[Tribunal du Hall of Fame] Philip Rivers : batterie faible ?

Héros ou zéro ? Philip Rivers divise, et les arguments sont convaincants dans les deux camps.

L’entrée ou non d’un joueur au Hall of Fame est souvent l’objet d’un débat passionné, et nombre de joueurs disposent d’autant de soutiens que de détracteurs. Après une première sélection interne à la rédaction, douze joueurs (non-éligible aujourd’hui) ont été retenus car ils ont recueilli des votes contradictoires et méritaient une analyse plus poussée. Ainsi pas de joueurs évidents comme Tom Brady ou Peyton Manning. Après ces douze volets, deux épisodes bonus vous seront proposés. 

Le quarterback est le joueur le plus important d’une équipe de NFL, et les débats autour du lanceur sont souvent brulants. Mais peu de joueurs déclenchent autant de débat sur leur place dans l’histoire de ce sport que Philip Rivers. Entré dans la ligue par la grande porte, il est le seul quarterback du trio de 2004 (avec Eli Manning et Ben Roethlisberger) à ne pas avoir de bagues.

Les arguments favorables

Doucement mais surement, Philip Rivers s’est fait une belle place dans la ligue sur le plan statistique. Avec 59 271 yards et 397 touchdowns, il est 6e de la ligue, juste devant Eli Manning et Ben Roethlisberger. Si son style n’est pas le plus élégant, il a su être terriblement efficace pendant plus d’une décennie, devenant un pilier de sa franchise. Les statistiques sont toujours la première chose qui est regardé dans la carrière d’un joueur, et Rivers coche cette case haut la main.

Car si les années 2000 appartiennent au coureur LaDainian Tomlinson du côté de San Diego, Philip Rivers incarne les années 2010, décennie durant laquelle il va être voté 6 fois au Pro Bowl (8 au total). Il a souvent su porter l’équipe en saison régulière, et il est la principale raison d’un nombre important de qualifications en playoffs pour la franchise.

Rivers n’a jamais été aidé dans sa carrière, avec un coaching staff rarement compétent, comme le symbolise la saison 2010 ou les Chargers manquent les playoffs en ayant la première attaque et première défense de la ligue (mais la moins bonne équipe spéciale). Se faire battre par les adversaires est douloureux, mais moins que d’être abandonné par sa propre équipe.

Les arguments défavorables

Les playoffs ont toujours été le Némésis de Rivers. En six qualifications il n’a gagné que 5 matches, et a atteint la finale de conférence une seule fois en 2007, match durant lequel il rend une copie assez catastrophique, avec 2 interceptions et une évaluation de 46 à la clé. Il faut dire qu’il joue sur une jambe ! Lors du match précédent contre les Colts, il s’est déchiré le ligament croisé antérieur et le ménisque du genou droit. Peut-être sa plus belle occasion manquée.

Pire, il n’a connu qu’une seule campagne de playoffs au-dessus de 85 d’évaluation.

Globalement décevant tous les ans en élimination directe sauf éventuellement 2013, il a vu son niveau systématiquement décliner quand arrivent les matches couperet. Cette incapacité à se transcender est clairement le gros point noir de sa carrière, et il est impossible d’étudier son cas sans faire de cette répétition le principal point faible du joueur.

Les récompenses individuelles sont un autre point défavorable pour Rivers, puisqu’il n’a jamais obtenu une sélection dans une des deux équipes All Pro. Globalement Rivers souffre de la comparaison avec les autres quarterbacks de sa génération, dont la totalité a au moins une bague, un titre de MVP ou un MVP du Super Bowl.

Les votes

Pour (1 votant) : Raoul Villeroy

« 235 matches consécutifs comme titulaire, le visage d’une franchise pendant 15 ans, un meilleur rating en carrière que Montana, Marino ou Warner. LaDanian Tomlinson y est, Antonio Gates y sera, Philip Rivers DOIT être au Hall of Fame. » (Raoul Villeroy)

Contre (13 votants) : Romain Therasse, Alain Mattei, Sébastien Polomeni, Nelson Caignard, Brice Duhamel, Matthieu Pasquier, Camille Saraben, Raphaël Masmejean, Mehdi Jullien, Alexandre Foy, Elioth Salmon, Jean-Michel Bougeard et Victor Roullier.

« S’il suffisait d’être titulaire plus de 10 ans dans la ligue pour être au HoF ça se saurait. » (Nelson Caignard)

« Rivers c’est la version moderne de Drew Bledsoe.Du talent, une belle carrière, mais jamais gagnant. Et vue la concurrence dans sa génération, il va laisser sa place. » (Matthieu Pasquier)

« Bien mais pas top. » (Alain Mattei)

Verdict : Candidature rejetée

Partagez cet article sur : Twitter Facebook
Afficher les commentaires