[portrait] La story du vendredi – Rick Spielman, l’architecte

Le manager est un homme de l'ombre et pourtant, il a une grande part dans les succès d'une équipe.

Tous les vendredi, la rédaction de TDActu vous propose le portrait d’un acteur NFL. Son parcours sportif, ses succès et ses échecs, son parcours de vie. Aujourd’hui laissons le terrain pour prendre place en tribunes et dans la fameuse War Room.

Rick Spielman

Né le 2 décembre 1962 à Massillon, Ohio
General Manager, Minnesota Vikings

Son travail

General manager, ou directeur sportif en Français. Il est celui chargé de recruter les joueurs, via le marché et la draft. Celui qui doit choisir l’entraineur et lui fournir une équipe compétitive. Au mois de mai 2019, le site rotoworld établit son classement des meilleurs d’entre-eux en NFL : Rick Spielman y est classé à la septième position. (un certain BB en premier, Howie Roseman second)

Bien qu’il travaille déjà pour les Vikings depuis 2006, en tant vice président attaché aux joueurs, sa première draft en tant que GM a lieu en 2012. Son premier choix se porte sur un joueur dominant au niveau universitaire, à une position primordiale : celle de tackle offensif. Flop! Matt Kalil ne confirme pas en NFL les espoirs suscités avec l’université de Southern California. Heureusement pour son bilan, la franchise du nord a un autre choix du premier tour en 2012 et celui-ci est une vraie réussite : le safety Harrison Smith.

À son crédit, des joueurs votés au ProBowl comme Smith, Xavier Rhodes, Danielle Hunter ou Anthony Barr. C’est également lui qui sélectionne Stephon Diggs au cinquième tour et lui qui signe son compère receveur Adam Thielen comme agent-libre. Bien entendu, il ne connait pas que des réussites, comme avec l’utilisation du choix numéro 23 sur le receveur Laquon Treadwell en 2016. Le lot de tout décideur. Un poste où quelques mauvais choix ont vite fait de vous coûter votre place. Il semble que le propriétaire, Zygi Wilf, est satisfait de son travail : il vient d’ajouter une saison à son contrat et celui-ci couvre désormais la saison 2020.

Avant d’être un cadre administratif, Rick Spielman a tout abord été un joueur de football et plus précisément, au poste de linebacker.

Son frère

Pendant quatre saisons, il occupe un poste sur le second rideau de la défense de Southern Illinois. En 1985, sa troisième année, il se distingue avec 105 plaquages. Cependant, lorsque l’on parle d’un joueur de football dans la famille alors on évoque plutôt Chris, son frère cadet de trois ans.

Lui aussi occupe le poste de linebacker, la différence étant qu’il ne le fait pas dans ce qui peut être considéré comme une université de seconde zone mais, au sein d’un des plus prestigieux programmes du pays : The Ohio State University. En 1986, Chris Spielman y produit un spectaculaire total de 205 plaquages sur la saison ! Dont 29 lors du classique des classiques : The Game, contre Michigan.

Drafté au second tour en 1988 par les Lions de Detroit, il y signe 1138 plaquages en huit saisons (142 en moyenne/saison) et quatre apparitions au ProBowl. Il passe ensuite deux saisons avec les Bills de Buffalo mais la seconde (1997) est entachée d’une blessure (8 matchs joués). En 1998, il décide de mettre une parenthèse sur sa carrière en raison du cancer contractée par sa femme*. L’année suivante, il revient avec les Browns de Cleveland mais une nouvelle blessure au cou, avant le début de la saison, met un terme à sa présence sur un terrain. *(depuis décédée, en 2009)

Depuis, Chris Spielman est commentateur avec la chaine Fox et il élève avec sa nouvelle femme ses deux enfants à elle ainsi que les quatre siens. Six enfants en tout.

Comme Rick.

Ses enfants

Rick Spielman et sa femme Michele ont aussi six enfants. Tous adoptés. Après de multiples tentatives infructueuses de traitement contre la fertilité. Les deux premiers, deux garçons, Ronnie et J.D l’ont été en 1998 alors que la famille vit à Chicago et que Rick compte parmi les dirigeants des Bears (director of pro personnel).

« Nous savions avec nos personnalités que la race n’aurait aucune importance pour nous. L’important étant que des enfants avaient besoin d’un toit et nous d’enfants », sa femme Michelle pour ESPN

Ronnie et JD ont une peau de couleur noire. Ainsi que les quatre autres adoptés ensuite. Comme Whitney d’origine Jamaïcaine, adoptée dans un orphelinat de Puerto Rico.

Rick et Whitney Spielman (Pioneer Press: Scott Takushi)

Rick Spielman organise un « adoption fun fest » en décembre 2018 à Minneapolis et Ronnie, désormais agé de 21 ans, s’y exprime :

« Ils ont toujours été mes parents et le seront toujours. Je leur suis reconnaissant de deux choses : la première est de m’avoir élevé avec amour et la seconde est qu’ils ont aussi à l’époque adopté mon petit frère JD. C’était comme un lot, je n’aurai pas voulu être séparé de lui, même si je n’avais pas encore deux ans à l’époque. Ils nous ont pris tous les deux. Merci. », rapporté par vikings.com

Adopté ou pas, un enfant essaie souvent de faire le même métier que son père. C’est le cas à l’université de Nebraska avec le receveur Kade Warner, fils de Kurt. Le cas également de JD, lui aussi en tant que receveur, lui aussi dans le Nebraska : 11 touchdowns en trois saisons, apportant sa contribution en attaque et en équipe spéciale.

Si JD venait à passer pro en 2020, il ne serait pas le seul en NFL : Kyle Van Noy (Patriots) et Matt Breida pour les joueurs encore en activité. Parmi ceux ne jouant plus, citons Colin Kaepernick, Michael Oher ou Dante Culpepper. Tous adoptés. Et si au mois d’avril 2020, à Las Vegas, le père draftait le fils ? Une première sans doute.

Si le talent des joueurs et des entraineurs sont les premiers responsables du bilan de 6 victoires pour seulement deux défaites, Rick Spielman en est l’architecte. Et il espère avoir conçu les plans d’une maison digne du prix Pritzker ou plutôt, digne d’une victoire au Super Bowl.

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