[Intersaison] War Room : Cincinnati Bengals, du passé faisons table rase

Armé du premier choix de la draft, Cincinnati va enclencher sa reconstruction.

La saison 2019-20 est dans le rétroviseur. La free agency ouvrira officiellement ses portes le 18 mars prochain. En attendant, Touchdown Actu en profite pour vous proposer un tour d’horizon des différentes franchises pendant l’intersaison. Quels joueurs garder et couper ? Quel agent libre prolonger ? Quelles recrues observer ? Voici quelques idées, franchise par franchise.

Cela parait une évidence, la saison 2019 des Bengals a été catastrophique. Derniers de la ligue. Ils n’ont accroché leur premier succès qu’en semaine 13 face à des Jets instables, et ce n’est pas la victoire de prestige contre les Browns en semaine 17 qui les a privés du premier choix de la Draft à venir. 30e en points marqués et 26e en yards gagnés, l’attaque a été au diapason de la défense, classée 25e en points et 29e en yards concédés. A.J. Green n’a pas joué, et Ryan Finley (QB) n’a amené aucune controverse au poste de quarterback… Année noire pour les tigres.

Malgré tout, il était anticipé que cette saison servirait à évaluer l’effectif avant que Zac Taylor (HC) ne prenne vraiment la main. Désormais équipés du précieux ticket magique, les Bengals vont pouvoir construire leur équipe autour du joueur qu’ils voudront vraiment. Les changements devraient s’enchainer du côté de Cincinnati, d’autant que la franchise dispose de presque 52 millions de dollars disponibles dans la masse salariale. Pas affolant, mais de quoi envisager quelques (re)signatures.

Les tauliers

1. Carlos Dunlap (DE) / Geno Atkins (DL)
2. Joe Mixon (RB)
3. A.J. Green (WR)

Les piliers de la ligne défensive tigrée ont été re-signés, et ils n’ont pas déçu en 2019. Geno Atkins finit la saison avec 47 plaquages et 4,5 sacks, tandis que Carlos Dunlap aligne une campagne à 63 plaquages, 9 sacks et 2 fumbles forcés. Bien épaulés par Sam Hubbard (DE) et Andrew Billings (DT), la ligne de Cincinnati n’est pas une faiblesse de l’escouade. Cependant elle brille plus en pass rush qu’en protection contre la course.

Joe Mixon a eu des hauts et des bas mais il conclut l’année avec des statistiques encore une fois très respectables. Avec 1137 yards et 5 touchdowns, il est définitivement installé dans le rôle de titulaire indiscutable. Le retour de Jonah Williams (OT, 1er tour 2019) fera un grand bien à la ligne offensive en 2020. Mixon devrait maintenir ses performances l’an prochain, devenir un point d’appui pour l’attaque, et pourquoi pas faciliter le développement d’un quarterback rookie.

Le receveur All Pro n’a pas foulé le terrain de la saison, mais l’encadrement n’a pas besoin de le voir jouer pour savoir ce qu’il vaut. Même si il a passé la trentaine et qu’il a été blessé longtemps, A.J. Green reste un joueur premium à son poste. Il a déjà annoncé qu’il n’aimait pas l’idée de jouer sous le franchise tag, mais qu’il l’accepterait si cela devait arriver. Quelle meilleure situation que d’avoir Green sous contrat pour une courte durée afin de pouvoir l’évaluer au long terme ? Et quel meilleur cadeau offrir à un potentiel jeune quarterback qui intégrerait l’effectif ?

Les indésirables

1. Andy Dalton (QB)
2. Tyler Eifert (TE)
3. Giovanni Bernard (RB)

Les jours du Red Riffle sont comptés du côté de l’Ohio. Malgré ses années passées au service de la cause tigrée, il n’est pas/plus la solution à long terme. La « tentative » Ryan Finley a marqué la fin de son ère à Cincinnati. Encore sous contrat un an, Andy Dalton permet plusieurs scenarios pour les Bengals, de l’échange avec une autre équipe à l’année de mentorat pour Joe Burrow. Malgré tout, Dalton a encore de la valeur sur le marché et ne voudra peut être pas être le porte serviette d’un rookie. Un départ est à prévoir, tout le monde y a intérêt.

Tyler Eifert, ou l’art du temps perdu. Pour sa première saison complète en sept ans de carrière, le tight end a rendu une fiche moyenne de 43 réceptions pour 436 yards et 3 touchdowns. Son contrat – même bien répartit – pesait 4 millions de dollars l’an dernier, et il n’est même plus considéré comme numéro 1 sur la depth chart. C.J. Uzomah lui est passé devant dans l’organigramme. C’est trop peu, trop cher, trop tard pour Eifert.

Les Bengals ont signé Giovani Bernard pour un contrat de 2 ans et 9,7 millions de dollars avant la saison 2019 avec une option pour 2021, mais il va falloir ouvrir les yeux. Malgré toute la volonté d’avoir dans l’effectif un joueur polyvalent en complément de Joe Mixon, Bernard n’est pas cet homme. Elles sont loin les jeunes années où il courait pour 700 yards et en réceptionnait 400 de plus pour 200 touchés de balle. Cette saison, Bernard c’est 83 actions de jeu, 170 yards au sol et 234 dans les airs. Il va falloir faire le ménage.

L’homme de l’été

Tyler Boyd (WR)

A peine évoqué lorsqu’on parle de l’effectif, Tyler Boyd à mis deux ans à éclore mais il finit la saison 2019 avec une seconde campagne à plus de 1000 yards réceptionnés. Bien plus que cela, il s’est développé comme l’homme de confiance de l’escouade aérienne en l’absence d’A.J. Green. Bon sur ses tracés, avec des mains sûres, recherché sur les troisièmes tentatives, il a montré des qualités de receveur de possession qui pourraient faire merveilles l’an prochain. Aligné à côté du All Pro flanqué du numéro 18, sous la baguette d’un jeune quarterback pétri de talent, avec un encadrement qui a eu une année pour peaufiner son système, Boyd va probablement continuer sur sa lancée. Il sera encore un des points positifs de l’attaque tigrée en 2020. A surveiller de près.

Mandatory Credit: Aaron Doster-USA TODAY Sports

Les 5 principaux free agents

1. A.J. Green (WR)
2. Daquez Dennard (CB)
3. Kerry Wynn (DE)
4. LaRoy Reynolds (ILB)
5. Nick Vigil (OLB)

Sept fois Pro Bowler, trois fois All Pro, A.J. Green n’a absolument plus rien à prouver. Certes il a tourné la trentaine et sa cheville l’a tenu hors des terrains toute la saison. Mais cette blessure ne devait l’immobiliser que quelques semaines initialement. La campagne misérable des Bengals n’a rien fait pour hâter son retour. Ce sera fait pour 2020. Quel que soit le quarterback derrière le centre l’an prochain, l’équipe sera meilleure avec A.J. Green aligné sur l’extérieur. Il est cher ? Il le vaut bien. Une re-signature, même sous franchise tag, est une obligation sportive et politique pour le front office.

Même dilemme que l’an dernier à propos de Darqueze Dennard. Le nickelback est bon à sa position mais pourrait vouloir évoluer sur les extérieurs et commander le salaire afférent auprès d’un autre prétendant. A 28 ans il va surement tenter le dernier contrat long terme. Il avait signé l’année passée pour 4,5 millions de dollars. Deux ou trois saisons à ce tarif peuvent s’envisager s’il revient dans l’effectif.

Arrivé de New York cette année, Kerry Wynn n’a joué que deux matchs et enregistré 3 plaquages. Il est loin dans la rotation et n’est guère qu’un joueur de complément. Son contrat de 1,4 millions de dollars n’est pas énorme mais la production n’est pas là.

Même situation pour LaRoy Reynolds. Le vétéran a de l’expérience mais n’a produit que 19 plaquages en 3 saisons. Cinquième linebacker dans la depth chart, à presque le double du minimum salarial, il y a quelques billets à récupérer.

Tendance inverse pour Nick Vigil. Titulaire sur les flancs de la défense, le linebacker a montré des qualités et une polyvalence qui devraient lui valoir plus que son contrat rookie. Sans toutefois crever les plafonds, car n’oublions pas les résultats de l’escouade. Un jeune intéressant à prolonger.

Les 5 principaux besoins

1. Quarterback
2. Ligne offensive
3. Linebacker
4. Tight end
5. Run stopper

La position de quarterback n’est techniquement pas un besoin pour les Bengals. Pour l’instant Andy Dalton est là et sous contrat. Pour l’instant. Cependant, armés du premier choix de la draft et avec un prospect comme Joe Burrow, il parait impossible de ne pas envisager l’hypothèse d’une sélection du Tiger au printemps prochain. Si Dalton s’en va, le poste devient la première priorité de l’organisation et tous les dominos se mettent en place.

Les « prestations » de la ligne offensive cette année ont été à la hauteur des craintes de l’intersaison. La blessure de Jonah Williams, la valse des remplaçants, l’incurie des titulaires… rien n’a été épargné. Le retour programmé du sophomore d’Alabama ne réglera pas tous les problèmes. Protéger le quarterback, ouvrir des brèches pour Joe Mixon, laisser le temps aux tracés de se développer, cela nécessitera d’investir très fortement sur cette ligne classée 23e de la ligue.

Du côté des linebackers, l’expérience Preston Brown a fait long feu. Il a quitté l’effectif avant la fin de la saison. Restent Nick vigil (OLB) et Jermaine Pratt (LB), mais l’escouade hurle pour un linebacker central qui pourra aider à boucher le cœur de cette défense. Afin de compléter ce côté du ballon, il faudra surement chercher des joueurs à la fois sur le premier et le second rideau. La ligne est bonne en rush, mais friable contre le jeu au sol, et les cadres Dunlap ou Atkins ne sont pas éternels. Recruter du personnel pour s’occuper de la course est une obligation. Penser à la rotation ne serait pas idiot.

Le probable départ de Tyler Eifert va laisser des besoins au poste de receveur rapproché. C.J. Uzomah est compétent mais bien seul, et pourra-t-il ne serait-ce que combler la production de Eifert ? La sélection d’un jeune quarterback à la draft nécessiterait un investissement à la position, afin de faciliter le développement du rookie et de nourrir le système.

La cible

Corey Littleton (LB, Rams)

Le besoin d’un bon linebacker est immense à Cincinnati, et Littleton est bourré de talent. Polyvalent, capable de couvrir, intelligent, il rend ses coéquipiers autour de lui meilleurs. Il finit la campagne 2019 avec des chiffres impressionnants et surtout très complets : 134 plaquages, 3,5 sacks, 2 fumbles forcés, 4 recouverts, 9 passes défendues et 2 interceptions. Il est un des meilleurs prospect agents libres à sa position, il y aura donc du prétendant sur le coup. Il faudra le vouloir, et le payer.

Autres cibles possibles : Brandon Scherff (OG, Redskins), Anthony Castonzo (OT, Colts), Jack Conklin (OT, Titans)

Le sang neuf

Joe Burrow (QB, Louisiana State)

Le phénomène Joe Burrow. Il a tout réussit en 2019. Des statistiques stratosphériques (76% de passes réussies, 5671 yards, 60 TD, 6 int, 369 yards courus et 5 TD au sol), le trophée Heisman, le championnat national,… et le premier choix de la draft ? Les Bengals sont une franchise en souffrance et l’occasion de mettre la main sur un prospect de ce calibre doit démanger plus d’un General Manager. De quoi construire pour la décennie à venir, et sans ruiner le futur avec un mouvement couteux à la draft. Il est là, il n’y a qu’à le prendre. Du tout cuit ! A moins que les tigres ne soient frappés d’un syndrome « Bo Callahan »…

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