Field Advisor : le Wembley Stadium de Londres

Second crochet à Londres pour découvrir les entrailles du domicile de l'équipe nationale anglaise de soccer.

Nouvelle structure, rénovation, future implantation… qu’importe l’avancée du projet, le stade demeure l’élément de base pour chaque franchise. Il représente à la fois un véritable moyen de pression auprès des municipalités et une extraordinaire machine à cash pour les équipes. Au cours de ce tour d’horizon, TDActu vous propose de découvrir les spécificités de chaque enceinte. Pour coller avec l’actualité, second crochet dans notre deuxième catégorie, les stades accueillant occasionnellement des rencontres.

Retour à Londres cette semaine, avec la découverte du Wembley Stadium connected by EE

Retrouvez les enceintes de la première saison en cliquant sur ce lien.

Wembley Stadium connected by EE, capitale mythique du soccer

Wembley Stadium est la destination ultime pour les joueurs ou supporters de soccer, alors qu’il accueille des matchs depuis 1923. Au début des années 2000, il a été démoli puis reconstruit sur le même site pour connaître une deuxième jeunesse. Il a rouvert dans la douleur en 2007 après plus de deux ans de retard sur les plans initiaux et des coûts multipliés par deux par rapport aux premières estimations.

Le Wembley original devait son nom à la banlieue Nord de Londres dans laquelle il se trouvait. Il est encore à l’heure actuelle le centre névralgique du football anglais, où siège son organe directeur, la Football Association (F.A). Il était aussi connu sous le nom d’Empire Stadium, construit comme pièce maitresse d’une exposition de l’Empire britannique à la fin de la Première Guerre Mondiale.

Dans cette version, les célèbres tours jumelles ont cédé leur place à une arche emblématique qui s‘élève au-dessus du stade. D’une portée de 331 mètres, cette voute culmine à 133 mètres à son point le plus haut et s’éclaire la nuit en fonction des évènements organisés. Par temps clair, elle peut être vue à plus de 20 kilomètres à la ronde. La Wembley Arch sert esthétiquement de point de repère mais surtout structurellement en supportant 75% de la charge totale du toit.

Avec ses 90 000 places (86 000 en configuration NFL), il est le plus grand stade d’Angleterre et le deuxième en Europe après le Camp Nou de Barcelone. Il a accueilli les plus grands matchs de soccer au cours de sa logue existence (Coupe du Monde, EURO, coupes d’Europe) et continue aujourd’hui d’organiser les grands rendez-vous de sa fédération et de son équipe nationale. Très prisé, son carnet de rendez-vous est bien rempli avec également des rencontres de rugby et beaucoup de concerts organisés. Le bâtiment appartient à une filiale de la F.A, le Wembley National Stadium Ltd. En Avril 2018, Shahid Khan, propriétaire de Fulham en soccer (deuxième division anglaise) et des Jaguars en NFL, a proposé de racheter Wembley à la F.A contre 674 millions d’euros, avant de retirer son offre le 17 octobre suivant.

Le stade

Wembley est situé dans le Nord-Ouest de Londres, dans un quartier calme où les bureaux et hôtels ont poussé ces dernières années. Il se trouve à environ 10 kilomètres de la gare de Paddington, 11 de celle de Marylebone et 13 de Kings Cross St Pancras, soit environ un trajet de 30 à 40 minutes en métro. Lorsque vous sortez de Wembley Park, station la plus proche, le stade se dresse majestueusement au bout de l’Olympic Way, longue allée piétonne qui achemine la foule au pied des tribunes et des animations d’avant-match.

Les 90 000 sièges sont répartis sur 3 niveaux, les 16 532 du milieu étant réservés aux clients d’affaires sous contrat à long terme ou aux 166 suites de luxe. Toutes les rangées mises bout à bout pourraient s’étendre sur 54 kilomètres. La zone méd­­­iane a permis de financer une partie du site et elle contribue désormais fortement aux bénéfices, mais a aussi suscité des critiques de la part des médias et des spectateurs. Ce type de disposition sépare les fans réguliers, ce qui rend difficile la création d’une ambiance adéquate. Le stade a été conçu avec des tribunes plus hautes et plus proches du terrain que la version originale, avec de meilleures lignes de vues et plus de places pour les jambes. De l’intérieur, les bouches d’accès aux places ont été entièrement fermées par des baies vitrées, dont le verre est incliné de 15° pour permettre une meilleure acoustique. Il a également mis l’accent sur les concessions avec pas moins de 34 bars, 8 restaurants, 688 points de restauration, 98 cuisines et 2 618 toilettes. Deux écrans géants trônent entre les deuxième et troisième niveaux, dans les tribunes Est et Ouest, derrière les zones d’en-but.

L’arche caractéristique.

Contrairement à la croyance populaire, le toit couvre uniquement les spectateurs et n’est pas rétractable. Deux structures sont partiellement coulissantes aux extrémités afin de laisser la pelouse profiter de la lumière du soleil pour favoriser sa croissance. Modèle hybride de chez Desso GrassMaster, associant synthétique au véritable gazon pour renforcer la surface, celle-ci est positionné quatre mètres plus bas que dans la version 1 du stade. Ce système doit offrir à Wembley une surface de jeu de haut niveau qui permet l’organisation de divers évènements. Or, si la case évènementielle est bien remplie, l’état de la pelouse laisse à désirer avec plusieurs remplacements et un état général plus que douteux. Une absurdité dans un pays réputé pour la qualité de ses surfaces de jeu, d’autant plus pour la vitrine nationale.

La première version

Une grande partie du paysage de Wembley Park a été transformée entre 1922 et 1923 lors des préparatifs de la British Empire Exhibition prévue en 1924. D’abord connu sous le nom de British Empire Exhibition Stadium (ou Empire Stadium), il devait servir de pièce maîtresse pour cette exposition. Il a été construit par la compagnie Sir Robert McAlpine Ltd pour 750 000£ sur le site de Watkin’s Tower en seulement 300 jours. Les architectes étaient Sir John Simpson et Maxwell Ayrton, Sir Owen Williams l’ingénieur en chef. Les tours jumelles distinctives sont devenues sa marque de fabrique et son surnom. Ses 39 marches à gravir pour atteindre la loge royale et recevoir le trophée à la fin des rencontres de soccer étaient également bien connues. En 1963, un toit en aluminium et en verre translucide, ainsi qu’un tableau d’affichage électrique ont été installés.

Bien que le roi George V ne l’ait officiellement inauguré que le 23 avril 1924, le stade a accueilli sa première finale de Cup (coupe d’Angleterre) le 28 avril 1923, seulement quatre jours après la fin des travaux. Ce match entre Bolton et West Ham a été baptisé « White Horse Final ». N’émettant pas de tickets, la fédération anglaise avait sous-estimé le nombre de spectateurs arrivés aux 104 portes. D’une capacité de 127 000 places, on estime que pas moins de 240 000 personnes se sont entassées dans les gradins ce jour-là, contraignant une bonne partie à déborder sur la pelouse. 60 000 étaient même bloquées à l’extérieur. La rencontre aurait du être annulé avant l’intervention de la police montée, dont George Scorey et son cheval blanc Billy, qui est parvenue à repousser la foule impressionnante, entrainant seulement un retard de 45 minutes. En l’honneur de Billy, la passerelle située à l’extérieur du nouveau Wembley a été nommée White Horse Bridge.

Un des premiers tourniquets.

À l’origine, le bâtiment devait être détruit à la fin de l’exposition, mais il a été sauvé par Sir James Stevenson, un écossais président du comité d’organisation de l’événement. Dès 1926, l’entrepreneur Arthur Elvin était connu pour acheter des bâtiments abandonnés afin de les démolir et les revendre. L’empire Stadium était en liquidation après avoir été déclaré financièrement non viable. Elvin a alors proposé de racheter l’enceinte au prix de 127 000£, moyennant un acompte de 12 000£ et un solde majoré d’intérêts payable sur 10 ans. James White, propriétaire d’origine, étant décédé entre temps, il a conclu l’affaire avec les nouveaux bailleurs, la Wembley National Stadium Ltd, selon les mêmes termes de l’entente initiale. Dans la foulée, la compagnie lui a racheté le stade avec des actions, ce qui a permis à Elvin de détenir la plus grande part de l’édifice, avant d’en devenir plus tard le président.

Pendant quasiment 80 années d’existence, la première version de Wembley a organisé les plus grandes compétitions du monde mettant aux prises les plus grands sportifs qui étaient tous élogieux sur l’endroit et son statut de stade le plus réputé au monde.

« Wembley est la cathédrale du football [soccer]. C’est la capitale et le cœur du football.  » Pelé, illustre joueur brésilien.

Photo : Daily Mail.

Le nouveau Wembley

À la suite d’une dernière rencontre internationale amicale opposant anglais et allemands (victoire de l’Allemagne 1 – 0) le 7 octobre 2000, le Wembley original a été fermé pour rénovations. Ou plutôt reconstruction. Initialement, la démolition devait débuter avant la fin de l’année 2000, mais faute à une succession de difficultés financières et juridiques, cette phase a été retardée au 30 septembre 2002, les tours jumelles ayant été démantelées en décembre. Le sommet de l’une d’elles a été érigé en mémorial à Overton Close, dans le domaine Saint Raphael, au Nord-Ouest de Londres. Les débris ont été utilisés pour concevoir Northala Fields, un parc situé à Northolt dans le Grand Londres. 4 000 pieux séparés forment les fondations du nouveau stade, dont le plus profond est enfoui à 35 mètres de profondeur.

Conçu par les architectes Foster and Partners, assistés du cabinet Populous, le stade a été construit par la société australienne Multiplex pour un coût de 798 millions de livres sterling (équivalent à 1,17 milliard actuel, soit 1,320 milliard d’euros). Cette somme a été financée par Sport England, la Wembley National Stadium Limited, la fédération anglaise de soccer, le ministère de la culture et de sports et l’agence de développement de Londres. Il s’agit de l’un des stades les plus coûteux jamais construits et doté de la plus grande capacité en sièges couverts au monde. Les ingénieurs Mott Stadium Consortium, qui regroupaient trois consultants en ingénierie des structures (Mott MacDonald, Sinclair Knight Merz, Aurecon) ont été nommés pour réaliser ce projet qui a vu passer plus de 3 500 ouvriers.

Photo : Daily Mail.

Les retards ont commencé à apparaître dès l’excavation du nouveau terrain de jeu. Les ouvriers sont tombés sur les fondations en béton de la Watkin’s Tower, tentative infructueuse de construire un rival à la tour Eiffel. Seule la base de la tour a été construite avant d’être abandonnée et démolie en 1907. La suppression totale a posé problèmes et a pris du temps avant d’être achevée. En décembre 2003, les sous-traitants en charge de l’arche, Cleveland Bridge & Engineering, ont laissé leur place au dernier moment à Hollandia face à la hausse des coûts de production. La société néerlandaise a eu besoin d’un peu de temps pour s’ajuster face à l’ampleur de la tâche. L’enceinte était dans un premier temps annoncée comme terminée pour 2006, avec en ligne de mire l’espoir de pouvoir disputer à nouveau la finale de la Cup à Londres. Plusieurs incidents (mort d’un ouvrier, conditions climatiques difficiles sur le chantier) ont obligé la F.A à déplacer la rencontre au Millennium Stadium de Cardiff. Après cela, des problèmes de structure au niveau du toit et de canalisation sous le stade ont contraint la W.N.S.L a annulé tous les évènements et concerts prévus sur la fin d’année.

Le 19 octobre, les développeurs ont annoncé une ouverture du site pour le début de l’année 2007, une fois que le conflit financier entre la F.A et Multiplex serait enfin réglé. W.N.S.L a payé 36 millions de livres sterling au constructeur, le coût total du projet (incluant le réaménagement des infrastructures et de transports) a été estimé à 1 milliard de livres sterling. Le nouveau stade, d’une circonférence totale d’un kilomètre, a été achevé et remis à la F.A le 9 mars 2007, avec une journée porte ouverte organisée pour les résidents de Brent le 17. Ce jour-là, un match amical opposant Geoff Thomas Charity Foundation et Wembley Sponsors Allstars était organisé. Avant cela, le personnel de Multiplex et celui de Wembley Stadium se sont affrontés à huit clos pour fêter la fin du chantier. Le premier match officiel s’ est soldé par un résultat nul 3-3 entre les équipes nationales anglaise et italienne des moins de 21 ans (24 mars 2007). L’inauguration a eu lieu le 19 mai 2007, juste avant la finale de la Cup entre Chelsea et Manchester United. Devant 89 826 spectateurs, Chelsea a remporté la victoire grâce à un but de Didier Drogba, faisant de la formation londonienne le dernier vainqueur de cette compétition dans l’ancien Wembley et le premier dans le nouveau.

La caractéristique la plus emblématique du stade est son arche haute de 133 mètres, érigée à 22° environ, qui avec sa portée de 315 mètres, est la plus longue structure de toit à une travée du monde. Avec un diamètre de 7,4 mètres, elle est suffisamment large pour qu’un train du tunnel sous la manche puisse la traverser. Un représentant de chaque comté d’Angleterre a participé à sa construction. Cette voûte supporte tout le poids du toit côté Nord et 60% du côté Sud, et elle garantit l’absence de piliers qui pourraient gêner la visibilité des supporters. Wembley a en outre un toit qui se trouve à 52 mètres au-dessus de la pelouse. Il couvre plus de 44 500m2 dont 13 722 sont rétractables. Cet aspect est important car il permet d’exposer à la lumière directe du soleil et à la ventilation, tout en assurant la protection contre les intempéries de tous les spectateurs présents. Les trophées sont offerts à l’équipe gagnante dans la Royal Box plutôt que sur le terrain. Comme dans l’ancienne version, elle se trouve au milieu de la tribune Nord mais le chemin compte cette fois 116 marches.

En 2014, Wembley a conclu un accord de parrainage de 6 ans avec le fournisseur de téléphonie mobile EE Limited, en vertu duquel il fournit ses services technologiques pour équiper le site, en échange du droit d’appellation. Wembley Stadium doit officiellement être appelé Wembley Stadium connected by EE. Le deal serait évalué à 25 millions de livres pour la période. À travers ce partenariat, EE tentera de faire du bâtiment le stade le plus connecté au monde en offrant un réseau Wi-Fi ultra rapide.

Des problèmes depuis l’ouverture

Depuis l’achèvement du nouveau bâtiment, l’état de la pelouse a été pointé du doigt et indigne d’un stade du standing de Wembley. D’autant plus dans un pays qui bichonne ses aires de jeu. Pour les spécialistes en la matière, la multitude et la diversité des évènements organisés en sont les principales causes. Elle a beaucoup été utilisée dès son ouverture, ne laissant pas aux racines le temps pour s’implanter correctement dans le sol. Le temps entre deux manifestations était trop court, ne la laissant pas suivre sa croissance et sa récupération à un rythme régulier. En mars 2010, la pelouse a ainsi connu son dixième remplacement depuis l’ouverture. Comme pour les autres, cette surface n’a pas eu le temps de prendre correctement avec les demi-finales et finale de la Cup, les finales d’accession des divisions inférieures organisées entre avril et mai. Les responsables de l’enceinte ont alors fait appel à la société Desso pour implanter un gazon semi-artificiel en vue du Charity Shield d’aout avec une amélioration constatée dès cette rencontre.

Dernièrement, le problème se situe au-dessus de la tête des spectateurs avec des fuites constatées au niveau du toit. Et les réparations ne pourront prendre fin qu’en 2020 en raison du calendrier chargé des évènements. La situation a été constatée en 2012, avant d’être révélée au public l’année d’après. La faille ayant été commise lors du processus de construction, une grande partie du financement doit provenir de l’assurance du contractant principal. Les réparations ont débuté en 2015 mais à ce jour, seulement 25% des travaux nécessaires ont été effectués selon le Daily Mail. Ce rythme très lent est lié aux rares moments disponibles pour travailler au-dessus des sièges, et il pourrait certainement dépasser la date annoncée au préalable. L’équipe de Tottenham a occupé les lieux pendant deux saisons lors de la construction de son nouveau stade, et il est fort probable que Chelsea fasse de même dans quelques temps.

Le football à Wembley

Le tout premier match de football a eu lieu en 1952 avec une opposition entre deux équipes de l’US Air Force. Avant 2005, la NFL utilisait principalement l’American Bowl, une série de matchs de pré-saison disputés dans le monde entier, pour s’expatrier. Entre le 6 aout 1983 (Vikings – Cardinals) et le 8 aout 1993 (Lions – Cowboys), neuf matchs se sont déroulés à Wembley. La United States Football League y a également disputé une rencontre le 21 juillet 1984 (Philadelphia Stars – Tampa Bay Bandits). C’est surtout au travers de la NFL Europe, une ligue de développement basée en Europe, que le football est arrivé dans le paysage londonien.

 

Issue de ce championnat, l’équipe des London Monarchs a fait ses débuts en 1991 dans la World League of American Football (WLAF), qui a fonctionné deux petites années. Ce championnat était composé de 6 équipes américaines, 1 canadienne et 3 européennes, réparties en trois divisions (North American West, North American East et European). La WLAF a suspendu ses opérations en 1993, avant d’être relancée deux ans plus tard sous le nom de World League avec 6 équipes basées en Europe. Elle n’est devenue NFL Europe qu’en 1998. Quelque soit l’appellation, le championnat se déroulait au printemps afin de ne pas entrer en conflit avec la saison NFL.

Au cours des deux premières années, les Monarchs ont disputé leurs rencontres à domicile à Wembley et y ont même remporté le titre (World Bowl) la première année en battant les Barcelona Dragons 21-0. Le public était au rendez-vous pour la saison inaugurale (40 483 spectateurs de moyenne), mais la concurrence des Scottish Claymores (basés à Edimbourg) et la baisse d’intérêt ont contraint les Monarchs a déménagé à White Hart Lane, stade de Tottenham, lors de la réouverture en 1995 pour finir à Stamford Bridge (Chelsea) en 1997. À l’issue de cette saison, le succès n’était plus présent. L’équipe a été rebaptisée England Monarchs et a sillonné le pays pour évoluer dans des stades plus petits. Au lieu d’accroitre la popularité de l’équipe, l’effet inverse s’est produit avec des affluences moyennes de 5 944 spectateurs. À la fin de la saison 1998, une fusion des deux équipes anglaises a, dans un premier temps, été envisagée pour laisser une place à la nouvelle franchise du Thunder de Berlin. Finalement, seule l’équipe anglaise a préféré laisser sa place à l’écurie allemande après quelques semaines de réflexion. Parmi les joueurs célèbres, William « The Fridge » Perry, Doug Maronne, Brad Johnson et LaVar Ball ont porté le maillot londonien.

Par la suite, le commissionnaire Roger Goodell a envisagé d’élargir l’attrait de la ligue à l’étranger depuis la fin de la NFL Europe. Plusieurs options ont été avancées, plus ou moins réalisables : organisation du Super Bowl, une mini-série de quatre rencontres équivalent à une 17ème semaine de saison régulière (3 autres mini-séries de 4 matchs étant jouées sur 3 autres terrains) en remplacement du quatrième match de pré-saison, obtention d’une franchise à plein temps. Sans stade pendant la dernière intersaison, la possibilité de voir les Raiders s’y installés provisoirement a un temps été évoquée. Depuis 2007, la NFL organise au moins un match par an à Wembley, qui était le stade exclusif de l’International Series jusqu’en 2015. À partir de l’année suivante, la série s’est étendue à Twickenham (à Londres également, en 2016 et 2017), l’Estadio Azteca de Mexico (au moins jusqu’en 2021) et finalement au Tottenham Hotspur Stadium à partir de 2019 et au moins jusqu’en 2027). Ainsi, les séries ont été divisées en deux catégories à partir de 2017, les NFL London Games et le NFL Mexico Game.

Le tout premier match de saison régulière en 2007 (Photo : The Week UK).

Le 28 octobre 2007, devant 81 176 spectateurs, les Giants ont battu les Dolphins 13 à 10 lors du premier match de saison régulière disputé en Europe, et dès cette rencontre le succès a été au rendez-vous, les places trouvant rapidement preneurs. Si bien que le 11 octobre 2011, les propriétaires NFL ont prolongé l’organisation des matchs en terre britannique jusqu’en 2016. 2013 marque une nouvelle étape de franchie avec la tenue d’une deuxième rencontre. Désireuse de renforcer la base de fans, la ligue a souhaité avoir une équipe permanente à Wembley chaque année. Initialement annoncés, les Rams se sont désistés au profit des Jaguars, dont le contrat court encore jusqu’en 2020. 3 matchs ont été organisés en 2014, dont un démarrant plus tôt (14h30, heure anglaise) afin que les rencontres puissent s’enchainer dès 9h30 aux Etats-Unis. Un succès, les deux années suivantes toutes les rencontres étant programmées à cette heure. Entre 2016 et 2017, les oppositions londoniennes se sont déroulées sur deux terrains (Wembley et Twickenham), avec un pic à quatre matchs la seconde année. Le nouveau stade de Tottenham aurait dû prendre le relais de l’antre du rugby en 2018, mais n’étant pas terminé, la NFL a délocalisé à Wembley le Raiders-Seahawks initialement prévu, deux mois avant la rencontre.

Une équipe qui joue un match « à domicile » à Londres vend un abonnement moins cher avec une rencontre en moins. En guise de dédommagement, celle-ci reçoit 1 million de dollars pour avoir abandonné un match. Selon les règles NFL, les équipes qui jouent dans des stades provisoires, qui déménagent ou qui ont récemment remporté le Super Bowl sont tenues de disputer un match à domicile hors du territoire américain. Le stade habituel de l’équipe concernée doit tout de même rester à disposition en cas d’empêchement. La règle ne s’appliquait pas au moment où Minnesota construisait son nouveau stade, les Vikings n’étaient donc pas obligés de retourner à l’étranger, au contraire des Rams et Chargers fraichement débarqués à Los Angeles, ou des Raiders en instance de déménagement à Las Vegas.

Évènements organisés

. Soccer : domicile de l’équipe nationale anglaise. Demi-finales et finale de la FA Cup. Finale de la League Cup. Community Shield. Finales d’accession des divisions inférieures. Coupe du Monde 1966, dont la finale. Euro 1996, dont la finale. Tournoi olympique masculin et féminin en 2012, dont les finales. Finale de coupe d’Europe des clubs champions en 1963, 1968, 1971, 1978, 1992. Finale de la ligue des champions en 2011 et 2013. Finale de coupe d’Europe des vainqueurs de coupe en 1965 et 1993. Domicile d’Arsenal en coupe d’Europe entre 1998 et 2000. Domicile de Tottenham entre 2017 et 2019. Finale de la Cup féminine depuis 2015. Le site recevra sept rencontres de l’Euro 2020 dont les demi-finales et la finale, ainsi que la finale de la ligue des champions en 2023. À savoir, l’équipe nationale anglaise n’a joué à Wembley que contre l’Ecosse pendant ses 27 premières années.
. Rugby : Coupe du Monde à XV en 2015. Coupe du Monde à XIII en 2013. Finale de la Challenge Cup à XIII. Domicile du Pays de Galles au début des années 1990 pendant la rénovation de leur stade. Domicile des Saracens (XV) entre 2009 et 2017 pour les grands rendez-vous.
. Football : 9 rencontres de pré-saison NFL entre 1984 et 1993. Au moins un match de saison régulière depuis 2007. Domicile des London Monarchs (WLAF) entre 1991 et 1992. World Bowl WLAF en 1991.
. Boxe : Henry Cooper – Muhammad Ali le 18 juin 1963. Carl Frach – George Groves le 31 mai 2014. Anthony Joshua – Wladimir Klitschko le 29 avril 2017.
. Jeux Olympiques d’été en 1948 : épreuves d’athlétisme.
. Divers : en catch, WWF Summer Slam en 1992. Courses de Speedway dans les années 1930 et 1950. Rencontres de football gaélique, de hockey sur gazon féminin. Courses de lévriers. Le stade a servi pour la scène d’ouverture du film le Discours d’un roi de Tom Hooper. Concerts. Saut à ski le 6 juin 1961 lors d’une exhibition.

Comment s’y rendre ?

. En voiture : La chose importante à savoir concernant Londres est qu’avant et après un événement sportif, les routes qui entourent le stade sont fermées et le stationnement autour est très limité. Wembley est accessible depuis l’A406, qui se connecte à la M1 un peu plus au Nord. Les sorties sont clairement indiquées.
Depuis le centre de Londres, emprunter l’A404 (Harrow Road) en direction du Nord-Ouest. Harrow Road bifurque sur l’A40 au niveau de la gare de Paddington. Une fois à la gare de Wembley, tourner à droite sur Wembley Hill Road pour rejoindre le stade. Le parking sur place est partagé avec la Wembley Arena et s’étend sur plusieurs étages (Green Car Park et Red car Park).

. En transports en commun : solution à privilégier, le service des métros est renforcé avec pas moins de 100 trains par heure sur les trois gares desservant le site.
En métro : La station Wembley Park est la plus proche, juste à 5 minutes à pied. Surtout, vous ne pouvez pas vous tromper : une fois les tourniquets franchis, le stade se dresse droit devant. Descendre le mur de marches et remonter sur l’Olympic Way pour rejoindre les différents espaces de détente montés provisoirement pour l’occasion. Cette station se trouve à la fois sur la Jubilee ou la Metropolitan Line qui relie le stade au centre de Londres (compter au moins 30 minutes), bien que la Metropolitan fasse moins d’arrêts. La station Wembley Central se trouve sur la Bakerloo Line, à 10-15 minutes à pied via le White Horse Bridge.
Des services ferroviaires sont assurés à Wembley Central (London Overground, Southern et London Midland) ou à la gare de Wembley Stadium (Chiltern Railways).
Au niveau des bus, les lignes 18, 83, 92 et 224 ont des arrêts à proximité. Un peu plus éloignés, les 182, 206, 223 et 297 peuvent aussi être empruntées.

. À pied ou en vélo : si vous résidez à proximité. Le parking pour vélos est disponible au niveau du coin Nord-Est du stade.

Fun Facts

Wembley propose des visites guidées dans les coulisses du stade pour 21£. Elles passent par les tribunes, vestiaires, salle de presse, tunnel des joueurs et la loge royale, avec un premier passage devant quelques archives qui relatent de l’histoire du lieu et des différentes évènements organisés. D’une durée de 75 minutes environ avec des départs une à deux fois par heure, elles ont lieu entre 10h et 16h en semaine hors jours d’évènements majeurs ou certains jours fériés. Votre guide vous indiquera que les portes d’accès aux vestiaires ont été élargies pour permettre aux gabarits NFL de pouvoir passer. À l’extérieur, une statue en bronze de Bobby Moore (capitaine de l’Angleterre championne du monde en 1966), sculptée par Philip Jackson, fixe fièrement Wembley Way, ainsi qu’une seconde pièce qui honore la première finale de la Rugby League Challenge Cup. Plusieurs plaques sont posées le long du muret de séparation sur lesquelles le nom de tous les internationaux anglais y sont notés.

Attention, les sacs à dos ou autres sacs fermés sont interdits. Comme aux États-Unis la politique du sac transparent de petit gabarit (30 cm de long et de haut, 15 cm de large maximum) est appliquée. Sinon, direction la consigne à 10£. Ne vous inquiétez pas en cas d’achat sur les divers stands, vos produits vous seront remis dans un sac plastique transparent. Une fois les portiques de sécurité franchis (assez long avec le passage au détecteur de métaux) et votre niveau atteint, vous pouvez vous promener librement en faisant le tour entier de l’immense hall. Des éléments historiques sont présents le long des murs qui répertorient les grands moments du bâtiment et de son prédécesseur. À votre place, vous trouverez un petit drapeau souvenir à l’effigie de l’équipe « recevant » la rencontre. Les sièges sont tous de couleurs rouges. Pourquoi ? Simplement car les anglais sont superstitieux et ont sélectionné cette couleur car le pays a remporté la Coupe du Monde en 1966 avec des maillots rouges sur le dos. Ce qui avait fait scandale à l’époque, car ils avaient laissé la tunique blanche aux allemands.

Autour du stade, la zone est en pleine mutation avec beaucoup d’hôtels, de bureaux ou de locaux commerciaux. À noter la présence du musée de la Royal Air Force, les London Graffiti Tours (street art), le Sanatan Temple (temple hindou), London Designer Outlet (immense centre commercial). L’atmosphère débute tôt avant les matchs et les jerseys de toutes les équipes sont représentés un peu partout dans la fan zone montée pour l’occasion. Les animations autour du football (jeux, présence d’anciennes stars NFL, du trophée Lombardi) et les food-trucks sont présents en nombre, un petit concert peut y être organisé. L’émission d’avant-match de la télévision américaine est organisée à cet endroit. Il est conseillé d’arriver tôt pour profiter de l’ambiance, éviter les bouchons dans le métro et surtout si vous souhaitez faire quelques emplettes dans les boutiques éphémères avec les (très) longues files d’attente. Pour les plus prévoyant, effectuer vos achats en ligne et retirer-les au point de collecte prévu.

Les concessions dans le stade sont nombreuses et variées, mais un peu cher. La liste propose des plats typiques britanniques (pies, fish and chips) aux grands classiques (hamburger, pizza, hot dogs, nachos). Ceux qui recherchent une pinte de bière ne seront pas en reste avec un nombre incalculable de stands. Toutefois, les boissons alcoolisées ne se sont pas autorisées en tribune, vous devrez siroter votre boisson dans le hall d’accès.

Sources : Wembley Stadium, Info-Stades, Stadium DB, Stadiums of Pro Football, Stadium Journey, Football Stadium Digest, Football Ballparks, Pro Football Reference, Thrillist, Sports Pro Media, Go Banking Rates.
Visuels : Ben.
Logo : Romain Therasse.

Partagez cet article sur : Twitter Facebook
Afficher les commentaires