Preview NFL 2019 – Buffalo Bills : enfin d’attaque ?

Une année pour apprendre : Josh Allen a maintenant les clés du camion !

La présentation équipe par équipe de la saison 2019 continue ! Au programme aujourd’hui : les Buffalo Bills. Vous pouvez trouver toutes les fiches déjà publiées en cliquant sur ce lien.

Prêts pour un nouveau départ ! Un an après le renouvellement de cycle, symbolisé par la draft d’un futur « Franchise Quarterback », les Buffalo Bills repartent enfin sur des bases solides avant de commencer cet exercice 2019.

L’ossature reste globalement la même au sein de l’effectif new-yorkais, mais quelques jolis retouches ont été apportées pour espérer retrouver les playoffs pour la deuxième fois en trois ans. Buffalo a-t-il vraiment les moyens de devenir une place forte de la conférence américaine ? Suivez le guide …

La saison dernière : 6 victoires – 10 défaites

Mouvements à l’intersaison

Entourer Josh Allen. Tel a été l’objectif majeur de coach Sean McDermott et de son general manager Brandon Beane pendant l’intersaison. Il faut dire qu’avec le rendement exécrable de l’attaque, en 2018, l’organigramme local se devait de réagir. Première mission : offrir à l’ancienne star de Wyoming des cibles plus mobiles. C’est dans cette optique qu’ont été signés Cole Beasley et John Brown (plus de 1 400 yards et 8 touchdowns à eux deux en 2018). Le premier sera un vrai poison dans le slot, là où le second saura exploiter à merveille sa vitesse sur les tracés profonds.

La ligne offensive a aussi été dorlotée par les Bills au printemps. Sans être la pire escouade de la ligue en termes de sacks concédés, Buffalo a trop souvent craqué, à l’image de l’irrégularité chronique de John Miller et Jordan Mills. Les deux partis, c’est un groupe physique et agressif qui a posé ses bagages dans le Nord-Est. La plus grosse prise est bien sûr Mitch Morse, lineman superstar de Kansas City et devenu le centre le mieux payé au monde avec un contrat de 44 millions sur 5 ans. A ses côtés, Ty Nsekhe, Quinton Spain et Spencer Long ne sont pas les noms les plus ronflants de la NFL, mais ils apportent une certaine « physicalité » sur le run block. Cerise sur le gâteau : la sélection de Cody Ford au deuxième tour de la dernière draft. Sur le papier, le prospect d’Oklahoma s’annonce comme un joueur difficile à bouger, notamment au sol. Une bonne nouvelle, donc, pour les futurs running backs de l’effectif. Un groupe dont devrait faire partie Devin « Motor » Singletary, troisième tour de draft, et dont les appuis et la vitesse ont fait fureur du côté de Florida Atlantic.

En défense, Sean McDermott n’avait pas beaucoup de problèmes à gérer. Mais avec un run stop sur courant alternatif et la retraite du défensive tackle Kyle Williams, un geste fort était nécessaire. Longtemps pressenti comme un numéro 1 de la draft, Ed Oliver a payé quelques frasques évitables lors de sa dernière année universitaire, mais débarque chez les pros avec un statut de phénomène, capable de jouer de son explosivité pour sévir, contre la passe ou la course. Sa complémentarité avec Star Lotulelei sera, de ce fait, très intrigante à suivre. Dans le backfield, la retraite surprise de Vontae Davis avait un temps été compensé par l’émergence du rookie Levi Wallace. Mais l’arrivée de joueurs confirmés, comme Kevin Johnson ou le revenant E.J. Gaines, ne seront pas de trop pour apporter de la profondeur au secondary new-yorkais.

Arrivées notables : Frank Gore (RB), T.J. Yeldon (RB), John Brown (WR), Cole Beasley (WR), Ty Nsekhe (T), Quinton Spain (G), Spencer Long (C), Mitch Morse (C), Kevin Johnson (CB), E.J. Gaines (CB), Kurt Coleman (S)
Draft : Ed Oliver (DT), Cody Ford (OL), Devin Singletary (RB), Dawson Knox (TE), Vosean Joseph (LB), Jaquan Johnson (S), Darryl Johnson (DE), Tommy Sweeney (TE).
Pertes notables : Charles Clay (TE), John Miller (G), Jordan Mills (T).

Le(s) point(s) fort(s)

Une constante a été remarquée depuis l’arrivée au pouvoir de Sean McDermott : mieux vaut ne pas lancer le ballon face aux Bills ! Avec un bilan de 179 yards par match concédés à la passe en 2018, Buffalo a été la meilleure défense de la ligue dans ce domaine. Les raisons sont multiples pour expliquer une telle efficacité. Malgré l’absence de binôme vraiment crédible, Jerry Hughes a effacé une triste campagne 2017 en redevenant un dynamiteur du pass rush (7 sacks l’an passé). La polyvalence et la réactivité de joueurs tels que Tre’Davious White, Micah Hyde ou Jordan Poyer ont aussi eu leur importance dans le backfield, en attestent les 16 interceptions enregistrées l’année dernière (7e équipe de la ligue). Enfin, les linebackers rookies ont fait du bien, avec un duo Tremaine Edmunds-Matt Milano plus que solide sur la couverture. Le premier tour de draft 2018 a d’ailleurs cumulé 12 passes défendues, en plus de ses 121 plaquages en 16 matches.

En attaque, doit-on considérer le jeu au sol comme une force ? Car LeSean McCoy sort de sa pire saison comptable, avec 514 yards engrangés. Une donnée qui est sans doute à relativiser, tant le faible niveau de l’attaque aérienne rendait le playbook de Buffalo prévisible. « Shady » revient donc revanchard au sein d’un groupe fourni en qualité. Bien qu’en fin de carrière, Frank Gore vient apporter son expérience, lui qui reste sur un beau passage à Miami avec 722 yards, mais sans touchdowns au compteur. Autre transfuge de Floride, T.J. Yeldon vient avec sa dose de mobilité en sortie de backfield, alors que le rookie Devin Singletary mettra à profit ses appuis fulgurants. Tout ce petit monde sera protégé par Patrick DiMarco, l’un des fullbacks les plus sous-côtés de la ligue mais dont l’apport dans le système offensif de Brian Daboll ne sera pas négligeable.

Le(s) point(s) faible(s)

Trouver son quarterback du futur, c’est bien. Mais encore faut-il lui trouver des cibles. On l’a dit : Cole Beasley et John Brown ont rallié l’AFC Est pendant l’intersaison, mais les Bills possèdent-ils un receveur numéro 1 pour autant ? Visiblement tranquille avec ses problèmes extra-sportifs, Zay Jones a tenté d’exister dans la difficile saison de Buffalo, mais être le receveur le plus productif à 652 yards n’est pour l’instant pas suffisant. On notera tout de même ses 7 ballons captés dans l’en-but adverse. Robert Foster a été une autre belle surprise, pour ses retrouvailles avec son ancien coordinateur offensif d’Alabama. Beaucoup de big plays mais des actions clés qui ont su remettre en selle une franchise en plein doute. Sur le poste de tight end, un poste devenu clé en NFL, le coûteux Charles Clay a pris la direction de l’Arizona, mais n’a pas de successeur désigné. Lee Smith et Jason Croom sont en concurrence, ce qui ne fait pas vraiment rêver. À moins que le rookie Dawson Knox ne gagne la confiance du coaching staff plus vite que prévu.

Sur équipes spéciales, l’appréciation serait sans doute « peut mieux faire ». Car avec 76% de réussite sur field goal (22/28), Steven Hauschka a été l’un des kickers les moins en verve en 2018. Le punter Cory Bojorquez a dû composer avec les blessures, alors que les retours de coups de pied n’ont guère emballé la Bills Mafia. Seule éclaircie : l’efficacité globale sur les retours adverses. Un bilan trop mitigé pour conserver à tout prix le coordinateur Danny Crossman, parti rejoindre Miami. L’ancien joueur des Seahawks, Heath Farwell, le remplace, et voit aussi débarquer Andre Roberts, étincelant l’an passé sous le maillot des Jets.

Facteur(s) X

Comment peut-il en être autrement ? Lancé dans le grand bain en début de saison passée pour son année rookie, Josh Allen a laissé entrevoir les forces qui ont fait de lui un dixième choix de draft. Dans une attaque pourtant longtemps au point mort, l’ancien de Wyoming a su se montrer réactif dans la poche, en n’hésitant pas à courir efficacement pour s’échapper de la pression. A la passe, son entente avec Zay Jones et, plus étonnamment, avec Robert Foster, a aussi permis aux Bills de faire une bonne fin de saison régulière.

Vient désormais l’heure de la confirmation pour le numéro 17, au sortir d’un exercice à 2 000 yards et 18 touchdowns cumulés. L’objectif pour Allen sera avant tout de mieux protéger son ballon et de ne pas prendre de risques inconsidérés, au vu de ses 12 interceptions et de ses 8 fumbles concédés en 12 rencontres. Vu l’équilibre offensif fragile, le rendement du quarterback devrait coïncider avec la fiche globale de son équipe.

Dion Dawkins veut ressaisir sa chance au bond.

Le joueur à suivre : Dion Dawkins

Si Josh Allen est attendu au tournant, que dire de Dion Dawkins ? Deuxième tour de draft en 2017, le tackle gauche a poussé vers la sortie Cordy Glenn, au prix d’une étonnante campagne. Mais avec le statut de titulaire indiscutable l’an passé, il a clairement régressé : 34 pressions et 8 sacks concédés à ses adversaires directs, 15 pénalités (2e joueur le plus sanctionné de la ligue, tout de même) et des qualités athlétiques moins flagrantes pour un poste aussi crucial sur le côté aveugle.

Avec les ajouts sur la ligne offensive et la nomination d’un nouveau coach de position (l’ancien des Colts, Bobby Johnson, supplée Juan Castillo), Dawkins arrive revanchard, avec la volonté de démontrer que 2018 était un simple accident de parcours. L’idée n’est pas la plus mauvaise, sachant que son contrat prend fin à l’issue de la saison 2020.

Calendrier

@Jets, @Giants, Bengals, Patriots, @Titans, Dolphins, Eagles, Redskins, @Browns, @Dolphins, Broncos, @Cowboys, Ravens, @Steelers, @Patriots, Jets

En résumé

Promis à l’enfer en 2018 à cause d’une transition nécessaire en attaque, Buffalo a de quoi affirmer ses ambitions de playoffs cette saison. Un gros investissement dans les tranchées, quelques retouches au sein du coaching staff, et un meilleur casting autour de son nouveau quarterback vedette. Au vu du niveau de la défense de Sean McDermott et Leslie Frazier, l’attaque n’aura pas forcément besoin de chiffres canon pour espérer rejouer en janvier.

Il s’agira avant tout d’être solide et d’éviter les pertes de balle évitables, pour avoir un ratio de turnover positif. Sans présager d’une qualification en phase finale, il ne serait pas étonnant de voir la franchise new-yorkaise obtenir un bilan positif en fin de saison et lorgner sur les places en wild card. Dans cette optique, la bonne gestion de la dernière ligne droite et d’un calendrier corsé (Browns, Cowboys, Ravens, Steelers, Patriots) sera primordiale.

Le pronostic : 8 victoires – 8 défaites, pas de playoffs

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