[Histoire] Buffalo Bills, National Football Lose

Malgré des titres remportés très tôt, l'étiquette d'éternel perdant colle à la peau de Buffalo depuis le début des années 1990 et ses quatre défaites consécutives au Super Bowl.

Pour vous faire patienter jusqu’à la prochaine saison, TDActu vous propose de (re)découvrir l’histoire de chaque franchise sous toutes les coutures. Du logo aux couleurs, en passant par les maillots et l’origine du surnom, tout a été décortiqué.

Cap vers la frontière canadienne pour nous plonger dans le passé des Buffalo Bills.

Quelques chiffres

61 saisons entre 1960 et 2020.
AFL, division Est (1960-1969) – NFL, conférence AFC, division Est (depuis 1970).
Record : 425 victoires – 483 défaites – 8 nuls.
Playoffs :  19 apparitions, 14 victoires – 17 défaites.
Super Bowl : Aucune victoires en 4 participations (1991, 1992, 1993, 1994). Titres AFL (avant 1966) : 2 (1964, 1965).
Titres de division  : 10 (1964, 1965, 1966, 1980, 1988, 1989, 1990, 1991, 1993, 1995).
Leader à la passe : Jim Kelly (160 matchs, 2874/4779, 35 467 yards, 237 touchdowns, 175 interceptions).
Leader à la course : Thurman Thomas (173 matchs, 2849 courses, 11 938 yards, 65 touchdowns).
Leader à la réception : Andre Reed (221 matchs, 941 réceptions, 13 095 yards, 86 touchdowns).

Un peu d’histoire

Les Bills n’étaient pas la première équipe à jouer à Buffalo. En 1918, les Buffalo Niagaras ont été créés, puis ont joué sous divers noms comme les All-Americans entre 1920 et 1923. Cette équipe a rejoint la NFL en 1920, avant de terminer première l’année suivante. En 1940 et 1941, une autre équipe (les Indians, puis les Tigers) a évolué en AFL 3ème génération avant de stopper ses activités à cause de la Seconde Guerre Mondiale. À la fin du conflit, l’All-America Football Conference (AAFC) a été formée et Buffalo a de nouveau monté une équipe. Lors de la première saison en 1946, la franchise était connue sous le nom de « Bisons » mais, après seulement un an, le propriétaire James Breuil a organisé un concours dans l’espoir de choisir une appellation plus distinctive. Le terme « Bisons » était le surnom traditionnel de toutes les équipes sportives de Buffalo (hockey, baseball) depuis de nombreuses années. Le choix gagnant s’est alors porté sur « Bills ».

Une controverse est née en 1950 lors de la fusion entre NFL et AAFC. La NFL a préféré intégrer les Colts de Baltimore dans sa ligue plutôt que les Bills alors que ces derniers avaient obtenu de meilleurs résultats, une meilleure affluence et se trouvaient sur un marché plus important que la cité du Maryland à l’époque. Surtout, ils n’avaient pas à faire face à la concurrence des Redskins, basées à Washington. Buffalo est revenu à la charge avec une demande d’adhésion séparée. Dans cette optique, les fans ont émis plus de 15 000 promesses d’abonnement-saison et récolté 175 000$ dans le cadre d’achat d’actions. Lorsque le vote d’admission a eu lieu le 20 janvier 1950, une majorité de propriétaires de la ligue étaient prêts à les accepter (9 voix contre 4). Cependant, les règles exigeaient un vote unanime et le commissionnaire de la ligue, Bert Bell, avait déjà établi un calendrier basé sur 13 équipes.

L’opposition à cette entrée était menée par le propriétaire des Los Angeles Rams, Dan Reeves, avançant comme excuse le simple fait qu’ »il était idiot de voter pour une nouvelle ville sans avoir au préalable une bonne idée de l’endroit où les équipes joueraient et au moment où elles le feraient ». Mais surtout par George Halas. Le patron des Bears avait une animosité datant de 1921 (« Staley Swindle ») envers la précédente franchise NFL de Buffalo (All-Americans) qui a refusé de céder le titre aux Staleys (rebaptisés plus tard Bears). Devant au classement (9 victoires, 0 défaite, 2 nuls), Buffalo a accepté de jouer un match d’exhibition le 4 décembre, soit une journée après son dernier match, à condition que celui-ci ne rentre pas en compte pour le classement final. Buffalo a perdu (10-7) cette exhibition et Chicago s’est empressé de rajouter deux matchs à son calendrier pour tenter d’obtenir un meilleur bilan. Une victoire et un nul, les deux formations se sont retrouvées à égalité. Les deux propriétaires ont fait pression pour s’adjuger le titre, chacun faisant prévaloir ses arguments. Il est finalement revenu à Chicago, une nouvelle règle stipulant qu’un match revanche comptait plus qu’un premier affrontement. Breuil a capitulé. Ayant perdu 700 000$ dans l’affaire, il s’est contenté d’accepter 25% des parts des Browns et a pris la direction de Cleveland.

L’idée d’une nouvelle formation n’était pas pour autant tombée aux oubliettes et un autre propriétaire potentiel, en la personne de Pat McGroder, s’est manifesté. Détenteur d’un magasin d’alcool prospère, il était un fervent défenseur du retour de la NFL à Buffalo. Comme la ligue n’était pas encline à ajouter une nouvelle équipe, une ligue mineure anciennement connue sous le nom de American Association, a offert aux Bills une place dans son organisation. Mais aucune des parties à Buffalo n’était intéressée par une équipe de ligue mineure, et McGroder a continué à faire pression pour obtenir une franchise NFL pendant la décennie suivante.En 1959, lorsque l’American Football League a proposé d’installer une franchise sur les rives du lac Érié, il a été le premier propriétaire potentiel approché par le fondateur de l’AFL, Lamar Hunt. Espérant toujours un signe de la NFL, Mc Groder a décliné l’offre. Ralph C.Wilson, dont la candidature à Miami était tombée à l’eau, a accepté la proposition, poussé par le patron des New York Titans, Harry Wismer. Avec sa célèbre phrase « Count me in with Buffalo » (comptez sur moi avec Buffalo), la franchise lui a été attribuée le 28 octobre 1959, et il a décidé de rendre hommage à la précédente équipe professionnelle en adoptant le nom de « Bills ». L’avocat Paul Crotty a négocié un amour d’accord pour le stade de Buffalo, offrant à Wilson le contrôle total du lieu et une forte réduction sur le loyer. Résigné, McGroder a finalement pris un poste au sein de l’organisation, qu’il a occupé jusqu’à sa retraite en 1983.

Jack Kemp et son célèbre numéro 15 (Photo : Sports Days Past).

Les nouveaux Bills ont commencé leur nouvelle vie professionnelle en tant que septième membre fondateur de l’AFL qui démarra ses activités dès l’année suivante. Dirigés par l’entraineur Buster Ramsey, ils ont perdu leur premier match face aux Titans de New York (27-3) dans l’historique Polo Grounds. Une semaine plus tard, nouvelle défaite 27 à 21 face aux Denver Broncos pour leurs débuts à domicile au War Memorial Stadium. Ils allaient finalement obtenir un premier succès le 23 septembre à Boston, en dominant les Patriots 13-0, avant de clôturer ce premier exercice à la troisième place avec un bilan de 5 victoires, 8 défaites et 1 nul. Les deux premières saisons n’étaient pas une grande réussite sportive. Mais l’ajout du quarterback Jack Kemp et du fullback punitif Cookie Gilchrist en 1962 ont contribué à redresser la situation. Cette année-là, Gilchrist a été nommé MVP de l’AFL, avant d’établir un record en atteignant 243 yards en un match la saison suivante. Une campagne 1963 marquée par une défaite en playoffs face aux Patriots pour l’attribution du titre de la division Est, mais qui allait lancer la machine. En 1964, les Bills ont remporté 12 de leurs 14 matchs, terminant avec la meilleure attaque et défense de l’AFL. Pour couronner la saison, ils ont battu les Chargers de San Diego (20-7), synonyme de premier championnat en seulement cinq ans d’existence. Bientôt suivi d’un second l’année suivante avec un nouveau titre de division et nouveau championnat glané face aux Chargers (23-0). L’entraineur en chef Lou Saban, nommé à chaque fois entraineur de l’année, est parti après ce dernier titre. Malgré son départ, l’équipe a enchainé un troisième titre de division consécutif. Ce parcours s’est achevé en finale contre Kansas City (défaite 31 à 7) ; des Chiefs qui ont ensuite affronté Green Bay lors de la première édition de l’AFL-NFL World Championship Game (aujourd’hui Super Bowl). Une période faste où le defensive tackle Tom Sestak et le futur garde Hall of Famer Billy Shaw ont joué un rôle dominant, chacun à sa position.

Les Bills ont ensuite sombré dans les profondeurs, ne remportant que 13 matchs pour 55 défaites et 2 nuls au cours des cinq saisons suivantes. À la suite de la saison 1968 calamiteuse (1 victoire, 12 défaites et 1 nul), la formation a hérité du premier choix lors de la draft commune entre les deux ligues en 1969. La sélection s’est portée sur le running back O.J Simpson, devenu le visage de la franchise dans les années 1970. Cette année 1970 a d’ailleurs officialisé la fusion AFL-NFL, Buffalo étant positionné dans la division Est de la Conférence AFC en compagnie des Patriots, Dolphins, Jets et Colts alors à Baltimore. En 1971, ils ont à la fois terminé avec le plus mauvais bilan (1 victoire, 13 défaites), le moins de points marqués dans toute la ligue (184), et le plus de points concédés (394). Aucune autre équipe n’a depuis réalisé pareil exploit au cours d’une année sans grève. Ils ont ainsi obtenu un nouveau premier choix de draft en 1972 qui s’est porté sur le defensive end de Notre Dame Walt Patulski. Avec Lou Saban de nouveau aux affaires, Buffalo s’est remis petit à petit en ordre de marche. L’entraineur a utilisé au maximum son running back vedette, courant derrière une puissante ligne offensive baptisée « The Electric Company », car elle alimentait le jus (une allusion au surnom de Simpson). Au cours de ses neuf saisons à Buffalo, il allait établir un certain nombre de record NFL à la course, notamment ses 2003 yards parcourus en 1973, première fois qu’un coureur franchissait la barre symbolique des 2000 yards sur une année, lui permettant de décrocher le titre de MVP.

Hors terrain, le War Memorial Stadium avait un grand besoin de rafraichissements. En mauvais état, il était surtout trop petit pour répondre aux exigences de la NFL qui exigeait une capacité minimale de 50 000 personnes. Avec des offres de Seattle, Tampa Bay et Memphis, Wilson a fait pression sur la municipalité pour obtenir un nouveau terrain, qui a finalement cédé. Les dirigeants locaux ont fait construire un bâtiment de plein air incrusté dans le sol de 80 000 places (demande du propriétaire) dans la banlieue de Buffalo, à Orchard Park . Le Rich Stadium a ouvert ses portes en 1973 et abrite toujours l’équipe aujourd’hui sous le nom de New Era Field.

O.J Simpson (Photo : Balle Courbe).

Malgré l’apport d’O.J Simpson, les Bills n’ont participé qu’une seule fois aux playoffs, avec une défaite 32-24 contre les Steelers en 1974. Saban parti à la mi-saison suivante, les Bills ont une nouvelle fois végété dans les bas-fonds du classement, précipitant le transfert de Simpson aux 49ers en 1978. Deux ans plus tard et sous l’impulsion du nouvel entraineur Chuck Knox, ils ont réussi à remporter leur premier titre d’AFC Est, suivi d’une autre qualification en playoffs en 1981, perdant à chaque fois en Divisional Round (Chargers puis Bengals).

Les montagnes russes se sont poursuivies au milieu des années 1980, avec six saisons négatives consécutives au compteur. En 1983, ils ont mis la main sur le quarterback Jim Kelly de l’université de Miami au premier tour de la draft. Compte tenu de la forme sportive peu reluisante à cette époque, il a préféré évoluer aux Houston Gamblers de la United States Football League (USFL) naissante jusqu’à la dissolution de celle-ci en 1986. Les Bills ayant conservé ses droits en NFL, le quarterback a rejoint l’état de New York en compagnie de l’entraineur en chef Marv Levy. Le début de la période la plus faste de l’histoire de la franchise. Profitant des compétences de Kelly, Levy a mis en place une attaque rapide, sans regroupement nommée « K-Gun », en référence au tight end Keith McKeller, redoutable aussi bien en situation de passe que de bloc pour le jeu au sol. Sur une base de formation « Shotgun », où le quarterback est positionné 4-5 yards derrière son centre, elle était axée sur une série de passes rapides et de courses vers l’extérieur. Des deux côtés du ballon, de grands noms tels qu’Andre Reed (WR), Thurman Thomas (RB), Bruce Smith (DE) et Cornelius Bennett ont permis aux Bills de devenir l’une des équipes les plus dominantes du pays.

De 1988 à la dernière saison de Kelly en 1996, ils ont fait six apparitions consécutives en playoffs, huit en 9 ans si l’on compte 1995 et 1996, remportant 6 fois l’AFC Est au passage. Surtout, ils ont marqué l’histoire en participant à 4 Super Bowls d’affilé du jamais-vu. Tous perdus, également inédit. Après une saison 1990 où ils ont terminé meilleure attaque de la ligue (428 points marqués, 26,7 points par match en moyenne), sorti Dolphins et Raiders en playoffs, ils sont arrivés à Tampa Bay avec l’étiquette de favoris face aux Giants, qu’ils avaient déjà battu en saison régulière. Mais le plan défensif établi par l’entraineur Bill Parcells et le coordinateur défensif Bill Belichick a gardé Buffalo sous contrôle et sans la possession pendant une grande partie du match. Menés 20-19 à huit secondes de la fin, le kicker Scott Norwood a raté son field goal à 47 yards des poteaux, laissant le titre aux new-yorkais.
Joueur offensif de l’année et MVP, Thurman Thomas a porté les siens l’année suivante. Chiefs et Broncos écartés difficilement, ils ont buté sur la dernière marche Redskins à Minneapolis. Menés 17-0 à la mi-temps, ils se sont finalement inclinés 37 à 24. Une rencontre où Thomas avait perdu son casque sur les deux premières actions et a dû rester sur le bord de touche.
Les Bills ont perdu le titre de division en 1992 face aux Dolphins et Jim Kelly, blessé lors du dernier match de saison régulière. Son remplaçant, Frank Reich, a mené les siens à la victoire avec une prestation de haute volée. Distancé 35-3 au début du troisième quart-temps, Buffalo a inscrit cinq touchdowns sans réponse adverse et s’est imposé 41-38 en prolongations. Cet exploit était le plus grand retour de toute l’histoire de la NFL, saison régulière et playoffs inclus. L’élan s’est poursuivi avec des succès à Pittsburgh et Miami, avant de s’écrouler contre Dallas (52-17) au Rose Bowl de Pasadena. Un Super Bowl marqué par les 9 pertes de balle côté Buffalo, dont un fumble recouvert par Leon Lett qui, voulant célébrer trop tôt son touchdown, n’a pas vu le retour de Don Beebe. Le receveur a délogé le ballon juste avant que la ligne ne soit franchie, entrainant un touchback et empêchant Dallas de battre le record de points sur un Super Bowl.
Un titre de division récupéré en 1993, deux victoires contre les Raiders et les Chiefs en playoffs et les voilà de nouveau face aux Cowboys lors de la grande finale à Atlanta. Ils semblaient enfin s’approcher du but en menant à la pause, mais un fumble de Thurman Thomas retourné pour un touchdown de James Washington a remis les deux équipes à égalité. Le futur MVP Emmitt Smith a ensuite repris le contrôle des opérations et propulsé Dallas vers un nouveau sacre.
Les Bills ont fait deux nouvelles apparitions en playoffs en 1995 et 1996 mais ne sont pas allés plus loin que deuxième tour, et les principaux membres de cette dynastie maudite ont tous pris leur retraite dans les années qui ont suivi.

Le quarterback Doug Flutie a qualifié par deux fois Buffalo pour les séries éliminatoires en 1998 et 1999. Cette dernière année a marqué la revanche des Titans (anciennement Oilers) dans ce qui est devenu le « Music City Miracle », une victoire arrachée sur une dernière action improbable en toute fin de rencontre. Elle allait surtout être la dernière participation en playoffs jusqu’en 2017. La domination des Patriots, ainsi que de nombreuses tentatives de reconstructions infructueuses dans les années 2000-2010 ont fait retomber la franchise au plus bas. En difficultés financières, elle a été confrontée à des rumeurs de déménagements imminent à Toronto, qui n’ont fait qu’augmenter lorsqu’elle a accepté de jouer une série de match « à domicile » dans la ville canadienne entre 2008 et 2017. Le propriétaire Ralph Wilson décédé le 25 mars 2014 à l’âge de 95 ans, l’équipe a été placée dans une fiducie régie par quatre membres : sa veuve Mary, sa nièce Mary Owen, le directeur financier Eugene Driker et un avocat. Ceux-ci ont vendu l’équipe pour 1,4 milliards de dollars le 10 octobre suivant aux propriétaires des Sabres de Buffalo (NHL) Terry et Kim Pegula, qui ont reçu l’approbation unanime pour la transaction lors de la réunion des propriétaires. Malgré les rumeurs, ils se sont engagés à garder la formation sur place et ont annulé les matchs à Toronto dans la foulée.

Avec un bilan de 9 victoires, 7 défaites en 2017, les Bills ont enfin retrouvé le chemin des playoffs sous la direction de Sean McDermott. Une aventure qui s’est achevée rapidement avec une défaite 10-3 à Jacksonville en wild card. Cette même année, ils ont investi dans un nouveau quarterback, en sélectionnant Josh Allen à la draft. Véritable double-menace, il a eu besoin d’une année d’adaptation, avant de glaner 10 victoires et ramener Buffalo en wild card l’an dernier. C’était la première fois en 20 ans qu’ils atteignaient la marque des 10 victoires en saison régulière. Malheureusement pour eux, il faudra encore patienter pour une victoire en janvier. Une avance 13-0 à la mi-temps n’a pu empêcher un revers amer 22-19 après prolongations à Houston.

Pourquoi les Bills ?

Pour retracer les origines du terme « Bills », il faut remonter à une dizaine d’années avant que l’équipe ne commence à jouer, aux anciens Buffalo Bisons de la All-American Football Conference. Deux autres équipes de la ville utilisant déjà le nom « Bisons », l’équipe a organisé un concours au cours du premier semestre 1947, pour rebaptiser la formation du propriétaire James Breuil. Plus de 4500 personnes se sont manifestées et « Bills » a devancé des propositions comme Bullets, Nickels ou encore Blue Devils. Le 16 juin 1947, James Dyson, un marchant local, a été crédité pour avoir soumis le nom et a reçu 500$ comme premier prix.

Il a fourni deux explications pour cela. « Bills » était tout d’abord un hommage à William « Buffalo Bill » Cody, un artiste du XIXe siècle devenu célèbre pour ses spectacles itinérants dans le Far West et son travail de chasseur. Cody a reçu le surnom de « Buffalo Bill » alors qu’il était entrepreneur pour fournir de la viande de bison aux employés des chemins de fer. On estime qu’il a tué 4280 bisons en 18 mois de travail sur la route. Comme le propriétaire travaillait pour la Frontier Oil Company, le vainqueur a proposé que l’équipe soit soutenue par cette entreprise car elle « ouvrait une nouvelle frontière dans le sport à l’Ouest de New York ». Lorsque Buffalo a rejoint l’AFL et le monde professionnel, Ralph Wilson a annoncé le 30 novembre 1959 qu’il conserverait le nom de « Bills » en clin d’œil à l’ancienne équipe.

Identité visuelle

Jusqu’en 1970, l’équipe n’avait pas vraiment de logo simple, mais plus une illustration. En regardant la première mouture de 1961, on ne trouve guère de similitude avec l’emblème actuel. Elle représentait un ballon de football bleu, servant de fond à un troupeau de buffles et deux joueurs de l’équipe en tenue. Au-dessus d’eux se trouvait le mot-symbole « Buffalo Bills » en blanc, dans une typo Sans-Serif. Cette version n’a été utilisée que pendant 1 an. Ayant conservé la forme originale du ballon et la métaphore visuelle de base, les concepteurs ont modifié tout le reste. Le dessin ne représentait plus qu’un buffle brun en sépia granuleux, et un joueur de football portant l’uniforme bleu, floqué du numéro 31, avec un casque blanc floqué d’une image de buffle rouge sur le côté. Le mot-symbole « Buffalo Bills » a disparu, seule la tenue distinctive marquait l’appartenance à la franchise. En 1970, un tout nouveau logo a été adopté, plus simple et plus clair que son prédécesseur. Le seul héros de l’histoire était un bison rouge avec un œil blanc, une granularité faible et sans contours. Probablement le plus minimaliste de tous les symboles de l’équipe. Celui-ci a été utilisé pendant trois ans.

L’emblème actuel a été créé par un designer aérospatial et illustrateur commercial, Stevens Wright. Sa femme Jere Wright était directrice de production pour NFL Properties, groupe s’occupant de toutes les licences et de la marque de la ligue. Jere a fait connaître les talents de son mari à David Boss, qui était à l’époque directeur de la division des services créatifs de la firme. Boss a rapidement confié à Stevens une mission de premier ordre : la création d’un nouveau logo pour les Bills. Stevens Wright a soumis plusieurs dessins aux Bills au cours de l’été 1973. Le directeur général de l’équipe, Robert Lustig, a répondu par une lettre dans laquelle il exprimait une forte préférence pour le design qui allait devenir le visage de la franchise que nous connaissons tous aujourd’hui. Il représentait le bison bleu aussi schématique et minimaliste que dans la version de 1970, mais plus énergique et dynamique. Il est désormais en pleine charge, avec une bande rouge oblique jaillissant de sa corne blanche qui souligne le mouvement. Les trois couleurs figurant sur le logo sont les teintes officielles de l’équipe, également présentent sur les tenues : bleu royal, rouge et blanc. En outre, la palette officielle comprend également un bleu marine, bien qu’il ne soit pas présent sur le logo. En 2002, le directeur général de l’époque Tom Donahoe a décidé de changer l’uniforme et le logo de la franchise. Il a alors proposé une ébauche avec un « B » stylisé dans le coin inférieur gauche, composé d’une balle rouge et une autre bleue, avec un bison qui charge au-dessus. Proposés au vote du public, ces changements n’ont jamais eu lieu, les fans s’opposant en masse au projet.

On ne peut pas faire plus classique pour le logo Wordmark, resté sensiblement le même depuis 1974. Le terme « Bills » étant écrit en bleu ou rouge, dans une police de caractères Solid Serif majuscules personnalisée. Il n’y a eu qu’une très légère modification dans la typo en 2010. Au niveau alternatif, quatre versions ont été proposées. Entre 1962 et 1969, c’était une vue latérale d’un buffle rouge qui allait devenir en 1970 le logo principal. Entre 1965 et 1969, deux interprétations ont vu le jour. Dans la première, le seul mot-symbole « Buffalo Bills » bleu a été ajouté au-dessus du blason principal de l’époque. La seconde grimait un joueur portant la tenue de l’équipe et courant à côté d’un buffle rouge en train de charger. Enfin, depuis 1974, le mot « Bills » en rouge a été positionné sous l’image du logo principal.

Les tenues et le casque

Au cours des deux premières saisons, les uniformes étaient basés sur ceux des Lions de Detroit de l’époque, avec comme couleurs d’origine le bleu Honolulu, l’argent et le blanc. Les casques argentés sans rayures n’avaient pas de logo, ils affichaient simplement les numéros des joueurs de chaque côté. En 1962, le bison rouge a été désigné comme logo et a pris place sur un casque blanc avec une bande rouge centrale. Cette même année, les couleurs de l’équipe ont également changé pour un schéma plus patriotique avec du rouge, blanc et bleu. Des maillots bleu royal avec des bandes rouges et blanches sur les épaules, semblables à ceux portés par l’équipe de hockey des Buffalo Bisons (AHL) de la même époque, étaient portés à la maison. Un haut blanc était employé sur la route. Nouvelle modification en 1964, lorsque les bandes d’épaule ont été remplacées par un motif de rayures distinctif. Celui-ci était composé de quatre bandes blanches, deux intérieures plus épaisses et deux extérieures plus fines, toutes bordées d’un liseré rouge. En 1965, des bandes centrales rouges et bleues ont été apposées sur les casques.

Les Bills ont introduit la combinaison pantalon bleu – maillot blanc en 1973, qui était la dernière année du casque avec le logo grimant le bison rouge. Ce bas bleu est resté en place jusqu’en 1986. Ils portaient sporadiquement du blanc à la maison dans les années 1980, mais ont cessé de le faire avant leur période Super Bowls. Au niveau du casque, la grille de protection a été bleue de 1974 à 1986 avant de passer au blanc. La coque de protection est devenue rouge en 1984, principalement pour aider le quarterback Joe Ferguson à distinguer ses coéquipiers lors des affrontements intra-division. Les Baltimore Colts, Miami Dolphins et New England Patriots portant également un casque blanc durant ces années-là.

« Tous ceux que nous avons joués portaient des casques blancs à l’époque. Notre nouvel entraîneur en chef Kay Stephenson voulait simplement obtenir plus de contraste sur le terrain afin de pouvoir repérer un receveur en profondeur », Joe Fergusson.

Pour commémorer le 35ème anniversaire de la franchise, les Bills ont posé un patch sur leur maillot et ont utilisé un uniforme rétro en plus d’un casque rouge inédit floqué de l’ancien logo, cette fois en blanc. En 2002, sous la direction du directeur général Tom Donahoe, les uniformes des Bills ont subi des changements radicaux. Une nuance de bleu plus sombre a été introduite comme couleur principale du maillot, avec du gris nickel comme accent. Les deux maillots bleu et blanc avaient des panneaux latéraux rouges. La tenue blanche comportait un empiècement bleu foncé aux épaules et des numéros bleu royal. Le casque est resté rouge avec une large bande centrale comprenant du bleu marine, nickel, bleu royal, blanc, ainsi qu’une grille blanche, toujours avec le même logo accolé sur le côté. Depuis 2005, l’équipe a ressorti l’uniforme rétro des années 60 : haut bleu et casque avec l’ancien emblème assorti. Lorsqu’ils ne le portaient pas, ils utilisaient généralement des combinaisons entièrement blanches sur la route et bleue à domicile. Abandonnant progressivement le schéma bleu sur blanc (2006) et blanc sur bleu (2007).

Pour la saison 2011, un nouvel uniforme a été dévoilé. Une version actualisée du design de 1975-83 qui comprenait un retour aux casques blancs, et du bleu royal comme teinte principale. Le 6 novembre contre les Jets, ils ont porté du blanc à la maison pour la première fois depuis 1986. Depuis, ils continuent de le faire une fois par an, soit avec leur uniforme traditionnel, soit avec l’ensemble rétro. Le 12 novembre 2015, Bills et Jets sont devenus les deux premières équipes à participer à l’initiative Color Rush, Buffalo portant une combinaison entièrement rouge pour la première fois dans l’histoire de l’équipe.

Les glorieux anciens

Hall of Famers : O.J Simpson (RB, 1969-1977), Billy Shaw (OG, 1961-1969), Jim Kelly (QB, 1986-1996), James Lofton (WR, 1989-1992), Joe DeLamielleure (OG, 1973-1979, 1985),Thurman Thomas (RB, 1988-1999), Bruce Smith (DE, 1985-1999), Andre Reed (WR, 1985-1999), Terrell Owens (WR, 2009), Marv Levy (entraineur, 1986-1997, GM, 2006-2007), Ralph Wilson (propriétaire, 1959-2014), Bill Polian (GM, 1984-1992).

Numéros retirés : 12 – Jim Kelly (QB, 1986-1996), 34 – Thurman Thomas (RB, 1988-1999), 78 – Bruce Smith (DE, 1985-1999).

Les numéros 44 (Elbert Dubenlon, receveur entre 1960 et 1968), 66 (Billy Shaw, garde offensif entre 1961 et 1969) et 83 (Andre Reed, receveur entre 1985 et 1999) ont eu une circulation réduite après le passage de ces joueurs, ne revenant que récemment sur le devant de la scène.

Le 1 n’a été que très rarement utilisé (3 fois en tout), pour des raisons jamais expliquées. Historiquement, le 15 n’a été émis qu’avec parcimonie après le départ à la retraite de Jack Kemp, et n’est de retour que depuis la fin des années 1990.
Le 31 n’était pas censé être attribué dès les premiers jours de la franchise. Bien qu’apparaissant sur des articles ou affiches, il était censé représenter « l’esprit de l’équipe ». Au cours des trois premières décennies, il n’a été vu qu’une fois en 1969, lorsque Preston Ridlehuber l’a porté de façon provisoire en attendant la réparation de son maillot d’origine alors qu’il était endommagé. Il a ensuite été remis en circulation en 1990, choisi par James Williams lors de sa sélection à la draft.
Le 32 d’O.J Simpson avait été enlevé mais pas retiré définitivement. Ralph Wilson a insisté pour ne pas réattribuer ce numéro, même après l’affaire de meurtre très médiatisée du running back et sa condamnation ultérieur pour vol. Il a de nouveau été réintroduit dans le circuit en 2019 par Senorise Perry

Récompenses individuelles : Coach de l’année : Lou Saban (1964, 1965), Chuck Knox (1980), Marv Levy (1988).
Rookie AFL de l’année : Bobby Burnett (RB, 1966).
Rookie défensif de l’année : Jim Haslett (LB, 1979), Shane Conlan (LB, 1987).
Joueur défensif de l’année : Bruce Smith (DE, 1990, 1996), Bryce Paup (LB, 1995).
Joueur offensif de l’année : Thurman Thomas (RB, 1991).
MVP du Pro Bowl : O.J Simpson (RB, 1973), Bruce Smith (DE, 1988), Jim Kelly (QB, 1991), Steve Tasker (ST, 1993), Lorenzo Alexander (LB, 2017).
Meilleur joueur de l’année AFL : Cookie Gilchrist (FB, 1962).
MVP : O.J Simpson (RB, 1973), Thurman Thomas (RB, 1991).

All-star Team : retrouvez une sélection des 53 meilleurs joueurs de l’équipe en cliquant sur ce lien.

Stades : War Memorial Stadium (1960-1972), New Era Field (depuis 1973). L’équipe a aussi évolué au Rogers Centre de Toronto entre 2008 et 2013 lors de quelques rencontres.

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