Saints – 49ers (46-48) : la légende de Jimmy

Mené par son numéro 10 des grands soirs, San Francisco s'est offert un succès de prestige en Louisiane.

New Orleans Saints (10-3) – San Francisco 49ers (11-2) : 46-48

Avec deux matchs consécutifs sur la côte Est, San Francisco avait choisi de passer la semaine en Floride pour s’éviter les problèmes de transport et de décalage horaire. Une technique qui a bien fonctionné en Septembre en ouverture d’exercice, et qui a de nouveau porté ses fruits ce soir avec un onzième succès à leur tableau de chasse. Peut-être le plus important. Depuis 2011, c’est la 5ème fois qu’ils ne rentrent pas chez eux entre deux rencontres à l’extérieur, ils n’ont perdu qu’une seule fois (en 2016 à Chicago sous la neige).

Une première mi-temps de folie. Pas d’autre mot. Les deux coachs ont été à la hauteur de leur réputation et nous ont offert des appels bien pensés donnant lieu à quelques actions de classe. Des défenses endormies, un récital offensif (10 actions de plus de 20 yards), 8 touchdowns en 10 possessions et deux quarterbacks proches de la perfection (4 passes ratées). À l’image d’un Jimmy Garoppolo hauteur d’un premier acte parfait (11/12, 206 yards, 2 touchdowns, 158.3 d’évaluation). Voilà le film des 30 premières minutes de football qui ont eu de quoi ravir les amoureux de belles actions avec 55 points au compteur, plus haut total de la saison.

Il a fallu attendre le retour des vestiaires pour voir les premiers signes de vie chez les défenses. Plus agressives, elles ont forcé les premières pertes de balle de la soirée (1 interception, 1 fumble) et ont enfin mis la pression sur des maitres à jouer qui étaient tranquilles jusqu’alors. La Nouvelle-Orleans a commis ses premières pénalités au mauvais moment, offrant neuf points d’avance à San Francisco en début de quatrième quart-temps. Les leaders de la NFC Ouest ont plié mais ont maitrisé la fin de match avec des drives plus cliniques, en s’appuyant sur leur jeu au sol dévastateur pour contrôler l’horloge. Moins pistolero et plus gestionnaire, Garoppolo ( 26/35, 349 yards, 4 touchdowns, 1 interception) nous a montré un autre visage tout aussi important à l’approche des playoffs.  Il a fait preuve d’un sang froid impressionnant dans un dernier drive décisif avec 45 secondes à jouer pour placer idéalement son kicker et ainsi éviter un second revers de rang dans les ultimes secondes d’une partie.

Aucune défense

La première place de la conférence NFC était en jeu, mais les escouades défensives n’avaient pas les esprits très clairs dans ce début de match. Aucun temps mort, Saints et 49ers sont en feu avec 7 touchdowns sur les 8 premières séries. Principalement par voie aérienne, chaque formation se répondant du tac-au-tac au cours d’un festival de gros gains. À ce petit jeu, les locaux sont devants au tableau d’affichage avec deux touchdowns pour Jared Cook (2 réceptions, 64 yards, 2 touchdowns) et un de Josh Hill (2 réceptions, 4 yards, 1 touchdown), avec des séries structurées. Bien aidés en cela grâce au travail remarquable de Deonte Harris (5 retours, 155 yards) sur équipes spéciales, dont les excellents retours d’engagement donnent de bonnes positions de départ. Ils inscrivent ainsi un touchdown sur leur série inaugurale pour la troisième rencontre consécutive. Mais les visiteurs ne sont pas en reste et Jimmy Garoppolo laisse parler son bras. Plus rapides dans l’exécution avec des drives chirurgicaux, Deebo Samuel (5 réceptions, 76 yards, 1 touchdown), Emmanuel Sanders (7 réceptions, 157 yards, 1 touchdown) et les 49ers martyrisent l’arrière garde louisianaise. Kendrick Bourne (3 réceptions, 18 yards, 2 touchdowns) débloque le compteur californien, mais c’est l’ancien de Denver qui signe l’un des touchdowns de la soirée. Une réception de 75 yards pour revenir à 6 points (20-14), New Orleans ayant raté au préalable une transformation à deux points.

 

Une véritable orgie offensive qui perdure plus la mi-temps avance. Drew Brees (29/40, 349 yards, 5 touchdowns) redonne un peu d’air à ses coéquipiers en inscrivant le premier touchdown au sol de la soirée, avant que Sanders ne ressorte de sa boite. Sur un jeu feinté, le receveur se retrouve en position de quarterback et lance le long de la touche en direction de Raheem Mostert (10 courses, 69 yards + 2 réceptions, 40 yards, 1 touchdown). Oublié, le running back regagne tranquillement la zone d’en-but adverse (27-21).

 

New Orleans cale en fin de mi-temps avec un premier punt. Une occasion en or pour les visiteurs qui enfoncent le clou. Après leur plus longue série de la soirée (9 actions, 80 yards), les visiteurs passent devant pour la première fois. 9 actions, 80 yards qui se conclut par le touchdown au sol de Mostert (27-28). Les deux équipes regagnent les vestiaires avec ce petit point d’écart après 30 minutes de football total. 581 yards cumulés, 29 premières tentatives obtenues, deux petits punts et un seul sack pour deux équipes habituées à mieux dans ce secteur de jeu. Les quartebacks ont la mainmise sur la rencontre avec 4 passes ratées en tout. Tous les jeux appelés se transforment en gain, les coordinateurs défensifs ont du pain sur planche pendant la pause pour faire reprendre des couleurs à des unités à l’agonie, incapables de réussir le moindre plaquage.

San Francisco plus réaliste

Message reçu en partie et les Saints dégainent en premiers. Dès le retour aux affaires, San Francisco perd la première possession du match. Une interception de Craig Robertson qui redonne la possession sur les 40 yards californiens. Les hommes de Sean Payton doivent cependant se contenter d’un field goal de 55 yards de Wil Lutz pour reprendre les commandes. Mais un avantage de courte durée. Après un punt, les visiteurs forcent un fumble dans les mains d’Alvin Kamara (13 courses, 25 yards + 4 réceptions, 18 yards), en perte de vitesse ces dernières semaines. Dans la zone rouge, deux actions suffisent pour passer devant avec une passe de touchdown pour George Kittle (6 réceptions, 67 yards, 1 touchdown) (30-35).

 

Sa défense est clairement montée en régime depuis la coupure (1 interception, 1 sack, 2 punts forcés), mais New Orleans a désormais du mal a trouvé un second souffle en position offensive. Le ballon progresse moins bien, Lutz rajoute 3 nouveaux points pour revenir à deux unités à 5 minutes de la fin du troisième quart-temps. Mené, Payton fait parler son esprit fécond et tente une quatrième tentative et 18 yards à parcourir sur une feinte de punt. En rampe de lancement, Taysom Hill vise Tre’Quan Smith le long de la ligne de touche. Mais sans réussite, ou plutôt sans l’aide du règlement. L’interférence est claire… sauf que l’on ne peut pas siffler cette faute en situation de punt. De quoi rendre fou de rage Payton.

Plus en contrôle, San Francisco maitrise ses nerfs et parvient à reprendre le fil des opérations après deux séries infructueuses. 14 actions en 7 minutes pour creuser un peu plus l’écart à 9 minutes du terme. Garoppolo trouve Bourne pour sa 4ème passe de touchdown, la seconde pour le receveur. San Francisco a été bien aidée en cela par l’indiscipline adverse, avec deux nouvelles séries obtenues après des pénalités sur 3ème tentative. Il en faut plus pour déstabiliser Drew Brees. Maitre de son sujet, le quadragénaire pousse son équipe et s’offre lui aussi sa quatrième offrande, avec Michael Thomas (11 réceptions, 134 yards, 1 touchdown) à la conclusion (42-40). Les visiteurs mangent 4 minutes sur le temps restant et rajoutent trois nouveau points par l’intermédiaire de Robbie Gould.

5 points, et plus de deux minutes à jouer. Autant dire une éternité pour Brees. Il ne lui faut qu’1 minute 30 pour regagner la terre promise et offrir le touchdown de la délivrance à Tre’Quan Smith (2 réceptions, 29 yards, 1 touchdown). La nouvelle tentative de transformation à deux points a de nouveau échoué, il ne faut alors qu’un field goal aux Niners pour l’emporter. Bien mal embarqué sur 4ème et 2, Garopplo trouve Kittle en soutien sur son côté gauche. Le tight end fait la différence et gagne 39 yards pour positionner son équipe dans la moitié de terrain adverse. Un face mask signalé sur l’action offre 15 yards en plus, de quoi être à portée de tir raisonnable. Quelques secondes sont encore égrainées, et Gould au pied d’or passe tranquille son ballon entre les poteaux pour offrir un succès mérité à son équipe.

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