Preview NFL 2019 – Oakland Raiders : tous les espoirs sont permis

Sous les projecteurs de Hard Knocks, les Raiders espèrent réussir leurs adieux avec Oakland.

La présentation équipe par équipe de la saison 2019 continue ! Au programme aujourd’hui : les Oakland Raiders. Vous pouvez trouver toutes les fiches déjà publiées en cliquant sur ce lien.

Dans le sillage de l’échange envoyant Khalil Mack à Chicago, les Raiders n’ont pas pu régaler les fans deux ans avant leur départ d’Oakland. Seulement quatre victoires, derniers de la division. Une défense encaissant 381 yards en moyenne par match. Le plus faible total de sacks avec un misérable score de 13.

Même Nick Mullens les a battu, en lançant 3 touchdowns pour son tout premier match NFL.  De l’autre coté du ballon, une attaque en manque de solutions aériennes, un Marshawn Lynch au bout du rouleau et une ligne offensive en mode gruyère. Pour la saison 2 de l’ère Jon Gruden, faire pire semble difficile. Malgré des rumeurs à n’en plus finir, c’est encore à Oakland que tout ça va se passer.

La saison dernière : 4 victoires pour 12 défaites.

Mouvements à l’intersaison

Antonio Brown ! Comme leur stade, la maison Raiders est en travaux, il faut donc quelques finitions agréables pour la rendre néanmoins habitable : AB est là pour ça. 12 000 yards en réception et 78 touchdowns. Sept saisons sur onze où il dépasse la barre des 1000 yards en saison régulière. Depuis 2013, il est élu pour jouer le Pro Bowl chaque année. En 2018, 48,8% des matchs NFL se sont décidés à 7 points d’écart ou moins (28.5% à 3 points ou moins), c’est dans ces matchs serrés qu’un joueur de calibre supérieur peut faire la différence. Son niveau est celui qui permet de rendre les autres meilleurs, à commencer par son quarterback.

Un quarterback qui a pris tellement de coups en 2018 que certains l’ont même soupçonné d’avoir pleuré pendant le match contre Seattle. Trent Brown, champion en titre avec les Patriots, arrive pour 66 millions de dollars sur quatre ans. Si Melvin Ingram et Bradley Chubb sont de très bons joueurs, c’est le plus souvent du coté droit de la ligne offensive que seront alignés Joey Bosa et Von Miller : Trent Brown jouera à droite. Et avant de se pencher sur le recrutement de jeunes joueurs via la draft, Mike Mayock s’est attaché à apporter de l’expérience en free agency (entre parenthèses le nombre de saisons NFL effectuées) : Antonio Brown (9), Vontaze Burfict (7), Lamarcus Joyner (5), Tyrell Williams (4), Trent Brown (4). Que des joueurs avec des matchs de playoffs au compteur.

Les détracteurs ont levé un sourcil avec la sélection de Clelin Ferrell haut dans le premier tour. Le niveau du joueur n’est pas remis en question mais d’autres semblaient avoir plus de potentiel que lui. Et ensuite quoi, un coureur ? Et un strong safety ? Pour sa première draft, et non plus mock draft, Mike Mayock n’a pas reçu que des éloges. Et pourtant. Les 9 joueurs choisis ont, pour la plupart, tellement de points communs que cela ne peut relever que d’une politique définie en amont : performants au niveau universitaire et avec un caractère diminuant le risque d’échec lié à l’extra-sportif. On pose les fondations et on les veut solides. Il vaut mieux avant d’envoyer de jeunes multi-millionnaires habiter à Las Vegas.

« Tu as une obligation : du leadership » : les mots de Mike Mayock pour chacun des rookies qu’il appelle après leur draft.

Clelin Ferrell répond à Mike Mayock : « Yes sir » est sa réponse à chacune des paroles du dirigeant.

Arrivées notables : Antonio Brown (WR), Trent Brown (OT), Lamarcus Joyner (S), Vontaze Burfict (LB), Tyrell Williams (WR), Ryan Grant (WR), JJ Nelson (WR), Richie Incognito (G), Jonathan Cooper (G)
Re-signatures : Johnathan Hankins (DT), Daryl Worley (CB)
Draft : Clelin Ferrell (DE), Josh Jacobs (RB), Johnathan Abram (S), Trayvon Mullen (CB), Maxx Crosby (DE), Isaiah Johnson (CB), Foster Moreau (TE), Hunter Renfrow (WR), Quinton Bell (LB)
Pertes notables : Kelechi Osemele (G), Jared Cook (TE), Jordy Nelson (WR), Donald Penn (OT), Marshawn Lynch (RB), Reggie Nelson (S)

Le(s) Point(s) fort(s) 

L’attaque. Une seconde saison dans le même système est sensée être moins difficile pour un quarterback et l’escouade s’est améliorée dans tous les secteurs, hormis peut-être le poste de tight-end. En plus des deux Brown, les arrivées combinées de Tyrell Williams, Ryan Grant et Hunter Renfrow pour les airs, ainsi que celle de Josh Jacobs et de Alec Ingold pour le jeu au sol donnent enfin un matériel de qualité à Derek Carr. Tous les entraineurs en chef de NFL sont connus pour être davantage portés sur un coté du ballon et pour Jon Gruden, c’est le coté offensif. C’est par ce biais qu’il compte battre les Chiefs (31e defense en 2018) et les Broncos (22e) et lutter avec des Chargers plus équilibrés sur les deux aspects du jeu. Plusieurs insiders ont rapporté que le coach n’était pas satisfait de l’éthique de travail de Amari Cooper, que dire de celle de Martavis Bryant ? La passion pour ce jeu de leur nouveau receveur numéro 1 elle, n’est plus à démontrer.

Au moment de lui donner 50 millions de dollars sur trois ans, les dirigeants des noir et argent ont également pris en considération un élément primordial : Antonio Brown est un bosseur, et tous espèrent que cette attitude sera contagieuse au sein de l’effectif. S’il y a bien une part de jeu avec les réseaux sociaux, même en vacances Antonio Brown travaille. En vrai. À Hawaï comme à Paris. « Mener par l’exemple » entend-on parfois outre-manche. Quand le meilleur joueur de l’équipe est aussi celui qui travaille le plus, cela donne le ton pour les autres.

Le(s) point(s) faible(s)

Le manque de certitudes en défense. Les renforts y sont incontestables cependant aucun des trois rideaux n’est rassurant. Hurst, Hall et Key en seconde année, ainsi que la draft de Ferrell et Crosby améliorent certes l’unité, mais quel coordinateur offensif démarre la saison en craignant cette ligne défensive ? Il y a une bonne base avec des joueurs jeunes et performants en NCAA mais cela est encore un peu tôt pour eux.

En 2018, hormis Tahir Whitehead, les linebackers ont sous-performé. Les apports sont Brandon Marshall, qui a été blessé une partie de la saison dernière, et Vontaze Burfict, qui ne peut pas aider s’il est suspendu. La ligne arrière semble celle ayant connu la meilleure progression : Lamarcus Joyner va jouer cornerback dans le slot et les rookies Abram et Mullen vont favoriser l’émulation. Mais là aussi, cette unité ne parait pas pour l’instant digne d’être classée dans le premier tiers NFL.

Du talent et de la jeunesse. Mais aucune certitude, à ce stade.

Facteur X

Derek Carr. En 2016 l’ancien de Fresno State effectue une saison remarquable en tout point (y compris sur le nombre d’interceptions) avant de se blesser contre les Colts. Cinq saisons et toutes au-dessus des 3000 yards à la passe, trois autour des 4000. Le potentiel est là, il lui faut désormais passer un palier, le dernier et le plus difficile : celui de bon quarterback à un joueur portant son équipe dans les playoffs.

Frappé 89 fois dont 52 sacks en 2018, les renforts devraient lui permettre de lancer le ballon avec plus de précisions, et non le plus rapidement possible car la pression arrive : 2,55 secondes de moyenne en 2018, soit le temps entre l’engagement et le lancer le plus court de la ligue. Jeter le ballon le plus vite possible n’est pas une bonne solution. Le géant Trent Brown devrait l’aider à prendre le temps de lire la défense. Malgré son arrivée et la saison douloureuse de Kolton Miller (13 sacks concédés), c’est ce dernier qui protègera le coté gauche de Derek Carr. Sa blessure de la saison passée est derrière lui et Miller est impatient de justifier son statut de choix du premier tour de la draft.

Le joueur à suivre : Lamarcus Joyner

Le safety drafté par les Rams en 2014 rejoint une escouade en GRAND besoin. Devinez le nom de l’équipe ayant en 2018 encaissée le plus de touchdowns dans les airs ? Voilà. Oui, quand une ligne défensive vous donne seulement 13 sacks en 16 matchs, c’est tout de suite plus compliqué d’assurer la couverture. Petit (1m73) mais tonique et bien bâti (88 kilos), il devrait être chargé de jouer la position de nickel, c’est à dire en marquant le receveur aligné à l’intérieur du terrain : des joueurs au gabarit souvent plus petit mais plus vif que ceux jouant écartés. C’est la tendance après les premiers jours d’entrainement.

La présence de Joyner est également précieuse dans une division avec des tight-ends du calibre de Travis Kelce, Hunter Henry et du nouveau phénomène Noah Fant. Et, il améliore un autre secteur déficient en 2018 : celui des plaquages. Malgré son gabarit, il sait peser sur l’adversaire lors d’interventions musclées. Sa signature, quelque part, annonce la couleur de la draft de Abram (un plaqueur spectaculaire) et de deux cornerbacks au jeu physique.

Calendrier : Broncos, Chiefs, @Vikings, @Colts, Bears, @Packers, @Texans, Lions, Chargers, Bengals, @Jets, @Chiefs, Titans, Jaguars, @Chargers, @Broncos.

En résumé

Sur le papier l’équipe est meilleure, que ce soit en attaque ou en défense. L’optimisme est donc permis. Cependant, non seulement l’effectif est encore trop perfectible pour espérer plus qu’un bilan positif, mais une variable entre également en jeu : le calendrier. Basé sur les résultats 2018, les Raiders sont la franchise avec le plus difficile. Chiefs et Chargers dans la division sont armés pour retourner en playoffs et plus si affinités. La NFC nord et l’homogène AFC sud en prime. À noter les retrouvailles avec Khalil Mack en semaine 5 : il aura à n’en pas douter à cœur de passer le bonjour au Black Hole qui le regrette tant.

Pour une dernière saison à Oakland, les Raiders aimeraient donner un peu de joie à leurs fans mais cela ne sera pas simple. D’un autre coté, chaque saison 2-3 équipes que personne n’attend déjouent les pronostics, or qui attend les Raiders ?

Le pronostic : 7 victoires – 9 défaites, 3e de l’AFC Ouest

En collaboration avec Romain Therasse

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