Top 50 – n° 28 : Darius Leonard, au nom du frère

Impossible est un mot qu’il a rayé de son vocabulaire.

Du 15 mai au 3 juillet, TDActu vous présente son premier Top 50 des joueurs NFL. Pour arriver à ce classement, chaque membre de la rédaction a voté pour les 50 joueurs qu’il aimerait avoir dans son équipe pour débuter la saison à venir. Ces classements ont ensuite été compilés pour former le Top 50 final. L’occasion de débattre, mais aussi de présenter 50 profils à ceux qui découvrent la NFL.

Darius Leonard – Linebacker – Indianapolis Colts

Carte d’identité : 23 ans, 1,88m, 106 kilos
Draft : n°36 du 2ème tour en 2018
CV : 1ère équipe All-Pro en 2018, rookie défensif de l’année en 2018.
Stats 2018 : saison régulière : 15 matchs (15x titulaire), 163 plaquages, 7 sacks, 4 fumbles forcés, 2 fumbles récupérés, 2 interceptions, 8 passes déviées.
Playoffs : 2 matchs (2x titulaire), 27 plaquages, 1 fumble forcé, 1 fumble récupéré, 1 passe déviée.
Stats en carrière : 190 plaquages, 7 sacks, 5 fumbles forcés, 3 fumbles récupérés, 2 interceptions, 9 passes déviées en 1 saison.

Le doute, il ne connaît pas et se sert des aléas que la vie lui a réservé pour trouver la motivation nécessaire et avancer. Son énergie, il la doit à sa mère, élevant seule ses neuf enfants et contrainte de cumuler deux travails pour joindre les deux bouts. Deux frères derrières les barreaux, il a été poussé par un troisième, l’ancien joueur Anthony Waters, à persévérer pour atteindre son rêve.

Travaillant d’arrache pied de l’aube au crépuscule, c’est surtout la perte tragique de son ainé d’un an, Keivonte Waters, qui alimente sa rage bouillonnante. Un décès dont il a eu beaucoup de mal à se remettre et qui reste encore aujourd’hui dans un coin de sa tête. Il a pourtant appris à vivre avec. Force de la nature à South Carolina State, Darius Leonard était l’un des défenseurs les plus terrifiants du pays, apportant d’une manière ou d’une autre présence et impact au niveau du ballon sur chaque action.

Natif de Nichols en Caroline du Sud, ce travailleur infatigable a longtemps attendu une offre de son équipe de cœur et fleuron local Clemson pour espérer briller sur ses terres. En vain. Écoeuré mais bien décidé à prouver aux Tigers leur erreur, il a alors poursuivi ses études à 2 heures de route de chez lui, du côté d’Orangeburg. Avec un abattage et un volume de jeu au-dessus de la moyenne, il n’a pas mis longtemps à occuper une place prépondérante dans le dispositif défensif des Bulldogs, en étant le meilleur plaqueur de son équipe, et ce chaque année de son cursus universitaire.

Leonard possède des qualités primordiales pour son poste qui ne s’enseignent pas, il sent le jeu, et disposent des capacités athlétiques nécessaires pour stopper aussi bien la course que la passe, ce qui se traduit souvent par quelque chose de positif pour la défense. Ses performances lui ont permis de décrocher le titre de meilleur défenseur de la conférence MEAC deux années de suite en 2016 et 2017. Inscrit à la draft 2018, il n’a pu prendre part à tous les exercices du Combine, faute à une blessure au quadriceps. Un manque d’adversité dans une conférence de seconde zone a fait douter les scouts sur sa capacité à performer durablement à l’échelon supérieur mais pas Indianapolis et Chris Ballard qui ont vu en ce garçon le patron du secteur défensif bleu et blanc pour les prochaines années, n’hésitant pas à le récupérer tôt dès le deuxième tour. Une hérésie selon certains experts.

« Je n’ai pas eu le respect, et je ne pense toujours pas que j’ai le respect à cause de l’école où je suis allé. Personne ne savait qui j’étais », explique-t-il à l’Indy Star.

La suite des évènements va leur donner tort, le plongeon dans le monde professionnel s’est accompagné d’une réussite fulgurante et immédiate avec un mois de septembre sur les chapeaux de roues : 54 plaquages, 4 sacks et un titre de rookie défensif du mois. Après une légère blessure, il est reparti de plus belle et a continué à affoler les compteurs, dominant son exercice favori, le plaquage. Joueur le plus prolifique de la ligue dans cet exercice avec 19 unités de plus que son poursuivant direct, il a été le véritable moteur de l’escouade défensive Colts où il s’est rapidement imposé comme la pièce maitresse. À l’image de son équipe, il est monté progressivement en régime, faisant étalage de sa vitesse pour se débarrasser des joueurs plus costauds, et de sa puissance pour surpasser les plus petits. Dans le sillage d’une qualification en playoffs, il a été élu rookie défensif de l’année et dans la première équipe All-Pro de la ligue. Seul ombre au tableau, une non-sélection au Pro Bowl, un camouflet dont il a ouvertement parlé dans la presse.

« Au début, j’avais le cœur brisé parce que je pensais en avoir fait assez, mais c’est comme ça. »

Un affront qui à n’en pas douter est encore gravé en lui et dont il se servira pour poursuivre son ascension. En mémoire de son frère, et des ses racines. Car il n’a pas oublié d’où il vient. La fille avec laquelle il a grandi à Lake View est maintenant sa femme, la petite Mia est née de cette union en mars dernier. Loin du bling-bling, le couple passe son temps libre entre le domicile en Indiana à regarder des films, et l’ancien lycée de Leonard où il fait du bénévolat pour l’équipe de ses jeunes années.

À savoir

– Son frère, Anthony Waters, a été lui aussi linebacker en NFL pendant 3 saisons. Drafté par les Chargers en 2008, il n’a passé qu’un an à San Diego avant de rejoindre les Saints et remporter un titre en 2010.

– De retour à Lake View en avril dernier, Leonard s’est arrêté sur le bord de la route pour a aidé une automobiliste a changé un pneu crevé. Fait du hasard, l’automobiliste en question était la professeure de biologie au lycée du linebacker.

Entendu dans la rédaction

« Il en a eu gros sur la patate tout au long de sa carrière universitaire et à l’issue de sa draft au 2nd tour. Du coup il a montré aux Colts qu’ils venaient de sélectionner peut-être un des meilleurs linebackers de ces futures années », Nelson Caignard.

« Le nouveau leader défensif des Colts, voire le nouveau leader tout court. S’il confirme en 2e saison, on a le futur Bobby Wagner », Raphael Masmejean.

« Un vrai homme de base pour une défense, façon Hightower ou Wagner. Pas une star des sacks mais tout aussi important », Alain Mattei.

« Un vrai leader sur et hors du terrain. Impressionnant comme il arrive à être partout à la fois », Raoul Villeroy.

« Une saison rookie formidable. Le plus dur commence: la confirmation. Si il arrive à progresser il peut devenir un des meilleurs à son poste », Victor Roullier.

Le Top 50 (cliquez sur le nom pour accéder à l’article)

50. Jadeveon Clowney (DE, Houston Texans) – 89 points
49. Jason Kelce (C, Philadelphia Eagles) – 92 pts
48. Melvin Ingram (LB/DE, LA Chargers) – 93 pts
47. Philip Rivers (QB, LA Chargers) – 100 pts
46. T.Y. Hilton (WR, Indianapolis Colts) – 101 pts
45. Chris Jones (DT, Chiefs) – 105 pts
44. Cam Newton (QB, Panthers) – 113 pts
43. Adam Thielen (WR, Vikings) – 118 pts
42. Cameron Jordan (DE, Saints) – 119 pts
41. Chandler Jones (DE, Cardinals) – 119 pts (égalité départagée par le meilleur classement)
40. David Bakhtiari (OT, Packers) – 121 pts
39. Trey Flowers (DE, Lions) – 123 pts
38. Harrison Smith (S, Vikings) – 128 pts
37. Zack Martin (OG, Cowboys) – 131 pts
36. Jamal Adams (S, Jets) – 156 pts
35. AJ Green (WR, Bengals) – 160 pts
34. Myles Garrett (DE, Browns) – 169 pts
33. Quenton Nelson (G, Colts) – 188 pts
32. Joey Bosa (DE, Chargers) – 208 pts
31. Le’Veon Bell (RB, Jets) – 209 pts
30. Dont’a Hightower (LB, Patriots) – 213 pts
29. DeMarcus Lawrence (DE, Cowboys) – 217 pts
28. Darius Leonard (LB, Colts) – 239 pts


Méthodologie : pour arriver à ce Top 50, les membres de la rédaction de TDActu ont chacun rempli leur Top 50 personnel. Ils ont ensuite été compilés en attribuant 50 points au premier, 49 points au second, et ainsi de suite. Tout ça pour donner un classement compilant tous les votes de la rédaction.

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