Preview NFL 2019 – Tampa Bay Buccaneers : l’ultime joker de Jameis Winston ?

Bruce Arians semble croire à Jameis Winston. Son quarterback lui rendra-t-il la pareille ?

La présentation équipe par équipe de la saison 2019 continue ! Au programme aujourd’hui : les Tampa Bay Buccaneers. Vous pouvez trouver toutes les fiches déjà publiées en cliquant sur ce lien.

En NFL, la schizophrénie est rarement une qualité. Dirk Koetter l’a appris à ses dépens. Promu head coach des Buccaneers, en 2016, grâce à ses bons rapports avec son quarterback Jameis Winston, le technicien n’a pas vraiment considéré tous les aspects de l’effectif. Conséquence : des matches à point, où l’attaque a performé mais où la défense a constamment pris l’eau. Il était donc nécessaire de changer d’ère pour la famille Glazer, propriétaire de la franchise.

C’est un autre esprit offensif, Bruce Arians, qui quitte sa pré-retraite pour tenter d’enfin assembler toutes les pièces du puzzle. Et de transformer enfin Jameis Winston en quarterback régulier et moins sujet aux interceptions (encore 14 l’an dernier, 58 depuis son arrivée chez les pros). Comment compte-t-il y parvenir ? Eléments de réponse.

La saison dernière : 5 victoires – 11 défaites

Mouvements à l’intersaison

Manifestement, une tendance s’est dégagée en Floride lors de cette période estivale. L’axe d’amélioration, sans trop de surprise, aura été la défense. Cinq recrues majeures issues de ce côté du ballon, et une draft sensiblement semblable, avec un ratio de 6 défenseurs sur 8 sélectionnés.

Les trois principaux noms ? Tous présents sur le front seven. Plus très à son aise à Arizona, le linebacker Deone Bucannon a voulu renouer avec un coaching staff qu’il connait bien en signant chez les Bucs. Il évoluera aux côtés de Devin White, cinquième choix surprise de la dernière draft, à la vitesse et au volume de jeu tout bonnement incroyables. Pour parachever le tout, Tampa a mis la main sur Ndamukong Suh, dont la dernière saison à L.A. laisse de gros espoirs pour faire oublier le départ du cadre Gerald McCoy.

De façon assez étonnante, outre l’exil de  « GMC » chez le rival Carolina, l’effectif n’a pas été bouleversé. En attaque, par exemple, Ryan Fitzpatrick et DeSean Jackson n’ont pas eu de remplaçant attitré et la ligne offensive a été confortée, à l’image de la prolongation longue durée du tackle Donovan Smith.

On notera tout de même, côté équipes spéciales, une petite revue d’effectif, l’ancien Niner Bradley Pinion prenant la suite de Bryan Anger au punt. Les rookies Matt Gay (kicker) et Scott Miller (retourneur) sont aussi d’autres atouts aux dents longues dans ce secteur de jeu.

Arrivées notables :  Ndamukong Suh (DT), Deone Bucannon (LB), Shaq Barrett (LB), Kentrell Brice (S), Bradley Pinion (P).
Draft : Devin White (LB), Sean Bunting (CB), Jamel Dean (CB), Mike Edwards (S), Anthony Nelson (DE), Matt Gay (K), Scott Miller (WR), Terry Beckner (DT).
Pertes notables : Ryan Fitzpatrick (QB), Adam Humphries (WR), DeSean Jackson (WR), Gerald McCoy (DT), Vinny Curry (DE), Kwon Alexander (LB), Brent Grimes (CB), Bryan Anger (P).

Un nouveau numéro 93 d’impact en Floride.

Le(s) point(s) fort(s)

Spectaculaire mais beaucoup trop risqué. C’est un peu comme cela que l’on pourrait caractériser l’attaque aérienne des Buccaneers en 2018. Malgré les atermoiements renouvelées au poste de quarterback, avec un turnover permanent entre Jameis Winston et Ryan Fitzpatrick, Tampa a été l’équipe la plus productive de la ligue en termes de yards à la passe, avec une moyenne de 320. A cela s’ajoutent les 36 touchdowns par la voie des airs (3e en NFL ex-aecquo).

Une donnée qui pourrait donc se poursuivre, au vu de l’expérience de Bruce Arians dans ce domaine, un coach résolument offensif et qui a su faire briller un Carson Palmer en fin de carrière à Arizona. Pour tenter de faire franchir un cap à Winston, il pourra compter sur l’un des receveurs les plus sous-estimés de la ligue, avec Mike Evans. Dans le marasme ambiant de sa franchise, l’ancien premier tour de draft a toujours passé la barre des 1 000 yards par saison et vient de réaliser sa meilleure année comptable, avec 1 524 yards à la clé. Autre ancienne vedette en sortie de College Football, le tight end O.J. Howard est attendu au tournant, après un exercice 2018 marqué par les pépins physiques. Il a tout de même déjà score 11 fois en deux années chez les pros.

En défense, Todd Bowles entend mettre en place un système 3-4 hyper agressif et le run stop s’annonce notamment monstrueux. Certes, Kwon Alexander a pris la direction de San Francisco, mais un trio de linebackers complémentaire s’avance pour prendre la suite, avec les aptitudes de Devin White sur le pass rush, le sens de la poursuite et du plaquage de Lavonte David ou encore l’art de la couverture selon Deone Bucannon. Avec en plus la profondeur apporté par Kendell Beckwith et les massifs Ndamukong Suh et Vita Vea sur le premier rideau, les équipes d’NFC Sud pourraient voir leur backfield offensif embouteillée. Alvin Kamara et Christian McCaffrey, entre autres, sont prévenus.

Le(s) point(s) faible(s)

Avec 29 points encaissés par match, l’année dernière, Tampa Bay a été l’une des pires équipes de la ligue dans ce domaine (seul Oakland a fait pire). Il faut dire que son backfield défensif déçoit depuis plusieurs mois. Brent Grimes est arrivé en fin de cycle et ne sera pas re-signé. Quant à Vernon Hargreaves III, son début de carrière a été constamment freiné par des soucis extra-sportifs. Même lors de la promotion de Mark Duffner en coordinateur, en milieu de saison 2018, les défensive backs ont été une donnée inquiétante, malgré la cascade d’interceptions cumulée contre Carolina. Un récital qui a permis à Tampa de masquer les apparences, avec un total de 9 interceptions sur l’ensemble de la campagne.

En 2019, le groupe de cornerbacks est très jeune, avec encore un deuxième et un troisième tour investis lors de la dernière draft. Du coup, Carlton Davis, M.J. Stewart ainsi que les rookies Jamel Dean et Sean Bunting se battront pour l’un des deux postes de titulaire. Plein centre, Kentrell Brice n’a pas été le plus constant possible à Green Bay mais rejoint le Sud-Est des Etats-Unis pour apporter de l’expérience et fournir une aide précieuse au prometteur Justin Evans. Dans une division qui possède trois des meilleurs quarterbacks de la NFC, elle sera toujours utile.

De l’autre côté du ballon, que penser du jeu au sol, un secteur que n’a jamais vraiment su développer Dirk Koetter pendant trois ans ? Peyton Barber ne démérite pas mais peine à avoir l’impact d’un coureur élite. Quant à Ronald Jones, drafté au deuxième tour, en 2018, il doit clairement apporter l’explosivité qui l’a longtemps caractérisé à USC. Le rôle de Bruce Arians sera, là encore, important, lui qui a su révéler David Johnson lors de son passage à Glendale.

Facteur(s) X

On l’a dit : la défense contre la passe doit montrer autre chose. Mais pour moins exposer un backfield défensif fragile, il faudra compter sur un pass rush performant. Problème : malgré les améliorations entrevues dans la dernière ligne droite de la saison passée, la transition à une défense 3-4 pourrait ne pas faciliter les choses. Si Shaquil Barrett arrive avec de belles références, après une solide saison dans l’ombre de Von Miller et de Bradley Chubb à Denver, le doute reste de mise pour Jason Pierre-Paul. L’ancien Giant a été évincé de New York à cause d’un profil qui semble ne pas coller, d’un point de vue explosivité, avec un poste d’outside linebacker.

Carl Nassib présente les mêmes points d’interrogation, lui qui s’est révélé comme un défensive end intéressant sur une 4-3 mais qui pourrait sûrement payer un repositionnement plus écarté. Le scénario de la saison sera manifestement conditionné par le niveau des edge rushers.

Chris Godwin est prêt à monter en grade.

Le joueur à suivre : Chris Godwin

Une juste récompense. Redoutable sur les tracés et doté d’une étonnante accélération, Chris Godwin a fait partie de cette escouade de receveurs supersonique en 2018. DeSean Jackson échangé et Adam Humphries parti libre, il est sur le point d’endosser le statut de receveur numéro 2 des Pirates. L’objectif est simple pour le numéro 12 : atteindre la barre des 1 000 yards, lui qui reste sur une campagne à 842 unités. Pour réussir, il pourra bien sûr compter sur son association avec Mike Evans pour se faire oublier et capitaliser sur ses bonnes aptitudes dans les zones intermédiaires.

En zone rouge, l’ancien de Penn State est aussi un poison, avec 7 touchdowns captés en 2018. Nul doute que Bruce Arians et Byron Leftwich le tiendront en haute estime dans le nouveau système offensif floridien.

Calendrier

49ers, @ Panthers, Giants, @ Rams, @ Saints, Panthers, @ Titans, @ Seahawks, Cardinals, Saints, @ Falcons, @ Jaguars, Colts, @ Lions, Texans, Falcons

En résumé

Bruce Arians peut-il transformer les Bucs dès cette saison ? Le doute reste de mise. Car si, comme à Arizona, le sexagénaire a su bien s’entourer, il doit composer avec beaucoup d’incertitudes à l’orée de son nouveau défi : la jeunesse des deux backfields, le profil des edge rushers, ou tout simplement l’irrégularité chronique qui touche la franchise au poste de quarterback.

Comme en 2018, il ne serait pas surprenant de voir Tampa jouer les trouble-fêtes, capables de voler des matches à certains favoris. Mais au vu de l’âge avancé, et des problèmes de santé passés, de son entraîneur principal, la fenêtre de tir pour les playoffs pourrait se refermer plus vite que prévu …

Le pronostic : 6 victoires – 10 défaites, pas de playoffs

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