emblématiques des années 50 et 60. Pour clarification le surnom « Night Train » provient d’un titre de Jimmy Forrest. Au début, Lane était mal à l’aise avec l’implication raciale de son surnom, que ses coéquipiers blancs lui avaient attribué, mais il l’a accepté après qu’un journal lui ait relaté sa performance contre Choo Choo, une star des Washington Redskins, intitulé « Night Train Derails Choo Choo  » (le train de nuit fait dérailler Choo Choo).

Après avoir fait une carrière universitaire dans la petite fac de Scottsbluff JC, il commence sa carrière chez les Rams de Los Angeles. Sur le terrain, Lane réalise surement l’année rookie la plus impressionnante de l’époque, avec 14 interceptions en 12 matches ! Plus d’un demi-siècle plus tard, et alors que la saison NFL se compose de 16 matches, le record tient toujours. Au total, sur sa carrière, il réalise 68 interceptions, 4e meilleur total de l’histoire.

Après deux saisons au plus au niveau, il décide de rejoindre les Chicago Cardinals. Pendant ses 6 années avec la franchise, il accumule les récompenses individuelles, devenant un All Star quasiment tout les ans. Il continue sa carrière avec les Detroit Lions, avec six saisons, dont quatre au plus haut niveau. Selon la NFL, il est le deuxième plaqueur le plus intimidant de toute l’histoire de la NFL (derrière Dick Butkus).

Les blessures à partir de 1963 mettent malheureusement un terme à une carrière extraordinaire, qui lui permet d’intégrer le Hall of Fame en 1969. Il utilise la tribune qu’apporte son introduction pour dénoncer l’absence de considération pour les joueurs noirs, ainsi que l’absence d’entraîneurs de couleur.

2. Emlen Tunnell (defensive back)

Université : Iowa

Palmarès : 2x champion NFL (avant l’ère Super Bowl), 6x All Pro,  9x Pro Bowl

Tunnell est une légende, à la fois pour ses performances sur le terrain et pour le symbole qu’il représente pour les afro-américains souhaitant intégrer la NFL durant l’après-guerre. Après une carrière universitaire à Toledo, puis dans l’Iowa, il rejoint les Giants en 1948. Il devient alors le premier afro-américain à jouer pour les Giants dans l’histoire !

En 11 saisons avec les Giants, il devient un joueur mythique de la franchise de Gotham, avec notamment 74 interceptions. Son talent s’étend également aux retours de coups de pied, ou il excelle dès 1950. Il détient toujours des records de franchise avec 257 retours de punt pour 2 206 yards et cinq touchdowns, soit 8,6 yards de moyenne. Son total de 3 421 yards est également un record de franchise. Tunnell remporte le titre en 1956, en écrasant les Bears de Chicago 47 à 7 dans un match où les Giants ne sont pas favoris.

En 1959, à 34 ans, il rejoint les Packers et remporte un deuxième titre en 1961 contre les… New York Giants, dans un match humiliant pour New-York qui se finit sur un score de 37 à 0. Il finit sa carrière avec 79 interceptions, deuxième meilleur total de l’histoire (derrière Paul Krause).

En février 1967, il est élu au Hall of Fame. Il est le premier afro-américain et le premier joueur à jouer strictement comme un defensive back à avoir cet honneur. Après une incroyable carrière de joueur et de coach, il s’éteint malheureusement en 1975, mais son héritage perdure encore aujourd’hui dans la NFL.

1. Kurt Warner (quarterback)

Université : Northern Iowa 

Palmarès : vainqueur du Super Bowl, SB MVP, 2x All Pro, 2x NFL MVP, 4x Pro Bowl

Une des plus belles histoires de l’ère moderne de la NFL, la carrière de Kurt Warner est digne des contes de fées. Après une carrière universitaire à Northern Iowa, Warner n’est pas drafté. Cependant les Packers décident de lui donner sa chance et de lui faire signer un contrat. Il est rapidement libéré, les Packers préférant garder Brett Favre, Mark Brunell et Ty Detmer.

Après cette courte expérience, Warner travaille dans une épicerie à Cedar Falls pour 5,50 dollars l’heure. Warner est retourné dans son université et travaille comme entraîneur assistant avec l’équipe de football, tout en espérant avoir un autre essai avec une équipe de la NFL. Sans nouvelle de la grande ligue, il tente sa chance dans l’Arena Football League, ligue beaucoup plus confidentielle que la NFL.

L’expérience est une réussite, Warner explose avec les Iowa Barnstormers durant deux saisons extraordinaires, où il est nommé All Star en 1996 et 1997. Ses performances attirent l’œil des Rams de Saint Louis, qui décident de la signer avec un contrat future. Il est envoyé en NFL Europe, ou il excelle à nouveau avec les Amsterdam Admirals. La saison 1998 est une année d’apprentissage pour Warner, qui n’est que le troisième quarterback de la rotation (derrière Banks et Bono).

Enfin, en 1999, Warner devient titulaire suite à la blessure du titulaire Trent Green en présaison. La suite appartient à l’histoire. Durant cette saison, il lance pour 4 353 yards et 41 touchdowns, pour seulement 13 interceptions. Avec le coureur Marshall Faulk (en provenance des Colts) et le receveur rookie Torry Holt, entre autres, ils développent un des plus beaux jeux offensif de l’histoire de la NFL : The Greatest Show on Turf. La consécration est immédiate, les Rams gagnent le Super Bowl contre les Titans, dans un match historique qui se gagne pour seulement 1 yard. Auteur d’une énorme performance (414 yards et 2 touchdowns), il est logiquement élu MVP du Super Bowl, après avoir déjà été MVP de la saison régulière.

En 12 mois, Warner est passé de joueur inconnu à meilleur joueur de la saison et champion NFL.

Warner réalise encore une saison de haut vol en 2001, année ou il remporte à nouveau le MVP de la saison régulière. Malheureusement, les Rams finissent par perdre au Super Bowl contre les Patriots, menés par un jeune quarterback méconnu : Tom Brady. L’aventure s’arrête brutalement avec les Rams, après deux saisons marquées par les blessures.

Après une nouvelle expérience décevante avec les Giants, la carrière de Warner semble finie. Mais l’histoire est trop belle pour s’arrêter, et le joueur choisi de continuer sa carrière chez les Cardinals. Il joue 5 ans dans l’Arizona, dont 3 saisons complètes. Le pic de cette période est le Super Bowl XLIII, que les Cardinals perdent d’un cheveu contre les Steelers de Ben Roethlisberger. Durant cette période, il est le leader d’une équipe belle à regarder et performante sur le terrain.

Finalement, en 2009, il décide de mettre fin à sa carrière et de se consacrer à sa nouvelle carrière, le journalisme sportif.

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