[Intersaison] War Room – Denver Broncos : du boulot sur les lignes

Denver a trouvé son quarterback, mais il pourrait y avoir beaucoup de mouvement sur les lignes.

La saison 2019 vient de se terminer, et dès le 18 mars prochain, la campagne 2019 ouvrira ses portes. Touchdown Actu en profite donc pour vous proposer un tour d’horizon des différentes franchises pendant l’intersaison. Quels joueurs garder et couper ? Quel agent libre prolonger ? Quelles recrues observer ? Voici quelques idées, franchise par franchise. A l’honneur, aujourd’hui, les Denver Broncos.

Une progression constante. En 2019, les Denver Broncos ont entamé une reconstruction nécessaire qui n’aura pas forcément pris autant de temps que prévu. Après un début de saison intéressant mais pas vraiment efficace, les joueurs de Vic Fangio ont terminé leur campagne avec 4 succès en 5 matches et les débuts d’un Drew Lock assez prometteur au poste de quarterback.

De quoi nourrir pas mal d’espoirs pour une formation à même de réaliser les investissements décisifs, à l’image de ce qu’avait pu faire John Elway en 2011, dans l’optique d’un Super Bowl gagné quatre ans plus tard.

Les tauliers

1. Von Miller (LB)
2. Phillip Lindsay (RB)
3. Courtland Sutton (WR)

Un vrai paradoxe. Malgré un incroyable duo de pass rushers, les Broncos ont connu un démarrage extrêmement compliqué l’an passé. Mais ne vous y trompez pas : le taulier de cette franchise reste bien sûr Von Miller, surtout dans un groupe emmené par un spécialiste défensif comme Fangio. Pour le numéro 58 du Colorado, un exercice irrégulier se termine avec 8 sacks. On peut donc légitimement planifier (sauf blessure) un retour à deux chiffres dès la saison prochaine.

En attaque, la boussole s’appelle Phillip Lindsay. A l’issue de sa deuxième année chez les pros, la star locale a enregistré une seconde saison à plus de 1 000 yards au sol. À cela s’ajoute 16 touchdowns en 31 rencontres. Un ratio qui a notamment permis de faciliter l’intégration des nouveaux quarterbacks, Joe Flacco et Drew Lock. Ces derniers peuvent aussi compter sur un nouveau receveur numéro 1 de haut niveau. Lui aussi drafté en 2018, Courtland Sutton a profité du départ forcé d’Emmanuel Sanders pour devenir la cible prioritaire du jeu aérien des Broncos. Pas encore de quoi donner à cette attaque des allures de 2013, mais les fondations sont solides.

Les indésirables

1. Ron Leary (G)
2. Jeff Heuerman (TE)

Dans un groupe aussi jeune, difficile de prendre beaucoup de décisions aussi radicales. Mais à des degrés divers, Leary et Heuerman sont devenus encombrants financièrement. Passé à droite de la ligne, avec l’émergence du rookie Dalton Risner, l’ancien Cowboy peut permettre à la franchise d’économiser 8 millions avec une coupe et ses prestations aussi inconstantes qu’en 2018 n’ont rien fait pour rassurer la direction locale. Pour Heuerman, les blessures et les mains plus sûres de Noah Fant pourraient être rédhibitoires. Avec son départ, John Elway empocherait près de 4 millions de dollars pour l’intersaison.

Joe Flacco pourrait faire partie de cette liste, avec son massif contrat à 23 millions en 2019, mais l’ancien vainqueur du Super Bowl aura sans doute pour mission de couver la nouvelle coqueluche locale, Drew Lock. Si ce dernier remporte bel et bien la bataille des camps d’entraînement.

L’homme de l’été

AJ Johnson (LB)

Au vu des incertitudes au poste de quarterback, l’honneur revient ici au jeune défenseur de Tennessee. On le sait, le poste d’inside linebacker a toujours été crucial pour Vic Fangio, le père du « Dome Patrol » des Saints dans les années 80, et celui qui a fait grandir des futures stars comme Patrick Willis, NaVorro Bowman ou Roquan Smith. Et en 2019, c’est un talent sorti de nul part que l’ancien coordinateur des 49ers a fait éclore.

À sa sortie de Knoxville, AJ Johnson semblait inexorablement prendre le chemin de la case prison. Impliqué dans une affaire de viol, le défenseur a dû délaisser le Combine pour le tribunal et n’aura été acquitté qu’à l’été 2018. Signé par Vance Joseph dans la foulée, le Géorgien s’est fait la main une saison dans le practice squad local avant d’exploser sous les ordres de son nouveau head coach. 93 plaquages, 2 fumbles forcés et 3 passes défendues : Johnson a pris le relais des Danny Trevathan et autres Brandon Marshall pour redonner de la cohérence à la défense au sol des Broncos. Son binôme avec Todd Davis s’est avéré détonnant lors du dernier exercice et offre des motifs d’espoir à Denver dans ce secteur.

AJ Johnson, la sensation de 2019 veut continuer sur sa lancée.

Les principaux free agents

1. Justin Simmons (S) 
2. Shelby Harris (DL)
3. Derek Wolfe (DL)
4. Chris Harris Jr. (CB) 
5. Connor McGovern (C) 

Les autres : Mike Purcell (NT), DeVante Bausby (CB), Jake Rodgers (OT), Elijah Wilkinson (OT), Tim Patrick (WR)

L’heure des choix cornéliens. Avec quasiment toute la ligne défensive et le backfield défensif en fin de contrat, Denver va devoir prendre des décisions radicales pour confirmer son redressement de 2019. Au risque de faire sauter de solides vétérans. Sur le premier rideau, un joueur comme Derek Wolfe n’a jamais déçu mais a un historique de blessures inquiétant au moment d’empocher un éventuel gros contrat. La draft de Dre’Mont Jones n’a sans doute pas été faite sans arrière-pensée l’an dernier. Depuis son retour sur l’extérieur de la ligne, le (légèrement) plus jeune Shelby Harris a repris sa bonne marche et l’apport de Mike Purcell en nose pur a été indéniable.

Vient la question des defensive backs. Justin Simmons a été l’un des meilleurs safeties cette saison et se doit d’être prolongé. Malgré sa blessure, Bausby a été surprenant et pourrait être le pendant de Bryce Callahan en 2020. Aux dépens de Chris Harris ? Sur un marché où les cornerbacks coûtent cher, re-signer à prix d’or le Pro Bowler n’est pas sans conséquence, ce dernier ayant tendance à régresser au cours des derniers mois. L’idée pourrait donc être de blinder le front seven et mettre moins de pression sur un backfield défensif plus jeune.

Sur la ligne offensive, la logique peut être similaire. McGovern a bien pris le relais de Paradis, mais sur un marché des centres bien terne, les Broncos auront sans doute du mal à s’aligner sur une grosse offre. Jake Rodgers a été intéressant mais ne présente pas la même polyvalence que Wilkinson. La profondeur sera en tout cas cruciale pour le nouveau coordinateur Pat Shurmur, surtout au vu de l’irrégularité chronique du tackle gauche et ancien premier tour de draft, Garrett Bolles.

Le Top 5 des besoins

1. Guard/Centre
2. Lineman défensif
3. Receveur
4. Cornerback
5. Tackle

Cette intersaison devrait être placée sous le signe des tranchées. Pour des raisons diverses. Avec des fins de contrat en cascade sur la ligne défensive, et un manque de régularité sur la ligne offensive, Vic Fangio et son staff doivent répondre au défi physique de leurs futurs adversaires, les Kansas City Chiefs en tête.

Sur les extérieurs, les interrogations subsistent aussi, avec un titulaire crédible à trouver au poste de receveur et de cornerback. Pour le poste de tackle, il s’agit avant tout de rotation, Bolles et James n’ayant pas encore la carrure de réponse fiable à long terme sur la position.

La cible

Randall Cobb (WR)

Certes, Courtland Sutton a pris le statut de receveur numéro 1. De son côté, Noah Fant a montré des choses intéressantes, pouvant faire de lui, avec un peu plus d’assurance à la réception, un futur tight end de haut niveau. Mais quid des autres cibles ? Tim Patrick est agent libre et DaeSean Hamilton n’a pas démontré une vraie capacité à être plus qu’un remplaçant. Il serait donc tentant de miser sur un nom via la free agency.

Sans être titulaire indiscutable à Dallas, Randall Cobb a cumulé plus de 800 yards et n’a aucune garantie de retourner dans le Texas, au vu des nombreuses re-signatures que doit gérer le clan Jones. Son profil, vif et adepte des big plays, pourrait s’adapter au jeu de Flacco et Lock et offrir un profil plus petit que Sutton, n’étant pas sans rappeler Emmanuel Sanders.

Randall Cobb, du Texas au Colorado ?

Le sang neuf

Lloyd Cushenberry (C, LSU)

C’est un nom qui monte dans les big boards des spécialistes, et un profil aussi polyvalent qu’intrigant. Sans faire trop de bruit, Lloyd Cushenberry est devenu le taulier d’une des lignes offensives les plus agressives du pays, capables de dompter les run stops adverses les plus coriaces en ouvrant des brèches monumentales. Il est un décrocheur hors pair, capable d’être précieux pour le coureur en sortie de backfield, et a offert un temps précieux au dernier Heisman Trophy Joe Burrow pour découper les défenses à la passe. Pas toujours concerné mentalement, le natif de Carville est une éponge que Mike Munchak pourra développer plus ou moins rapidement. Centre de formation, sa mobilité lui permet de se muer en guard si le besoin s’en fait sentir.

Autres possibilités : Jeff Gladney (CB, TCU), Trey Adams (OT, Washington).

Lloyd Cushenberry, l’un des tauliers du sacre d’LSU en 2019.

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