TDA à Miami : clap de fin au royaume des Chiefs

Dernier jour à Miami, le plus important de tous.

Pendant une semaine, notre reporter Raoul Villeroy vous a raconté son périple floridien pendant la semaine de préparation du Super Bowl. Pour ce dernier journal de bord, il a décidé de rendre les choses un peu plus personnelles pour rendre encore mieux ses émotions.

Enfin le grand jour ! Enfin, deux ans après avoir été (injustement) recalé à la frontière, enfin j’allais voir le Super Bowl. Pendant les semaines précédant mon départ, j’avais peur de me projeter à ce moment, trop inquiet d’être à nouveau privé de dessert. Et finalement, tout s’enchaîne. Je monte dans l’avion, je passe la douane, je fais les premières conférences de presse. Wow, je vais peut-être aller le voir ce Super Bowl finalement !

Dimanche matin, je regarde avec intérêt le brillant match du XV de France face à la perfide Albion ! Puis je fais un rapide saut sur LeStream pour parler de mon expérience ici. Et hop, je saute dans mon taxi pour filer au stade. C’est en arrivant en vue du Hard Rock Stadium que j’ai commencé à m’autoriser à réaliser. Une fois les contrôles habituels de sécurité passés, je m’installe dans la tribune de presse dite « auxiliaire » qui est en fait la tribune de presse pour tous les médias qui ne sont pas ESPN, FOX ou un autre gros média américain.

J’en profite pour discuter avant le match avec d’autres journalistes français, sentir un peu l’ambiance, écouter les copains qui font le Footeuil et me désoler devant le niveau de la Ligue 1. Rapidement, l’heure du coup d’envoi approche, les tribunes se remplissent et un premier constat est évident : les Chiefs sont largement supérieurs en bruit (donc en nombre ?) dans le stade.

Une fois l’échauffement des équipes terminés, les deux formations s’alignent sur les 24 yards de chaque côté en hommage à Kobe Bryant. C’est le seul hommage qu’il y aura de toute la soirée au Black Mamba. Puis la NFL rend hommage aux 100 joueurs et coaches du siècle. L’occasion de voir Tom Brady et Bill Belichick, qui sont décidément toujours là quand il y a un Super Bowl.

Puis les lumières s’éteignent. Dwayne « The Rock » Johnson apparaît à l’écran et présente les Chiefs ! Les joueurs sortent sur le terrain au son de « For Whom The Bell Tolls ». C’est là que j’ai réalisé. C’est là que les émotions que je m’étais empêché d’avoir depuis que j’ai appris que j’allais vraiment voir ce match sont remontées. Avec les larmes. Put***, j’allais vraiment voir le Super Bowl !

Trop vite, beaucoup trop vite

Le match démarre, les jeux s’enchaînent, le temps semble passer tellement plus vite que pour un match classique. C’est vrai, le match a été relativement rapide par rapport aux Super Bowls précédents. Mais tout de même ! Avec un score de parité à la mi-temps et un match de haut niveau des deux équipes, j’en oublie presque qu’il y a le show de la mi-temps. Qui n’était pas fou finalement…

Vu de la tribune, pas grand chose d’exceptionnel à retenir sur ce spectacle. Sur les télés, on aperçoit bien que Shakira et Jennifer Lopez font valoir leurs atouts mais bon. Rien de fou, rien d’extravagant, rien d’explosif, je suis déçu. Mes voisins aussi. On n’en retiendra pas grand chose.

Le troisième quart-temps défile et je commence logiquement à écrire mon article de résumé. Mon flop ? Patrick Mahomes ! Il a concédé deux interceptions et n’a pas pesé sur la rencontre. Mon MVP ? Nick Bosa qui a mené la défense des 49ers vers la victoire. Mais ça, c’était avant. Sous mes yeux ébahis, Mahomes lance un, puis deux, puis TROIS touchdowns ! Mais comment est-ce possible ? Comment peut-on perpétuellement revenir dans un match quand on est mené de 10 points ou plus ? Mahomes est un robot, les émotions ne l’atteignent pas, je ne vois que ça.

J’ai espéré que la longue passe de Garoppolo finisse dans les mains d’Emmanuel Sanders dans la end-zone pour que le stade prenne complètement feu. Mais non. On en restera là. Les Chiefs font de magnifiques champions de ce Super Bowl 54.

Vive le Québec libre

Tout comme les défenseurs des 49ers, je n’ai rien vu passer. C’est déjà fini. Vite, j’envoie le résumé du match pour filer aux conférences d’après-match. Comme me le faisait justement remarquer un collègue, les perdants sont toujours douchés et habillés alors que les vainqueurs sont toujours débraillés et suants. La théorie se vérifie dans les deux cas. Les joueurs s’enchaînent sur des petits podiums individuels et je retrouve dans la partie des Chiefs tout les journalistes francophones qui n’attendent qu’une chose : la venue de Laurent Duvernay-Tardif !

On attend, on attend, seulement le docteur ne vient pas. On le voit en live sur Instagram mais pas en live devant nos yeux ! Après avoir harcelé la responsable de presse, celle-ci revient avec un grand sourire : « Il arrive ! » Soupirs de soulagement, applaudissements, le Québec est libéré !

Le lineman champion finit par arriver tout sourire, enlace tous les journalistes en chemin vers son podium et s’assoit. Il répond volontiers en français, un peu en anglais, marque un petit temps d’arrêt, pris par l’émotion, au moment d’évoquer ce que le coach Reid a apporté à sa carrière. Il confesse qu’il va devoir pointer demain à 9h30 avec sa valise faite à l’accueil de l’hôtel et qu’il risque du coup de ne pas beaucoup dormir, voire pas du tout !

J’ai tout ce dont j’avais besoin. Je m’en vais vers la salle de presse prendre un dîner bien mérité. Il est 23h50 quand je commence à écrire cet article. Il est 1h alors que je suis en train de finir. Mais pas de fatigue, pas de lassitude. J’adore ces ambiances studieuses de salles de presse après-match depuis que j’ai eu la chance d’en fréquenter à Londres.

Je réalise la chance que j’ai. La chance de pouvoir faire ma passion, d’écrire sur ce que j’aime, ce que je ressens, sur un sport que quasi personne ne connaît ou comprend en France mais qui m’a offert tellement d’émotions. Alors je finirai en disant merci. Merci à Alain, évidemment, d’avoir lancé ce beau projet pour réunir tous les fans de NFL en France. Merci aux copains du site avec qui j’échange et raconte des bêtises tous les jours. Et merci à vous ! Merci à vous qui, de plus en plus nombreux chaque année, nous donnez la chance d’avoir des gens à qui parler de notre passion. Vous allez me trouver cliché mais c’est aussi grâce à vous que je suis là, à Miami à 1h à raconter ma vie.

Merci, merci, merci. Et à l’année prochaine pour une nouvelle saison de NFL !

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