[portrait] La story du vendredi – Grant Delpit : L’héritier

Le meilleur arrière défensif en NCAA. Tout simplement.

Tous les vendredi, la rédaction de TDActu vous propose le portrait d’un joueur. Son parcours sportif, ses succès et ses échecs, son parcours de vie. Direction le plus Français des états Américains, à la rencontre d’un futur top 10 de la draft.

Grant Delpit

Né le 20 septembre 1998 à la Nouvelle-Orléans, Louisiane
1m85 pour 92 kilos
Safety, LSU, junior
Position estimée à la draft (à ce jour) : top 10

L’usine

DBU. Defensive back university. Si d’autres facs réclament également ce surnom (Florida, Washington et Texas), Louisiana State est une vraie usine à arrières défensifs : Patrick Peterson, Tyrann Mathieu, Tre’Davious White, Donte Jackson, Jalen Mills, Eric Reid, Mo Claiborne ou Kevin Toliver jouent actuellement dans les secondary de NFL. Sans oublier ni le rookie des Browns Greedy Williams ni bien sur celui qui est désormais le meilleur d’entre-eux : Jamal Adams. Surnommé « le glouton », Andraez Williams donne à son tour un surnom à Delpit : Baby Mal, en référence justement à Jamal Adams.

74 plaquages et cinq sacks. Cinq interceptions. En 2018 Grant Delpit est devenu un joueur dominant à la fois contre la passe et contre la course. Cette saison il est le leader d’une nouvelle excellente cuvée de defensive-back à Baton-Rouge avec le cornerback Kristian Fulton ainsi que le nouveau phénomène, le joueur de première année Derek Stingley jr. L’université de LSU a bien entendu un coordinateur défensif pour aider l’entraineur Ed Orgeron. En plus, elle n’emploie non pas un coach des lignes arrières mais deux : un s’occupant des cornerbacks (Corey Raymond) et un des safeties, Bill Busch. DBU on vous dit.

Et, si les fans criant « Geaux Tigers » à chaque match à domicile sont enchantés par son niveau, ils sont également fiers que ce joueur soit du coin.

Katrina

Grant Delpit grandit à la Nouvelle-Orléans dans une famille qui chaque année s’abonne pour assister aux huit matchs annuels des Saints à domicile. Les travées du Superdome comme un autre parc où il court, grimpe, saute dans les gradins, avant que ses parents ne tentent de calmer leur hyper-actif de fils au moment du coup d’envoi. Été 2005, le petit Grant n’a pas encore fêté ses sept ans quand la famille part à Memphis pour une semaine de vacances et un soir, lors d’un flash d’actualités tous reconnaissent leur maison : sans toit et la façade recouverte de débris et de boues. L’ouragan Katrina est passé par là.

Pendant dix mois la famille multiplie les logements provisoires en centre d’hébergements. Finalement, tous s’installent dans l’état voisin et la ville de Houston. Douze ans plus tard, le petit dernier de la famille est de retour à la maison (ou presque, Bâton-Rouge est à 120 km de New Orleans).

« Ma grand-mère en est tellement heureuse et si mes parents vivent toujours à Houston, ils parlent de revenir. », dit-il au Atlanta Journal Constitution

Courtisé par Alabama, Clemson ou Florida, il préfère retourner en Louisiane où il s’impose dès le départ : 10 titularisations, 60 plaquages, 8 passes défendues en 2017.

« Il fait un super boulot pour perpétuer la tradition ici, il est en train de se faire un nom. », Tyrann Mathieu pour The Advocate

le Honey Badger. Son idole. Alors lycéen, au-dessus de son lit : un maillot de LSU floqué Tyrann Mathieu. Juste avant de quitter le Texas pour retourner chez lui, en Louisiane, il fait un crochet par la Floride.

L’académie

S’il effectue ses trois premières années de lycée à Houston, il se rend pour sa dernière saison à Bradenton (au sud de Tampa) et joue pour l’IMG Academy. Comme son nom l’indique, il ne s’agit pas d’un lycée de quartier mais d’une académie recrutant ses étudiants dans tout le pays. Lever à 6h30 et rendez-vous avec les entraineurs de position à 7h45 pendant une heure, avant de commencer les cours scolaires. Et bien sur, entrainements en début de soirée ou travail en salle de gym. De jeunes recrues âgés de 17 ou 18 ans qui passent également au tableau-noir pour y reproduire des schémaset, qui bénéficient d’installations dignes de clubs professionnels.

Recrue 4 étoiles (sur 5), Grant Delpit rejoint son équipe de cœur en étant considéré comme le neuvième safety du pays derrière notamment Richard LeCounte (Georgia) et Xavier McKinney (Alabama). Depuis ? Il est l’incontesté numéro 1 au poste du niveau universitaire. Fort probablement le premier safety choisi à Las Vegas en 2020 et possiblement le premier arrière défensif tout court. Actuellement, sa cote le situe entre les choix 8 et 15 de la prochaine draft. S’il pouvait être choisi une place plus haut alors le symbole serait beau.

Numéro sept

Si LSU a pour tradition de donner le numéro 18 au joueur reconnu comme représentatif de l’état d’esprit des Tigers, le numéro 7 lui, est donné depuis une décennie au joueur au talent supérieur : Patrick Peterson, Tyrann Mathieu ou Leonard Fournette l’ont porté. Il n’est d’ailleurs pas attribué tous les ans (ni en 2018 ni en 2013 par exemple) et Grant Delpit a mérité cet honneur : en 2019 il ne porte plus le numéro neuf mais bien le sept.

Athlétique et intelligent dans son placement, il est le leader d’une défense composée de joueurs avec un futur en NFL : Rashard Lawrence (DT), Phillips, Chaisson et Divinity les linebackers ainsi que les defensive-backs sus-cités. Après s’être débarrassé de Texas (45 à 38), LSU est classé cinquième (un comité décide du classement par vote). Portés par les progrés du quarterback Joe Burrow, l’attaque tourne à 58 points de moyenne sur les quatre premiers matchs 2019. De quoi briguer un ticket pour les playoffs ? Cependant, les Tigers auront fort à faire dans la division ouest de la conférence SEC, celle où évolue l’ogre de Alabama mais aussi Auburn, Mississippi State et Texas A&M. Prochain test, la réception des Gators de Florida le 12 octobre.

Le 13 janvier 2020 aura lieu la finale du championnat universitaire et Grant Delpit ne pourrait rêver d’un meilleur endroit pour y conclure sa carrière amateur en beauté : Le Superdome de la Nouvelle-Orléans.

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