[portrait] La story du vendredi – Chase Young, le prédateur

En attendant de traquer les tueurs en série avec le FBI, Chase Young est un véritable serial sacker en NCAA.

Tous les vendredi, la rédaction de TDActu vous propose le portrait d’un acteur NFL. Son parcours sportif, ses succès et ses échecs, son parcours de vie. Chase Young est un phénomène. Le seul à pouvoir briguer le premier choix de la draft 2020 aux quarterbacks.

Chase Young

1m96 pour 120 kilos
Né en 2000 à Cheltenham, Maryland
Defensive-end, Ohio State, junior
Position estimée à la draft (à ce jour) : top 3

La relève

Lorsque Chase Young intègre l’effectif des prestigieux Buckeyes en 2017, l’accès au terrain est quelque peu embouteillé : Nick Bosa (49ers), Sam Hubbard (Bengals) et Tyquan Lewis (Colts) occupent déjà les postes extérieurs sur la ligne défensive. Son talent lui permet néanmoins de jouer 9 matchs, signant par quatre fois un sack. Originaire du Maryland, il force un fumble contre l’université de cet état. Il rentabilise son peu de minutes sur le terrain en 2017.

Nick Bosa se blessant dès la troisième rencontre en 2018, ses entraineurs lui demandent s’il se sent capable de prendre ses responsabilités. Il répond avec un total magistral de 75 pressions du quarterback ! 10,5 sacks et cinq autres plaquages derrière la ligne d’engagement pour stopper une course. Comme contre Penn State, en arrêtant Miles Sanders (Eagles) sur une 4e&5, préservant ainsi la victoire de son équipe.

Challenge relevé. Et il en veut davantage :

« J’ai fais des erreurs et je veux les corriger. On ne peut pas jouer un match parfait pourtant c’est le but et c’est ce que je veux faire lors du prochain contre Indiana. », toledoblade.com

Si les états du Texas, de Californie et de Floride sont réputés pour être des viviers quasi-intarissables de jeunes footballeurs, celui du Maryland est moins reconnu par le grand public et pourtant, les recruteurs universitaires y passent beaucoup de temps : Todd Gurley, Joe Haden, Tavon Austin, les frères Fuller, Adrian Amos, Ronald Darby ou encore Dwayne Haskins en sont issus.

À Hyattsville au sud de l’état, il grandit non loin d’un certain bureau fédéral.

True Detective

Après le lycée, il pense tout d’abord rejoindre l’université locale. Celle-ci évolue dans la conférence B1G (Big 10) et a formée des joueurs tels Stephon Diggs (Vikings), Yannick Ngakoué (Jaguars) ou le récent 1e tour des Packers, le safety Darnell Savage. Mais si Chase Young souhaite aller sur le campus de College Park, c’est avant tout pour un choix scolaire : l’université de Maryland possède un des programmes académiques les plus cotés du pays en criminologie, et Chase Young ambitionne après sa carrière sportive d’intégrer les rangs du F.B.I.

Recrue labellisée 5 étoiles, la liste des universités tentant de l’attirer ne contient que des noms prestigieux et provenant de tout le pays : il reçoit des offres de Alabama, LSU, USC, Florida, Notre Dame, Iowa, Michigan State et d’autres encore. Sa réflexion finale se pose finalement entre deux candidats : Maryland et Ohio State. La raison principale pour laquelle il choisit l’Ohio et son campus situé à Colombus est la présence de Larry Johnson, le coach de la ligne défensive.

GrandMama

En poste depuis 2014, il s’est occupé des Joey Bosa & co. Avant, il occupe ce même poste quatorze ans avec l’université de Penn State. Et durant toutes ces années, Larry Johnson a su notamment développer des talents recrutés dans le Maryland, il s’est donc fait un nom dans cet état auprès des jeunes. C’était le cas par exemple avec le nouveau joueur des Titans, Cameron Wake. Ce dernier partage beaucoup de points communs avec Chase Young : même position sur le terrain, tous deux natifs du Maryland et allant au même lycée DeMatha Catholic.

Et bien entendu, c’est l’homonyme de l’ancien basketteur des Hornets et des Knicks qui a aidé à son recrutement, avant de l’entrainer avec Penn State en 2004. Un coach de position respecté pour son enseignement technique.

« Je ne veux pas que les jeunes soient beaucoup utilisés trop tôt car sinon ils n’ont pas le temps de développer leur technique. Personne ne peut toujours l’emporter seulement avec des qualités athlétiques, il faut aussi une bonne panoplie technique. », déclare t’il à 247Sports.

Alors Chase Young travaille, surtout l’usage de ses mains et également à mieux fléchir ses hanches. Et il se met au défi aussi.

The Predator

Avec le lineman offensif Wyatt Davis, il a trouvé un partenaire de jeu et les deux se parlent ou s’envoient des messages avant les entrainements. Davis confirme à thelantern « qu’il déteste perdre contre la défense à l’entrainement. ». Les deux joueurs savent qu’une unité jouant avec intensité va faire progresser l’autre, c’est la mentalité souhaitée par tout entraineur et Chase Young en est l’instigateur principal. Faut dire qu’il a un but : dans la riche histoire de Ohio State, un seul joueur a réussi à avoir deux saisons consécutives avec plus de dix sacks.

Il s’agit de Mike Vrabel, l’actuel entraineur des Titans du Tennessee. Chase Young veut absolument le rejoindre dans le livre d’histoire de la fac. Et dès le 8e match de la saison 2019, en signant quatre sacks contre Wisconsin, il égale son ainé (le dépasse même en nombre de sacks). En 8 matchs 2019, il a déjà signé 13,5 sacks dont 5 provoquant un fumble.

Fait peu commun, des fans de l’université ont créé un compte twitter en son honneur : The Predator

https://twitter.com/ChaseYoungFans/status/1069116421131644928?s=20

Humble, ambitieux et talentueux : si le premier choix de la draft revient en 2020 à une équipe ne souhaitant pas prendre un quarterback alors, Chase Young ressemble au portrait-robot d’un numéro un. D’ailleurs un joueur, qui connait une chose ou deux à propos de la pression sur les quarterbacks, l’a déjà adoubé.

JJ Watt parle ainsi. Lorsqu’il veut dire qu’un joueur est très bon, il dit « il est un très bon joueur de football ». Là ou d’autres diraient « c’est un monstre » ou « arrêtes, tu es en train d’embarrasser tout le monde. » (Todd Gurley à propos de Saquon Barkley lorsque ce dernier jouait à l’université de Penn State). Chase Young est un très bon joueur, c’est un bon résumé après tout.

Les comparaisons entre un joueur affrontant des lignes offensives universitaires, quand bien même de la conférence Big 10, avec des joueurs ayant prouvé en NFL sont toujours risquées. Il faut donc les prendre pour ce qu’elles sont : donner une idée du style et du potentiel du joueur (et non du niveau de carrière qu’il aura). Concernant Chase Young, le journaliste Rich Eisen a utilisé dans son podcast une image qui parait correcte à plus d’un observateur : le jeu de Von Miller dans le corps de Julius Peppers. Voila voila.

Enflammade, de même qu’en foot ou au basket, sur un jeune talent ? Le juge de paix sera bien entendu la NFL et d’ici là les playoffs universitaires, car sauf énorme surprise Ohio State fera parti des quatre élus. Toujours un bon indicateur de voir un joueur dans un « gros » match, le genre avec enjeu et médiatisation démesurés.

Chase Young est en 2019 l’ennemi public numéro un de tous les quarterbacks universitaires. Suffisamment costaud pour jouer dans une défense de base 43 et remarquablement fluide et rapide pour occuper l’extérieur d’une ligne de quatre linebackers. Il est la prochaine sensation au poste si important de pass rusher, alors préparez-vous à voir son nom très haut dans toutes les mocks drafts 2020 : Chase Young, le prédateur.

Mise à jour : Chase Young est suspendu, pour une période indéfinie pour le moment, par la NCAA. Celle-ci n’autorise pas les étudiants-athlètes a être rétribué qu’une quelconque façon. Or, Chase Young admet avoir reçu l’an passé le prêt d’une somme d’argent de la part d’un ami de sa famille. Cela est interdit. La raison invoquée par cette règle est pour éviter que des personnes donnent de l’argent à des athlètes pour qu’il rejoigne une fac plutôt qu’une autre. L’enquête est donc en cours et cela alimente d’autant plus le débat sur la loi votée en Californie (et applicable en 2023) sur la rétribution des athlètes via le droit à l’image.

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